mucopolysaccharidose de types IIIA, IIIB, IIIC, IIID l.f.
mucopolysaccharidosis type IIIA, IIIB, IIIC, IIID
Déficience enzymatique avec accumulation de mucopolysaccharides dans les tissus et élimination urinaire anormale d’héparane-sulfate.
Le phénotype comporte un faciès grossier (gargoylisme), un nanisme, une hépatosplénomégalie et des anomalies oculaires.
L'anomalie du développement du cartilage et des os est moins sévère que dans la maladie de Hurler. Il existe une dégradation mentale débutant vers 2 à 3 ans aboutissant à l'idiotie. Les manifestations oculaires comportent une rétinite pigmentaire prédominante en zone équatoriale avec ostéoblastes et une atteinte du nerf optique. L’espérance de vie est d’environ quinze ans. Bien que rare (1 sur 25000 naissances) la MPS III ou maladie de Sanfilippo est la plus fréquente des mucopolysaccharidoses. C'est une affection lysosomique.
Les quatre formes correspondent à la déficience d’enzymes différents : déficit en héparane sulfate sulfatase pour la forme A (gène HSS, locus de la sulfamidase, en 17q25), déficit en α-N-acétyl-glucosaminidase pour la forme B (locus, NAGLU, en 17q21), en acétyl-CoA-α-glucosaminyl N-acétyltransférase pour la forme C (locus MPS3C chromosome 14), en N-acétylglucosamine-6-sulfatase pour la forme D (locus du gène GNS en 12q14).
L’affection est autosomique récessive (MIM 252930).
S. J. Sanfilippo, pédiatre américain (type IIIA, 1963), H. Kresse, biochimiste allemand (type IIIC, 1976) (type IIID, 1980), Ann Meyer, pédiatre allemande (type IIIA, 2007)
Étym. lat : mucus ; gr. polus : nombreux ; sakkharos : sucre
Syn. Sanfilippo (syndrome de), Meyer-Sanfilippo (syndrome de)
glycoprotéine plaquettaire IIIa l.f.
platelet glycoprotein IIIa
Glycoprotéine de 762 acides aminés avec un domaine transmembranaire, correspondant à la sous-unité de la bêta 3-intégrine.
Le gène de GPIIIa se trouve à 250 kilobases de celui de GPIIb sur le chromosome 17. La GPIIIa peut aussi s'associer à la sous-unité du récepteur de la vitronectine donnant naissance au récepteur bêta 3 présent sur les cellules endothéliales et les ostéoclastes. Elle est respectivement absente, diminuée ou anormale dans les thrombasthénies type I, II et variant et joue un rôle essentiel dans l'agrégation plaquettaire.
mucopolysaccharidose de type Hurler I l.f.
mucopolysaccharidosis type I H
Gertrud Hurler, pédiatre allemande (1919)
mucopolysaccharidose de type Hurler-Scheie I l.f.
Hurler-Scheie syndrome
Mucopolysaccharidose au phénotype intermédiaire entre la maladie de Hurler et la maladie de Scheie.
Le nanisme et le retard mental sont moins sévères et la survie plus prolongée que dans la maladie de Hurler. On peut constater : hypertélorisme, strabisme, ptosis, nystagmus, mégalocornée, buphtalmie, kératite bulleuse, opacités cornéennes rondes et ovales plus denses en périphérie et en inférieur, cataracte, et atrophie optique. L'affection est secondaire à une déficience en α-L-irudonidase. Le locus du gène (IUDA) est en 4p16.3, tout comme pour la maladie de Hurler. Il existe de nombreuses mutations. L’affection est autosomique récessive (MIM 252800)
Gertrud Hurler, pédiatre allemande (1919) ; H. G. Scheie, ophtalmologiste américain (1962)
Étym. lat : mucus ; gr. polus : nombreux ; sakkharos : sucre
Syn. Hurler -Scheie (syndrome de)
Sigle MPS 1 H/S pour MucoPolySaccharidose 1 Hurler/Sheie
mucopolysaccharidose de type II l.f.
mucopolysaccharidosis type II
C. A. Hunter médecin interniste canadien (1917)
mucopolysaccharidose de type V l.f.
mucopolysaccharidosis type V
Maladie de surcharge où l’accumulation de dermatane-sulfate est liée à un déficit en α-irunodinase.
