Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

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défaillance multiviscérale l.f.

multiple organ failure, MOF

Altération fonctionnelle intéressant tout l'organisme par atteinte des principaux organes (cœur, reins, poumons, intestin, pancréas, cerveau, système nerveux périphérique, etc.) à la suite d'une hypoxie tissulaire prolongée, par collapsus circulatoire aigu, en général.
Après un état de choc plus ou moins bien compensé, des lésions viscérales multiples se manifestent et se potentialisent (anurie, hémorragie digestive, ictère, infections, etc.). La principale cause du syndrome est une hypoxie tissulaire prolongée (les durées d'hypoxie successives se cumulent), c'est pourquoi il faut assurer une réanimation efficace dès les premiers secours, sinon les soins intensifs risquent de ne pas pouvoir faire face.
Plusieurs indices de gravité ont été établis pour suivre l'évolution du syndrome, ils sont en général établis en additionnant l'indice de gravité de l'atteinte de chacune des principales fonctions, p. ex. on prend le score de Glasgow pour le système nerveux. Le score LOD (logistic organ disfunction) de Le Gall et Lemeshow (1996) prend en compte les fonctions neurologique, cardiaque, pulmonaire, rénale, hépatique et sanguine (globules blancs ou plaquettes).
En traumatologie p. ex. la défaillance multiviscérale se manifeste vers la fin de la première semaine d'hospitalisation, elle est la principale cause de décès des blessés graves.

J. R. Le Gall, médecin réanimateur français membre de l’Académie de médecine et S. Lemeshow, médecin américain (1996)

Étym. lat. fallo : manquer à ce qu'on aurait dû faire, renforcé par l'augmentatif de

accident, ASA, choc, défaillance viscérale, échelle de Glasgow-Liège, SAMU, urgence