Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

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entraînement n.m.

training, coaching

En médecine du sport, pratique par une personne d'une activité physique en vue de l'amélioration des performances.
L'importance de l'entraînement se juge par le nombre d'heures qui lui sont consacrées par semaine. Des contrôles médicaux peuvent être pratiqués au cours de l'entraînement autant pour apprécier la santé du sujet, pour éviter les excès ou une activité inappropriée, que pour éviter la syndrome de surentraînement : la fréquence cardiaque, la ventilation, la consommation d'oxygène, la lactatémie dans le sang capillaire, etc.

[C2, N1]

Édit. 2020

éosinophilie n.f.

eosinophilia

1) Affinité d'une cellule ou d’un tissu pour un colorant acide tel que l'éosine.
2) Augmentation à plus de 500/mm3 du nombre des granulocytes éosinophiles circulants.
Les éosinophiles sont caractérisés par la présence de granules spécifiques identifiés en microscopie optique par leur affinité tinctoriale pour les colorants acides comme l'éosine.
Par extension, l'éosinophilie correspond à une augmentation anormale du nombre de granulocytes éosinophiles dans le sang qui s’observe dans différentes affections, allergiques, parasitaires et cancéreuses ainsi que dans les maladies du collagène ou après radiothérapie. L’hyperéosinophilie parasitaire ne s’observe en fait que dans les verminoses tissulaires, de manière permanente (strongyloïdose, trichinose, fasciolase) ou transitoire (ascaridiose à la phase d’invasion où l’hyperéosinophilie est un des éléments du syndrome de Löffler).
Alors que les éosinophiles ont une distribution surtout tissulaire, l'éosinophilie sanguine résulte de l’équilibre entre le passage dans le compartiment sanguin des éosinophiles, lié à la production médullaire, et la migration de ces cellules dans les tissus.
Dans la gastroentérite à éosinophiles, l'hyperéosinophilie est associée à une infiltration des parois de l'ensemble du tube digestif par des polynucléaires éosinophiles.

polynucléaire éosinophile

[A2, F1, N1]

Édit. 2020

éosinophilie-myalgie (syndrome) l.m.

eosinophilia myalgia syndrome

Syndrome subaigu fait de fatigue, de myalgies, de signes cutanés, de manifestations respiratoires fugaces et d'œdèmes des membres inférieurs, accompagnés d'une franche éosinophilie, dû à la consommation de tryptophane.
L'arrêt de l'ingestion de tryptophane entraîne une disparition lente des signes cliniques.

tryptophane

[N1,F1,R2]

Édit. 2018

épidermotropisme n.m.

epidermotropism

En histologie, migration au sein de l'épiderme d'un infiltrat cellulaire.
Par convention, ce terme s'applique plutôt à un infiltrat tumoral et caractérise les lymphomes épidermotropes : mycosis fongoïde, syndrome de Sézary, maladies de Woringer-Kolopp et de Ketron-Goodman. Il s'opposerait ainsi à l'exocytose où la migration intra-épidermique est moins massive, plus individuelle et de nature inflammatoire.

F. Woringer, dermatologue et P. Kolopp, médecin français (1939) ; L. W. Ketron et M. H. Goodman, dermatologues américains (1931) ; A. Sézary, dermatologue français, membre de l'Académie de médecine (1938)

lymphome épidermotrope

[A2, F2,J1]

Édit. 2020

épilepsie myoclonique à fibres rouges en lambeau l.f.

myoclonic epilepsy with ragged-red fibers (MERRF)

Affection mitochondriale avec une symptomatologie de contractions musculaires (myoclonies), faiblesse musculaire (myopathie), ataxie, surdité, convulsions et diabète.
Le syndrome est occasionné par le changement d’un seul nucléotide au niveau du gène MT-TL1.

