risque zéro l.m.
zero risk
Risque considéré comme nul.
Celui qui entreprend ou suscite une action considère qu'il prend un risque nul lorsqu'il espère ne prendre aucun risque en accomplissant cette action.
Dans le domaine civil, la recherche d'un illusoire risque zéro suppose que tout accident, tout dommage, de quelque nature soit impossible, mais il ne faut pas oublier que cette action peut amener des conséquences défavorables imprévues, techniques, financières ou autres, dispropor
→ diœkétique (risque), précaution (principe de), risque
point oculomoteur zéro l.m.
→ fixation
R zéro n.m.
R zero
Indice de contagiosité mesurant le nombre de personnes infectées en moyenne par une seule personne contaminée.
Cet indice est très utilisé pour suivre l’évolution d’une épidémie. Ce taux s’applique, et se calcule à partir d’une population qui est entièrement susceptible d’être infectée, c’est-à-dire qui n’a pas encore été vaccinée ni immunisée contre l’agent infectieux.
[D1]
Édit. 2020
accouchement à risque élevé l.m.
high risk delivery
Accouchement présentant des risques prévisibles liés soit à une affection de la mère (une cardiopathie, un diabète, une hypertension, un utérus cicatriciel, un placenta praevia, un âge supérieur à 40 ans), soit à l'état du fœtus (macrosome, hypotrophique, en présentation du siège).
En réalité, tous les accouchements comportent un risque, probablement d'autant plus élevé qu'il n'a pas été préparé.
Étym. lat. accubare : se mettre au lit
[O3,O6]
Édit. 2016
risque alpha l.m.
alpha risk
Désigne le risque de première espèce.
[E1]
Édit. 2018
Alzheimer (facteurs de risque de la maladie d') l.m.p.
Alzheimer's disease risk factors
Des facteurs exogènes et endogènes sont impliqués dans l'apparition de la maladie d'Alzheimer.
L’âge est le principal facteur de risque : de 5% après 65 ans, l’incidence passe à plus de 20% après 80 ans et 40% après 90 ans. Le bas niveau culturel est également un facteur qui favorise une survenue plus précoce de la maladie. Le développement du réseau synaptique cérébral est lié au niveau culturel et induit une réserve cognitive qui retarderait l’expression de la maladie. Des facteurs génétiques sont impliqués dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer, mais il est essentiel de distinguer :
- les mutations génétiques autosomales dominantes à l’origine des formes familiales très rares de la maladie : elles représentent moins de 1% des cas et sont pratiquement toujours à début précoce (avant 60 ans). Trois mutations géniques ont été décrites : sur le chromosome 21 (mutation du gène APP, « amyloid protein precursor » de la bêta-amyloïde), sur les chromosomes 14 et 1 (gènes des présénilines PS1 et PS2, qui interviennent aussi dans le métabolisme de l’APP).
- les facteurs de risque génétiques qui peuvent être impliqués dans les formes courantes de la maladie dites « sporadiques ». Il s’agit principalement du gène de l'apolipoprotéine E, situé sur le chromosome 19 : le risque de développer la maladie serait multiplié par trois chez les porteurs d’un allèle E4 de ce gène. Plus récemment, le développement d’études d’associations à large échelle (sur des cohortes de plusieurs milliers de patients) permet de découvrir régulièrement de nouveaux facteurs de susceptibilité dont le rôle reste très marginal : il ne s'agit en effet que de facteurs de risque puisqu'une maladie d'Alzheimer peut se développer en leur absence et qu'en échange, malgré leur présence un sujet peut vivre normalement sans jamais développer la maladie.
A. Alzheimer, neuro-psychiatre allemand (1906)
→ Alzheimer (maladie d'), Alzheimer (biomarqueurs de la maladie d'), Folstein (minimental test de), Mini Mental State Examination (modèle d'interrogatoire), Alzheimer (biomarqueurs de la maladie d')
[H1,H3,Q2]
Édit. 2017
cathétérisme cardiaque et risque d'accident vasculaire cérébral l.m.
cardiac catheterization and risk of stroke
Techniques de cathétérisme pour coronarographie ou ventriculographie, qui sont grevées de 0,7 à 1% d'accidents vasculaires cérébraux.
Il s'agit d'accidents ischémiques emboliques à point de départ cardiaque ou aortique. Les séquelles sont graves, avec un déficit permanent pour la moitié. De rares embolies de cholestérol ont été décrites.
Les indications de cet examen dans le bilan étiologique d'une embolie cérébrale sont limitées : apprécier la fonction et l'expansion d'un segment akinétique ventriculaire, évaluer l'état fonctionnel des valves cardiaques, préciser un shunt ou mettre en évidence des troubles de conduction intra-auriculaire ou une maladie du sinus en mesurant le temps de récupération du nœud sinusal.
[B3,K2,H1]
coefficient de risque d'accouchement prématuré l.m.
score of risk for premature delivery
Expression chiffrée des facteurs de risque d’accouchement prématuré, par attribution d'une valeur numérique codifiée à chacun d'eux.
