Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

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lithium (neuropathie périphérique au) l.f.

lithium peripheral neuropathy

Polyneuropathie périphérique survenant lors de l'intoxication au lithium.
La toxicité des sels de lithium pour le système nerveux central est connue depuis longtemps et le tableau de l'intoxication aigüe associe classiquement une hyperthermie, des troubles de la conscience, des convulsions et des mouvements anormaux. Quelques cas de polyneuropathie périphérique ont été rapportés, tous secondaires également à une intoxication aigüe. Il s'agirait d'une axonopathie, dont la récupération est la règle dans un délai qui varie de quelques semaines à quelques mois après l'arrêt du traitement.

neuropathie périphérique l.f.

peripheral neuropathy

Atteinte du système nerveux périphérique à quelque niveau que ce soit.
Celle-ci peut être diffuse et symétrique : polyneuropathie (ancienne polynévrite), ou limitée à un seul tronc : mononeuropathie. Une mononeuropathie multiple correspond à l'atteinte successive ou simultanée de plusieurs troncs nerveux, racines ou plexus. Une polyradiculoneuropathie est une atteinte bilatérale, symétrique, diffuse, du système nerveux périphérique à l'exclusion des corps neuronaux. Lorsqu'il s'agit d'une atteinte inflammatoire de type Guillain-Barré, on parle de polyradiculonévrite.
De telles définitions n'ont pas qu'un intérêt sémantique, mais correspondent à des mécanismes physiopathologiques différents et complexes. Schématiquement, la souffrance de la fibre nerveuse peut relever de trois niveaux : atteinte du corps neuronal ou neuronopathie, de l'axone ou axonopathie, de la cellule de Schwann ou schwannopathie.
Les atteintes périphériques peuvent se développer de façon aigüe, subaigüe, chronique ou à rechutes, affecter différents types de fibres, être distales le plus souvent, ou proximales et diffuses. Selon la prédominance des troubles moteurs ou sensitifs, on parlera de neuropathie motrice ou de neuropathie sensitive. Dans ce dernier cas, l'atteinte peut concerner plus particulièrement les petites fibres myéliniques et les fibres amyéliniques ou les grosses fibres myélinisées. Le plus souvent, il s'agira d'une polynévrite sensitivomotrice. L'atteinte associée du système nerveux autonome, souvent seulement latente, doit être recherchée systématiquement.
Il existe un grand nombre de causes de polyneuropathies périphériques, ce qui indique la difficulté du diagnostic étiologique. On peut distinguer schématiquement les formes génétiquement déterminées de celles acquises (métaboliques, nutritionnelles, toxiques, infectieuses, immunologiques, paranéoplasiques, vasculaires, etc.). Les termes de polynévrite, mononévrite et multinévrite sont désormais à remplacer par ceux de polyneuropathie symétrique, mononeuropathie et mononeuropathie multiple.

corne antérieure (syndrome de la)

clairance urinaire du lithium l.f.

lithium clearance

Clearance urinaire mesurée habituellement après administration au sujet d'un sel de lithium afin d'apprécier les parts respectives du tubule proximal et du tubule distal dans la réabsorption tubulaire du sodium.
Le lithium est un cation monovalent réabsorbé dans le tubule proximal de façon semblable au sodium mais, en revanche, échappant à la réabsorption distale. Sa clairance urinaire rapportée au débit de filtration glomérulaire est donc un index de la quantité de sodium disponible à la fin du tubule proximal.

[C2,M1]

lithium n.m.

lithium

Élément de numéro atomique 3 et de masse atomique 6,94, qui fait partie des métaux alcalins monovalents.
Il est présent, sous forme de cation, en très faible quantité, dans différents tissus (os, poumon, muscles). Son rôle physiologique n'est pas défini.
Son utilisation en thérapeutique est essentiellement réservée à la psychiatrie. Sa propriété d'inhiber la phosphatase qui hydrolyse l'inositol-1-phosphate est peut-être la raison de son effet thérapeutique dans les psychoses maniaques et maniacodépressives.
Chefs de file de la classe des thymorégulateurs, utilisés depuis les années 50, les sels de lithium sont capables de réduire la fréquence, l'intensité et la durée des accès maniaques et/ou dépressifs. Discutés, leurs effets antidépresseurs potentialiseraient en tout cas l'action des antidépresseurs, notamment dans le cas des dépressions résistantes. Seuls le carbonate et le gluconate sont disponibles en France. La lithiémie réputée efficace (0,4 à 1,2 mmol/L) résulte d'une adaptation individuelle permettant le meilleur rapport effets thérapeutiques/effets indésirables. Les préparations de lithium considéré comme un oligo-élément indispensable n'ont pas démontré un authentique effet psychotrope.

