Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

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hypercalcémie n.f.

hypercalcemia

Augmentation de la concentration en calcium du sérum sanguin au-dessus de 100 mg/L ou 2,5 mmol/L.
L’affirmation de l’hypercalcémie doit tenir compte des valeurs de la protidémie ou de l’albumine, car le calcium est fortement lié à l’albuminémie et à un moindre degré aux globulines. Dans certaines circonstances d’interprétation délicate (dysglobulinémies, dénutrition…), ceci peut conduire à recourir à la mesure de la fraction ionisée du calcium (valeur accrue au-delà de 52 mg/L). L’interprétation doit prendre en compte aussi l’état de la fonction rénale, car les états de réduction néphronique minorent la valeur de la calcémie.
Les hypercalcémies relèvent de deux mécanismes principaux : soit libération de calcium osseux (ostéolyse malignes, hyperparathyroïdisme primaire ou tertiaire, hyperthyroïdie immobilisation… .) soit hyperabsorption intestinale du calcium (intoxication par la vitamine D ou la vitamine A, intoxication par le lait et les alcalins, sarcoïdose évolutive, insuffisance surrénale aiguë par ex.). Certaines hyercalcémies familiales avec hypocalciurie sont d’origine génétique liées à des mutations du gène codant pour le récepteur parathyroïdien et rénal du calcium (syndrome de Marx et Aurbach).
L’hyperparathyroïdisme primaire et les cancers (soit par le bais de métastases ostéolytiques ou de localisations osseuses des hémopathies, soit en raison d’une hypercalcémie humorale maligne dépendant surtout de la production de PTHrP) constituent à part égale plus de 90% des causes d’hypercalcémie.
Causes des hyperalcémies

Hyperparathyroïdies primaires -Adénome unique (80% des cas)-Atteinte pluriglandulaire-Hyperplasie diffuse, souvent dans le cadre de néoplasie endocrinienne multiple de type 1(10% des cas)-Carcinome parathyroïdien (<1% des cas)
Hypercalcémies liées aux cancers -Par métastases osseuses ou localisations osseuses des hémopathies malignes (myélome multiple ou solitaire, leucémies, lymphomes .. .)-Par hypercalcémie humorale maligne : production paranéoplasique de PTHrP, d’interleukines, d’osteoclasting activating factor (OAF), de prostaglandines....

Une calcémie supérieure à 3 mmol/L constitue une urgence thérapeutique. Sa prise en charge se fonde sur la réhydratation, l’utilisation parentérale de calcitonine ou de disphosphonates (les diurèses forcées par le furosémide sont désuètes et les épurations extrarénales n’ont plus guère d’indications). Le traitement des hypercalcémies est avant tout étiologique.

S. J. Marx et G. D. Aurbach, médecins internistes américains (1977)

calcémie, hypercalcémie à visage d'elfe, hypercalcémie idiopathique de l'enfance, hypercalcémie familiale bénigne, hypercalciurie, hyperparathyroïdisme, métastases

[I1,R1]

hypercalcémie familiale bénigne l.f.

familial benign hypercalcaemia

Maladie héréditaire autosomique dominante de faible fréquence caractérisée depuis l'enfance d'une hypercalcémie avec hypocalciurie relative.
La maladie est due à des mutations touchant le gène codant pour le récepteur membranaire sensible au Ca 2+ (calcium sensing receptor) présent notamment dans les cellules parathyroïdiennes et tubulaires rénales. Les sujets hétérozygotes présentent une hypercalcémie bénigne alors que les homozygotes développent une hyperparathyroïdie néonatale grave.

S.J. Marx et G.D. Aurbach, médecins américains (1977)

Syn. hypercalcémie hypocalciurique familiale, syndrome de Marx et Aurbach ?

calcémie, hypercalcémie

[Q2,O1,R1]

hypercholestérolémie due à une mutation de l'apolipoprotéine B-100 l.f.

hypercholesterolemia due to defective apolipoprotein B-100

Affection caractérisée par des  taux de cholestérol élevé dès la naissance avec secondairement la constitution d'une artériosclérose et l'apparition de complications cardiovasculaires vers la quarantaine.
Le cholestérol LDL se dépose sur les parois artérielles provoquant la constitution d’un athérome à l’origine de complications ischémiques. A l'examan ophtalmologique, les artères sont modifiées. La maladie aurait une fréquence en France de 1/1200 naissances. Il s’agit d’une mutation du gène ApoB, mutation Arg3500Gln. L’affection est autosomique dominante. (MIM 107730.0009)..

