Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

18 résultats 

thrombopénie de Paris-Trousseau l.f.

Paris-Trousseau thrombopenia

Syndrome héréditaire comportant un déficit intellectuel, une dysmorphie faciale, des malformations cardiaques et une thrombopénie.
La tendance hémorragique est modérée : ecchymoses, hémorragie cutanées. Parfois la thrombopénie s’améliore avec le temps mais la fonction des plaquettes reste anormale. Due à une anomalie de la maturation des mégacariocytes (dysmégacariopoïèse), elle est liée à une délétion  en 11q23.3 dont il existe de nombreuses formes phénotypiques comme  le syndrome de Jacobsen thrombocytopénique ; les granules géants des plaquettes sanguines sont identiques dans les deux syndromes. L’affection est de transmission autosomique dominante.

R. Favier, hématologue français (1993) ; Petrea Jacobsen, généticienne danoise (1973)

Étym. Trousseau : Hôpital d’Enfants Armand Trousseau à Paris

Jacobsen (syndrome de)

infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris (IPPP) l.f.

psychiatric infirmary of Paris' "préfecture de police"

Institution autonome depuis 1968, issue de l'Infirmerie spéciale (1871), implantée rue Cabanis à Paris, dépendant de la Direction de la prévention et de la protection civile.
Elle reçoit les sujets troublant l'ordre public ou la sûreté des personnes ou qui, du fait de leur situation d'urgence, présentent un danger immédiat. Un "ordre d'envoi" est établi par un commissaire de police avec, traditionnellement, un certificat rédigé par un médecin des urgences des hôpitaux généraux. Elle reçoit aussi, pour une orientation, les sujets relevant soit de l'article 122-1 (irresponsabilité pénale pour troubles psychiques), soit de l'article D 398 (troubles mentaux en milieu carcéral). Au terme d'une observation médicale de 24 à 48 heures renouvelables, l'IPPP doit statuer en application de la loi du 27 juin 1990 et prendre les dispositions éventuellement nécessaires à la poursuite des soins. On estime son activité annuelle à 3 000 passages.

Paris nomina acta

PNA, NA, TA

système de Paris l.m.

Paris System

Méthode d'implantation des sources radioactives en endocuriethérapie et de spécification de la dose délivrée.
Les sources sont rectilignes, parallèles et équidistantes. La dose de base est la moyenne des doses minimales entre les sources implantées. L'isodose de référence, correspondant à une dose égale à 85 % de la dose de base, doit circonscrire au mieux le volume cible.

B. Pierquin, cancérologue et Andrée Dutreix, physicienne français (1966)

Trousseau (signe de) l.m.

Trousseau’s sign

Contracture des muscles de la main après compression sur l’avant-bras des vaisseaux et des nerfs, observée en cas de spasmophilie./
Quelques minutes après la pose d’un garrot, le pouce se place en adduction et les doigts, légèrement fléchis, se serrent les uns contre les autres, attitude qualifiée de « main d’accoucheur ». Ce signe témoigne d’un état d’hyperexcitabilité neuromusculaire. Il peut être sensibilisé par une épreuve d’hyperpnée provoquant une hypercapnie.
Une manœuvre comparable sur le membre inférieur provoque une contracture des muscles du pied qui se place en varus équin creux avec flexion des orteils.
De telles contractures peuvent être observées au cours d’une crise de tétanie (spasme carpopédal).

A. Trousseau, médecin français, membre de l’Académie de médecine (1861)

tétanie, main d'accoucheur, spasme carpopédal, hyperexcitabilité neuromusculaire

Trousseau (syndrome de) l.m.

Thrombose artérielle aigüe liée à une hypercoagulabilité provoquée par une tumeur cancéreuse.

A. Trousseau, médecin français, membre de l’Académie de médecine (1861)

Trousseau (tic douloureux de la face, de) l.m.

Tic douloureux.

A. Trousseau, médecin français, membre de l’Académie de médecine (1861)

névralgie du trijumeau

Trousseau (maladie de) l.f.

A. Trousseau, médecin français, membre de l’Académie de médecine (1861)

Syn. névralgie du trijumeau, névralgie faciale, tic douloureux de la face,  prosopalgie (désuet)

névralgie du trijumeau

[H1]

Édit. 2019

fièvre sévère avec thrombopénie  l.m.

severe fever with thrombopenia syndrome

Abrév. internationale : SFTS

syndrome de fièvre sévère avec thrombopénie 

[D1,F1]

Édit. 2018

hémangiome avec thrombopénie l.m.

Kasabach-Merritt’s syndrome

Syndrome caractérisé en période néonatale ou pendant les premiers mois de la vie, par un hémangiome associé à une diminution du nombre de plaquettes circulantes et à la présence de fragments d’hématies rouges ou schizocytes.
La thrombopénie liée à une consommation des plaquettes au sein de l'hémangiome par un processus de coagulation intravasculaire peut s'associer à une fibrinopénie.
Les schizocytes proviennent de la fragmentation des hématies sur les fibres de fibrine tendues sur les trajets vasculaires au sein de l'hémangiome. La thrombopénie et la fibrinogénopénie peuvent entrainer un syndrome hémorragique secondaire. L'hémangiome est le plus souvent cutané ou hépatique. D'autres localisations peuvent rendre sa recherche difficile. Le traitement est encore mal connu : l'embolisation vasculaire, excluant l'hémangiome de la circulation, doit être discutée dans les formes graves accessibles à ce traitement.