Symb. Li

lithium (alternative aux sels de) l.f.

lithium salts (substitutes of)

Premiers en date des thymorégulateurs, les sels de lithium ont un effet prophylactique sur les récurrences dans 60 à 70 % des cas, en réduisant la fréquence, l'intensité et la durée des accès maniaques et/ou dépressifs.
Les propriétés antimaniaques et thymorégulatrices de la carbamazépine ont surtout été démontrées chez les patients lithiorésistants ou évoluant sous forme de cycles rapides (quatre épisodes maniaques et/ou dépressifs par an, ou davantage). La posologie doit permettre un taux plasmatique situé entre 4 et 12 mg/ml.
L'acide valproïque et le valpromide sont utiles notamment en cas de mauvaise tolérance ou de non-réponse au lithium. La posologie est ajustée pour obtenir un niveau plasmatique entre 50 et 100 mg/ml.
L'effet prophylactique des antidépresseurs au long cours ne concerne que les patients unipolaires ; leur supériorité d'action sur les sels de lithium reste à démontrer.
D'autres médicaments sont considérés comme prétendants au titre de thymorégulateurs : hormones thyroïdiennes, inhibiteurs calciques, neuroleptiques, œstrogènes, clonidine, bleu de méthylène ; clonazépam, lamotrigine.
En cas de résistance aux médicaments, l'électro-convulsivo-thérapie d'entretien (une séance mensuelle) reste actuelle.

lithium (effets seconds du) l.m.p.

lithium (side effects)

Effets nombreux : endocriniens, neurologiques, rénaux et digestifs.
Seront mentionnés les effets les plus fréquents : tremblement dose-dépendant, souvent contemporain d'une lithiémie élevée, et signes parkinsoniens, surtout chez le sujet âgé ; syndrome polyuropolydipsique d'origine néphrogénique, par insensibilité des cellules rénales à l'hormone antidiurétique (nécessité d'une surveillance annuelle ou bisannuelle de la fonction rénale) ; hypothyroïdie nécessitant une opothérapie substitutive, mais ne justifiant pas l'arrêt du lithium.
Certains sont précoces : digestifs (nausées, troubles du transit), neurologiques (tremblements, symptômes extrapyramidaux), neuromusculaires (fatigue) ; d'autres plus tardifs : syndrome polyuropolydipsique, prise de poids.
Quelques effets secondaires peuvent être graves : troubles de la repolarisation cardiaque, potentiellement dangereux en cas de régime hypo ou désodé, épilepsie, psoriasis, prise de poids importante, térato-géno-toxicité.

lithium (traitement par) l.m.

lithium (treatment)

Traitement qui doit respecter les indications, et l'absence de contrindications : régime désodé, insuffisance rénale ou cardiaque sévère, usage de contraceptifs.
Il est de règle d'augmenter progressivement la posologie avec des contrôles lithiémiques hebdomadaires puis mensuels, permettant d'atteindre un taux plasmatique de 0,4 à 1,2 mmol/1, en fonction du rapport effets thérapeutiques/effets indésirables chez chaque patient. Ensuite, un contrôle de ce taux est effectué toutes les quatre à huit semaines.
La survenue d'effets indésirables peut inciter à revoir la posologie (les tremblements sont dose-dépendants), les conditions de prescription (plus grande fréquence du syndrome polyuropolydipsique en prises fractionnées qu'en monoprise vespérale), la nature de celle-ci (coprescription nécessaire devant certains effets secondaires, par exemple d'hormones thyroïdiennes pour une hypothyroïdie litho-induite).
L'évaluation de l'action de la lithiothérapie se fait après 10 à 15 jours dans un syndrome maniaque, après 12 à 24 mois d'un traitement prophylactique. Chaque année, seront vérifiées certaines fonctions hormonales (thyroïdienne, parathyroïdienne), l'état cardiaque (ECG) et rénal (créatininémie).
L'arrêt brutal du traitement de maintenance ou une chute brusque des taux sériques comportent un risque de récidive, notamment sous la forme d'épisode maniaque. L'arrêt doit donc être progressif en deux à quatre semaines. Le risque de rechute est important pour les troubles bipolaires de type I dans les six mois à un an suivant l'arrêt. Un risque de résistance secondaire à l'arrêt après six à 15 ans de lithium a été rapporté.

