Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

2916 résultats 

syndrome d'Ehlers-Danlos (variantes cliniques du) l.f.p.

Vingt-six syndromes ont été décrits sous le vocable SED ou apparentés : - syndrome d'Ehlers-Danlos - syndrome d'Ehlers-Danlos avec déficit en fibronectine Syn. syndrome d'Ehlers-Danlos type 10; syndrome d'Ehlers-Danlos avec dysfonctionnement plaquettaire par anomalie de la fibronectine - syndrome d'Ehlers-Danlos classique - syndrome d'Ehlers-Danlos lié à l'X Syn. syndrome d'Ehlers-Danlos type 5  -syndrome d'Ehlers-Danlos par déficit en tenascin-X Syn. syndrome d'Ehlers-Danlos type classique-like  - syndrome d'Ehlers-Danlos type 1 - syndrome d'Ehlers-Danlos type 11 - syndrome d'Ehlers-Danlos type 2 - syndrome d'Ehlers-Danlos type 7A - syndrome d'Ehlers-Danlos type 7B - syndrome d'Ehlers-Danlos type arthrochalasique Syn. syndrome d'Ehlers-Danlos type 7  -syndrome d'Ehlers-Danlos type cardiaque valvulaire - syndrome d'Ehlers-Danlos type cyphoscoliotique Syn. syndrome d'Ehlers-Danlos type 6A ; syndrome d'Ehlers-Danlos type oculo-scoliotique  -syndrome d'Ehlers-Danlos type cyphoscoliotique avec surdité Syn. syndrome d'Ehlers Danlos avec cyphoscoliose, myopathie et surdité ; syndrome d'Ehlers-Danlos type 6B  -syndrome d'Ehlers-Danlos type dermato-sparaxis Syn. syndrome d'Ehlers-Danlos type 7C  -syndrome d'Ehlers-Danlos type hypermobile Syn. syndrome d'Ehlers-Danlos type 3  -syndrome d'Ehlers-Danlos type musculo-contractural Syn. syndrome d'Ehlers-Danlos type Kosho; syndrome d'Ehlers-Danlos associé à CHST14; syndrome d'Ehlers-Danlos par déficit en D4ST1; syndrome d'Ehlers-Danlos type arthrogryposique  → syndrome d'Ehlers-Danlos type 6B  -syndrome d'Ehlers-Danlos type progéroïde -syndrome d'Ehlers-Danlos type périodontite Syn. syndrome d'Ehlers-Danlos type 8  -syndrome d'Ehlers-Danlos type spondylo-cheiro-dysplasique -syndrome d'Ehlers-Danlos type vasculaire Syn. syndrome d'Ehlers-Danlos type 4; syndrome d'Ehlers-Danlos type IV  -syndrome d'Ehlers-Danlos type vasculaire-like -syndrome d'Ehlers-Danlos-hétérotopie nodulaire périventriculaire -syndrome d'Ehlers-Danlos/ostéogenèse imparfaite -syndrome de la corne occipitale Syn. syndrome d'Ehlers-Danlos type 9  -syndrome de la cornée fragile →syndrome d'Ehlers-Danlos type 6B

[A4,O6,Q2]

lamina fusca de la sclère l.f.

lamina fusca sclerae  (TA)

suprachoroid lamina

Couche de la choroïde adhérant fortement à la sclère.
Elle a l’aspect d’un tissu aréolaire constitué de travées conjonctivo-élastiques orientées en tous sens et tapissées de cellules conjonctives. La face rétinienne des travées conjonctivo-élastiques possède un revêtement partiel de cellules pigmentaires lui conférant une coloration brunâtre. Chez les albinos ce pigment fait défaut.

Syn. anc. espace supra-choroïdien

ptérygion n.m.

pterygion

Néoformation conjonctivo-cornéenne faite d'un voile opaque comportant de la muqueuse conjonctivale, du tissu conjonctivo-vasculaire, envahissant la surface périphérique puis centrale de la cornée.
Cette lésion qui comporte du matériel dégénératif élastosique est atribuée parmi d'autres facteurs à l'exposition aux rayons ultraviolets.

Étym. gr. pterugion : petite aile

bulbaire (syndrome) l.m.

bulbar syndrome

Atteinte des divers éléments du bulbe sous forme d'un syndrome pyramidal et souvent de troubles sensitifs centraux, en règle controlatéraux à la lésion, et par des paralysies de nerfs crâniens homolatérales (hémi-voile et corde vocale p. ex.).
Selon la topographie de l'atteinte vasculaire, trois formes sont décrites : interne, externe et totale.
Le syndrome bulbaire interne associe du côté de la lésion une atteinte de la XIIème paire crânienne avec paralysie et hémi- atrophie linguale, et du côté opposé une hémiplégie épargnant la face et des troubles sensitifs tactiles et proprioceptifs de l'hémicorps.
Le syndrome bulbaire externe associe du côté de la lésion une atteinte de la Vème paire crânienne avec déficit algique de l'hémiface, une ataxie cérébelleuse, un syndrome vestibulaire, un syndrome de Claude Bernard-Horner, une atteinte des IXème et Xème paires, une perte du goût, des paresthésies de l'hémicorps, un hoquet, et du côté opposé une déficit thermo-algique. Il correspond le plus souvent à un syndrome de Wallenberg.
Le syndrome bulbaire total unilatéral associe la sémiologie interne et externe.
Parmi les formes aigües, et selon la topographie des lésions, majoritairement vasculaires, ont été décrits : un syndrome antérieur, le syndrome interolivaire de Déjerine, ou bulbaire antérieur, dit aussi paramédian de Foix ; des syndromes postérieurs ou nucléaires, les syndromes d'Avellis, de Jackson, de Schmidt et deitérospinal ; des syndromes latéraux, les syndromes de Wallenberg, de Babinski-Nageotte, de Cestan-Chenais.
En fait, ce chapitre classique de la neurologie comporte une majorité de syndromes topographiques imparfaitement décrits, fondés sur de rares, voire un seul cas, sans vérification anatomique, dont même certains se sont montrés liés à une atteinte extracrânienne de troncs nerveux.
Aussi bien, seront seulement retenus comme réellement autonomes et portant sur des éléments anatomiques fondés : le syndrome de Wallenberg, fréquent, et le syndrome interolivaire de Dejerine, bien plus rare.
En dehors des vascularites, un syndrome bulbaire aigu peut être lié à : une toxi-infection ou une infection (botulisme, rhombencéphalites d'origines diverses, p. ex. d'origine listérienne, poliomyélite antérieure aigüe, endocardite maligne) ; une affection auto-immune (syndrome de Guillain-Barré, myasthénie bulbospinale lors d'un accès paralytique), une porphyrie aigüe.

Avellis, Babinski-Nageotte, bulbaire antérieur (ou interolivaire de Dejerine), Cestan-Chenais, déitérospinal, Jackson, Schmidt, Tapia, Wallenberg (syndromes)

Édit. 2017

balanite circinée l.f.

circinate balanitis

Éruption vésiculaire initiale du sillon balanopréputial et de sa partie adjacente, se transformant en cours d'évolution, en ulcérations arrondies superficielles indolores, au sein d'un léger érythème.
Lorsqu'elles sont confluentes, les lésions prennent un aspect circiné. Lésion caractéristique du syndrome de Fiessinger Leroy Reiter, dit syndrome conjonctivo-urétro-synovial qui associe principalement des arthrites, une conjonctivite et une urétrite.

Étym. gr. balanos : gland

balanite, syndrome conjonctivo-uréthrosynovial

Édit. 2017

Budd-Chiari (syndrome de) l.m.

Budd Chiari’s disease (or syndrome)

