Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

43 résultats 

hépatite auto-immune  l.f.

autoimmune hepatitis

Ensemble des manifestations hépatiques associées à la présence d’auto-anticorps spécifiques d’organites mais sans réelle spécificité d’organes, observées avec deux pics de fréquence chez l’enfant et chez l’adulte (principalement, la femme) après 40 ans.
La symptomatologie va de l’hépatite aigüe à l’hépatite chronique avec ou sans cirrhose. Dans 25 % des cas le mode de révélation est aigü, pouvant même être de type fulminant. L’hépatite chronique est le mode de révélation le plus fréquent. Ce peut être aussi un bilan systématique en l’absence de tout symptôme.
La conjonction d’une hypertransaminasémie, d’une hypergammaglobulinémie polyclonale, de signes histologiques d’hépatite chronique (nécrose, inflammation, fibrose) et d’autoanticorps justifient l’institution précoce de traitements immunosuppresseurs associant corticothérapie et azathioprine.
On distingue les hépatites chroniques auto-immunes de type I avec anticorps anti-muscle lisse de spécificité anti-actine, souvent associés à des facteurs antinucléaires et les hépatites auto-immunes de type II avec anticorps dirigés contre les microsomes de rein et de foie (antiLKM1ou anticorps anti-CYP 2 D6).
Les autoanticorps sont détectés par immunofluorescence indirecte sur coupes de foie/rein/estomac de rat. En cas de positivité, leur présence doit être confirmée par d’autres techniques (Elisa, western blot..) possibles grâce à l’identification de cibles antigéniques reconnues par ces anticorps.
Dans un tiers des cas, les hépatites chroniques auto-immunes s’accompagnent de manifestations extra-hépatiques (articulaires, syndrome sec, dysthyroïdie, etc.).

histiocytose auto-involutive de Hashimoto-Pritzker l.f.

congenital self-healing Langerhans cell histiocytosis or Hashimoto-Pritzker disease

Elle fait partie des formes bénignes des histiocytoses langerhansiennes.
Survenant à la naissance, elle est caractérisée par des nodules cutanés diffus sur le corps mais prédominant souvent sur le visage et le cuir chevelu. Les nodules peuvent prendre un aspect ulcéro- nécrotique, faussement inquiétant. Il n’ y a pas d’atteinte de l’état général. Les lésions régressent spontanément dans un délai de un à deux ans.. Des rechutes peuvent survenir mais elles sont également régressives.

K. Hashimoto et M. S. Pritzker, dermatopathologistes américains (1973)

[J1]

Édit. 2015

hypophysite auto-immune du postpartum l.f.

post-partum pituitary autoimmune disease

Infiltration lymphocytaire extensive du tissu endocrinien hypophysaire, survenant classiquement chez la femme jeune pendant la grossesse ou le postpartum.
La nature auto-immune de cette affection reste difficile à démontrer, mais des auto-anticorps antihypophysaires ont été retrouvés Le tableau clinique associe une insuffisance anté-hypophysaire souvent dissociée à des troubles du champ visuel et des céphalées. Les fonctions corticotrope, thyréotrope et somatotrope sont le plus souvent touchées, le secteur gonadotrope est paradoxalement plus rarement atteint. En postpartum, le diagnostic différentiel se pose avec un syndrome de Sheehan.

H. L. Sheehan, anatomopathologiste britannique, membre de l'Académie de médecine (1937)

Syn. hypophysite lymphocytaire du postpartum

hypopituitarisme, panhypopituitarisme, Sheehan (syndrome de)

maladie abortive auto-immune l.f.

auto-immune recurrent abortion

Syndrome associant des pertes fœtales successives à un syndrome des anticorps antiphospholipides avec ou sans thrombose, ou à un lupus érythémateux disséminé.

maladie auto-immune l.f.

auto-immune disease

Maladie caractérisée par la présence d’auto-anticorps décelables dans le sérum ou les tissus et par la preuve, clinique ou expérimentale, qu’une telle réaction est primitive dans son mode de survenue et non pas secondaire à une lésion tissulaire.
Dans le large groupe des maladies auto-immunes, on classe des affections dans lesquelles les anticorps sont dirigés contre un seul tissu ou organe (p. par exemple la thyroïdite de Hashimoto) et celles qui possèdent de nombreux anticorps produisant des lésions en des sites variés (p. par exemple le lupus érythémateux systémique).
En gynécologie-obstétrique, la présence d'auto-anticorps (antithyroïdiens, antithyréoglobuline, antiphospholipides, anticoagulants circulants) est liée aussi à des anomalies de la reproduction : stérilité, endométriose, avortements répétés, morts fœtales in utero, hypertension gravidique.

maladies auto-immunes du foie et des voies biliaires l.f.p.

