Rapport
Séance du 23 mars 2004

Sur la demande d’autorisation d’exploiter, en tant qu’eau minérale naturelle, telle qu’elle se présente à l’émergence et après transport à distance, l’eau du captage « Hybord Sud » situé sur la commune de Brides-les-Bains (Savoie)

MOTS-CLÉS : brides-les-bains (savoie).. eau minéralisée. source « hybord sud »
KEY-WORDS : . mineral waters

Claude Rossignol *, au nom de la commission XI

RAPPORT au nom de la Commission XI (Climatisme-Thermalisme-Eaux minérales)

Sur la demande d’autorisation d’exploiter, en tant qu’eau minérale naturelle, telle qu’elle se présente à l’émergence et après transport à distance, l’eau du captage « Hybord Sud » situé sur la commune de Brides-les-Bains (Savoie).

Claude ROSSIGNOL *

Au cours de sa séance du 4 janvier 2000, cette demande avait fait l’objet d’un premier examen par notre compagnie. A l’époque, l’Académie nationale de médecine avait jugé qu’elle ne disposait pas de tous les éléments nécessaires pour se prononcer. C’est la raison pour laquelle une nouvelle demande a été présentée le 29 janvier 2003.

Rappelons brièvement les faits. L’établissement thermal situé sur la commune de Brides-les-Bains est exploité depuis 1989 pour une durée de 35 ans par la Société Européenne de Thermalisme. La commune de Brides-les-Bains est propriétaire du forage. Les eaux sont profondes, bicarbonatées et chlorées sodiques et prennent au cours de leur montée une teneur importante en sulfate et en calcium. L’établissement possède 4 sources : « Philbert », « CharlesAlbert », « Leray » et « Hybord ». Cette dernière, jusqu’en 1991 était l’unique ressource pour alimenter l’établissement mais son potentiel d’exploitation était insuffisant. Par ailleurs elle ne présentait pas toutes les garanties de sécurité, des problèmes de qualité bactériologique avaient été mis en évidence et son utilisation à la buvette avait été suspendue en 1989. L’exploitant a décidé un recaptage des eaux en profondeur de manière à protéger et accroître la source grâce au forage « Hybord Sud » qui devait se substituer à celui d’« Hybord ».

A l’époque, ce forage avait suscité des réserves. En effet, il est situé en agglomération, sa protection sanitaire exigeait des travaux. Il s’agissait de garantir la sécurité aux abords du forage, de vérifier l’étanchéité du réseau, de
modifier le tracé du réseau des eaux fluviales autour du forage, d’imperméabiliser la rocade de déviation et de la voirie autour du forage et d’interdire le transit des véhicules transportant des matières dangereuses. Par ailleurs dans la mesure où les terrains traversés étaient la propriété du département une convention devait être établie entre ce dernier et la commune. Or aucune garantie sur la réalisation de ces travaux n’était donnée en dehors de l’engagement du demandeur.

Par ailleurs à l’époque les analyses étaient les suivantes :

Radioactivité : L’Office de protection contre les rayonnements ionisants signalait que la source était radioactive et devait être consommée avec modération. Elle ne l’est plus.

les analyses bactériologiques avaient montré une eau pure exempte de legionella pneumophila et de pseudomonas aeruginosa .

Analyses physicochimiques

Il s’agit d’une eau chaude (32,7C) fortement minéralisée riche en fluor (2mg/l), en fer (2,4mg /l), et en arsenic (275 µg /l). Les caractéristiques du forage « Hybord Sud » sont identiques à celles de la source « Hybord ». La preuve en est apportée par le tarissement de la source « Hybord » lors des essais de pompage d’ « Hybord Sud ». Cependant, fait important, la source « Hybord » présentait une teneur importante de nitrates (1,9mg /l). De plus lors de la présentation du précédent rapport, on avait noté des fluctuations de plus ou moins 10 % de la qualité de l’eau.

Enfin les pompages n’avaient été effectués qu’en intersaison de sorte qu’il n’y avait aucune donnée pour la période de pleine saison.