Entité anatomoclinique rare, consécutive à une obstruction des veines hépatiques, de leur abouchement dans la veine cave inférieure ou du segment terminal rétrohépatique de la veine cave inférieure, provoquant une hypertension portale.
Le syndrome de Budd Chiari est le plus souvent « primitif », ou peut être secondaire à une tumeur envahissant les veines sus-hépatiques (tumeur du foie, du rein, corticosurrénalome, myxome du cœur, léiomyosarcome de la veine cave).
L’affection peut être asymptomatique de découverte fortuite ou plus souvent aiguë ou chronique. La forme aigue se manifeste par une ischémie aigue transitoire conduisant à l’insuffisance hépatique. Il s’y associe une insuffisance rénale fonctionnelle très fréquente. La forme chronique se manifeste par une augmentation du volume du foie, des hépatalgies, de l’ascite.
L’échodoppler, l’IRM ou le scanner permettent le diagnostic. L’échodoppler visualise un matériel échogène dans une veine élargie, une sténose avec dilatation en amont, des dérivations veineuses et un foie hétérogène.
En cas de syndrome de Budd Chiari « primitif », il faut rechercher les facteurs prothrombotiques acquis ou héréditaires. Parmi les facteurs prothrombotiques acquis, le syndrome myéloprolifératif est présent chez 50% des patients; la difficulté est que l’hypersplénisme et l’hémodilution masquent les manifestations classiques du syndrome myéloprolifératif. La recherche de la mutation V617F du gène JAK2 (janus tyrosine kinase-2 gene) sur l’ADN des granuleux périphériques est la première étape diagnostique. Quand elle est négative, une biopsie médullaire pour rechercher des amas de mégacaryocytes dystrophiques est la deuxième étape.
Parmi les facteurs prothrombotiques acquis, citons hémoglobinurie paroxystique. Pour des raisons inconnues, la thrombose des veines sus hépatiques est une complication fréquente de cette maladie exceptionnelle. Le syndrome des antiphospholipides rend compte de 15 à 20 % des thromboses veineuses sus-hépatiques.
Parmi les facteurs prothrombotiques héréditaires, sont à rechercher la mutation du facteur V Leiden, présent chez environ 25 % des malades, la mutation G20210A du gène F2 de la prothrombine, la recherche de déficits en inhibiteurs de la coagulation : protéine C, protéine S, antithrombine. La difficulté est que la diminution de ces protéines, lorsqu’elle est constatée peut être génétique, mais ces protéines étant synthétisée par le foie, leur diminution peut être acquise et secondaire à la maladie. L’enquête familiale, quand elle est possible, est une aide au diagnostic.
Dans 25 % des cas plusieurs causes sont présentes.
Lorsqu’il existe un facteur hormonal favorisant est présent (grossesse, contraception orale), il existe habituellement une autre cause associée.
De nombreuses autres maladies ont été rapportées associées au syndrome de Budd Chiari parmi lesquelles la maladie de Behçet.
La première étape du traitement consiste à traiter la cause du syndrome de Budd Chiari. Lorsqu’il existe des facteurs de risque de thrombose, un traitement anticoagulant doit être institué et poursuivi à vie en l'absence de contre-indication. Le traitement de ces malades doit être confié à un centre hyperspécialisé. Un traitement habituel des éventuelles complications de l'hypertension portale est également mis en place selon les recommandations applicables à la cirrhose. Chez les malades symptomatiques ou l'ayant été, une sténose courte est systématiquement recherchée et traitée lorsqu'elle existe. Environ un mois après la mise en route de ces différentes thérapeutiques, une évaluation clinique, biologique, et radiologique est effectuée : en cas de persistance ou d'aggravation des symptômes, une dérivation porto-systémique par anastomose portocave transjugulaire (TIPS) est alors envisagée. En cas d'échec la dérivation, une transplantation est effectuée.
thrombophilie, protéine C, protéine S, antithrombine, syndrome des antiphospholipides, hémoglobinurie nocturne paroxystique, Behcet (maladie de), F2 gene

G. Budd, médecin britannique (1845), H. Chiari, anatomopathologiste autrichien (1899)

Syn. maladie de Chiari, thrombose des veines hépatiques

hypertension portale, syndrome myéloprolifératif, JAK2 gene, facteur V Leiden,

Édit. 2017

G (syndrome) l.m.

G syndrome hypospadias-dysphagia syndrome

Maladie héréditaire autosomique dominante (MIM 145410) ou récessive liée à l’X, associant des malformations de la ligne médiane : un hypertélorisme, des malformations laryngo- trachéo-oesophagiennes (LTO) avec un déficit neuromusculaire œsophagien et une dysphagie, un hypospadias, une cryptorchidie, un scrotum bifide et un anus ectopique avec ou non une imperforation anale.
La dysmorphie faciale est caractéristique, incluant un front proéminent, une arête nasale large, une fente labiale/palatine et des narines antéversées, des fentes palpébrales étroites avec obliquité antimongoloïde, un épicanthus, un télécanthus, une hétérochromie irienne. On peut noter en outre une brachycéphalie, une suture métopique persistante, une proéminence occipitopariétale, une polysyndactylie et des cheveux implantés en partie sur le front.
On peut aussi mettre en évidence :
- des malformations cardiaques telles qu'une communication interauriculaire ou interventriculaire, la persistance du canal artériel ou de la veine cave supérieure gauche ; - des malformations cérébrales : anomalies de la ligne médiane du cerveau incluant une agénésie du corps calleux et du vermis cérébelleux ou une hypoplasie, à rapprocher d’un retard de développement avec un retard de la marche, et un déficit intellectuel avec trouble de l'attention, des difficultés d'apprentissage et des troubles de la parole ;
- des malformations rénales dans les cas sévères.
Il existe deux sous-types génétiques du syndrome d’Opitz G/BBB, cliniquement impossibles à distinguer : le syndrome d'Opitz G/BBB lié à l'X (XLOS) et le syndrome d'Opitz G/BBB autosomique dominant (ADOS). Ils ont été initialement présentés comme des phénotypes distincts, mais il a été démontré ultérieurement qu'il s'agissait du même syndrome XLOS causé par des mutations du gène MID1 (Xp22.2) codant la protéine midline-1 qui est une ubiquitine ligase E3 associée aux microtubules.
Le syndrome affecte essentiellement les hommes. La prévalence du syndrome d’Opitz (SO) lié à l'X est comprise entre 1/50 000 et 1/100 000. La prévalence du SO autosomique dominant est inconnue ; il est considéré comme faisant partie du syndrome de délétion 22q11.2 dont la prévalence est de 1/4 000. Des mutations hétérozygotes du gène SPECC1L en 22q11.23 ont été rapportées.
Les femmes conductrices de la maladie présentent uniquement un hypertélorisme ; rarement d'autres manifestations ont été initialement présentées comme des phénotypes distincts, mais il a été démontré ultérieurement qu'il s'agissait du même syndrome XLOS.
Un diagnostic prénatal est possible pour les grossesses à risque si une mutation MID1 a été identifiée chez un membre de la famille.

J. M. Opitz, pédiatre et généticien américain d’origine allemande; J. L. Frias, généticien américain (1969)

Syn. Opitz (syndrome d’), Opitz G/BBB (syndrome d’), Opitz-Frias (syndrome d’), syndrome oculo-génito-laryngé d’Opitz, syndrome d’hypospadias - dysphagie, BBB syndrome (initiales des familles décrites à l’origine), BBBG syndrome, syndrome d’ hypertélorisme - a

Réf. Germana Meroni, biochimiste italienne, Orphanet août 2012

syndrome de délétion 22q11.2

[A4,O6,Q2]

insulino-résistance de type A (syndrome d') l.f.

insuline resistance type A

Syndrome caractérisé par la triade : hyperinsulinisme, acanthosis nigricans et signes d'hyperandrogénie chez la femme, en l'absence de surpoids ou de lipodystrophie.
Rare, de prévalence exacte inconnue, il est en général diagnostiqué chez la femme jeune, en raison des signes d'hyperandrogénie marqués. L'insulino-résistance et l'acanthosis nigricans peuvent être dépistés chez l'homme et dans l'enfance. Le syndrome peut parfois s'accompagner d'un faciès acromégaloïde ou de crampes musculaires. L'hyperinsulinémie s'associe souvent, au cours de l'évolution à un diabète. Les troubles de la fertilité sont liés à l'hyperandrogénie (associée à des syndromes des ovaires polykystiques ou des hyperthécoses ovariennes).
Le syndrome d'insulino-résistance de type A est dû classiquement à des mutations hétérozygotes du gène du récepteur de l'insuline (INSR) atteignant la région codant pour le domaine tyrosine kinase, la maladie se transmettant sur le mode autosomal dominant. Des mutations homozygotes affectant le domaine de liaison de l'insuline du récepteur ont aussi été décrites. Lorsque ces mutations ne sont pas retrouvées, la maladie est de cause inconnue et parfois considérée comme un syndrome HAIR-AN.
Le syndrome d'insulino-résistance de type A fait partie des syndromes d'insulino-résistance extrême comprenant aussi le lépréchaunisme, le syndrome de Rabson-Mendenhall, les syndromes lipodystrophiques généralisés ou partiels et le syndrome d'insulino-résistance de type B Le diagnostic différentiel avec le syndrome d'insulino-résistance de type B repose sur l'absence d'auto-anticorps anti-récepteurs de l'insuline.
Le traitement utilise des mesures hygiéno-diététiques et/ou médicamenteuses (metformine, glitazones, autres anti-diabétiques) pour réduire l'insulino-résistance et traiter le diabète. Le pronostic est lié aux complications du diabète insulino-résistant.

C. R Kahn, médecin diabétologue américain (1976) ; S. M. Rabson et E. N. Mendenhall, anatomopathologistes américains (1956)

Étym. lat. insula : île

acanthosis nigricans, hyperandrogénie, ovaires polykystiques (syndrome des), hyperplasie thécale adénomatoïde, HAIR-AN (syndrome), lépréchaunisme, lipodystrophies, Rabson-Mendenhall (syndrome de), INSR gene

polyarthrite rhumatoïde (manifestations extra-articulaires) l.f.p.