auto-immune disease of liver and ductuli biliferi

Affections du foie et/ou des voies biliaires à mécanisme auto-immun : l'hépatite auto-immune (où la cible de la réaction auto-immune est l'hépatocyte) ; la cirrhose biliaire primitive (où la cible de la réaction auto-immune est l'épithélium des petites voies biliaires intrahépatiques) ; la cholangite sclérosante primitive (où la cible de la réaction auto-immune est représentée par les grosses voies biliaires intra et extrahépatiques).
Les syndromes de chevauchement associent chez le même malade deux des maladies auto-immunes précédemment mentionnées : cirrhose biliaire primitive et hépatite auto-immune, ou cholangite sclérosante et hépatite auto-immune.

membrane auto-induite l.f.

membrane induite

neutropénie auto-immune l.f.

autoimmune neutropenia

Maladie liée à la présence d'auto-anticorps, le plus souvent de nature IgG, dirigés contre des molécules spécifiques des neutrophiles (partie non polymorphe ou allotypes) ou contre des structures communes avec d'autres lignées sanguines. La molécule CD16 représente la cible principale de ces auto-anticorps.
Chez l'enfant, la neutropénie, mise en évidence fortuitement ou lors d'infections à répétition, reste un élément isolé au cours de l'évolution ; les frottis médullaires montrent une lignée granuleuse riche avec souvent un blocage au stade métamyélocytes, la guérison survient spontanément en quelques mois à quelques années. Chez l'adulte, la neutropénie est le plus souvent observée dans deux grands types de maladies, les maladies systémiques (lupus érythémateux disséminé, syndrome de Felty) et les syndromes lymphoprolifératifs. La neutropénie auto-immune peut aussi être associée à l'anémie hémolytique auto-immune et la thrombopénie auto-immune. Enfin, certains médicaments peuvent entraîner une auto-immunisation antineutrophiles.

pancréatite auto-immune (PAI) l.f.

autoimmune pancreatitis

La pancréatite auto-immune est une affection rare dans laquelle on différencie le type1, affection auto-immune et systémique, du type 2 essentiellement pancréatique.
La PAI de type 1 correspond à la maladie sclérosante à immunoglobulines G4 (fortement élevées). Elle concerne souvent des sujets de sexe masculin, âgés de 60 ans. L’atteinte pancréatique s’associe à celle de nombreux organes : sialadénite, cholangite, fibrose rétropéritonéale, néphrite tubulo-interstitielle. Les signes révélateurs sont souvent un ictère en particulier lorsqu’il existe une cholangite associée, simulant alors un cancer de la tête du pancréas. Ses particularités histologiques sont un infiltrat lymphoplasmocytaire (positif en immunohistochimie aux anticorps anti-IgG4) péricanalaire dense, une fibrose pancréatique et des veinulites oblitérantes. L’infiltration à granulomes épithélioïdes est absente. Cette forme est plus fréquente en Asie qu’en Occident.
Les PAI de type 2 sont les formes majoritaires en Europe et aux États-Unis. Elles concernent les sujets des deux sexes âgés de 40 ans en moyenne. Elles correspondent à une atteinte quasi exclusive du pancréas révélée par des pancréatites aiguës bénignes dont le risque de récidives est plus faible que pour le type 1. Les taux d'immunoglobulines sériques sont normaux. Une maladie inflammatoire de l'intestin est associée dans 20 % à 30 % des cas. Le diagnostic de PAI repose sur un faisceau d'arguments au sein duquel l'imagerie tient une place prépondérante, notamment la cholangio-pancréato-IRM. Les lésions histologiques sont marquées par une pancréatite ductulaire destructrice associées à des granulomes épithélioïdes, qui sont absents dans le type 1.
L’imagerie de la PAI au scanner est caractérisée par une hypertrophie diffuse du pancréas avec un liseré périphérique hypointense, avec un canal pancréatique particulièrement fin. L’aspect du pancréas évoque une grosse saucisse.
Le traitement de référence est la corticothérapie de courte durée en fonction des symptômes et des rechutes.

sialadénite, cholangite sclérosante, néphropathie tubulo-interstitielle aigüe, fibrose rétro-péritonéale

paranéoplasiques (syndromes neurologiques et auto-immunité) l.m.p.

paraneoplastic neurological syndromes and auto-immunity

Manifestations neurologiques non métastatiques ni liées à des complications métaboliques, infectieuses, toxiques, vasculaires ou iatrogènes, cependant associées à une affection maligne.
Malgré leur relative rareté, l'intérêt en est double : clinique, lié à l'antériorité possible de leurs signes par rapport à ceux d'une néoplasie latente, permettant la révélation de celle-ci ; pathogénique, avec notamment les progrès de la recherche neuro-immunologique. Relevée dans un grand nombre de cas, cette notion d'auto-immunité présente un double intérêt : pratique, par l'aide ainsi apportée au diagnostic de syndrome paranéoplasique ; théorique, par l'exemple particulier de mimétisme moléculaire qu'offrent très probablement ces syndromes, à savoir une autoréactivité suscitée par des néo-antigènes tumoraux ayant une parenté ou une identité structurale avec des autoantigènes neuronaux.