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendre

 myoclonie, myopathie, ataxie

[H1, Q2]

Édit. 2020

épilepsie myoclonique bénigne du nourrisson l.f.

benign myoclonic epilepsy of infancy

Syndrome épileptique rare de la petite enfance (débutant entre 4 mois et 3 ans), qui se manifeste par des accès myocloniques généralisés brefs, s'accompagnant sur l'EEG de pointes-ondes ou polypointes-ondes généralisées.
Cette forme précoce de l'épilepsie généralisée idiopathique, dont le caractère familial est prononcé, répond très bien au traitement (valproate de sodium).

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendre

[H1, O1, Q2]

Édit. 2020

épilepsie myoclonique juvénile l.f.

juvenile myoclonic epilepsy

Syndrome épileptique appartenant au cadre des épilepsies généralisées idiopathiques, se manifestant par des crises comportant des secousses myocloniques bilatérales, isolées ou répétées, arythmiques et irrégulières.
Le début des crises survient dans l'adolescence entre 12 et 18 ans ; le sex-ratio est de 1. Les accès myocloniques sont fréquents le matin au réveil, facilités par le manque de sommeil, un réveil prématuré, la stimulation lumineuse intermittente, les émotions, une consommation excessive d'alcool. Ils prédominent aux membres supérieurs, peuvent  entraîner une chute lorsque localisés aux membres inférieurs. Il n'y a jamais d'altération de la conscience. Au cours de l'évolution, d'autres types de crises peuvent être observés (absences et surtout crises généralisées tonicocloniques).
À l'EEG : décharges critiques et intercritiques de polypointes-ondes généralisées rapides, amples, favorisées par l'hyperventilation, la privation de sommeil et la stimulation lumineuse intermittente. Fond de tracé normal.
Le caractère familial est prononcé (40%). L’affection, récessive autosomique, correspondrait à cinq à dix p. cent des épilepsies dites essentielles et aurait une hétérogénicité génétique, les mutations portant surtout sur gènes codant pour les canaux ioniques : CLCN2 codant pour un canal chlore, CACNB codant pour une sous-unité bêta du canal calcium, GABRA1 et GABRD codant pour les sous-unités alpha et delta de récepteurs GABA. Le gène EFHC1 intervient dans la fonction du Ca++ intracellulaire ; d’autres anomalies sont notées en 15q14 et sur le gène BRD2 en 6p21 ; une association étroite avec le groupe HLA Bf permettait de supposer un site génique sur le bras court du chromosome 6.
Le traitement par le valproate de sodium permet le contrôle des accès myocloniques. Il doit être poursuivi indéfiniment car le taux de rechute est très élevé lors de l'arrêt.

Th. Herpin, neurologue français (1867) ; D. Janz et W. Christian, neurologues allemands (1957).

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendre

Syn. syndrome d'Herpin-Janz,  syndrome de Janz, petit mal impulsif (terme abandonné), petit mal myoclonique (terme à rejeter)

[H1, O1, Q2]

Édit. 2020

épilepsie myoclonique sévère du nourrisson l.f.

severe myoclonic epilepsy of infancy

Syndrome épileptique rare survenant dans la première année, se manifestant par des crises fébriles généralisées ou unilatérales, cloniques, fréquentes et prolongées, puis au cours de l'évolution par des accès myocloniques et des crises partielles.
À l'EEG, pointes-ondes et polypointes-ondes généralisées, souvent provoquées par la stimulation lumineuse intermittente ; présence d'anomalies focales.
Le tableau neurologique s'enrichit progressivement : ataxie, signes pyramidaux, myoclonies erratiques, parcellaires et segmentaires, plus tardivement déficit intellectuel et troubles de la personnalité. L'étiologie est inconnue, sauf à retenir des antécédents familiaux de convulsions fébriles et d'épilepsie dans 26% des cas.
Une résistance à tous les traitements est habituelle.