Gloria L.Vega, biochimiste et S.M. Grundy, médecin interniste américains (1986)

Syn. apolipoprotéine B-100 (déficit familial en)

cholestérol, hypercholestérolémie, apolipoprotéine B

[Q2,R1,K2]

Édit. 2018

hyperCKemia isolée l.angl.

Elévation isolée de la concentration plasmatique de la créatine kinase, de trois à dix fois les chiffres normaux qui ne s’accompagne ni de faiblesse ni d’anomalie musculaires.
Secondaire à une mutation du gène CAV3, cette élévation enzymatique correspond à des anomalies microscopiques des cellules musculaires dont la taille est inhabituellement variable sans que cela ait une répercussion fonctionnelle.

CAV3 gene, créatine kinase

[Q2,H1]

Édit. 2017/2

hyperekplexie n.f.

hyperekplexia, startle disease

Affection de l'enfance à transmission autosomique dominante (gène localisé sur le bras long du chromosome 5), plus rarement sporadique, caractérisée par des réponses hypertoniques excessives à des stimulus somatosensoriels ou auditifs inattendus.
Il existe parfois une hypertonie diffuse avec perte du contrôle postural et chute "en statue".
Dans la forme néonatale, l'hypertonie est permanente et la percussion de la racine du nez entraine une apnée prolongée qui peut être létale. Le risque de mort subite est décrit comme élevé.
Une hyperactivité du cortex et des formations réticulées du tronc cérébral est retenue.
Le clonazépam atténuerait la symptomatologie.

Étym. gr. huper : avec excès ; ekplêxis : frayeur

Syn. maladie des sursauts

[Q2,O1,H1]

hyperferritinémie-cataracte héréditaire l.m.

hyperferritinemia-cataract syndrome

Syndrome héréditaire caractérisé par l’association d’une cataracte et d’une hyperferritinémie avec sidérémie et coefficient de saturation de la transferrine normales (< 45%).
La cataracte peut s’observer dès la grande enfance. Elle est formée de fines opacités (cristaux de ferritine), à disposition radiaire, plus nombreuses à la périphérie, avec relative conservation de l’acuité visuelle. L’hyperferritinémie (teneur supérieure à 1000 μg/L), est secondaire à une mutation dans un élément de régulation traductionnelle du gène FTL (Ferritin Light chain) en 19q13.4-qter codant pour la sous-unité L-ferritine. La transmission est autosomique dominante.
Ce syndrome, de pronostic favorable, est distinct de l’hémochromatose où l’hyperferritinémie est secondaire à une surcharge en fer et dans laquelle il n’y a pas de cataracte.

Carole Beaumont (1995), D. Bonneau et Carole Beaumont, médecins généticiens français (1995)

cataracte, hyperferritinémie, sidérémie, transferrine, hémochromatose

[P2,Q3]

Édit. 2018

hyperlipoprotéinémie de type I l.f.

hyperlipoproteinemia type I

Dyslipoprotéinémie exogène avec augmentation des chylomicrons et des triglycérides plasmatiques, d’origine génétique, se traduisant par une intolérance alimentaire aux graisses, un sérum lactescent et des douleurs abdominales de pancréatite aigüe.
On peut observer aussi une hépatosplénomégalie, des xanthomes, un gérontoxon, un synchisis scintillant, une lipémie rétinienne.
Maladie autosomique récessive (MIM 238600), caractérisée par une absence de lipoprotéine-lipase ou d'apolipoprotéine C-II. Le plasma est lactescent par défaut d'hydrolyse des VLDL et des chylomicrons. Le locus du gène (LPL) est en 8p21.3.