La polyarthrite rhumatoïde (PR) peut associer au tableau rhumatismal de nombreuses manifestations extra-articulaires : signes généraux, nodules rhumatoïdes, adénopathies, splénomégalie, syndrome sec, fibrose pulmonaire, pleurésie, vascularite, syndrome de Raynaud, amylose, atteintes cardiaques et ophtalmologiques.
Les signes généraux se voient surtout lors de l'installation de la maladie sur un mode aigu. Ils peuvent ensuite se répéter lors des poussées évolutives. L'asthénie est souvent marquée. Une fébricule est plus rare.
Des nodosités sous-cutanées ou nodules rhumatoïdes représentent la manifestation extra-articulaire la plus fréquente de la PR (environ 20% des patients), caractéristique mais non spécifique.
Des adénopathies, présentes dans 30% des cas sont de localisations axillaires, sus-épitrochléennes et inguinales.
Une splénomégalie est exceptionnelle. Associée à une leucopénie et à des ulcères de jambe, elle définit alors le syndrome de Felty (moins de 1% de l'ensemble des PR).
Un syndrome sec associe la PR à un syndrome de Gougerot-Sjögren qui est dit alors secondaire.
La fibrose pulmonaire interstitielle diffuse représente la manifestation pulmonaire la plus fréquente (5 à 20% des cas) caractérisée par des opacités réticulo-nodulaires, un syndrome restrictif avec diminution de la diffusion de l'oxyde de carbone et une augmentation des polynucléaires et des lymphocytes au lavage broncho-alvéolaire.
Des nodules rhumatoïdes peuvent être découverts à la radio dans le parenchyme pulmonaire surtout au cours des PR masculines avec facteurs rhumatoïdes positifs. Associés à une silicose, ils définissent le syndrome de Caplan-Colinet.
Une pleurésie exsudative, observée dans 1% des cas, est souvent unilatérale, riche en facteurs rhumatoïdes.
Les manifestations cliniques de vascularite compliquent surtout les PR anciennes, nodulaires, destructrices et masculines. Les signes cliniques sont polymorphes:
- cutanés, les plus fréquents: micro-infarctus digitaux, ulcères cutanés, purpura vasculaire, gangrène des doigts et des orteils ;
- neurologiques: polynévrite, multinévrite sensitivo-motrice ;
- syndrome de Raynaud (5 à 10% des cas) ;
- musculaires et digestifs.
L’amylose secondaire est une complication tardive des PR très inflammatoires.
Des manifestations cardiaques sont possibles : péricardite habituellement asymptomatique, troubles de la conduction et lésions valvulaires exceptionnelles.
Les atteintes oculaires sclérite et scléromalacie perforante sont exceptionnelles.

Étym. gr. polus : nombreux ; arthron: articulation : rheuma : fluxion ; eidos : apparence

nodule rhumatoïde, Felty (syndrome de), Gougerot-Sjögren (syndrome de), Caplan-Colinet (syndrome de), Raynaud (syndrome de), amylose secondaire, sclérite, scléromalacie perforante, poumon rhumatoïde, Felty (syndrome de)

[L1]

Édit. 2017

protubérantiels (syndromes) l.m.p.

protuberantial syndromes

Syndromes topographiques vasculaires dont la sémiologie est directement déduite de l'atteinte des formations anatomiques de la protubérance.
Sont décrits les syndromes protubérantiels suivants :
- supérieur et interne, dû à une lésion des branches internes de la partie supérieure du tronc basilaire, qui associe du côté de la lésion une ataxie cérébelleuse, une ophtalmoplégie internucléaire, des myoclonies du voile du palais, du pharynx, des cordes vocales, de la face ou oculomotrices, et du côté opposé une hémiplégie touchant la face et parfois des troubles sensitifs tactiles et proprioceptifs ;
- supérieur et externe, correspondant au syndrome dit de l'artère cérébelleuse supérieure, qui associe du côté de la lésion une hémiataxie cérébelleuse, un syndrome vestibulaire avec nystagmus horizontal, un syndrome de Claude Bernard-Horner, un tremblement de repos, une parésie de la latéralité du regard, une abolition du nystagmus optocinétique, et du côté opposé un hémi-déficit thermo-algique touchant la face, des myoclonies du voile, un déficit tactile et proprioceptif des membres supérieur et inférieur et une atteinte du nerf pathétique ;
- moyen et interne, par atteinte des branches internes de la partie moyenne du tronc basilaire, qui associe du côté de la lésion une ataxie, et du côté opposé une hémiplégie, plus rarement un déficit sensitif tactile et perceptif ;
- moyen et externe, par atteinte d'une artère circonférentielle courte, qui associe du côté de la lésion une ataxie, une paralysie des masticateurs et des troubles sensitifs de l'hémiface ;
- inférieur et interne, par atteinte de la branche interne du tronc basilaire, qui associe du côté de la lésion une paralysie de la latéralité, une ataxie cérébelleuse, un syndrome vestibulaire avec nystagmus, un déficit du IIIème nerf crânien, et du côté opposé une hémiplégie et des troubles sensitifs tactiles et proprioceptifs ;
- inférieur et externe, correspondant au syndrome dit de l'artère cérébelleuse antérieure et inférieure, qui associe du côté de la lésion un syndrome vestibulaire, une paralysie faciale, une paralysie de la latéralité, une atteinte cochléaire, une ataxie cérébelleuse, parfois une diplopie croisée, et du côté opposé un déficit thermo-algique isolé, épargnant ou non la face ;
- inférieur unilatéral, lié également à une atteinte de l'artère cérébelleuse antérieure et inférieure, qui associe la sémiologie du syndrome interne et du syndrome externe.

Randall (syndrome de) l.m.

monoclonal immunoglobulin deposition disease (MIDD)

Néphropathies interstitielle ou glomérulaire secondaires à des dépôts d’immunoglobulines (Ig) monoclonales, constitués d’une chaîne légère (CL) (light chain deposition disease ou LCDD), ou d’une chaîne lourde isolée (heavy chain deposition disease ou HCDD), ou encore d’une chaîne lourde et d’une CL d’Ig (light and heavy chain deposition disease ou LHCDD).
Le syndrome survient généralement à l’âge adulte, dans la septième décennie, mais parfois chez des sujets jeunes, notamment de race noire.
Le tableau de néphropathie interstitielle est caractérisé par une protéinurie de profil tubulaire, des signes d’atteinte fonctionnelle tubulaire avec parfois syndrome polyuro-polydipsique et insuffisance rénale lentement progressive.
La néphropathie glomérulaire est responsable d’une, protéinurie abondante (constituée principalement d’albumine, accompagnée d’une CL, le plus souvent kappa), avec syndrome néphrotique dans 20 à 65% des cas, associée à une hématurie microscopique et à une hypertension artérielle chez environ la moitié des malades ; l’atteinte fonctionnelle rénale est précoce, de sévérité variable, parfois d’emblée au stade terminal.
La ponction biopsie rénale met en évidence un épaississement des membranes basales tubulaires, prenant un aspect rubané, avec des dépôts éosinophiles souvent fortement positifs au PAS, et négatifs au rouge congo. L’interstitium est le siège d’une fibrose proportionnelle à la sévérité des lésions tubulaires. Les lésions glomérulaires, inconstantes, sont plus hétérogènes. La glomérulosclérose nodulaire est la plus caractéristique, corrélée à l’existence d’un syndrome néphrotique. La lobulation du flocculus est accentuée par des nodules mésangiaux. Les lésions glomérulaires se limitent parfois à un simple épaississement des basales glomérulaires, associé ou non à une hypertrophie mésangiale. Une prolifération endocapillaire, plus rarement extra-capillaire est parfois observée. La membrane basale de la capsule de Bowman présente souvent un aspect épaissi, remanié. Les artères, artérioles et capillaires péri-tubulaires contiennent habituellement des dépôts PAS positifs.
L’immunofluorescence montre une fixation linéaire constante d’un conjugué anti-CL le long des membranes basales tubulaires, avec une prépondérance de l’anti-kappa. Elle s’associe à une fixation glomérulaire linéaire dans 65 à 90% des cas, avec un aspect plus hétérogène, et généralement moins intense. Prédominant le long de la membrane basale glomérulaire, elle est parfois visible au sein des nodules mésangiaux, ou le long de la capsule de Bowman. Dans la majorité des cas, une fixation linéaire périmyocytaire est détectée, dans la média des artérioles et des artères inter-lobulaires, ou sur le versant intimal des artères de petit calibre. Au cours des dépôts de chaînes lourdes, une fixation linéaire du conjugué anti-chaîne lourde gamma (ou plus rarement alpha) est observée sur les basales tubulaires, mais surtout au niveau du mésangium et des parois capillaires glomérulaires, sans fixation des conjugués anti-CL. L’immunofluorescence révèle parfois une fixation du complément, de même localisation que les dépôts d’Ig monoclonale.
Le syndrome de Randall est une maladie systémique, pouvant intéresser la quasi-totalité des organes, surtout le foie, le cœur et le système nerveux périphérique. L’atteinte hépatique, parfois isolée, est souvent révélée par une hépatomégalie et une élévation des phosphatases alcalines et/ou des transaminases. Les manifestations cardiaques (20 à 50% des cas) dont la fréquence augmente avec la durée d’évolution de la maladie réalisent un tableau de myocardiopathie hypertrophique restrictive, avec des troubles du rythme ou de la conduction. Il existe une neuropathie périphérique chez environ 20% des patients.
Le traitement du syndrome de Randall reste mal codifié en raison de la rareté de la maladie. Il vise à l’éradication du clone plasmocytaire responsable de la sécrétion de l’Ig monoclonale causale. Le myélome représente l’hémopathie la plus fréquemment associée à cette affection.
Une plasmocytose médullaire supérieure à 5% est mise en évidence chez 50 à 90% des patients. Dans 15 à 40% des cas, il s’agit d’une gammapathie monoclonale de signification indéterminée et chez 15 à 30% des patients, aucun composant monoclonal n’est détecté dans le sérum ou les urines par immunoélectrophorèse ou immunofixation. Le recours à des techniques plus sensibles, telles que l’immunoblot, peut être utile. Le dosage néphélémétrique des CL libres sériques révèle un excès d’une des CL ou une anomalie du rapport kappa/lambda dans la quasi-totalité des cas.
D’autres hémopathies ont été décrites de façon exceptionnelle au cours du syndrome de Randall: maladie de Waldenström et POEMS syndrome.