Ce type V des mucopolysaccharidoses ou maladie de Scheie est actuellement considéré comme une forme clinique tardive de la MPS I et classée MPS I S.
H. G. Scheie, ophtalmologiste américain (1962)
→ Scheie (maladie de), mucopolysaccharidose, Hurler (maladie de)
mucopolysaccharidose de type VI l.f.
mucopolysaccharidosis type VI
Nanisme dysmorphique de type « maladie de Hurler » avec déficience enzymatique en arylsulfatase B (ARSB) donnant une accumulation de mucopolysaccharides dans les tissus et une élimination urinaire anormale de chondroïtine-sulfate B.
C'est une polyostéodystrophie condensante avec pycnodysostose, dysmorphie faciale, nanisme, dysostose sévère, hépatomégalie, atteinte cardiaque et surdité. Il n’y a pas de déficit intellectuel (Toulouse-Lautrec).
Il en existe deux formes : une forme moyenne B et une forme sévère A avec hydrocéphalie. Dans ces deux formes on trouve des inclusions cytoplasmiques azurophiles d’Alder dans les leucocytes et des opacifications cornéennes par de petites ponctuations stromales jaunâtres ou grisâtres donnant un aspect laiteux plus ou moins dense à la cornée. On peut également trouver une atrophie optique et parfois un glaucome par fermeture de l’angle iridocornéen chez l’adulte jeune.
Le gène muté (ARSB) est localisé en 5q13-q14. Le diagnostic est posé sur le dosage de l’excrétion urinaire de dermatane sulfate. L’affection est autosomique récessive (MIM 253200).
P. Maroteaux et M. Lamy, membre de l'Académie de médecine, pédiatres et généticiens français (1965)
Étym. lat : mucus ; gr. polus : nombreux ; sakkharos : sucre
Syn. syndrome de Maroteaux-Lamy, ARSB (déficit en), arylsulfatase B (déficit en) amylosulfatase B
mucopolysaccharidose de type VII l.f.
mucopolysaccharidosis type VII
Nanisme dysmorphique de type "maladie de Hurler" avec déficience enzymatique en β-D-glucuronidase provoquant une accumulation de mucopolysaccharides dans les tissus et une élimination urinaire anormale de chondroïtine sulfate B.
Il existe une hépatosplénomégalie, une dysostose, des pieds bots, une hypotonie avec troubles neurologiques, un déficit intellectuel, des infections pulmonaires et des inclusions granulaires dans les granulocytes. Il en existe plusieurs types : une forme précoce apparaissant de sept mois à huit ans et une forme de l'adulte dans la seconde décennie de la vie. Dans tous les cas, on trouve une opacification cornéenne faite de petites ponctuations stromales donnant un aspect laiteux plus ou moins dense. Le diagnostic est affirmé par le dosage urinaire de la chondroïtine-sulfate.
Le gène muté GUSB est localisé en 7q21.1-q22 ; plusieurs mutations sont décrites correspondant à différents phénotypes. L’affection est autosomique récessive (MIM 253220).
W. S. Sly, biochimiste américain (1969)
Étym. lat : mucus ; gr. polus : nombreux ; sakkharos : sucre
Syn. maladie de Sly
mucopolysaccharidose de type VIII l.f.
Mucopolysaccharidosis type VIII
Maladie de surcharge par déficit en N-acétylglucosamine-6-sulfate sulfatase où le tableau clinique et les résultats des examens biologiques sont comparables à ceux des mucopolysaccharidoses de type III D et IV A, de sorte que l’identité de la PMS VIII est controversée.
Les malades sont de petite taille, avec des dysostoses, une hypoplasie de l’apophyse odontoïde, un hirsutisme, une hépatomégalie, un retard mental et une élimination urinaire de dermatane-sulfate et de kératane-sulfate. Il n’y a pas d’opacités cornéennes.
L. C. Ginsberg, biochimiste américain (1978), R. Matalon, pédiatre américain (1974)
mucopolysaccharidose de type IX l.f.
mucopolysaccharidosis type IX
Affection caractérisée, chez un adolescent de petite taille, par des petites masses dans les tissus mous périarticulaires constitués de dépôts d’acide hyaluronique sans élimination urinaire de mucopolysaccharides et liée à un déficit en hyaluronidase.