M. Bürger et O. Grütz, médecins allemands (1932)

Syn. Bürger-Grütz (syndrome de), hyperchylomicronémie familiale, hyperlipidémie essentielle familiale, lipoprotéine-lipase (déficit en), LPL (déficit en), chylomicronémie familiale

lipoprotéine-lipase, apolipoprotéine C-II

hyperlipoprotéinémie de type III l.f.

hyperlipoproteinemia type III

Dyslipoprotéinémie génétique caractérisée par la présence de lipoprotéines de densité intermédiaire entre les LDL et les VLDL (IDL), et de mobilité électrophorétique couvrant assez largement la zone β (« β large »).
L'accumulation porte sur les résidus de lipoprotéines riches en triglycérides (remnants), avec une présence d'apolipoprotéine E2 de cholestérol et de phospholipides. L’apolipoprotéine E3 est absente. Le sérum est opalescent. L’athéromatose coronarienne et l’artérite périphérique sont les complications majeures. Il est possible d’observer des xanthomes, des stries palmaires, un arc cornéen, un gérontoxon et un synchisis scintillant. Le locus du gène (Apo E) est en 19q. L’affection est autosomique dominante (MJM 107741).

Syn. dyslipoprotéinémie à « broad-bêta », dys-β-lipoprotéinémie

hyperostose corticale infantile l.f.

Hyperostose qui apparaît chez l’enfant habituellement au cours des trois premiers mois sous forme d’un épaississement cortical bilatéral de la mâchoire. La mutation du gène COL1A1 est responsable de l’affection

Syn. maladie de Caffey

Caffey (maladie de), COL1A1

hyperostose endostale l.f.

endostal hyperostosis

Augmentation de l’épaisseur de la corticale des os longs avec rétrécissement de la cavité médullaire et épaississement et condensation de la base et de la voûte crânienne.
Plusieurs formes sont décrites, réunies par une altération du gène SOST porté sur le chromosome 17 (en 17q12-q21 et une augmentation dans le sang de la thyrocalcitonine et des phosphatases alcalines.
La forme dominante (Witkop, Worth) débute dans l’enfance par une augmentation de la densité des os. Au crâne la condensation atteint d’abord la base puis s’étend à la voûte ; elle est lentement évolutive, s’accompagne d’hypertension intracrânienne et d’atteinte des nerfs crâniens (en particulier II, VII et VIII) par rétrécissement des trous de la base. Une exostose de la voûte palatine (torus palatin) est constante.
La forme récessive de Van Buchem apparaît plus tardivement vers la puberté ; l’hyperostose est d’évolution progressive. Elle est associée à une protrusion antérieure de la mandibule avec ouverture de l’angle mandibulaire ; l’atteinte des nerfs crâniens est possible.
Dans la forme avec sclérostéose la densité osseuse est très augmentée avec hypertension intracrânienne et troubles neurologiques; elle est associée à une syndactylie, une hypoplasie des phalanges et des dystrophies unguéales.

C. J. Witkop Jr, généticien américain (1961) ; H. Worth, médecin radiologue canadien (1966) ; F. van Buchem, médecin interniste néerlandais (1955)

Étym. gr. hyper : au-dessus, en excès ; osteon : os ; endo : en dedans Syn. hyperostose corticale généralisée

van Buchem (maladie de), scléostéose

hyperplasie micronodulaire pigmentée de la surrénale l.f.

Elle correspond à l’aspect histopathologique des surrénales au cours du complexe de Carney.
Dans un contexte familial à transmission autosomique dominant, lié à des mutations du gène PRKAR1A, elle est responsable d’un syndrome de Cushing lentement évolutif, et s’accompagne de myxomes cardiaques, de lentigines, de tumeurs testiculaires, hypophysaires, thyroïdiennes.

J. A. Carney, anatomopathologiste américain (1985)

Cushing (syndrome de), PRKAR1A gene, Carney (complexe de)

hyperplasie parathyroïdienne l.f.

parathyroid hyperplasia

Hyperplasie des glandes parathyroïdes qui peut être primitive ou secondaire.
Les hyperplasies parathyroïdiennes primitives sont responsables d’hyperparathyroïdie avec hypercalcémie, souvent dans le contexte des néoplasies endocriniennes multiples de type 1 liées à des mutations du gène de la ménine.
Les formes secondaires sont en relation avec une insuffisance rénale, une déficience en vitamine D, une déperdition urinaire en calcium, un état de résistance à la parathormone, voire des lésions ostéomédullaires condensantes et coïncident avec des valeurs basses ou normales de la calcémie.

hyperparathyroïdie, néoplasie endocrinienne multiple de type 1

[O4]

hyperréflexie n.f.