R. E. Randall Jr, médecin américain (1976) ; P. Aucouturier, immunologiste français (1993)

myélome, Waldenström (maladie de), POEMS syndrome, immunofixation, immunoblot, néphélémétrie, immunoglobulines, néphropathie interstitielle, syndrome néphrotique, glomérulosclérose

[F1, F3, K2, L1, M1, N3]

Édit. 2018

syndrome ablépharie-macrostomie (AMS) l.m.

ablepharon macrostomia syndrome

Syndrome caractérisé par l'association d'anomalies faciales, génitales et cutanées, et par un retard dans l'acquisition du langage.
Il s'agit d'un syndrome rare décrit chez moins de 15 patients, dont une fille.
Les anomalies faciales comprennent une absence de paupières, de cils et de sourcils, une ensellure nasale marquée, des oreilles rudimentaires, des narines hypoplasiques et antéversées, un nez de forme anormale, une absence des arcs zygomatiques, ainsi qu'un défaut de fusion des angles de la bouche donnant une large bouche de type batracien. Certains patients ont une baisse de l'acuité visuelle, en relation avec l'absence de protection de la cornée.
A une ambiguïté sexuelle peut être associée une hernie abdominale et des mamelons absents ou hypoplasiques. Le grain de peau est gros, l'épiderme est sec, sans lanugo, avec des plis. La baisse de l'acuité auditive, des cheveux clairsemés, un retard de croissance sont éléments chroniques souvent associés. Il existe une contracture des doigts avec syndactylie cutanée partielle, camptodactylie et hypoplasie des métacarpiens. On observe chez 2/3 des patients un retard de développement et d'acquisition du langage, en règle modéré.
Si l'AMS est un syndrome mendélien, il est probable qu'il s'agisse d'une mutation nouvelle, avec un mode de transmission de type autosomique dominant concernant le gène TWIST2.
Le syndrome AMS est distinct du syndrome de Barber-Say. Les signes communs aux deux syndromes sont la macrostomie, les anomalies de forme des oreilles et du nez, les mamelons hypoplasiques, les cils et sourcils clairsemés et l'excès de peau. Le diagnostic différentiel peut se faire sur l'ablépharie de l'AMS quand l'anomalie des paupières du syndrome de Barber-Say est un ectropion, et sur l'hypertrichose marquée du syndrome de Barber-Say. Les anomalies génitales sont beaucoup plus sévères dans le syndrome AMS.
La chirurgie réparatrice peut permettre la reconstruction des paupières, des oreilles et de la bouche ; les arcs zygomatiques peuvent être remodelés par implantation de prothèses sous cutanées. L'hypoplasie des joues et des seins peut également être corrigée par la chirurgie plastique.

G.T. McCarthy, neuropédiatre et Carolyn M. West médecin britanniques (1977)

Étym. gr. makro : grand ; stoma : bouche

Réf. Orphanet (2005)

Barber-Say (syndrome de), TWIST2 gene

syndrome ablépharie-macrostomie l.m. (AMS)

ablepharon macrostomia syndrome

Syndrome caractérisé par l'association d'anomalies faciales, génitales et cutanées, et par un retard dans l'acquisition du langage.
Il s'agit d'un syndrome rare décrit chez moins de 15 patients, dont une fille.
Les anomalies faciales comprennent une absence de paupières, de cils et de sourcils, une ensellure nasale marquée, des oreilles rudimentaires, des narines hypoplasiques et antéversées, un nez de forme anormale, une absence des arcs zygomatiques, ainsi qu'un défaut de fusion des angles de la bouche donnant une large bouche de type batracien. Certains patients ont une baisse de l'acuité visuelle, en relation avec l'absence de protection de la cornée.
A une ambiguïté sexuelle, peut être associée une hernie abdominale et des mamelons absents ou hypoplasiques. Le grain de peau est gros, l'épiderme est sec, sans lanugo, avec des plis. La baisse de l'acuité auditive, des cheveux clairsemés, un retard de croissance sont éléments chroniques souvent associés. Il existe une contracture des doigts avec syndactylie cutanée partielle, camptodactylie et hypoplasie des métacarpiens. On observe chez 2/3 des patients un retard de développement et d'acquisition du langage, en règle modéré.
Si le syndrome AMS est mendélien, il est probable qu'il s'agisse d'une mutation nouvelle, avec un mode de transmission de type autosomique dominant concernant le gène TWIST2.
Le syndrome AMS est distinct du syndrome de Barber-Say. Les signes communs aux deux syndromes sont la macrostomie, les anomalies de forme des oreilles et du nez, les mamelons hypoplasiques, les cils et sourcils clairsemés et l'excès de peau. Le diagnostic différentiel peut se faire sur l'ablépharie de l'AMS quand l'anomalie des paupières du syndrome de Barber-Say est un ectropion, et sur l'hypertrichose marquée du syndrome de Barber-Say. Les anomalies génitales sont beaucoup plus sévères dans le syndrome AMS.
La chirurgie réparatrice peut permettre la reconstruction des paupières, des oreilles et de la bouche ; les arcs zygomatiques peuvent être remodelés par implantation de prothèses sous cutanées. L'hypoplasie des joues et des seins peut également être corrigée par la chirurgie plastique.

G.T. McCarthy, neuropédiatre et Carolyn M. West médecin britanniques (1977)

Étym. gr. makro : grand ; stoma : bouche

Sigle angl. AMS

Réf. Orphanet (2005)

Barber-Say (syndrome de), TWIST2 gene, syndactylie , camptodactylie, macrostomie, ablépharie, hypertrichose

[H3, J1, I2, L1, M2, O1, O5, P1, P2, Q3]

Édit. 2019

cystinose n.f.

cystinosis

Groupe du métabolisme de la cystine avec dépôts généralisés à l’origine d’une insuffisance tubulaire rénale, et d’un nanisme avec rachitisme rénal vitaminorésistant.
La forme infantile est mortelle sans transplantation (apparaît avant un an et stade terminal de l'insuffisance rénale vers 10 ans après dépôts cornéens, retard de croissance, hypothyroïdie, et diabète insulinodépendant, hépatosplénomégalie, hypertension portale, et atteinte cérébrale), la forme juvénile est grave et ressemble à l'infantile (les dépôts cornéens précédent la découverte de la tubulopathie), la forme de l'adulte est bénigne et ne donne pas de néphropathie, ni de rétinopathie. Les dépôts de cystine sont surtout rénaux et oculaires. Le syndrome de Toni-Debré-Fanconi apparaît au décours de la maladie. Il existe des dépôts cristallins réfringents et dorés conjonctivo-cornéens, une photophobie en rapport avec les dépôts cornéens. On peut également trouver une rétinite pigmentaire avec dépigmentation progressive de l'épithélium pigmentaire rétinien ou une dystrophie maculaire du type de la Stargardt. Locus du gène en 17p. L’affection est autosomique récessive (MIM 219800 infantile, 219900 juvénile, 219750 adulte) ou mitochondriale.