L’œdème et les masses périarticulaires sont douloureuses, une otite chronique est fréquente ; il n’y a pas de signes neurologiques, l’intelligence est normale. Le diagnostic est fait sur l’élévation importante de l’acide hyaluronique plasmatique ; le dosage enzymatique de l’activité de l’hyaluronidase montre que cette activité est nulle.
L’affection est liée à une mutation du gène HYAL 1 codant pour la hyaluronidase 1, locus en 3p21.2-3.
M. R. Natowicz, médecin généticien américain (1996 et 1999 voir Triggs-Raine B.)
Étym. lat : mucus ; gr. polus : nombreux ; sakkharos : sucre
Syn. MPS IX M
mucopolysaccharidose n.f.
mucopolysaccharidosis, MPS
Syndrome caractérisé par l’accumulation de mucopolysaccharides dans les tissus, plus spécialement dans les lysosomes.
Pratiquement les mucopolysaccharidoses (MPS) sont toujours la conséquence de déficits enzymatiques congénitaux portant sur des hydrolases lysosomiques qui normalement permettent la dégradation des chaînes polyosidiques des protéoglycanes. L’incidence est de un cas pour 22000 naissances (35 p.100 des cas des maladies lysosomiales). Les principales mucopolysaccharidoses sont :
1) la maladie de Hurler (MPS I H) où l’accumulation de dermatane-sulfate et d’héparane-sulfate est due à un défaut d’α-L-iduronidase (et/ou de β-galactosidase) (gènes sur le chromosome 4) ;
2) la maladie de Hunter (MPS II) où l’accumulation de ces mêmes polyosides est due à un défaut de la L-idurono-sulfate-sulfatase (gène lié à l’X) ;
3) la maladie de Sanfilippo (MPS III) dont on dénombre quatre types selon l’enzyme déficitaire : le type III A où l’accumulation d’héparane sulfate résulte d’un défaut de héparane-N-sulfatase ; le type III B avec déficit de N-acétyl-α-héxosaminidase (chromosome 17 dans ces deux formes) ; le type III C, avec déficit d’acétyl-CoA α-glucosaminide N-acétyl transférase (chromosome 14) ; le type III D avec déficit en N-acétyl-glucosamine 6 phosphatase (chromosome 12);
4) la maladie de Morquio (MPS IV) avec deux types : Morquio A où l’accumulation de kératane-sulfate et de chondroïtine- sulfate est due à un défaut de N-acétyl-héxosamine-sulfate-sulfatase (chromosome 16) et Morquio B où l’accumulation de kératane-sulfate est due à un déficit de β-galactosidase (chromosome 3) ;
5) la maladie de Scheie (MPS I S, anciennement MPS V) où l’accumulation de dermatane-sulfate est due à une mutation portant sur l’α-L-iduronidase, variante allélique (chromosome 4) de celle qui caractérise la maladie de Hurler dont c’est une forme atténuée et plus tardive ; le type MPS I H/S est une forme intermédiaire entre la maladie de Hunter et la maladie de Scheie ;
6) la maladie de Maroteaux-Lamy (MPS VI) est due à l’accumulation de dermatane-sulfate par défaut d’arylsulfatase B (chromosome 5) ;
7) la maladie de Sly (MPS VII) est due à un défaut de β-glucuronidase (chromosome 7) ;
8) la MPS VIII déficit en N-acétylglucosamine-6-sulfate sulfatase est rapprochée des MPS III D et IV A ;
9) la MPS IX, décrite en 1996 par Natowicz et coll. est due à un défaut de hyalurodinase entraînant des dépôts multiples d’acide hyaluronique (chromosome 3).
Bien que les mucopolysaccharidoses présentent des caractères communs liés à la généralisation dans l’organisme de la surcharge tissulaire en glycoaminoglycanes, elles diffèrent cliniquement et sont le plus souvent identifiées par la nature des polysaccharides excrétés dans les urines, leur quantité peut atteindre 5 à 25 mg par jour ; le défaut enzymatique peut être décelé dans les fibroblastes prélevés chez les malades. La précocité et la gravité de ces maladies sont fonction de la conservation plus ou moins importante de l’activité des enzymes déficitaires.