hyperreflexia

1) Exagération de la réponse à l’exploration d’un réflexe neurologique.
2) Affection caractérisée par une hyperréflexie, une microcéphalie sévère, une hypopigmentation diffuse avec une intelligence normale.
On découvre également des tâches cutanées « café au lait » et des anomalies pigmentées rétiniennes.
Le locus du gène (HRX) est en 7q. L’affection est autosomique dominante (MIM 145290). J.T. Parke, neuropédiatre américaine, V.M. Riccardi, pédiatre américain, R.A. Lewis, ophtalmologiste américain (1984)

Julie T. Parke, neuropédiatre américaine, V. M. Riccardi, pédiatre américain, R .A. Lewis, ophtalmologiste américain (1984)

Syn. Parke-Riccardi-Lewis (syndrome de)

hyporéflexie

hypersensibilité n.f.

hypersensitivity

Augmentation de la sensibilité qui peut concerner l’immunité ou l’action des hormones.
- Elle désigne les manifestations pathologiques observées au niveau des tissus ou de l’organisme chez un individu sensibilisé contre un antigène, lors d’une nouvelle rencontre de ce dernier. Ce phénomène peut avoir une médiation humorale ou cellulaire (réactions de types I, II, III et IV de la classification de Gell et Coombs). L’anaphylaxie correspond à une hypersensibilité immédiate de type I.
- On utilise aussi ce terme lors des états d’hypersensibilité aux activités hormonales : syndromes d’hypersensibilité aux hormones thyroïdiennes, aux gonadostimulines, à l’hormone chorionique placentaire.... ; syndrome de McCune-Albright avec taches cutanées, puberté précoce, dysplasie fibreuse des os…lié à des mutations somatiques du gène GNAS, amplifiant la transmission du message hormonal.

G. P. Gell et R. R. Coombs, immunologistes britanniques (1963) ; N. Arthus, physiologiste et bactériologiste français, membre de l’Académie de médecine (1903), D. J. McCune, pédiatre américain (1936) ;  F. Albright, pédiatre et endocrinologue américain, membre de l’Académie de médecine (1937)

Arthus (réaction d'), Gell et Coombs (classification de), anaphylaxie, anaphylactique (choc)

[F3]

hypertension intracrânienne l.f.

intracranial hypertension

Elévation de la pression intracrânienne au-dessus de 20 mm Hg, secondaire à une augmentation de volume du contenu de l’enceinte durale craniorachidienne.
L'hypertension intracrânienne chronique est annoncée par de violentes céphalées rebelles à prédominance occipitale, par des vomissements en jet lors des changements de position et lors du réveil, par divers signes nerveux, par une hypertension artérielle avec bradycardie, par une diplopie et parfois même par des douleurs abdominales d'allure chirurgicale. L’examen du fond d'œil découvre souvent une stase, un œdème papillaires et la radiographie du crâne met en évidence des impressions digitiformes accompagnées d'une érosion de la selle turcique ou, chez l'enfant, d'une disjonction des sutures.
L'hypertension aigüe débute plus brutalement mais les signes sont moins évocateurs (troubles de la conscience, accès de bradycardie avec hypertension artérielle, mydriase). Chez un nourrisson le bombement de la fontanelle est caractéristique. Elle peut laisser des séquelles graves ou entraîner la mort par ischémie ou engagement du cerveau.
Les formes décompensées, sont liées à des phénomènes ischémiques, (causes d’un coma aréactif, d’une aréflexie du tronc cérébral), ou à des engagements (central, temporal ou des amygdales cérébelleuses) entraînant des troubles de la vigilance, des réactions motrices et des perturbations neurovégétatives.
Les principales causes d'augmentation de la pression intracrânienne sont :
- une lésion expansive intracérébrale : tumeurs gliales malignes et métastases, abcès, hématome, œdème cérébral ;
- des traumatismes cranio-encéphaliques graves (très fréquemment en cause), à l’origine d’un hématome extra-dural, sous-dural, intra-cérébral, d’un œdème vasogénique, etc.. ;
- un trouble vasculaire extracérébral : forte hypertension artérielle générale, hématome sous-dural ou extradural, gène du retour veineux par augmentation de la pression veineuse centrale ou par strangulation (entraînant une congestion cérébrale) ;
- une anomalie de la circulation du liquide céphalorachidien : hypersécrétion, trouble de la résorption, obstacle sur cette circulation (cause d'hydroencéphalie aigüe ou chronique) ;
- une hypoxie (lors de séjours en altitude par ex.) ou une intoxication (cyanure par ex.) entraînant un œdème cérébral.
- une infection bactérienne ou virale (méningite, encéphalite)
En cas de lésion localisée il peut exister des écarts de pression entre les différentes parties de l'encéphale. On peut observer des variations cycliques de la pression intracrânienne, notamment chez des traumatisés crâniens (ondes en plateau de Lundberg). Ces fluctuations seraient liées à des variations de vasomotricité des artères intracérébrales.
La forte augmentation de la pression intracrânienne compromet l'irrigation du cerveau. L'ischémie cérébrale qui en résulte bloque le métabolisme cellulaire entraînant une nécrose progressive des neurones et un arrêt de la pompe à Na à l’origine d’un œdème cellulaire qui aggrave la situation. L'organisme réagit par une hypertension artérielle, mais quand la pression intracrânienne devient supérieure à la pression artérielle systolique, la circulation s'arrête complètement. Lorsque la nécrose devient trop étendue, la mort cérébrale est définitive : aucun médicament ne peut pénétrer dans la boite crânienne.
La surveillance permanente de l'hypertension intracrânienne est possible par mise en place de capteurs extraduraux ou ventriculaires, avec une surveillance de la pression artérielle.
Le traitement vise à diminuer la pression soit directement (soustraction de liquide céphalorachidien par drain intraventriculaire), soit en luttant contre l'œdème cérébral par des diurétiques osmotiques (mannitol, acétazolamide) ou par l'oxygénation et l’hyperventilation (cette dernière amène une hypocapnie qui favorise la diminution du débit sanguin cérébral par vasoconstriction artériolaire). La protection cérébrale est assurée par l'hypothermie et mise en position proclive pour améliorer le retour veineux.
Le traitement chirurgical est indiqué devant toute lésion intracrânienne expansive (hématome, abcès, tumeur).