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendre

myoclonie, ataxie, syndrome pyramidal 

[H1, H3, O1]

Édit. 2020

épilepsie rolandique l.f.

benign chilhood epilepsy with centrotemporal spikes

Syndrome épileptique fréquent, âge dépendant, observé uniquement chez l'enfant, se manifestant par des crises partielles (sensorimotrices et touchant électivement la sphère buccofaciale), et des anomalies EEG à type de pointes lentes en regard de la région centrotemporale.
Fait partie du cadre des épilepsies partielles idiopathiques. Sa composante génétique est certaine.
Début entre 2 et 13 ans chez des enfants normaux, sans déficit neurologique ni intellectuel. Les crises sont en règle peu fréquentes, évocatrices par la symptomatologie et leur horaire de survenue, souvent en rapport avec le sommeil (endormissement, réveil). L'EEG est caractéristique (pointes centrotemporales), fortement activé par le sommeil lent. Une association est possible avec des anomalies généralisées.
Un traitement n'est pas toujours indispensable, compte tenu de la disparition sans exception de l'ensemble clinique et EEG à l'adolescence.

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendre

Syn. épilepsie à paroxysmes rolandiques, épilepsie partielle bénigne à paroxysmes centrotemporaux

[H1,O1, Q2]

Édit. 2020

épilepsie temporale l.f.

temporal lobe epilepsy

Syndrome épileptique caractérisé par la survenue de crises partielles simples ou complexes, pouvant secondairement se généraliser, associées à des anomalies EEG à projection temporale uni ou bilatérales.
Il est habituel d'en distinguer deux grands types :
- les crises amygdalo-hippocampiques, caractérisées par une gêne épigastrique ascendante, des nausées, des signes végétatifs marqués, une peur ou une panique, des hallucinations olfactogustatives. La cause la plus fréquente est une sclérose hippocampique ;
- les crises du cortex temporal externe, partielles simples avec hallucinations ou illusions auditives, état de rêve, troubles perceptifs visuels ou troubles du langage.
Les crises du lobe temporal peuvent apparaitre à tous les âges, avec des étiologies propres.
Récemment, a été individualisée l'épilepsie de la face mésiale du lobe temporal.

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendre

[H1]

Édit. 2020

épiphyse d'ivoire l.f.

ivory epiphysis, dense epiphysis

Aspect radiographique de condensation du noyau épiphysaire d'une ou de plusieurs phalanges, le plus souvent terminales, avec effacement de la trabéculation normale.
Simple variante de la normale chez certains enfants, on l'observe électivement dans divers affections en particulier le syndrome trichorhinophalangien ; dans les deux cas, elle est transitoire et disparaît au cours de la croissance.

trichorhinophalangien (syndrome)

[B2, I1, O1]

Édit. 2020

épiphysiolyse fémorale supérieure l.f.

femoral epiphysiolysis

Glissement de la tête fémorale par rapport au col.
Cette affection fréquente (1/10.000 enfants) survient essentiellement chez le garçon en période péri-pubertaire. Dans sa forme idiopathique, de loin la plus fréquente, elle est favorisée par une surcharge pondérale et un syndrome adiposo-génital, mais peut être secondaire à un trouble métabolique (hypo ou hyperthyroidie, ostéodystrophie rénale, rachitisme…), ou iatrogène (corticothérapie, radiothérapie…). L’atteinte est fréquemment bilatérale, d’emblée ou successivement.
Dans la forme dite stable, la plus fréquente, le déplacement progressif de la tête fémorale vers le bas et en arrière se traduit par des douleurs mécaniques inguinales, parfois projetées au genou, associées à une boiterie. Dans les formes dites instables, plus rares, le déplacement est aigu et brutal avec une douleur intense.
Le diagnostic se fait sur la radiographie de la hanche de face et surtout de profil, complétée en cas de doute par une IRM. Le pronostic est fonction de la sévérité du déplacement de l’épiphyse. Les complications sont l’ostéonécrose épiphysaire, la chondrolyse laminaire (surtout post-opératoire) et la coxarthrose secondaire. Le traitement est la mise en décharge et le vissage cervicocéphalique, rarement la chirurgie à ciel ouvert.

