névrose hystérique l.f.
hysterical neurosis
Névrose caractérisée par l'hyper-expressivité somatique des idées, des images et des affects inconscients.
Ses symptômes sont les manifestations psychomotrices, sensorielles ou végétatives de cette conversion somatique. Polymorphes et trompeurs, parfois spectaculaires, sensibles à la suggestion, le plus souvent réversibles, les troubles peuvent être :
- paroxystiques et transitoires (crises expresso-émotives, grandes attaques selon Charcot, coma hystérique, catalepsie, états crépusculaires, hypnoïdes, seconds, algiques, etc.) ;
- plus durables («troubles fonctionnels» divers, grossiers, conformes aux représentations du grand public, notamment : inertie fonctionnelle pseudo-paralytique, anesthésies sans systématisation neurologique, aphonie, cécité, vécus sans angoisse ou même avec une «superbe indifférence»). Le passage à la chronicité est fréquent.
Il n'existe pas de relation forte entre la personnalité et les symptômes hystériques. D'où l'usage qui tend à se répandre de nommer «histrioniques» ces personnalités.
P. Briquet, psychiatre français (1859)
Étym. gr. hustera : utérus ; (l'adjectif dérivé a été introduit pour qualifier ce qui était considéré comme un excès d'érotisme.
→ Briquet (syndrome de), conversion, dissociatif (trouble)
coma hystérique l.m.
hysterical coma
Pseudocoma pouvant durer plusieurs heures, voire plusieurs jours, caricature comportementale du sommeil alors que le tracé électro-enc
Ce tableau fait partie des symptômes de conversion hystérique sans atteinte organique sous-jacente. Souvent spectaculaire, dramatisé, il peut être sensible à la suggestion.
C'est un mécanisme de défense de nature névrotique, avec refoulement d'une représentation mentale angoissante.
Le traitement est psychothérapique.
Syn. léthargie hystérique, sommeil cataleptique
→ aréactivité psychogène, catalepsie, hystérique (névrose), léthargie
[H1,H3]
personnalité hystérique l.f.
hysteric personality
Trouble de la personnalité caractérisé par la suggestibilité, le théâtralisme, l'érotisation des relations interpersonnelles et la mythomanie.
On sait actuellement qu'il n'existe pas de relation forte entre ce type de personnalité et la survenue de symptômes hystériques. De plus, aux États-Unis, des pressions féministes ont voulu faire éliminer le terme d'hystérie, le plus souvent prononcé chez des femmes, donc vécu comme une discrimination sexiste. D'où l'usage qui tend à se répandre, à partir des classifications américaines, de nommer "histrioniques" ces personnalités, malgré la signification péjorative d'une telle qualification.
angoisse (névrose d') l.f.
anxiety neurosis
Selon S. Freud (1893-5), état d'anxiété flottante isolée, qui associe sur le plan sémiologique des accès d'angoisse, un fond anxieux chronique et une anxiété anticipatoire permanente, le sujet vivant dans la peur de la répétition des accès.
Les conséquences sociales peuvent être importantes, avec vie socioprofessionnelle réduite et conduites d'évitement des situations anxiogènes. Elle est souvent associée à des attaques de panique, à une agoraphobie, un état dépressif, voire un alcoolisme.
Les traitements sont d'ordre psychothérapique, directifs ou non, et anxiolytiques pendant de courtes périodes en raison du risque de dépendance.
[H3,H4]
Édit. 2017
caractère (névrose de) l.f.
character neurosis
[H3,H4]
destinée (névrose de) l.f.
fate neurosis
échec (névrose d') l.f.
failure neurosis
[H3]
Édit. 2018
névrose d'effroi l.f.
fright neurosis
Expression actuellement remplacée par névrose traumatique.
Cette affection ainsi dénomée par E. Kraepelin (1899) correspond, malgré des similitudes cliniques, à la première distinction nosologique conceptuelle entre l'hystérie et une pathologie autonome liée à un traumatisme psychique. Elle n'a jamais fait autorité et c'est la notion de névrose traumatique qui s'est imposée pour désigner ces états.
E. Kraepelin, psychiatre allemand (1856-1926)
→ névrose traumatique, hystérie (histoire de l')
[H3]
Édit. 2019
infantile (névrose) l.f.
infantile neurosis
Étym. lat. infans, in fari : enfant, qui ne parle pas
→ névrotiques (troubles) de l'enfant
névrose n.f.
Variété de troubles mentaux, très répandus qui n’altèrent pas les fonctions essentielles de la personnalité et dont le sujet est généralement conscient.
Les symptômes, expressions d’un conflit psychique inconscient, peuvent être divers : angoisses, obsessions, phobies, difficultés de relations avec autrui, trouble du sommeil, de l’activité, de la sexualité, etc. Les névroses ne sont pas considérées comme de véritables maladies, leur thérapeutique est essentiellement psychologique. On distingue différents types de névroses ; névrose obsessionnelle, hystérie, névrose phobique, etc.
→ psychose
névrose actuelle l.f.
actual neurosis
S. Freud opposait deux grands types de névroses : les névroses actuelles (névrose d'angoisse et neurasthénie, puis hypocondrie), qu'il référait à une étiologie somatique, et les psychonévroses, liées à des évènements importants de la vie passée. L'insuffisance de décharge de l'énergie actuelle ou son inadéquation (impuissance, abstinence, coïtus interruptus, masturbation, etc.) étaient à l'origine des névroses actuelles.