G. de Toni, pédiatre italien (1933) ; R. Debré, pédiatre français, membre de l'Académie de médecine (1934) ; G. Fanconi, pédiatre suisse, membre de l'Académie de médecine (1936) ; G. Lignac, anatomopathologiste néerlandais (1924) ; K. Stargardt, ophtalmologiste allemand (1909)

Syn. cystinéphrose, Lignac-Fanconi (syndrome de), Lignac (syndrome de)

[Q2,R1,O1,M1,I1]

acrocéphalosyndactylie n.f.

acrocephalosyndactyly

Ensemble de malformations de la tête et des extrémités des membres caractérisées par une déformation céphalique de type acrocéphalie (turricéphalie, oxycéphalie) liée à une craniosténose et par des anomalies de la face : hypertélorisme, exophtalmie, des déformations du nez et des maxillaires et par des syndactylies des doigts et des orteils.
Le retard mental est fréquent  Plusieurs types ont été décrits :
– le type I ou syndrome d’Apert (1906) dont le locus est en 10q25.3 est le plus fréquent ;
– le type II ou syndrome d’Apert-Crouzon (ou syndrome de Vogt) associe les déformations de type Apert à une dysostose faciale de type Crouzon et à des ankyloses des coudes et parfois des genoux. Il a été décrit sous le nom de dyscéphalodactylie (A. Vogt 1933) ;
– le type III ou syndrome de Saethre (1931) ou syndrome de Chotzen (1932) associe une microcéphalie et une déviation latérale des doigts. Le locus est sur le bras court du chromosome 7 ;
– le type IV ou syndrome de Waardenburg de type 3 (1934) voisin des précédents, présente des doigts très courts, un nez long et mince et des malformations cardiaques ;
- le type V ou syndrome de Pfeiffer (1964) avec des syndactylies membraneuses, les pouces et les premiers orteils larges parfois dédoublés, des orteils longs. Il ne s’accompagne pas de retard mental. L’hérédité, autosomique dominante, génétiquement hétérogène, est liée à des mutations des gènes FCFR1 et FCFR2 codant pour les récepteurs des facteurs de croissance des fibroblastes.

E. Apert, pédiatre français (1906) ; H. Saethre, neuropsychiatre norvégien (1931) ; F. Chotzen, psychiatre allemand ( 1932) ; A. Vogt, ophtalmologiste suisse (1933); P. Waardenburg ophtalmologiste et généticien néerlandais (1934) ; R.A. Pfeiffer, généticien allemand (1964)

Étym. gr. akros : sommet ; kephalè : tête ; sun : avec ; daktulos : doigts

Apert (syndrome de), céphalodactylie de Vogt, Saethre-Chotzen (syndrome de), Waardenburg type 3 (syndrome de), Pfeiffer (syndrome de), acrocéphalie, acrocéphalopolysyndactylie

[Q2]

Édit. 2017

Bardet-Biedl (syndrome de) l.m. (SBB)

Bardet-Biedl’s syndrome

Ciliopathie héréditaire incluant une atteinte multiviscérale associée à une obésité et à des troubles des apprentissages, avec ou sans déficit intellectuel.
La prévalence du SBB est de 1/125 000 à 1/175 000 pour les populations d’Europe et d’Amérique du Nord.
A l’obésité s’ associent de façon variable des atteintes oculaire et rénales, une polydactylie et des anomalies des membres, un hypogonadisme,
Alors que le poids de naissance est normal, la surcharge pondérale survient précocement et tend à s’aggraver, sans retard de croissance le plus souvent. Elle semble davantage due à une hyperphagie qu’à des troubles métaboliques bien que des cas de cause centrale hypothalamique avec selle turcique vide aient été rapportés. Elle entraîne une morbidité accrue à laquelle contribuent diabète de type 2, dyslipidémie, hypertension artérielle, complications orthopédiques et respiratoires.
L’atteinte oculaire inclut principalement une dystrophie rétinienne mixte des cônes et des bâtonnets, associant une rétinite pigmentaire précoce et quasi constante à une dégénérescence maculaire (plus rare et souvent plus tardive). Même en l’absence d’anomalies du fond d’œil, l’électrorétinogramme est anormal dans presque tous les cas à partir de cinq ans. Une dyschromatopsie (le bleu et le jaune) est fréquente. D’autres signes ophtalmologiques sont beaucoup plus rares. La cécité st habituelle après 30 ans.
Il existe une atteinte de la morphologie rénale de fréquence variable : lobulation fœtale, diverticules, anomalies de la forme des calices et du bassinet, petits reins, dysplasie tissulaire. Mais une altération fonctionnelle peut survenir sur des reins échographiquement normaux, ne se manifester qu’à l’âge adulte et conduire à l’insuffisance rénale chronique.
La polydactylie consiste habituellement en une hexadactylie post-axiale, présente sur les quatre membres ou seulement sur les mains ou les pieds. D’autres anomalies des membres incluent les brachydactylies, des syndactylies souvent des deuxième et troisième doigts et une clinodactylie du cinquième doigt.
L’hypogonadisme, présent chez 98 % des garçons, se manifeste par une cryptorchidie, un micropénis et/ou un retard pubertaire. Les filles présentent des irrégularités du cycle menstruel ou plus rarement une atrésie vaginale avec hydrométrocolpos à la naissance, ou une hypoplasie des trompes de Fallope. Une origine centrale de cet hypogonadisme a été suspectée devant son association à l’obésité, à une petite taille et à la présence d’une selle turcique vide dans quelques cas. Il a été également décrit des atteintes gonadiques primaires, surtout chez les filles.
Le déficit intellectuel est souvent modéré mais malgré un QI normal, de très nombreux sujets ont des difficultés d’apprentissage qui s’expliquent en partie par le déficit sensoriel et par les particularités neuropsychiques des patients (lenteur d’idéation et de réalisation motrice, troubles du langage expressif, immaturité émotionnelle, difficultés de l’abstraction, troubles obsessionnels compulsifs, désinhibition, hyperactivité).
Les manifestations neurologiques de fréquence variable incluent une ataxie et des troubles de la coordination. Le syndrome cérébelleux serait lié à des anomalies morphologiques (hypoplasie du cervelet) ou à une dégénérescence secondaire. Certains patients présentent une spasticité et un syndrome pyramidal peu sévère.
L’hypotonie des muscles de la face est frappante et donne aux patients un aspect amimique et figé.
Il peut exister aussi une surdité de transmission ou une surdité mixte, des malformations cardiaques congénitales (situs inversus, persistance du canal artériel, cardiomyopathies, hypertrophie ventriculaire gauche, sténose aortique), une dysmorphie faciale est fréquente (front proéminent, rétrécissement bitemporal, hypertélorisme, fentes palpébrales orientées en bas et en dehors, ptosis, yeux enfoncés dans les orbites, élargissement de la racine du nez, narines antéversées, un philtrum long, un palais ogival, une brachycéphalie). On peut également observer un diabète insipide néphrogénique, une hypertension artérielle, une fibrose hépatique avec ou sans retentissement fonctionnel, des anomalies de la dentition (à type d’encombrement, de malocclusion ou d’hypoplasie de l’émail), une atrésie anale, un asthme, une anosmie ou une maladie de Hirschprung.
Le SBB est une ciliopathie, affection liée à une atteinte des cils primitifs (protrusion présente à la surface de la plupart des cellules eucaryotes) qui jouent le rôle de capteurs d’informations sensorielles (chimique ou mécanique) au sein de différentes voies de signalisation cellulaires, d’où leur importance dans le développement embryonnaire et postnatal et dans le maintien de la fonction cellulaire et de l’homéostasie. Il existe plus de 1 300 protéines ciliaires. Chez l’Homme, le SBB est génétiquement très hétérogène puisqu’il est la conséquence de mutations dans 12 gènes : BBS1 à BBS12. Localisations en 3p12-p13 (BBS3) ; 11q13 (BBS1) dans 40% des cas ; 15q22.2q23 (BBS4) ; 16q21 (BBS2) ; 2q31(BBS5) ; 20p12 (BBS6, localisation identique à celle du gène MKKS responsable du syndrome de Mc Kusick-Kaufman) ; 4q27(BBS7) ; 14q32 (BBS8). L’affection est autosomique récessive (MIM 209900 pour la forme 2 et 209901 pour la forme 1).
Les protéines BBS sont localisées au niveau du complexe cil/corpuscule basal/centrosome et fonctionnent dans des processus cellulaires basés sur les microtubules. BBS4, BBS6 et BBS8 s’associent avec la pericentriolar material protein 1(PCM1) BBS6, BBS10 et BBS12 sont des protéines chaperones-like ayant une forte interaction entre elles au niveau génétique. Sept des protéines BBS (BBS 1, 2, 4, 5, 7, 8, 9) forment un complexe stable appelé BBSome, impliqué dans le transport vésiculaire vers le cil. Les protéines BBS7 et BBS8 sont impliquées dans le transport intraflagellaire du cil et sont requises pour la localisation normale de certaines protéines. La protéine BBS11 est une ubiquitine ligase E3.
Le BBS était autrefois appelé syndrome de Laurence-Moon-Bardet-Biedl selon la suggestion de Solis-Cohen et Weiss (1925). Schachat et Maumenee (1982) ont revu la nosographie de ces syndromes et les ont à nouveau séparés. Le syndrome de Laurence-Moon comporte une paraplégie mais n'a pas de polydactylie et d'obésité. Cependant des données récentes rendent cette séparation nosologique discutable, puisque la polydactylie n’est présente que chez deux tiers des SBB, et que certains patients (BBS1 à BBS12) ont des signes pyramidaux.
Syn. BBS, optorétino-gonadodigital (syndrome), BBS1, BBS2Réf. Orphanet, Caroline Rooryck, D. Lacombe, généticiens français (2008)→ ciliopathie, dyschromatopsie, hydrométrocolpos, névrose obsessionnelle, syndrome pyramidal, situs inversus, persistance du canal artériel