Étym. gr. epiphusis : épiphyse ; lusis : séparation

Syn. coxa vara des adolescents

épiphysiolyse, ostéodystrophie rénale, ostéonécrose, chondrolyse , coxarthrose 

[I1, O1]

Édit. 2020

épithélite rétinienne aigüe l.f.

acute retinal pigment epithelitis

Syndrome touchant des adultes jeunes caractérisé par une baisse rapide de l'acuité visuelle uni ou bilatérale en rapport avec des lésions multiples de l'épithélium pigmentaire qui se traduisent à l'angiographie par un halo fluorescent entourant ces lésions hypofluorescentes.
Ces lésions non spécifiques disparaissent le plus souvent sans séquelles.

Étym. gr. epi : sur ; thêlê : mamelon

[P2]

Édit. 2020

Epstein (syndrome d') l.m.

Epstein syndrome

Association d’une néphropathie, d’une macrothrombocytopénie et d’une surdité liée à une mutation du gène MYH9, de transmission autosomique dominante.
L’atteinte rénale est une néphrite interstitielle ; les plaquettes peu nombreuses, de 30.000 à 100.000, sont de grande taille ; la surdité neurosensorielle, de perception, porte d’abord sur les sons aigus. L’affection est très proche du syndrome de Fechtner, elle s’en distingue par l’absence de cataracte et d’inclusions intraleucocytaires.
Le gène en cause MYH9, en 22q12.13, code pour la chaîne lourde de la myosine non musculaire dont la modification est à l’origine de la désorganisation du cytosquelette et de la thrombopénie macrocytaire.

C. J. Epstein, généticien américain (1972) ; L. C. Peterson, biochimiste américaine (1985)

MYH9 ( maladies liées à), Fechtner (syndrome de), néphropathie interstitielle

[F1, M1, P1, Q2]

Édit. 2020

érythème polymorphe l.m.

erythema multiforme

Dermatose souvent récidivante caractérisée par des lésions cutanées érythémateuses, œdémateuses et vésiculobulleuses isolées ou associées et parfois par des lésions muqueuses bulleuses et érosives, et que l'aspect histologique ainsi que l'absence dans les lésions de dépôts d'auto-anticorps ont permis de séparer d'autres dermatoses bulleuses.
On décrit trois formes cliniques.
Dans la forme papuloérythémateuse, « mineure », les lésions, de petite taille, ont un aspect en cocarde avec une bordure papulo-érythémateuse et un centre violacé parfois prévésiculeux réalisant l' « érythème iris », et prédominent au dos des mains et des avant-bras, aux coudes, au cou et au visage; les lésions muqueuses sont rares.
Dans la forme vésiculo-bulleuse, « intermédiaire », les lésions sont plus polymorphes, à type de cocardes à centre vésiculobulleux correspondant à l' « herpès iris » de Bateman, et/ou de lésions bulleuses sur des placards papulo-œdémateux ou en peau saine, réalisant l'hydroa bulleux de Bazin, et sont fréquemment associées à des lésions muqueuses buccales.
Dans la forme « majeure » ou « sévère », encore appelée syndrome de Stevens-Johnson, les lésions muqueuses, à type de bulles rapidement rompues et d'érosions, prédominent, atteignant la muqueuse buccale, oculaire et parfois génito-urétrale.
Des signes généraux et pulmonaires sont fréquents. L'image histologique la plus typique, observée dans les lésions bulleuses est une bulle sousépidermique dont l'épiderme, constituant le toit, présente de nombreuses nécroses kératinocytaires. L'évolution et le pronostic dépendent de la forme et de l'étiologie. Les formes mineures, le plus souvent liées à une infection herpétique et parfois à une prise médicamenteuse (sulfamides ou naguère barbituriques), guérissent en 2 à 4 semaines mais récidivent souvent à chaque poussée d'herpès ou prise du médicament. Dans les autres formes, surtout d’origine médicamenteuse ou infectieuse autre qu’herpétique (p. ex. infection à Mycoplasma pneumoniae), le plus souvent, la guérison survient en deux à quatre semaines. Mais dans des formes sévères, la mort est possible. À long terme, le pronostic est dominé par les séquelles muqueuses : cécité, sténose. Le traitement de la poussée d'érythème polymorphe repose sur les soins locaux, la prévention des surinfections et la correction des désordres hydro-électrolytiques.