analgésique périphérique l.m.

non-narcotic analgesic, non-opioid analgesic

Médicament non opioïde qui atténue ou supprime la douleur par une action prédominante sur ses mécanismes périphériques.
Ils inhibent la synthèse ou la libération de médiateurs algogènes comme les prostaglandines, la sérotonine, l'histamine et la bradykinine. On distingue 3 classes d'analgésiques périphériques :
1) antipyrétiques (paracétamol) ;
2) anti-inflammatoires (acide acétyl-salicylique, anti-inflammatoires non stéroïdiens) ;
3) analgésiques purs (glafénine qui n’est plus commercialisé).

Étym. gr. an, privatif; algos: douleur

[G1,G3,G5]

Édit. 2017

anévrysme périphérique l.m.

1 - Anévrysme  d’une petite artère périphérique.
2 - Anévrysme axial.

anévrysme axial

[K3,K4]

Édit. 2017

cathéter périphérique l.m.

peripheral catheter.
Cathéter court, utilisé pour perfusions et transfusions, introduit dans une veine périphérique et laissé en place, en moyenne, 2 jours et demi.
Une infection locale sur un cathéter périphérique est possible mais rare (incidence : 4,6 à 6,1 %) et sans conséquences graves le plus souvent. L’incidence par jour de traitement est voisine de 1 %. Les paramètres favorisant l’infection sont :
- une durée supérieure à 72 h (mais le plus souvent une semaine),
- la colonisation du site d’insertion,
- la contamination du pavillon du cathéter,
- de l’humidité ou la présence de sang sous le pansement.

Étym. gr.kateter : sonde

cathéter

[B3,K4]

cholostase avec sténose pulmonaire périphérique l.f.

cholestasis with peripheral pulmonary stenosis

D. Alagille, pédiatre français (1975)

Alagille (syndrome d')

[L1,Q2]

dégénérescence rétinienne périphérique l.f.

peripheral retinal degeneration

Ensemble des lésions dégénératives de la rétine périphérique, dont certaines prédisposent au décollement de rétine.

Étym. lat. degenerare : dégénérer

distichiasis avec anomalie congénitale du cœur et de la vascularisation périphérique l.m.

distichiasis with congenital anomalies of the heart and peripheral vessels

Rangée de cils dédoublée et anomalie du septum ventriculaire avec bradycardie sinusale, varicosités et œdème des membres inférieurs.
Une famille est connue, une mère et 4 de ses enfants. L’affection est autosomique dominante (MIM 126320).

S. Goldstein, pédiatre américain (1985)

dysplasie épiphysométaphysaire à forme périphérique l.f.

peripheral epiphysometaphyseal dysplasia

N. O. Silfverskiöld, chirurgien orthopédiste suédois (1925)

Silfverskiöld (syndrome de)

dystrophie rétinienne périphérique l.f.

dystrophy of the peripheral retina

rétinite pigmentaire

embolie artérielle périphérique l.f.