J. Bardet, médecin français (1920), A. Biedl, médecin tchèque (1922) ; S. Solis-Cohen et E. Weiss, médecins internistes américains (1925) ; A. P. Schachat et I. H. Maumenee, ophtalmologistes américains (1982)

Syn. optorétino-gonadodigital (syndrome), BBS1, BBS2

Réf. Orphanet, Caroline Rooryck, D. Lacombe, généticiens français (2008)

ciliopathie, dyschromatopsie, hydrométrocolpos, névrose obsessionnelle, syndrome pyramidal, situs inversus, persistance du canal artériel, philtrum céphalie), diabète insipide néphrogénique, maladie de Hirschprung, BBS1 gene , protéines BBS, protéine chaperonne, ubiquitine ligase, syndrome de Laurence-Moon-Bardet-Biedl 

[H1, H3, I2, L1, M1, O4, P1, P2, P3, R1, Q3]

Édit. 2020

Bartter (syndrome de) l.m.

Bartter syndrome

Anomalie congénitale de la réabsorption tubulaire rénale du sodium et du chlore au niveau de l’anse de Henlé, , responsables de l'association d'une alcalose hypokaliémique, de taux plasmatiques élevés de rénine et d'aldostérone avec hyperplasie de l’appareil juxtaglomérulaire, résistance vasculaire à l'angiotensine II, expliquant l’absence d’élévation tensionnelle.
Cinq variants génétiques ont été décrits mais seules deux formes de la maladie peuvent être distinguées en clinique : une forme anténatale ou infantile et une forme classique.
La forme anténatale ou infantile (génotypes I, II et IV) est caractérisée par un polyhydramnios, une prématurité, une polyurie, une déshydratation, une hypercalciurie et une néphrocalcinose.
La forme classique (génotype III, mais aussi parfois IV) se manifeste par une polyurie-polydipsie de l'enfance jusqu'à l'âge adulte, par une déshydratation et un retard staturo-pondéral variable. La concentration de calcium dans les urines peut être normale ou légèrement augmentée.
Des signes et symptômes spécifiques sont la surdité dans le Anomalie congénitale de la réabsorption tubulaire rénale du sodium et du chlore au niveau de l’anse de Henlé, , responsables de l'association d'une alcalose hypokaliémique, de taux plasmatiques élevés de rénine et d'aldostérone avec hyperplasie de l’appareil juxtaglomérulaire, résistance vasculaire à l'angiotensine II, expliquant l’absence d’élévation tensionnelle.
Cinq variants génétiques ont été décrits mais seules deux formes de la maladie peuvent être distinguées en clinique : une forme anténatale ou infantile et une forme classique.
La forme anténatale ou infantile (génotypes I, II et IV) est caractérisée par un polyhydramnios, une prématurité, une polyurie, une déshydratation, une hypercalciurie et une néphrocalcinose.
La forme classique (génotype III, mais aussi parfois IV) se manifeste par une polyurie-polydipsie de l'enfance jusqu'à l'âge adulte, par une déshydratation et un retard staturo-pondéral variable. La concentration de calcium dans les urines peut être normale ou légèrement augmentée.
Des signes et symptômes spécifiques sont la surdité dans le Anomalie congénitale de la réabsorption tubulaire rénale du sodium et du chlore au niveau de l’anse de Henlé, , responsables de l'association d'une alcalose hypokaliémique, de taux plasmatiques élevés de rénine et d'aldostérone avec hyperplasie de l’appareil juxtaglomérulaire, résistance vasculaire à l'angiotensine II, expliquant l’absence d’élévation tensionnelle.
Cinq variants génétiques ont été décrits mais seules deux formes de la maladie peuvent être distinguées en clinique : une forme anténatale ou infantile et une forme classique.
La forme anténatale ou infantile (génotypes I, II et IV) est caractérisée par un polyhydramnios, une prématurité, une polyurie, une déshydratation, une hypercalciurie et une néphrocalcinose.
La forme classique (génotype III, mais aussi parfois IV) se manifeste par une polyurie-polydipsie de l'enfance jusqu'à l'âge adulte, par une déshydratation et un retard staturo-pondéral variable. La concentration de calcium dans les urines peut être normale ou légèrement augmentée.
Des signes et symptômes spécifiques sont la surdité dans le syndrome de Bartter de type IV et l'hypocalcémie dans le type V.
Quatre des variants génétiques du syndrome de Bartter se transmettent sur le mode autosomique récessif. Ils sont dus à des mutations homozygotes ou hétérozygotes composites de quatre gènes codant des protéines impliquées dans la réabsorption du chlore dans la branche ascendante de l'anse de Henlé :
- le gène SLC12A1 (15q15-21), codant pour le cotransporteur de sodium-potassium-chlore NKCC2 dans le type2;
- le gène KCNJ1 (11q21-25) codant pour le canal potassique ROMK dans le type II ;
- le gène CLCNKB (1p36), codant pour un canal chlorique basolatéral dans le type III ;
- le gène BSND (1p31), codant pour la barttine, une sous-unité de canal chlorique dans le type IV.
Le dernier variant (type V) se transmet sur le mode autosomique dominant. Il est lié à des mutations hétérozygotes activatrices du gène CASR (3q13.3-q21), codant pour un récepteur de calcium.
La prévalence est estimée à 1/830 000. L’affection doit être différenciée du syndrome de Gitelman.
Le diagnostic prénatal par amniocentèse peut être indiqué pour les mères ayant déjà un enfant atteint, ou pour les porteuses hétérozygotes (apparentées d'individus atteints). Durant l’enfance et à l’adolescence se constitue une insuffisance du développement statural responsable de la petite taille des adultes, ce qu’explique l’insuffisance de la production d’hormone de croissance en situation d’hypokaliémie. La kaliopénie contribue aussi à des altérations de la tolérance glycémique.
Le traitement fait appel à des suppléments oraux de potassium, à l'indométacine, à des diurétiques épargneurs de potassium. de type IV et l'hypocalcémie dans le type V.
Quatre des variants génétiques du syndrome de Bartter se transmettent sur le mode autosomique récessif. Ils sont dus à des mutations homozygotes ou hétérozygotes composites de quatre gènes codant des protéines impliquées dans la réabsorption du chlore dans la branche ascendante de l'anse de Henlé :
- le gène SLC12A1 (15q15-21), codant pour le cotransporteur de sodium-potassium-chlore NKCC2 dans le type2;
- le gène KCNJ1 (11q21-25) codant pour le canal potassique ROMK dans le type II ;
- le gène CLCNKB (1p36), codant pour un canal chlorique basolatéral dans le type III ;
- le gène BSND (1p31), codant pour la barttine, une sous-unité de canal chlorique dans le type IV.
Le dernier variant (type V) se transmet sur le mode autosomique dominant. Il est lié à des mutations hétérozygotes activatrices du gène CASR (3q13.3-q21), codant pour un récepteur de calcium.
La prévalence est estimée à 1/830 000. L’affection doit être différenciée du syndrome de Gitelman.
Le diagnostic prénatal par amniocentèse peut être indiqué pour les mères ayant déjà un enfant atteint, ou pour les porteuses hétérozygotes (apparentées d'individus atteints). Durant l’enfance et à l’adolescence se constitue une insuffisance du développement statural responsable de la petite taille des adultes, ce qu’explique l’insuffisance de la production d’hormone de croissance en situation d’hypokaliémie. La kaliopénie contribue aussi à des altérations de la tolérance glycémique.
Le traitement fait appel à des suppléments oraux de potassium, à l'indométacine, à des diurétiques épargneurs de potassium. de type IV et l'hypocalcémie dans le type V.