F. von Hebra, Ritter, dermatologue autrichien (1860)

Étym. gr. éruthêma : rougeur de la peau

Syn. érythème exsudatif multiforme (von Hebra)

[J1,D1,G3]

Édit. 2018 

érythrodermie n.f.

erythroderma

Syndrome caractérisé par une rougeur généralisée des téguments souvent accompagnée de desquamation et de prurit, relevant de multiples étiologies, inflammatoires ou tumorales.

Étym. gr. eruthros : rouge ; derma : peau

[J1]

Édit. 2018 

erythrokeratodermia variabilis de Mendes da Costa l.f.

erythrokeratoderma variabilis, Mendes da Costa's syndrome
Génodermatose surtout féminine, à transmission autosomique dominante d'expression variable, apparaissant dès les premiers mois de la vie, caractérisée par des taches rouges non squameuses à contours irréguliers et changeant de forme et de place parfois d'une heure à l'autre, associées à des plaques hyperkératosiques de siège différent, fixes, le tout persistant toute la vie.

S. Mendes da Costa, dermatologue néerlandais (1925)

génodermatose en cocarde de Degos

[J1,Q2]

Édit. 2018 

érythrokératodermie avec ataxie l.f.

erythrokeratodermia with ataxia

Affection neurocutanée débutant à la naissance avec plages érythémato-papulosquameuses, augmentées au soleil, disparaissant à 25 ans et réapparaissant vers 40 ans accompagnées alors d'un syndrome neurologique progressif avec nystagmus, dysarthrie et ataxie sévère.
La face est asymétrique sans paralysie. On observe ataxie, incoordination, et aréflexie. Les éruptions cutanées comprennent, urticaire, rashs, papules, et érythèmes. Au niveau des yeux, existent strabisme et nystagmus. Description de 25 personnes, sur cinq générations, dans une famille canadienne d'origine française. L’affection est héréditaire de transmission autosomique dominante (MIM 133190).

J-M. Giroux et A. Barbeau, médecins canadiens (1972)

[J1,H1,Q2]

Édit. 2018 

érythroleucémie aigüe f.m.

acute erythroleukemia

Leucémie myéloblastique aigüe avec une composante érythroïde prédominante classée historiquement M6 par le groupe FAB.
 Le diagnostic d’érythroleucémie repose sur un pourcentage de blastes sanguins ou médullaires supérieur à 20 et un pourcentage de précurseurs de la lignée érythroïde supérieur à 50. Une dysplasie d’une ou de plusieurs lignées hématopoïétiques est habituelle mais pas obligatoire au diagnostic ; par contre la dysplasie érythroïde est très habituelle. La cytochimie cellulaire objective les marqueurs érythroïdes de la prolifération néoplasique: myéloperoxydase et  noir soudan.
Les variations des données cytologiques des érythroleucémies ont conduit à répartir cette pathologie en deux catégories :
1. l’érythroleucémie typique ou leucémie érythroïde/myéloïde aigüe. Cette variété correspond à la sous-classe M6A de la classification FAB (French, American, British) ; elle représente à peine 5% des leucémies myéloïdes aigües; elle survient plus fréquemment chez des gens âgés et est précédée dans la moitié des cas par une myélodysplasie marquée de fréquentes anomalies cytogénétiques multiples ; leur pronostic est très réservé.
 2. la leucémie érythroïde pure ou érythrémie aigüe. La leucémie érythroïde pure, terminologie proposée par l’OMS, correspond à la M6B de la classification FAB et, en partie, à la pathologie décrite en 1923 par Di Guglielmo. Dans cette variété la prolifération néoplasique des cellules jeunes est entièrement constituée de la lignée érythroïde ( > 80% des cellules médullaires)  sans évidence de cellules myéloïdes. Ces cellules érythroïdes sont porteuses de marqueurs cytologiques de malignité et de fréquentes vacuoles. Cette pathologie est exceptionnelle, se rencontre à toute âge et est réputée de mauvais pronostic.
Les manifestations cliniques des érythroleucémies sont, au même titre que pour les autres leucémies aigües myéloblastiques, sous la dépendance du syndrome d’insuffisance médullaire ; cependant les symptômes d’anémie dominent le tableau clinique.