systemic arterial embolism

Migration dans une artère de substances diverses aboutissant à l'occlusion du vaisseau à distance de l'origine de l'embole.
L'aorte, surtout les artères qui s'en détachent ou leurs branches sont concernées. L'embole est habituellement fibrinocruorique, parfois fibrinoplaquettaire, voire septique, gazeux, graisseux ou cholestérolique. Différentes origines du thrombus sont possibles : cardiopathie emboligène (p. ex. rétrécissement mitral compliqué de fibrillation atriale), matériel fibrinocruorique, voire fibrinoplaquettaire, détaché d'une plaque d'athérome développée sur la paroi de l'aorte ou d'une de ses branches. Parfois, une hémopathie ou une coagulopathie sont à l'origine de la formation du thrombus alors que l'artère ne présente aucune anomalie radiologiquement décelable.
L'embolie d'une artère d'un membre ou d'un viscère peut entraîner la gangrène par ischémie du membre ou l'infarctus du viscère. Un traitement thrombolytique ou la désobstruction chirurgicale percutanée limite les conséquences et, si elle est pratiquée à temps, ils permettent d'éviter l'amputation du segment nécrosé.
L'embolie des artères rénales entraine une insuffisance rénale aigüe. L'embolie mésentérique mène à l'infarctus mésentérique. L'embolie cérébrale se complique d'une ischémie transitoire ou d'un infarctus cérébral.

Étym. gr. embolos : qui s’enfonce dans, qui est jeté dans ; lat. embolus : piston d’une pompe

embole, embolisation, Fogarty (sonde de), infarctus cérébral, thrombose, thrombolyse, ischémie aigüe des extrémités, fibrinocruorique, rétrécissement mitral, fibrillation atriale, coagulopathie, athérome, infarctus mésentérique, accident ischémique transitoire, infarctus cérébral

[K2, K4]

Édit. 2019

endoprothèse artérielle périphérique l.f.

peripheral arterial endoprosthesis

Prothèse le plus souvent métallique, implantée dans une artère (aorte descendante, artères rénale, iliaque, fémorale ou poplitée), soit pour compléter le résultat d'une angioplastie transluminale et prévenir une nouvelle sténose,  soit pour traiter une dissection.

endoprothèse coronaire, angioplastie transluminale percutanée, dissection

[B3, B3, K4]

Édit. 2020

excroissance rétinienne périphérique l.f.

peripheral retinal excrescence

Petite formation rétinienne périphérique grisâtre et opaque de surface granuleuse prenant un aspect de bourgeon plus ou moins saillant.
Rarement isolée, souvent multiple, située à la base du vitré, elle correspond à des proliférations neurogliales et est le siège d'adhérences vitréorétiniennes avec risque possible de déchirures.

[P2]

Édit. 2018  

gliome périphérique l.m.

peripheral glioma

schwannome, neurilemmome

iridectomie périphérique l.f.

peripheral iridectomy

Section chirurgicale triangulaire de l'iris à sa base.

neurofibromatose de type périphérique l.f.

neurofibromatosis, type I

von Recklinghausen (maladie de)

paralysie faciale périphérique l.f.

facial paralysis, Bell’s palsy

Atteinte motrice en rapport avec une lésion du nerf facial, de son origine à sa terminaison.
Si la lésion concerne le nerf avant sa division en branches terminales, les muscles paralysés sont ceux de la partie postérieure et inférieure d'une hémiface. On constate l'existence d'un signe de Charles Bell, c'est-à-dire que le globe oculaire se porte involontairement en haut et en dehors quand le patient fait effort pour abaisser sa paupière supérieure paralysée.
On distingue les paralysies faciales primitives et secondaires. Les premières sont souvent dites "a frigore", bien que l'induction par le froid ait été suspectée mais jamais confirmée. Il s'agit du type le plus fréquent. Après un début brutal, l'évolution est presque toujours régressive en quelques semaines ou quelques mois. Les secondaires peuvent être dues à une cause compressive, à un mécanisme inflammatoire dans le cadre d'une maladie générale, ou à une étiologie infectieuse comme un zona.

C. Bell, Sir, chirurgien écossais (1821)

partie périphérique du système nerveux l.f.

pars peripherica systema nervosi (TA)

peripheral nervous system

système nerveux périphérique

périphérique adj.

periphericus
peripheral
1 Caractérise une structure anatomique située loin de l’axe ou du centre du corps ou d’un organe
2 Se dit des voies nerveuses venant de ou aboutissant à un centre nerveux

rayon périphérique postérieur l.m.

back peripheral optic radius

Rayon de courbure d'une zone périphérique postérieure.
Quand elles sont multiples, ces zones sont numérotées par ordre croissant à partir de la zone entourant la zone optique périphérique.

zone optique centrale,  zone optique périphérique

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