N. Lundberg, neurochirurgien suédois (1960)

Sigle HTIC

œdème cérébral, ponction lombaire, pression intracrânienne, pression intracrânienne (monitorage)

[H2]

hypertrophie congénitale de l'épithélium pigmentaire rétinien l.f.

congenital hypertrophy of the retinal pigment epithelium

"L’hyperplasie congénitale de l’épithélium pigmentaire rétinien est une lésion bénigne du fond d’œil et qui apparaît comme une tache pigmentée arrondie, plate, sous-rétinienne, dont la dimension peut aller de 1 à 10 diamètres papillaires avec parfois en surface quelques zones dépigmentées."
Les vaisseaux rétiniens qui la surplombent sont normaux. En angiographie masquage de la fluorescence sauf sur le halo dépigmenté. En histologie, hypertrophie de l'épithélium pigmentaire de même au niveau du halo dépigmenté où ces mêmes cellules sont hypertrophiques mais hypopigmentées. Les cellules visuelles en regard sont altérées et donnent un déficit au champ visuel qui correspond à la zone d'hypertrophie. Elle peut être isolée (idiopathique) ou accompagner la polypose adénomateuse familiale (PAF), le syndrome de Gardner et le syndrome de Turcot. Plus de quatre lésions pour les deux yeux est significatif d'un lien avec le gène codant l'oncogène APC. Dans la PAF les lésions sont bilatérales, rondes ovalaires ou linéaires, les bords sont irréguliers et entourés de la dépigmentation, la pigmentation peut être forte pour les lésions petites et absente pour les plus grandes.

Ira S. Jones et A. B. Reese,  ophtalmologistes américains (1956) ; E. J. Gardner, médecin généticien américain (1951) ; J. Turcot, chirurgien canadien (1959)

Sigle HCEPR)

polypose adénomateuse familiale, Gardner (syndrome de), Turcot (syndrome de)

[P2,L1]

hypochondrogénèse n. m.

hypochondrogenesis

ostéochondrodysplasie létale caractérisée par un défaut de constitution du cartilage et de l’ossification enchondrale.
C’est une forme modérée de l’achondrogénèse, le nanisme et les troubles de l’ossification sont moins importants ; les côtes sont courtes, les vertèbres ovoïdes, aplaties et mal ossifiées, le bassin hypoplasique. La transmission est autosomique dominante liée à une mutation du gène COLA1 en 12q13.1 codant pour le collagène II comme l’achondrogénèse de type II de Langer-Saldino dont c’est une variante allénique.