H. H. Kasabach et Katharine K. Merritt, pédiatres américains (1940)

Syn. syndrome de Kasabach-Merritt

angiome

[K4,F1]

Édit. 2015

lymphangio-endothéliomatose multifocale avec thrombopénie l.f.

multifocal lymphangio-endotheliomatosis with thrombocytopenia

Entité décrite chez des enfants, faite de multiples macules, papules et plaques rouge foncé ou brunes, à centre parfois clair voire cicatriciel, constamment associées à une thrombopénie avec des atteintes digestives responsables d’hémorragies à répétition, ou pulmonaires ou osseuses.
L’image histologique comporte des cavités vasculaires intradermiques béantes, dont la nature lymphatique est identifiée par des marqueurs spécifiques.

Paula Z. North, anatomopathologiste américaine (2004)

syndrome de fièvre sévère avec thrombopénie l.m.

severe fever with thrombopenia syndrome

Arbovirose sévère due à un Phlebovirus (famille des Phenuiviridae), observée en Chine au Japon et en Corée.
Ce syndrome aigu, décrit en Chine en 2009, associe une fièvre élevée, des troubles gastro-intestinaux, une leucopénie et une thrombocytopénie. Le décès peut survenir dans un tableau de défaillance multiviscérale. Selon les régions, la létalité varie de 6 à 30 %. En l'absence de thérapeutique spécifique, le traitement est purement symptomatique. Au total, plus de 2 000 cas ont été observés en 2011-2012, en Chine où l'incidence est maximale en juin et juillet. La maladie est surtout répandue en zones rurales de Chine centrale et orientale ; quelques dizaines de cas ont été recensées tant en Corée du Sud qu'au Japon, principalement chez des personnes âgées. Les séroprévalences élevées observées chez les animaux domestiques et chez des rongeurs ont permis de conclure à la nature zoonotique de cette maladie. Le virus en cause (virus SFTSV) est un Phlebovirus, proche du virus Heartland et probablement transmis par des tiques du genre Haemaphysalis. De rares cas de transmission interhumaine par contact sanguin ont été décrits.
 

Abrév. internationale : SFTS

Phlebovirus, Heartland (virus), Phenuiviridae

[D1]

Édit. 2018

syndrome thrombopénie-hémangiome l.m.

thrombopenia-hemangioma  syndrome

H. H. Kasabach, pédiatre américain et Katherine Krom Meritt, pédiatre américaine (1940)

Kasabach-Merritt (syndrome de)

thrombopénie n.f.

thrombopenia

Diminution du nombre des  plaquettes au-dessous de 150 000 par mm3 de sang circulant, par défaut de production médullaire ou hyperdestruction périphérique par le système macrophagique (essentiellement au niveau de la rate et du foie).
Les deux mécanismes peuvent d'ailleurs coexister à un degré divers.
Les thrombopénies peuvent être constitutionnelles. Elles peuvent être isolées ou associées à une atteinte d'autres lignées sanguines. Elles sont dues à une amégacaryocytose ou à une dysmégacaryocytopoïèse. Dans certains cas rares, elles peuvent s'accompagner d'une thrombopathie. Si elles sont acquises, elles peuvent là encore être isolées ou s'insérer dans le cadre de pancytopénies. D'origine médullaire, elles sont liées principalement à une hypoplasie voire une aplasie médullaire, à une fibrose médullaire, voire à une infiltration médullaire par des cellules hématopoïétiques. Si elles sont d'origine périphérique, les principales causes en sont l'hypersplénisme, les mécanismes auto-immuns ou immunoallergiques, les coagulations intravasculaires localisées ou diffuses.

Syn. thrombocytopénie

thrombopénie immune

[F1]

Édit. 2020

thrombopénie induite par l'héparine l.f.