Quatre des variants génétiques du syndrome de Bartter se transmettent sur le mode autosomique récessif. Ils sont dus à des mutations homozygotes ou hétérozygotes composites de quatre gènes codant des protéines impliquées dans la réabsorption du chlore dans la branche ascendante de l'anse de Henlé :
- le gène SLC12A1 (15q15-21), codant pour le cotransporteur de sodium-potassium-chlore NKCC2 dans le type2;
- le gène KCNJ1 (11q21-25) codant pour le canal potassique ROMK dans le type II ;
- le gène CLCNKB (1p36), codant pour un canal chlorique basolatéral dans le type III ;
- le gène BSND (1p31), codant pour la barttine, une sous-unité de canal chlorique dans le type IV.
Le dernier variant (type V) se transmet sur le mode autosomique dominant. Il est lié à des mutations hétérozygotes activatrices du gène CASR (3q13.3-q21), codant pour un récepteur de calcium.
La prévalence est estimée à 1/830 000. L’affection doit être différenciée du syndrome de Gitelman.
Le diagnostic prénatal par amniocentèse peut être indiqué pour les mères ayant déjà un enfant atteint, ou pour les porteuses hétérozygotes (apparentées d'individus atteints). Durant l’enfance et à l’adolescence se constitue une insuffisance du développement statural responsable de la petite taille des adultes, ce qu’explique l’insuffisance de la production d’hormone de croissance en situation d’hypokaliémie. La kaliopénie contribue aussi à des altérations de la tolérance glycémique.
Le traitement fait appel à des suppléments oraux de potassium, à l'indométacine, à des diurétiques épargneurs de potassium.

F. Bartter, médecin endocrinologue américain (1962)

rénine angiotensine (système), aldostérone, cotransporteur NaKCl de type 2, néphrocalcinose, Gitelman (Syndrome de), SLC12A1 gene, KCNJ1 gene, CLCNKB gene, BSND gene, CASR gene

[M1, O1]

Édit. 2018

Gayet-Wernicke-Korsakoff (encéphalopathie de) l.f.

Gayet-Wernicke’s syndrome, encephalopathy

Complication de certains alcoolismes majeurs, rapportée surtout à une carence en vitamine B1, caractérisée par un syndrome aigu, le syndrome de Gayet-Wernicke, suivi d'un syndrome chronique, le syndrome de Korsakoff.
Le syndrome de Gayet-Wernicke débute par des troubles de la conscience. À la confusion mentale initiale s'ajoutent des troubles neurologiques : hypertonie oppositionnelle, signes cérébelleux et, dans un cas sur trois, de très évocatrices paralysies oculomotrices avec nystagmus. Un traitement précoce et intensif par la thiamine évite le passage à la chronicité.
Le syndrome de Korsakoff, caractérisé par une désorientation temporospatiale, une amnésie antérograde sévère avec oubli à mesure massif, des confabulations, une fréquente euphorie et des fausses reconnaissances, s'accompagne parfois de polynévrite des membres inférieurs et/ou d'autres troubles psychiques. À l'évolution démentielle progressive habituelle peuvent se substituer désormais, sous l'effet de la thérapeutique, des formes évolutives plus favorables.
Les lésions histologiques à type de raréfaction neuronale et de prolifération gliale sont communes aux deux syndromes, avec une prédominance, sur le circuit hippocampo-mamillothalamique de Papez, dans le syndrome de Korsakoff.
L'unicité de ces deux syndromes, historiquement et cliniquement distincts, est désormais communément admise.

C. Gayet, ophtalmologiste français, membre de l'Académie de médecine (1875) ; C. Wernicke, médecin allemand (1881) et S. Korsakoff, neuropsychiatre russe (1887)

korsakovien (syndrome), encéphalopathie alcoolique, thiamine

[H1,L1,R1]

Édit. 2018

hyperplasie congénitale des surrénales l.f.

congenital adrenal hyperplasia,

Ensemble des affections secondaires à des altérations génétiques des enzymes impliqués dans la stéroidogénèse surrénalienne, en relation avec des mutations des gènes CYP17A1 et CYP 21A2.
Il en résulte des insuffisances et des déviances des productions hormonales, affectant surtout les glucocorticoïdes et les androgènes, parfois les minéralocorticoïdes. En amont du bloc s’accumulent des précurseurs hormonaux dont le dosage contribue beaucoup à l’établissement biologique du diagnostic. La baisse de production du cortisol rend compte du défreinage de la corticotrophine (ACTH) qui explique l’hyperplasie et l’hypertrophie des surrénales.
Le déficit ou bloc de la 21-hydroxylase en constitue le type le plus fréquent (95% des cas). Il altère la synthèse des glucocorticoïdes et détermine un excès de production des androgènes (syndrome de Wilkins) ; si le bloc altère aussi la synthèse des minéralocorticoïdes s’observe alors un hypoaldostéronisme avec perte de sel (syndrome de Debré-Fibiger). La transmission en est autosomique récessive, liée à des mutations du gène CYP21A2 (locus en 6p21.1).
Dans la forme classique, l’hyperandrogénie détermine un pseudohermaphrodisme féminin avec ambiguïté sexuelle : la virilisation des organes génitaux externes des filles atteintes est nettement visible dès la naissance, et dans les formes de virilisation complète, peut rendre difficile l’identification du sexe ; une macrogénitosomie est possible chez le petit garçon. La forme avec perte de sel présente un risque d’insuffisance surrénale aigüe dans les premières semaines liée une déshydratation majeure. L’hypertrophie des glandes surrénales est décelable par l’imagerie médicale. La teneur en 17-hydroxyprogestérone, précurseur hormonal en amont de la 21-hydroxylase déficiente est élevée, et son dosage constitue le marqueur biologique de l’affection. En cours de croissance, l’apparition de la pilosité et le développement pubertaire sont précoces, la maturation osseuse est rapide avec une fermeture prématurée des cartilages de croissance ; la taille définitive est petite, la fertilité diminuée. La fréquence de la maladie (1/ 4 000 naissances) et sa sévérité ont justifié la mise en place de son dépistage néonatal par la mesure de la 17-hydroxyprogestérone.
Dans la forme non classique, à déficit hormonal moindre, le diagnostic est retardé, soupçonné devant l’hirsutisme et les troubles pubertaires. Il est confirmé par le dosage de la 17-hydroxypogestérone en base et lors du test de stimulation par la 1-24 corticotrophine qui démasque le bloc enzymatique.
D’autres formes d’hyperplasies congénitales des surrénales sont rares : bloc en 20-hydroxylase, 22-hydroxylase ou 20/22-desmolase conduisant à l’équivalent d’une surrénalectomie chimique avec hyperplasie lymphoïde de la surrénale (syndrome de Prader et Gurtner) ; déficit en 3 bêta-hydroxystéroïde déshydrogénase (locus en 1p13.1) (1% des cas) responsable d’un déficit en gluco- et minéralocorticoïdes et de virilisation (syndrome de Bongiovanni) ; déficit en 17α-hydroxylase par mutation du gène CYP17A1 (locus en10q24.3) déterminant impubérisme, hypertension artérielle avec hypokaliémie (syndrome de Biglieri) ; déficit en 11-hydroxylase déterminant hypertension artérielle par accumulation de desoxycorticostérone (DOC) et virilisation. Il faut en rapprocher les blocs de la 18-hydroxylase, de la 18-deshydrogénase ou 18-aldolase (syndrome d’Ulick) sur la voie de synthèse de l’aldostérone déterminant un syndrome de perte de sel, mais ne perturbant pas la production de cortisol ; enfin les blocs de la 11 bêta-hydroxystéroïde déshydrogénase régulant l’équilibre cortisol-cortisone, déterminant un excès apparent de minéralocorticoïdes et responsable d’hypertension artérielle avec hypokaliémie.
Ces déficits enzymatiques peuvent bénéficier des traitements par des dérivés de la cortisone qui permettent de pallier le déficit hormonal en aval du bloc, et de réduire les conséquences des déviances hormonales en amont notamment liées à l’hyperandrogénie.

déficit en 21-hydroxylase, Wilkins (syndrome de), Debré-Fibiger (syndrome de), déficit en 20-22 desmolase, Prader et Gurtner (syndrome de), déficit en 3β-hydroxystéroïde déshydrogénase, Bongiovanni (syndrome de), bloc de la 17α-hydroxylase, Biglieri (syndrome)

[O4]

Édit. 2018

macrothrombocytopénie n. m.

macrothrombocytopoenia, inherited giant platelet disorders, IGPDs, MHY9-related disease