L. O. Langer Jr,médecin  radiologue américain (1969) ; R. M. Saldino, médcin radiologue américain (1971)

Étym. gr. hypo : sous, khondros : cartilage ; gènesis : formation

achondrogénèse

hypoparathyroïdisme n.m.

hypoparathyroidism

Forme familiale d'hypoparathyroïdisme isolée avec hypocalcémie, hyperphosphatémie, tétanie chronique, et cataracte.
Le plus souvent sporadique, mais tous les types de transmission sont possibles. La forme liée au sexe est rare, la forme avec moniliase est autosomique récessive. En ophtalmologie : cataracte avec aspect irisé comme dans la maladie de Steinert, kératite en andelette superficielle rare, et œdème papillaire plus rare. Il existe de nombreuses autres formes avec associations diverses. Locus du gène (HPXT) en Xq26-q27. L’affection est autosomique dominante (MIM 146200) ou autosomique récessive (MIM 241400) ou liée au sexe récessive (MIM 307700).

T. Aceto Jr, pédiatre américain (1966)

Steinert (maladie de), moniliase

[O4,P2,Q2]

hypophosphatasie infantile l.f.

hypophosphatasia infantile

Maladie infantile d'évolution sévère avec décalcification diffuse du squelette par diminution des phosphatases alcalines sanguines.
Débute dans l'enfance avec phosphoéthanolaminurie et résistance à la vitamine D, cause d'un syndrome osseux important dont une croissance retardée, des anomalies du squelette, une craniosténose, une perte des dents, des membres courts et incurvés, des poignets épaissis, ainsi que d'une néphrocalcinose. Au niveau des yeux, on trouve inconstamment rétraction de la paupière supérieure, exophtalmie, orbite arlequin, sclères bleues, kératite en bandelette et cataracte. Le dépistage prénatal est possible. Locus du gène (HOPS) localisé en 1p36-p34. L’affection est autosomique dominante (MIM 171760.0001ff) ou autosomique récessive (MIM 241500).

J. C. Rathbun, pédiatre canadien (1948)

Syn. phosphoéthanolaminurie, Rathbun (syndrome de)

hypoplasie pulmonaire l.f.

pulmonary hypoplasia

Insuffisance de développement d'un ou des deux poumons pendant la vie fœtale avec réduction du nombre des générations bronchiques, des alvéoles et des artérioles pulmonaires.
Elle est le plus souvent secondaire à d'autres désordres : oligoamnios, hernie diaphragmatique, malformation kystique pulmonaire volumineuse, défaut de développement de la cage thoracique, cardiopathie congénitale avec réduction du lit artériel pulmonaire, hypoplasie de l'artère pulmonaire.
Les signes cliniques varient suivant la sévérité de l'hypoplasie. Ils apparaissent soit dès la naissance avec détresse respiratoire, soit de façon retardée avec polypnée, cyanose et manque de souffle. Les formes mineures peuvent se limiter à une gêne à l'effort. Le diagnostic est porté devant le cliché de thorax, la scintigraphie pulmonaire et le contexte étiologique. Le traitement est celui de la pathologie associée lorsqu'il est possible et la prise en charge de l'insuffisance respiratoire chronique.

[K1,O6]

hypotrichose héréditaire de Marie Unna (HHMU) l.f.

Affection autosomique dominante caractérisée par une hypotrichose néonatale, s’améliorant au cours de l’enfance, mais suivie d’une alopécie d’aggravation progressive débutant au vertex et aux zones de frottement vers la puberté.
Les sourcils et les poils du corps sont atteints; les cheveux sont épais, cassants, grossiers, torsadés et difficiles à coiffer; en microscopie, ils sont irréguliers, avec des gouttières longitudinales et des torsions irrégulières à type de pseudopili torti.
L'HHMU est due à des mutations de U2HR un inhibiteur en amont du cadre de lecture ouverte du gène HR localisé en 8p21.2, provoquant un gain de fonction en HR. Dans le monde, plus de 15 mutations différentes en U2HR ont été identifiées dans près de 30 familles affectées et des cas sporadiques. Récemment, une mutation faux-sens en EPS8L3, localisée sur le chromosome 1p13.2, a été identifiée dans une famille chinoise avec l'HHMU. Le diagnostic dépend de l'examen clinique et microscopique et peut être confirmé à l'analyse mutationnelle de U2HR.