atrophie cérébelleuse paranéoplasique, coagulopathie intravasculaire disséminée, dermatomyosite, dysautonomie, encéphalite limbique, encéphalomyélonévrite paranéoplasique, homme raide (syndrome de l'), Lambert-Eaton (syndrome myasthéniforme, myasthénique, de), opsoclonus-myoclonus paranéoplasique, paranéoplasiques (affections musculaires), paranéoplasiques (myélopathies), paranéoplasiques (neuropathies périphériques), polymyosite, Wyburn-Mason (neuropathie sensitivomotrice paranéoplasique de)

plasmide auto-amplifiable l.m.

runaway plasmid

Plasmide dont la perturbation de son mécanisme de contrôle de la réplication aboutit à la production de milliers de copies par bactérie.
Chez certains plasmides, ce contrôle est thermosensible.

plasmide, plasmide amplifiable

[D1,Q1]

Édit. 2018 

plasmide auto-transférable l.m.

self-transmissible plasmid

plasmide, plasmide conjugatif

[D1,Q1]

Édit. 2018 

plasmide auto-transmissible l.m.

self-transmissible plasmid

plasmide, plasmide conjugatif

[D1,Q1]

Édit. 2018 

polyendocrinopathie auto-immune l.f.

autoimmune polyendocrinopathy

Association de plusieurs affections auto-immunes liée à une altération de la fonction du thymus devenu incapable, par altération génique, d’éliminer les cellules T activées contre les protéines auto-immunes et permettant la diffusion dans l’organisme de lymphocytes T auto-réactifs.
Le type 1, juvénile, syndrome de Whitaker, rare, associe au moins deux affections de la triade : candidose, hypoparathyroïdie et insuffisance surrénale à d’autres atteintes endocriniennes.
Le type 2, le plus fréquent, survient chez l’adulte jeune (75% sexe féminin) et associe une insuffisance surrénale type Addison, une affection thyroïdienne (type Hashimoto ou Basedow) à d’autres affections : ovarienne, antéhypophysaire, diabète insulino-résistant, troubles cutanés et des phanères (vitiligo, pelade), réalisant de nombreuses variantes.
Le type 3 de l’adulte (Neufeld), sans insuffisance surrénalienne est caractérisé par une thyroïdite auto-immune. Trois variantes en ont été décrites selon les associations :  3a avec un diabète, une sarcoïdose, une maladie cœliaque ; 3b associé à une maladie de Biermer ; 3c avec des troubles des phanères.
Le type 4 comprendrait des associations inclassées.
Actuellement les types 3 et 4 sont regroupés dans le type 2 (Kahaly).

Joanne Whitaker, pédiatre et Virginia M. Esselborn, biologiste américaines (1956), M. Neufeld, pédiatre et N. K. Maclaren, pédiatre et anatomopathologiste américains  (1980), G. J. Kahaly, endocrinologue allemand (2009)

Whitaker (syndrome de)

réticulohistiocytose auto-involutive de Hashimoto-Pritzker l.f.

K. Hashimoto et M. S. Pritzker, dermatopathologistes américains (1973)

histiocytose auto-involutive de Hashimoto-Pritzker

surdité auto-immune l.f.

autoimmune deafness

Terme regroupant d’une part les surdités apparaissant dans le cadre d’une maladie auto-immune générale et, d’autre part, les surdités de perception isolées, asymétriques, progressives, rapidement évolutives, survenant chez le sujet jeune et dont l’origine auto-immune est confirmée par les tests de laboratoire, malgré leur manque de spécificité.
 Étym.lat. surditats : surdité

uvéite auto-immune l.f.

autoimmune uveitis

Uvéite due à une sensibilisation autologue, c'est-à-dire à un état d'immunisation de l'œil vis-à-vis de l'un de ses propres antigènes, avant tout antigènes cristalliniens, antigènes rétiniens.
Ces antigènes sont habituellement tolérés par le système immunitaire de l'organisme. Cette tolérance à faible dose peut être rompue soit par une altération du système immunitaire de l'organisme, soit par une stimulation immunogénique importante liée à la libération exagérée de l'antigène.

uvéite

auto-anticorps anti-protéines citrullinées l.m.

anti-citrullinated protein antibody

Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) produisent, au sein de la synoviale rhumatoïde, des auto-anticorps dirigés contre des protéines citrullinées.
Ces anticorps reconnaissent des épitopes citrullinés qui apparaissent sur diverses protéines (filaggrine, fibrine, etc.) du tissu synovial inflammatoire par suite de la transformation de leurs résidus arginyl en résidus citrullyl. Cette citrullination des protéines, est catalysée par une famille d’enzymes, les peptidyl-arginine désiminases (PAD).
Deux techniques permettent de détecter ces auto-anticorps :
- la titration des anticorps anti-kératine (AKA) par immunofluorescence indirecte sur coupe d’œsophage de rat wistar,
- la titration des anticorps anti-peptides cycliques citrullinés par méthode ELISA.
Leur détection présente une sensibilité supérieure à celle des autres auto-anticorps - proche de 80 %, contre 50 % en moyenne pour les AKA - et surtout une haute spécificité (98 %) pour la PR.

Sigle ACPA

anticorps anti-kératine, polyarthrite rhumatoïde

[C1,C3,F3,I1,N3]

Édit. 2017

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