leucémie aigüe myéloblastique, Di Guglielmo (maladie de)

[F1,F2]

Édit. 2018 

essentiel adj.

essential, idiopathic

Qualifie une maladie ou un syndrome qui ne peuvent être rattachés à aucune cause connue.
Ex. scoliose essentielle, pied plat, kystes essentiels des os.
Les termes essentiel ou idiopathique sont souvent des termes d’attente et la pathologie qu’ils recouvrent est progressivement démembrée lors de la découverte de leurs étiologies.

Étym. lat. essentialis : qui est défini par sa nature même.

Syn. idiopathique

[N1,E1]

Édit. 2018  

excitabilité neuromusculaire

L’excitabilité neuromusculaire a été définie par Littré comme la capacité des muscles et des nerfs d’entrer en action sous l’influence d’un excitant artificiel ou physiologique.
Elle est régie par l’équilibre minéral entre calcium, magnésium, bicarbonates, auxquels s’ajoutent aussi les ions H+, Na+, K+. On la quantifie parfois par l’équation de Loeb (Na+ + K+ + OH-/ Ca2+ + Mg2++ H+, ou celle de Gyorgy : K+ + HPO43-+ HCO3-/ Ca2+ + Mg2+ + H+ ). En pratique un état d’hyperexcitabilité neuromusculaire ou tétanie s’observe en situation d’hypocalcémie, d’hypomagnésémie ou d’alcalose. Elle devrait en théorie être constatée aussi dans l’hyperkaliémie, mais n’apparaît pas car celle-ci coïncide pratiquement toujours avec une acidose. En revanche l’hyperexcitabilité neuromusculaire est possible au cours des alcaloses hypokaliémiques (comme au cours des hyperaldostéronismes primaires). Enfin l’hyperexcitabilité neuromusculaire peut survenir en l’absence d’anomalie métabolique basale, correspondant à la tétanie normométabolique ou spasmophilie (HP KLOTZ), dont l’expression est souvent démasquée par l’hyperpnée (syndrome d’hyperventilation).

hyperexcitabilité neuromusculaire, tétanie, spasmophilie, syndrome d'hyperventilation, hyperpnée, Loeb (équation de), Gyorgy (équation de), hyperaldostéronisme primaire

[C2,H1,I4]

Édit. 2018  

exhibitionnisme n.m.

exhibitionism

L’exhibitionnisme  qui appartient au groupe des paraphilies, est caractérisé par une excitation sexuelle obtenue par le fait d’exposer ses organes génitaux devant une personne prise au dépourvu.
Il peut s’agir de fantasmes ou d’actes exhibitionnistes , avec ou sans masturbation.
Un acte exhibitionniste peut être induit par un état pathologique aigu : accès maniaque, alcoolisation ou consommation d’un produit stimulant. Il peut aussi être la manifestation d’un syndrome de désinhibition frontale (tumeur cérébrale, processus neurodégénératif ,.. ).
L’exhibitionnisme est considéré comme un trouble dès lors que l’excitation sexuelle ainsi déclenchée est intense, le fantasme ou le comportement exhibitionnistes répétés, qu’existent une détresse (anxiété, culpabilité, honte) et des répercussions sociales et/ou professionnelles.
Il faut distinguer l’exhibitionnisme devant des enfants prépubères (parfois associé à la pédophilie)  et l’exhibitionnisme devant des adultes.
La prévalence de ce trouble exclusivement masculin n’est pas connue. Il est le fait de personnes volontiers socialement isolées.
Le trouble exhibitionniste est parfois associé au voyeurisme.
Lorsque le sujet est confronté à l’autorité judiciaire il se réfugie parfois dans une attitude de minimisation ou de déni.
Plusieurs comorbidités peuvent être observées : hypersexualité ou au contraire déficience sexuelle, usage de substance psychotrope, trouble de la personnalité, maladie bipolaire (accès maniaque), trouble de l’attention avec hyperactivité, débilité mentale,  