Le diagnostic doit être aussi précoce que possible pour entreprendre un traitement par transplantation de cellules souches hématopoïétiques (maladie de Hurler et maladie de Hunter) ou par enzymothérapie substitutive spécifique quand elle est possible (maladie de Scheie, maladie de Maroteaux-Lamy, maladie de Hunter).
L’hérédité est autosomique récessive, elle est liée à l’X pour la maladie de Hunter. Le diagnostic prénatal est possible par mesure enzymatique ou biologie moléculaire.
Gertrud Hurler, pédiatre allemande (1919) ; S. J. Sanfilippo, pédiatre américain (1963) ; L. Morquio, pédiatre uruguayen, membre de l'Académie de médecine (1929) ; P. Maroteaux et M. Lamy, membre de l'Académie de médecine, pédiatres et généticiens français (1966) ; W. S. Sly, biochimiste américain (1973) ; H. G. Scheie, ophtalmologiste américain (1962) ; M. R. Natowicz, médecin généticien américain (1996)
Étym. lat : mucus ; gr. polus : nombreux ; sakkharos : sucre
→ Hurler (maladie de), Hunter (maladie de), Sanfilippo (maladie de), Morquio (maladie de) Maroteaux-Lamy (maladie de), Scheie (maladie de), Sly (maladie de)
mucopolysaccharidose de types IVA et IVB l.f.
mucopolysaccharidosis type IVA, IVB
Nanisme dysmorphique de type "maladie de Hurler" avec déficience enzymatique et accumulation de mucopolysaccharides dans les tissus, élimination urinaire anormale de kératosulfate et opacification cornéenne.
Le type A, a une atteinte squelettique avec dysplasie spondyloépiphysaire, une hypoplasie de l'apophyse odontoïde avec un risque de dislocation atlantoaxoïdienne, une surdité, une maladie des valves aortiques, une hépatosplénomégalie ; l’atteinte intellectuelle est inconstante. L'opacification cornéenne peut être absente, légère ou sévère et présente à la naissance, il s'agit d'opacités poussiéreuses du stroma. Il n'y a pas de rétinite pigmentaire ; une altération scotopique de l'ERG est parfois signalée. Un syndrome de Claude Bernard-Horner bilatéral a été signalé par Giraud et Bert en 1934. Le type B est d'évolution plus lente. Le type IVA (gène GALNS localisé en 16q24.3) a un déficit en N-acétylgalactosamine-6-sulfatase ; le type IVB (gène GLB1 localisé en 3p21.33) a un déficit en -D-galactosidase. Le diagnostic est fait par dosage urinaire du kératane-sulfate. L’affection est autosomique récessive (MIM 253000 et 253010).
L. Morquio, pédiatre uruguayen, membre de l'Académie de médecine (1929)
Étym. lat : mucus ; gr. polus : nombreux ; sakkharos : sucre
Syn. Morquio (syndrome A de), Morquio (syndrome B de), déficit en galactosamine-6-sulfatase A, déficit en bêta-galactosidase B, Morquio-Ullrich (maladie de), Morquio-Brailsford (maladie de)
gangliosidose généralisée GM1 de type 2 ou juvénile et de type 3 de l'adulte l.f.
generalized gangliosidosis, GM1, type 2 or juvenile type and type 3 or adulte type
Dégénérescence cérébrale avec surcharge de gangliosides dans le cerveau.
L'affection de type 2, a une évolution assez lente, elle débute vers 1 an avec un faciès dysmorphique en gargouille, un retard de croissance et psychomoteur, puis une cécité. Il n'est généralement pas décrit d'anomalie oculaire, mais il existe histologiquement une atteinte des cellules ganglionnaires rétiniennes. Le décès intervient entre 3 et 10 ans. Dans ce déficit en β-galactosidase, seuls les isoenzymes B et C sont en cause et la surcharge de gangliosides a lieu dans le cerveau et non dans les viscères (il y a tout de même surcharge viscérale en mucopolysaccharides). La gangliosidose généralisée GM1 de type 3 ou de l'adulte ne donne pas de macula rouge cerise mais une atteinte neurologique et intellectuelle lente. Le gène de l'enzyme GLB1 est situé en 3p21.33. L’affection est autosomique récessive (MIM 230650, type 2 ; MIM 230650, type 3).
D. M. Derry, pharmacologue canadien (1968)
Syn. gangliosidose à GM1 infantile tardive, gangliosidose à GM1 adulte