Hémopathie  congénitale caractérisée par des troubles de la coagulation sanguine liée à une thrombopénie et à une formation anormale des plaquettes, à transmission autosomique dominante par altération du gène MYH9 (MYosin Heavy chain 9) dont le nombre des mutations, l’expressivité variables et l’association à l’atteinte d’autres organes a donné lieu à l’isolement de plusieurs formes cliniques.
Les plaquettes, peu nombreuses de 30000 à 100000, ont un volume comparable à celui des hématies ; la perte de  leur fonction provoque une tendance hémorragique. Des troubles associés peuvent dominer le tableau clinique : néphropathie interstitielle, surdité et cataracte congénitale, ces complications pouvant être constatées d’emblée ou lors de l’évolution..
Le gène responsable MYH9, situé en 22q12.13, code pour la protéine MYHIIA ( d’une chaîne lourde de la myosine II A non musculaire) ; elle est exprimée dans certaines cellules sanguines, polynucléaires, monocytes, plaquettes. La protéine, instable, précipite sous forme de particules (corps de Döhle) et le cytosquelette est désorganisé. Les divers variants alléliques vont donner des formes cliniques qui ont été isolées :
- Le syndrome de Sebastian, le moins grave, se traduit par une simple tendance hémorragique : épistaxis, ecchymoses, métrorragies ; les inclusions cytoplasmiques sont petites.
- Le syndrome de May-Hegglin présente de grosses inclusions intraleucocytaires et souvent une cataracte et des  atteintes cochléaire et rénale.
- Le syndrome de Fechtner est caractérisé par une néphropathie importante et l’absence de cataracte.
- Le syndrome d’Epstein a une faible tendance hémorragique, une absence d’inclusions cytoplasmiques mais l’attreinte rénale et la surdité peuvent être sévères.
Parmi les autres macrothrombocytopénies, diagnostic différentiel des précédentes, on peut citer :  la thrombocytopénie autoimmune chronique, où moins de 10% des plaquettes sont augmentées de volume, non héréditaire,  identifiée par la recherche des anticorps spécifiques, le syndrome de Bernard-Soulier, le syndrome de Jacobsen, le syndrome des plaquettes grises.
Sebastian et Fechtner sont les noms des familles atteintes de ces syndromes et décrits respectivement par A. Greinacher et L. C. Peterson

A. Greinacher, immunologiste et hématologue allemand (1990) ; R. May, médecin interniste allemand (1909) ; R. Hegglin, médecin interniste suisse (1945) ; C. J. Epstein, pédiatre américain (1972) ; (1972), LoAn C. Peterson, anatomopathologiste américaine (1985) ; Jean Bernard, membre de l'Académie de médecine et J. P. Soulier, hématologues français (1948) ; Petrea Jacobsen, médecin généticienne danoise (1973) ; K. G. P. Döhle, anatomopathologiste allemand (1892)

Étym. gr. macros : grand ; thrombos : caillot ;  cutos  : cellule ;  poenia : pauvreté ;

Syn. MHY9 (syndrome)

Epstein (syndrome), Fechtner (syndrome), May-Hegglin (syndrome) Sebastian (syndrome), Bernard-Soulier syndrome, Jacobsen (syndrome de), plaquettes grises (syndrome des), Döhle (corps de)

syndrome de délétion 22q11.2 l.m.

deletion 22q11.2 syndrome

Syndrome malformatif congénitale le plus souvent dû à une anomalie chromosomique et caractérisé par des malformations cardiaques et palatines, une dysmorphie faciale, un retard du développement et une immunodéficience.
La prévalence mondiale est estimée entre 1/2000 et 1/4000 naissances vivantes. Le phénotype clinique varie de modéré à sévère.
Les malformations cardiaques congénitales (77% des cas) incluent des malformations conotroncales (tronc artériel commun, tétralogie de Fallot, communication interventriculaire).
Plus de 75% des patients présentent des malformations palatines (fente palatine ou labio-palatine, insuffisance vélopharyngienne) pouvant causer une hypernasalité et une dysphagie.
Le retard de développement est fréquent. Beaucoup présentent une dysmorphie faciale modérée (ptosis, hypertélorisme, épicanthus, base nasale proéminente, hypoplasie malaire) et des anomalies vertébrales (vertèbre en papillon, hémivertèbre).
75% ont une imunodéficience secondaire à une aplasie/hypoplasie thymique qui les expose à des infections. Ils ont aussi un risque plus élevé de développer une maladie auto-immune, tel le purpura thrombopénique immunologique et l'arthrite juvénile idiopathique.
Une hypocalcémie néonatale est notée dans 50% des cas ; elle est en général résolutive mais peut réapparaître à tout âge ou à la suite d’une infection, un acte chirurgical ou une grossesse.
D'autres manifestations peuvent inclure des malformations gastro-intestinales (malrotation intestinale, imperforation anale), rénales (agénésie), dentaires (hypoplasie de l'émail), une surdité, des difficultés d'apprentissage et/ou des troubles psychiques (déficit de l'attention, hyperactivité, schizophrénie).
Le large spectre phénotypique de ce syndrome était avant scindé en syndromes distincts : syndrome de DiGeorge, syndrome vélo-cardio-facial, syndrome cardio-facial ; ils sont désormais rattachés au syndrome de délétion 22q11.2. Le syndrome est le plus souvent dû à une délétion de 3 millions de paires de base (Mb) dans la région chromosomique 22q11.2 flanquée par des répétitions à faible nombre de copies. Cette délétion est due à une recombinaison méiotique non allélique durant la spermatogenèse ou l'ovogenèse. Dans 15% des cas, la délétion se trouve dans la région de 3Mb et sa taille varie. Il existe aussi des délétions atypiques nichées dans la région critique de DiGeorge. Certaines parmi celles-ci comportent le gène TBX1
dont on a observé l'implication dans le développement cardiaque, parathyroïdien, thymique et facial. On pense que la variabilité clinique du 22q11.2 DS serait due à un modificateur génétique soit sur l'autre allèle 22q11.2, soit sur d'autres chromosomes.

Donna McDonald-McGinn, Elaine Zackai, généticiennes américaines (2013) ; O. Dyce, otorhinolaryngologiste américain (2002)

Étym. gr.  sundromê : concours ; lat. deletio : destruction

Syn. 22q11DS, CATCH 22, microdélétion 22q11.2, monosomie 22q11, syndrome cardio-facial de Cayler, syndrome de DiGeorge, syndrome de Sedlackova, syndrome de Shprintn, syndrome de Takao, syndrome des anomalies conotroncales et de la face, syndrome velo-cardio-f

Réf. Orphanet, Donna McDonald-McGinn, Elaine Zackai, généticiennes américaines (2013)

tronc artériel commun, Fallot (tétralogie de), fente palatine, ptosis, hypertélorisme, épicanthusn vertèbre en ailes de papillon, hémivertèbre, purpura thrombopénique idiopathique, arthrite juvénile idiopathique, hypocalcémie

[A4, F3, H3, K2, L1, O1, O6, P2, P3, Q3, R1]

Édit. 2019

calcar de la sclère l.m.

calcar sclerae (TA)

scleral spur

Partie interne ou profonde de la jonction cornéo-sclérale.
Cette jonction du pourtour du foramen scléral antérieur avec la cornée se fait par un enchâssement de la cornée dans la sclère, bisauté aux dépens des couches superficielles de la cornée.
Le calcar de la sclère est la structure un peu particulière par laquelle la cornée, la sclère et le tractus uvéal s’unissent au niveau de la berge profonde du foramen scléral antérieur. Il est constitué de faisceaux fibrillaires conjonctivo-élastiques, divergents et anastomosés entre eux, appelés ligament pectiné ou système trabéculaire. Cette formation est triangulaire (en éperon) sur une coupe méridienne. Son sommet se continue avec les couches profondes de la cornée ; sa face périphérique ou externe se confond avec le tissu scléral ; sa face postérieure est en continuité avec le muscle ciliaire et la périphérie de l’iris ; sa face annulaire centrale répond à la chambre antérieure de l’œil.
En avant de cet éperon trabéculaire chemine le canal de Schlemm, canal collecteur annulaire de l’humeur aqueuse filtrée au travers de ce trabéculum scléral puis drainée, à partir du canal, vers les veines ciliaires.
Visible en gonioscopie, le calcar de la sclère est un des principaux moyens de repérage du canal de Schlemm.

F. Schlemm, anatomiste allemand (1795-1858)

Syn. anc. bec scléral ; éperon de la sclère ; éperon scléral ; limbe sclérocornéen

conjonctive ,foramen scléral antérieur ,sclère

[A1,P2]

Édit. 2015

dysplasie fibreuse du sein l.f.

breast fibrous dysplasia

Dystrophie mammaire kystique caractérisée par une induration douloureuse des seins de consistance fibreuse, correspondant en mammographie à des seins conjonctivo-œdémateux.

Étym. gr. dus : difficulté ; plasein : façonner

face inféro-latérale de la prostate l.f.

facies inferolateralis prostatae (TA)

inferolateral surface of prostate

Chacune des deux faces de la prostate en regard de la paroi pelvienne tapissée par le muscle élévateur de l’anus recouvert par le fascia pelvien pariétal.
Elle en est séparée par une lame conjonctivo-vasculaire, le fascia latéral de la prostate

Syn. anc. face latérale de la prostate

[A1]

Édit. 2017

hypoderme n.m.

1) hypodermis ; tela subcutanea (TA)

subcutaneous tissue

Couche de tissu située au-dessous du derme profond. Elle consiste en un tissu graisseux banal cloisonné par des travées conjonctivo-élastiques qui délimitent des lobules remplis de cellules adipeuses.
2) Diptère myiasigène du genre Hypoderma.
Plusieurs espèces d'hypodermes parasitent, à l'état larvaire, les bovins et parfois l'Homme, entraînant alors une myiase furonculeuse ou ambulatoire (hypodermose).

Syn. tissu sous-cutané

Hypoderma bovis, Hypoderma lineatum, hypodermose

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