Pour toutes les raisons évoquées l’Académie nationale de médecine avant de prendre position avait exigé :

— l’arrêt de l’exploitation de la source « Hybord » qui présentait une teneur élevée en nitrates.

— le contrôle de la stabilisation des caractères physicochimiques au débit de 25m3 /heure durant la pleine saison.

— la réalisation de travaux indispensables pour assurer la sécurité sanitaire de la source.

La nouvelle demande et les documents présents montrent que les exigences de l’Académie nationale de médecine ont été satisfaites.

— l’arrêt d’exploitation de la source « Hybord » est acquis.

— les travaux nécessaires à la sécurité sanitaire du captage et de la zone d’émergence ont été réalisés.

— le contrôle de la stabilité des caractères physico chimique de l’eau au débit de 25m3/h a été fait.

La température de l’eau se situe entre 33,1 et 33,5 C, le débit est stabilisé entre 25,1 et 25,3 m3 par heure. Quant aux analyses physicochimiques elles sont en moyenne les suivantes : fluor 2,5mg /l, fer 1,5 mg /l, calcium 600 mg /l, sodium 1g /l, chlorure 1,1 g /l, magnésium 100mg /l, potassium 60mg /l, sulfates 2550 mg /l, arsenic entre 0,2 et 0,22 mg /l. nitrates < 1mg /l, nitrites < 0,02 mg /l.

La recherche de composés organiques volatils, de pesticides organochlorés et d’autres hydrocarbures est négative.

Les demandes formulées le 4 janvier 2000 par l’Académie nationale de médecine ayant été suivies la commission XI réunie en séance le 23 mars 2004 sous la présidence de Monsieur le Professeur Boudène, propose d’émettre un avis favorable à la demande d’exploitation en tant qu’eau minérale naturelle et à l’émergence et après transport à distance, l’eau du captage « Hybord Sud » situé sur la commune de Brides-les-Bains.

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L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 23 mars 2004, a adopté le texte de ce rapport à l’unanimité.

RAPPORT au nom de la Commission XI (Climatisme-Thermalisme-Eaux minérales)

Sur la demande d’autorisation d’exploiter, en tant qu’eau minérale naturelle, telle qu’elle se présente à l’émergence et après transport à distance, l’eau du captage « Hybord Sud » situé sur la commune de Brides-les-Bains (Savoie).

Claude ROSSIGNOL *

Au cours de sa séance du 4 janvier 2000, cette demande avait fait l’objet d’un premier examen par notre compagnie. A l’époque, l’Académie nationale de médecine avait jugé qu’elle ne disposait pas de tous les éléments nécessaires pour se prononcer. C’est la raison pour laquelle une nouvelle demande a été présentée le 29 janvier 2003.

Rappelons brièvement les faits. L’établissement thermal situé sur la commune de Brides-les-Bains est exploité depuis 1989 pour une durée de 35 ans par la Société Européenne de Thermalisme. La commune de Brides-les-Bains est propriétaire du forage. Les eaux sont profondes, bicarbonatées et chlorées sodiques et prennent au cours de leur montée une teneur importante en sulfate et en calcium. L’établissement possède 4 sources : « Philbert », « CharlesAlbert », « Leray » et « Hybord ». Cette dernière, jusqu’en 1991 était l’unique ressource pour alimenter l’établissement mais son potentiel d’exploitation était insuffisant. Par ailleurs elle ne présentait pas toutes les garanties de sécurité, des problèmes de qualité bactériologique avaient été mis en évidence et son utilisation à la buvette avait été suspendue en 1989. L’exploitant a décidé un recaptage des eaux en profondeur de manière à protéger et accroître la source grâce au forage « Hybord Sud » qui devait se substituer à celui d’« Hybord ».

A l’époque, ce forage avait suscité des réserves. En effet, il est situé en agglomération, sa protection sanitaire exigeait des travaux. Il s’agissait de garantir la sécurité aux abords du forage, de vérifier l’étanchéité du réseau, de * Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine.

557

* Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine.

Bull. Acad. Natle Méd., 2004, 188, no 3, 557-559, séance du 23 mars 2004