C.Lasègue, neurologue et aliéniste français, membre de l’Académie de médecine ( 1877 ).

Étym. lat.exhibere :produire au dehors

agression sexuelle, paraphilie, pédophilie, voyeurisme

[H3]

Édit. 2020

expérience délirante primaire l.f.

primary delirious experience

État délirant irréductible aux mécanismes de la pensée normale car vécu comme une expérience (all. : erlebnis) originale et ineffable de bouleversement de la relation du sujet à son monde (K. Jaspers, 1913).
Perceptions, représentations et intuitions délirantes occupent la conscience de façon incoercible et font éprouver au patient des impressions bouleversantes, des significations redoutables ("atmosphère de vendredi saint") ou merveilleuses. Des éléments d'un syndrome d'automatisme mental les expriment souvent. Cette disposition délirante fondamentale pourra persister après la période aigüe, constituant alors le fond d'une évolution délirante chronique, tout particulièrement schizophrénique.
Le caractère "primordial" (J.J. Moreau de Tours), de ce délire, qui renvoie à l'expérience du rêve, ne doit pas être entendu comme applicable seulement à une phase psychotique initiale, mais aussi à d'autres "moments féconds" qui peuvent jalonner l'évolution.

K. Jaspers, psychiatre et philosophe allemand (1913) ; J. J. Moreau de Tours, psychiatre français (1845)

processuelle (phase)

[H3]

Édit. 2018  

exploration fonctionnelle de l'œsophage l.f.

oesophagus function test

Ensemble des méthodes visant à étudier les anomalies éventuelles du fonctionnement physiologique de l’œsophage.
La manométrie œsophagienne permet l’étude du sphincter supérieur (SSO), du sphincter inférieur (SSI) et de trois types de contractions œsophagiennes : le péristaltisme primaire (onde propulsive proximale), le péristaltisme secondaire (déclenché par la distension œsophagienne), et les contractions tertiaires (de la musculature lisse). Elle est surtout utile dans l’interprétation de certaines dysphagies, du syndrome de reflux gastroœsophagien.

dysphagie, reflux gastroœsophagien.

[B3,L1]

Édit. 2018  

exsanguino-transfusion n.f.

exchange transfusion

Remplacement du sang d'un patient par des dérivés sanguins provenant de donneurs compatibles.
On la réalise en utilisant deux voies veineuses, l'une pour la soustraction et l'autre pour l'injection. L'échange doit atteindre deux à trois masses sanguines.
La principale indication chez le nouveau-né est l'hémolyse aigüe, secondaire à l’incompatibilité rhésus foeto-maternelle, pour extraire un excès de bilirubine, toxique pour le système nerveux central, et d'anticorps résiduels en restaurant le capital d'hématies.
L'exsanguino-transfusion est irremplaçable dans le traitement en urgence de certaines complications de la drépanocytose (quand la concentration d'hémoglobine S est supérieure à 30 %). La méthode peut aussi être utilisée dans les intoxications hémolytiques et dans le syndrome hémolytique et urémique

exsanguino-transfusion du nouveau-né, incompatibilité sanguine foeto-maternelle, drépanocytose

[B3,F1]

Édit. 2018  

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