Marie Unna, dermatologiste allemande (1925)

hypoxanthine-guanine-phosphoribosyl-transférase n.f.

hypoxanthine guanine phosphoribosyltransferase

Enzyme catalysant le transfert du radical phosphoribosyle du phosphoribosyl-pyrophosphate sur l'hypoxanthine ou sur la guanine, qu'il transforme respectivement en acide inosinique ou guanylique.
Cet enzyme joue un rôle important dans le métabolisme des bases puriques dans le foie en permettant la récupération de ces bases libérées lors de la dégradation des nucléotides et d'éviter leur transformation en acide urique. Le déficit congénital en cet enzyme est la cause d'une hyperuricémie et d'une hyperuraturie grave (maladie de Lesch-Nyhan) ; la diminution de la concentration en acide inosinique empêche la rétro-inhibition de la biosynthèse des noyaux puriques et entraîne une production accrue d'acide urique.
Le gène de l’enzyme HGPRT1 est en Xq26.1.

M. Lesch pédiatre et W. Nyhan, médecin américains (1964)

Abrév. HGPRT

hyperuricémie, Lesch-Nyhan (maladie de), hypoxanthine, guanine, HGPRT1 gene

ichtyose-dystrophie prédescemétique cornéenne l.f.

ichthyosis X-linked

Ichtyose noire avec squames brunes et dystrophie cornéenne du stroma.
Apparition dès la naissance, sur le cuir chevelu, les oreilles, le cou, l'abdomen puis extension aux membres et au dos. Pour la cornée fines opacités profondes prédescemétiques au centre cornéen. Femmes porteuses à examiner. Rares cas dominants décrits. 1/6000 garçons. Locus du gène en Xp22)3. L'affection est récessive, liée au sexe (MIM 308100).

K. Csörsz, médecin généticien hongrois (1928)

Syn. STS, déficit en stéroïdes sulfatase, déficit en stéroïde sulfatase placentaire, maladie du déficit en stéroïde sulfatase

ICOS gene sigle angl. pour Inducible T-cell CO-Stimulator

Gène localisé en 2q33.2, dont la mutation à l’origine déficit cellulaire T, est une des causes de l’ hypogammaglobulinémie d'expression variable.

hypogammaglobulinémie d'expression variable

idiotie amaurotique familiale de type juvénile l.f.

amaurotic family idiocy, juvenile type

Forme juvénile de lipofuscinose neuronale céroïde se manifestant entre 5 et 8 ans et fatale en une dizaine d'années avec quadriplégie spasmodique, démence et cachexie.
Elle débute cliniquement vers 6 ans par une baisse progressive et rapide de la vision avec une détérioration mentale progressive, viennent ensuite troubles cérébelleux, signes extrapyramidaux, hyperréflexie et rigidité, et enfin épilepsie et état psychotique. La maladie évolue vers une quadriplégie spasmodique et le décès survient dans la démence et la cachexie vers 18 ans. La baisse de vision débute entre 3 et 7 ans avec une discrète atteinte maculaire prise souvent pour une maladie de Stargardt et une altération marquée des composantes photopiques puis la rétinite pigmentaire devient typique, la papille est pâle, on peut trouver un nystagmus, une cataracte. L'ERG est alors très altéré ou éteint. On trouve dans le sang des lymphocytes vacuolés et des inclusions lipofusciniques lysosomiques dans les cellules en microscopie électronique (biopsie de conjonctive).
Le diagnostic anténatal de la maladie peut être réalisé. Le locus du gène (CNL3) est en 16p12)1) L’affection est autosomique récessive (MIM 204200) ou sporadique.

F. Batten, neuropédiatre britannique (1903) ; M. S. Mayou, ophtalmologue britannique (1904) ; W. Spielmeyer, neuropsychiatre allemand (1908) ; W. Stock, ophtalmologue allemand (1908) ; H. Vogt, neurologue allemand (1905)

Étym. gr. idios : isolé

Syn. Vogt-Spielmeyer (maladie de), Stock-Vogt-Spielmeyer (maladie de), Batten-Mayou (maladie de) en Angleterre, dégénérescence cérébromaculaire, lipofuscinose neuronale céroïde

lipofuscine, lipofuscinose

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