Les facteurs de risque varient peu selon les auteurs du coefficient proposé et comprennent habituellement : une série de conditions liées à l'état de santé maternelle, la gestité, les conditions socioprofessionnelles, les antécédents obstétricaux.
Sigle CRAP
[O3]
consommateur à risque l.m.
risky driking situations.
En alcoologie, personne dont la consommation de boissons alcooliques l'expose aux alcoolopathies.
[G3,G4]
risque de deuxième espèce l.m.
beta type of error
Risque de croire, à tort, à l’absence de différence entre deux résultats.
P. ex. absence de différence statistiquement significative entre les résultats de deux traitements, alors qu’il existe une dittérence parce que l’effectif de l’échantillon était insuffisant pour la mettre en évidence.
Syn. risque bêta
[E1]
Édit. 2020
diœkétique (risque) l.m.
dioeketic risk
Facteur de risque d'accident introduit par une règlementation inadaptée.
P. ex. : le règlement de Colbert obligeait les formations médicales à se tenir à plus de 2 lieues du champ de bataille. Lors du siège de Spire (1792), Dominique Larrey, violant ce règlement, démontra que l'on réduisait de plus de moitié la mortalité des blessés en les soignant immédiatement sur le champ de bataille : c'est l'origine de la médicalisation actuelle des premiers secours. Ainsi le risque global d'une blessure était aggravé de 50% par ce facteur de risque imposé par Colbert. De fait, la suppression de cet article dans le règlement militaire français a réduit considérablement la mortalité au cours des batailles de la Révolution et de l'Empire. Cette mesure a été adoptée très généralement dans la plupart des armées.
Beaucoup de règlementations ont des effets adverses qui sont des facteurs de risque pour de nombreuses affections. P. ex. la suppression de la vaccination fait courir un risque important en cas de maladies infectieuses.
D-J. Larrey, baron, chirurgien militaire français, membre de l'Académie de médecine (1766-1842)
→ accident, risque (facteur de)
grossesse à haut risque l.f.
high risk pregnancy
Grossesse pour laquelle on peut craindre la survenue de compli
grossesse à risque l.f.
Grossesse justifiant une surveillance particulière et la répétition des consultations médicales.
1) Les causes faisant peser une menace sur l’évolution et l’issue normales de la grossesse sont nombreuses : âge de la femme (proche de la nubilité ou primipare âgée), grossesse multiple, antécédents obstétricaux graves (avortements, accouchements prématurés, mortinatalité), malformation du bassin, maladie permanente (diabète, hypertension artérielle permanente), événement pathologique survenant au cours de la grossesse, etc.
2) La surveillance accrue de ces grossesses à risque a beaucoup diminué le nombre des accidents gravidiques, ainsi que la morbidité et la mortalité périnatales.
groupe à risque l.m.
indicateur de risque l.m.
indicator of risk
Indicateur montrant soit le nombre de personnes exposées à un risque dans des conditions et pendant une période donnée, soit la probabilité avec laquelle un risque peut déclencher une maladie.
Étym. lat. indicium : indication
personne à risque l.f.
Personne exposée à un facteur de risque.
première espèce (risque de) l.m.
risque n.m.
risk, chance
Conjonction de la probabilité et des dommages pouvant être causés par un événement redoutable.
Largement utilisée en médecine, cette définition est différente de celle qui est normalisée dans le domaine des assurances, du commerce et de l'économie (déf. 3,5, guide ISO 99) : risque = probabilité de l'occurrence d'un dommage x gravité du dommage.
On peut prendre une définition plus générale, ne faisant intervenir ni évaluation monétaire, ni produit arithmétique (ce qui est mathématiquement incorrect), mais utilisant l'intersection au sens de la théorie des ensembles: risque = conjonction de la probabilité et des dommages pouvant être causés par un événement redouté.
Si, en effet, on peut financièrement évaluer, dans certains cas au moins, la gravité des dommages matériels, il n'en est pas de même des dommages corporels et psychiques. On doit alors utiliser des barèmes ou des échelles conventionnelles : il existe en médecine de très nombreux barèmes d'incapacité, scores, échelles ou indices de gravité.
La notion d'évènement redouté se rapproche de celle de danger, peur individuelle ou collective des dommages, réels ou imaginaires, que pourrait, semble-t-il, entraîner l'évènement défavorable redouté. Dans de nombreux domaines, en matière de santé notamment, un risque important peut être perçu par l'individu ou la communauté comme un danger minime, il en résulte que, devant ce risque notable, les mesures préventives à prendre ne sont pas prises. Au contraire, un risque extrêmement peu probable ou même imaginaire peut être perçu comme un danger redoutable et faire prendre des précautions insensées et très onéreuses, sans que les responsables (politiques ou autres) soient conscients que ces mesures amènent bien souvent des effets contraires qui entraîneront des conséquences dommageables qui sont en réalité un facteur de risque intervenant dans de nombreux accidents (risque diœkétique).
Nous proposons ci-dessous une échelle d'évaluation des risques.