heparin-induced thrombocytopenia, HIT

Désordre thrombopénique, prothrombotique, auto-immun, transitoire, lié à la survenue d’auto-anticorps dirigés contre le facteur 4 plaquettaire (PF4) complexé à l’héparine et exprimé à la surface des plaquettes.
Deux types de thrombopénie survenant chez des patients traités par héparine sont reconnus :
- la thrombopénie de type I, bénigne, d’origine non immune et d’apparition précoce sans complications thrombotiques et régressant malgré la poursuite de l’héparine, résulte d’une interaction entre les plaquettes et l’héparine ;
- la thrombopénie de type II, d’origine immune, induite par des anticorps de type IgG héparine-dépendants qui, après reconnaissance d’un complexe héparine-F4P, activent les plaquettes via leur récepteur pour le fragment Fc des immunoglobulines, le FcgammaRIIa. Cette activation va aboutir à la formation de thrombine et entraîner les complications thrombotiques.
Le terme TIH est retenu pour qualifier la thrombopénie de type II qu’elle survienne au cours d’un traitement par héparine non fractionnée (HNF) ou par héparine de bas poids moléculaire (HBPM). L’incidence de TIH est dix fois plus élevée avec les HNF qu’avec les HBPM. Cette complication reste rare, atteignant de 0,1 à 5% des patients traités par héparine.
Les critères diagnostiques sont :
- une thrombopénie (<150.000/μL) avec une diminution significative de la numération plaquettaire et/ou la survenue de complications thromboemboliques, veineuses ou artérielles, durant l’héparinothérapie ;
- le moment de survenue de la chute des plaquettes et de la thrombose en fonction d’un contact préalable au non avec l’héparine ;
- l’exclusion d’autres causes de thrombopénie.
Un score de probabilité de TIH a été développé par l’école de Warkentin dénommé le score des 4 T. Le diagnostic biologique repose sur des tests immunologiques qui détectent la présence d’autoanticorps, de type IgG, dirigés contre le complexe PF4-héparine et des tests fonctionnels qui évaluent la capacité des anticorps du sérum du patient à activer les plaquettes en présence d’héparine.
En cas de suspicion clinique de TIH, il conviendra d’interrompre immédiatement la prescription d’héparine et d’instaurer un traitement antithrombotique alternatif : habituellement les héparinoïdes, les inhibiteurs de la thrombine ou le fondaparinux... Les antivitamine K ne seront pas utilisés dans la phase aigüe. On évitera de réexposer à l’héparine un patient ayant des antécédents de TIH. Un tableau analogue à celui de TIH mais sans exposition préalable à l’héparine est décrit dans la littérature. Il s’agit de cas associant accident vasculaire cérébral thrombotique et thrombopénie pouvant correspondre à un tableau de TIH dite spontanée.

Grace M. Lee, hématologue américaine (2013) ; A. Greinacher, hématologue allemand (2015)

score des 4 T, thrombopénie induite par l'héparine dite spontanée

[F4]

thrombopénie induite par l'héparine dite spontanée (TIH spontanée) l.f. spontaneous heparin-induced thrombocytopenia syndrome

Présence d’une thrombopénie, inexpliquée par ailleurs, associée à des manifestations thrombotiques, sans exposition préalable à l’héparine.
Ce syndrome est biologiquement caractérisé par la présence d’auto-anticorps anti-PF4/héparine de type IgG capables d’entraîner une activation plaquettaire démontrée par la forte positivité du test de release plaquettaire de sérotonine et ce en absence d’adjonction d’héparine. Une des hypothèses sur le mécanisme de survenue de ces TIH dites spontanées fait intervenir le développement d’anticorps présentant une réaction croisée avec le complexe PF4/héparine comme cela peut être envisagé après chirurgie orthopédique où il peut y avoir exposition de glycosaminoglycans endogènes lors de l’acte chirurgical  ou comme cela a été décrit après infections bactériennes ; certaines bactéries présentant sur leur membrane des motifs antigéniques rappelant ceux du PF4. Le diagnostic formel est étayé par la présence d’auto-anticorps, de type IgG, dirigés contre le complexe PF4-héparine et par le test d’activation plaquettaire du release de sérotonine.                               

T.E. Warkentin, biologiste canadien (2008 et 2014)

thrombopénie induite par l'héparine

thrombopénie liée à l'X l.f.

X-linked thrombocytopenia

Maladie héréditaire, rare, transmise par le chromosome X, associant une thrombopénie isolée et une diminution du volume plaquettaire liée à une mutation du gène WASP (Wiskott-Aldrich Syndrome Protein) situé en Xp11.
Cette affection s'apparente à la maladie de Wiskott-Aldrich sans en partager tous les signes.

A. Wiskott, pédiatre allemand (1937) ; R.A. Aldrich, pédiatre américain (1954)

thrombopénie immune l.f.

immune thrombocytopenia

maladie auto-immune caractérisée par une thrombopénie isolée avec un nombre de plaquettes inférieur à 104 par microlitre.
La thrombopénie immunitaire peut toucher toutes les tranches d’âge avec une prédominance féminine lorsque la maladie atteint un jeune adulte (3 pour 1). Après 50 ans, il existe au contraire une légère prédominance masculine.
Les manifestations de saignement commencent  à se manifester lors d'une diminution des plaquettes inférieure à 5x103 par microlitre ; elles sont toujours présentes avec une hypoplaquettose de 103 par microlitre sous forme de saignement cutanéo-muqueux et ou d'hémorragies.
L'origine est souvent incertaine; elle est parfois virale chez l'enfant et son évolution spontanément résolutive. Chez l'adulte elle a tendance à la chronicité. Le traitement fait appel aux glucocorticoïdes à fortes doses, aux perfusions d'immunoglobulines par voie intraveineuse, au Rituximat. La splénectomie est limitée aux formes réfractaires. L'association glucocorticoïdes au mycophénolate mofetil s'impose comme traitement de première intention.

Nichola Cooper, hématologiste britannique (2019) ; Charlotte A. Bradbury, médecin britannique (2021)

Syn. thrombocytopénie immune, purpura thrombopénique immun

mycophénolate mofetil,

[F1, G5]

Édit. 2021