Les risques apportés par les dispositifs médicaux sont classés par les industriels en «intolérable, indésirable (tolérable seulement si sa réduction n'est pas réaliste au regard du bénéfice médical), tolérable (mais à réduire à un niveau aussi bas que raisonnablement possible) et négligeable». D'une manière plus générale les risques peuvent être définis sur une matrice à deux dimensions dont nous donnons un exemple ci-dessous.
Sur ce diagramme à deux dimensions, un risque est représenté par un point, ou plutôt une case du damier. En abscisse la probabilité présumée de l'accident et en ordonnée les dommages estimables qu'il peut produire, évalués sur une échelle comme celle donnée ci-dessus. Chaque case du damier définit un risque qui est symbolisé par une teinte de grisé : risque inacceptable, risque important, petit risque, risque improbable, risque négligeable. Au-dessous de l'horizontale de probabilité 109, soit un risque inférieur à un milliardième, la notion de risque n'a plus de sens car le «bruit de fond» est atteint : le risque est non évaluable.
Étym. italien risco : primitivement, risque lié à une entreprise maritime
→ accident, danger, diœkétique (risque), peur, précaution (principe de), risque virtuel, risque zéro, sécurité, tremblement de terre (échelle d'intensité des)
risque absolu l.m.
absolute risk
Mesure de fréquence du nombre de nouveaux cas sur l’effectif de la population étudiée pendant une période donnée (incidence) ou de cas existants à un instant donné (prévalence).
risque anesthésique l.m.
anæsthesia risk
1) Pour le patient, risque couru à l’occasion d’une anesthésie.
Il dépend de plusieurs causes : état du patient (évalué par la classe ASA), celui du matériel, conditions opératoires, les techniques d'anesthésie et de réanimation, la compétence des personnels, etc.
En anesthésie générale, le risque mortel moyen pour le patient, selon l’enquête SFAR-INSERM 1996-1999, est actuellement de l'ordre de 1/145000 pour les décès totalement liés à l’acte anesthésique pour un patient de classe ASA 1 et dans les meilleures conditions techniques ; il est de 1/21000 pour les décès partiellement liés à l’anesthésie. Ce taux augmente avec le grade ASA ; il reste < 1000 en ASA 4. Il est seulement de 1/400 000 pour les actes mineurs chez un patient ASA 1. Le taux est comparable pour les anesthésies locorégionales.
2) Pour le personnel, risque d'accident par explosion, inhalation de vapeurs toxiques, etc.
→ accident d'anesthésie, ASA (classification), exigences essentielles de sécurité et de performance en anesthésie, risque thermique en anesthésie
risque attribuable l.m.
attributable risk
Mesure, lorsqu’un facteur de risque intervient de façon causale dans la survenue d’une maladie, de la proportion de cas de cette maladie dus à l’exposition à ce facteur de risque.
Il y a, en fait, deux formulations du risque attribuable : celui chez les sujets exposés au risque et le risque attribuable en population. P. ex., si 10% des insuffisances rénales terminales sont dues à la prise forte de doses cumulées d’un médicament, ce pourcentage présente le risque attribuable en population. Mais il est possible de démontrer que le risque attribuable chez les sujets exposés est de l’ordre de 50%. Fraction étiologique d’un risque. Il concerne les décisions en santé publique.
[E1]
Édit. 2020
risque bêta l.m.
Désigne aussi le risque de deuxième espèce
risque cardiovasculaire l.m.
La notion de risque cardiovasculaire individuel se définit comme la probabilité pour un individu de développer une maladie cardiovasculaire en fonction de plusieurs facteurs de risque considérés simultanément dans un temps donné (généralement 10 ans).
Les méthodes de prédiction sont fondées sur des « équations de risque », crées a partir d’enquêtes épidémiologiques. L’équation de Framingham est la plus utilisée en France et dans le monde.
risque chirurgical l.f.
risque (conduite de) l.f.
risk-taking behaviour
Dans sa dimension pathologique, engagement délibéré et répétitif dans des situations dangereuses, pour soi-même et éventuellement pour autrui, comportement non imposé par des conditions de travail et d'existence, mais recherché activement pour l'éprouvé de sensations fortes, du jeu avec le danger et souvent la mort (J. Adès ).
Il peut s'agir de sports ou de conduite automobile "à risque", de certaines toxicomanies, d'addictions dites "sans drogue" (jeu pathologique, achats pathologiques, etc.), de conduites sexuelles « à risque » (association du plaisir extrême et de la mort, relations sexuelles non protégées) ou de la classique "roulette russe".
Modèle de l'ordalie, contrôle défectueux de l'impulsivité, recherche de sensations fortes et nouvelles, équivalents suicidaires, peuvent se rencontrer selon de nombreuses nuances, en fonction du type de comportement et de la personnalité. Celle-ci n'est pas univoque. Cependant, chez ces sujets en général masculins et jeunes, de telles conduites répondent volontiers au modèle de l'addiction. Une sous-activation corticale de base pourrait constituer également un facteur commun.
J. Adès, psychiatre français, membre de l'Académie de médecine (2004)