Cette distinction n'est plus retenue aujourd'hui. Mais la prise en compte du conflit infantile dans toute névrose n'empêche pas de porter attention aux facteurs "actuels", en particulier dans la pathologie psychosomatique.
[H3,H4]
névrose (caractères cliniques généraux d'une) l.f.p.
clinical general characteristics of a neurotic disorder
Terme à partir duquel se créa et se précisa un couple d'opposition pertinente avec les psychoses, au sens des linguistes.
Essentiellement par rapport aux psychoses, les névroses comportent, dans leurs formes les plus typiques : des symptômes répétitifs mais moins "graves", relativement superficiels et plastiques ; une certaine conscience de l'état morbide, vécu comme une enclave au moins gênante, contre laquelle le sujet tend à lutter sans résultat ; l'absence de désorganisation de la personnalité, avec des attitudes plus pragmatiques, une adaptation sociale relativement bonne sauf dans les formes majeures et invalidantes, ainsi que des altérations du comportement moins accentuées mais s'accompagnant volontiers de doute et d'indécision ; une évolution davantage réversible, facilitée par une fréquente demande de recours médical ; une réponse plus ou moins importante aux thérapeutiques non médicamenteuses, en particulier psychothérapiques.
Malgré les limites de tels critères, ce sont bien eux qui sont utilisés par la grande majorité des psychiatres.
W. Cullen, médecin britannique (1777)
névrose (choix de la) l.m.
choice of a neurosis
Problème sur lequel bute la théorie psychanalytique des névroses.
Certes, le symptôme névrotique est toujours lié à la conversion du fantasme inconscient en un acte, qu'il s'agisse d'un geste comme le symptôme hystérique ou d'un acte mental comme le symptôme obsessionnel. De plus, le choix de la névrose est initialement en relation avec le stade du développement infantile auquel sont liés les conflits et fantasmes et la personnalité sous-jacente.
Toutefois, il convient de tenir compte aussi des facteurs génétiques ou éducatifs, plus généralement familiaux, des interactions sociales, culturelles, etc. En tout cas, il apparait que le symptôme sert d'expression substitutive à certains fantasmes inconscients qui représentent une part excessive de l'organisation de la vie pulsionnelle du sujet.
D. J. Widlöcher, A. Guédeney, psychiatres français (1990 NT)
névrose (CIM et DSM) l.f.
neurosis, ICD and DSM
Entreprise au nom d'une démarche descriptive et athéorique sur le plan étiologique, la tentative d'élimination du concept de névrose dans ces deux manuels demeure quelque peu ambigüe.
Dans son chapitre V (F) : "Troubles mentaux et troubles du comportement", la CIM 10 ne reconnait plus la distinction traditionnelle entre névroses et psychoses. Cependant, sous le titre : "Troubles névrotiques, troubles liés à des facteurs de stress et troubles somatoformes", la section F 40-48 réunit ces trois types de manifestations car liées par le concept historique de névrose et associées (pour une part encore mal déterminée) à une origine psychologique. Un éclatement est toutefois intervenu. Sont décrits successivement : troubles anxieux phobiques ; autres troubles anxieux (trouble panique et anxiété généralisée, en particulier) ; trouble obsessionnel-compulsif ; troubles dissociatifs (de conversion), avec abandon du terme d'hystérie en raison de ses significations nombreuses et différentes ; troubles somatoformes ; autres troubles névrotiques (neurasthénie et syndrome de dépersonnalisation-déréalisation, principalement).
Le DSM-IV redistribue ces troubles en quatre catégories principales : troubles anxieux, somatoformes, dissociatifs et, de façon plus discutable, psychosexuels. Malgré des controverses probables, dues surtout à leur fréquent éclatement en sous-groupes (comme dans la névrose hystérique), il reste que la description de chacune des entités névrotiques classiques est en général retrouvée de façon précise.
névrose d'angoisse l.f.
anxiety neurosis
Selon S. Freud (1893-5), état d'anxiété flottante isolée, qui associe sur le plan sémiologique des accès d'angoisse, un fond anxieux chronique et une anxiété anticipatoire permanente, le sujet vivant dans la peur de la répétition des accès.
Les conséquences sociales peuvent être importantes, avec vie socioprofessionnelle réduite et conduites d'évitement des situations anxiogènes. Elle est souvent associée à des attaques de panique, à une agoraphobie, un état dépressif, voire un alcoolisme.
Les traitements sont d'ordre psychothérapique, directifs ou non, et anxiolytiques pendant de courtes périodes en raison du risque de dépendance.
→ angoisse
névrose de caractère l.f.
character neurosis
Groupe nosologique discuté, d’ordre psychodynamique, dans lequel les symptômes névrotiques sont remplacés par des traits de caractère répétitifs et fixes qui, comme les symptômes, traduisent le conflit défensif.
Ces traits correspondent: soit à une des grandes organisations névrotiques symptomatiques (formes - ou "caractères", par abréviation - orale, phobique, obsessionnelle, paranoïaque, etc.); soit à une fixation à une étape du développement libidinal (oral, urétral, phallique).
Le caractère est alors une formation réactionnelle stable, qui protège le sujet contre l’angoisse mais irréalise et touche ses relations à l’autre, perçu a priori comme une menace. En fait, des symptômes mineurs peuvent se rencontrer, de même qu’un certain degré d’angoisse libre.
Les névroses de caractère sont souvent difficilement accessibles à une psychothérapie car les anomalies sont profondément inscrites dans la personnalité. Les formes graves peuvent évoquer un état limite.
[H3,H4]
névrose d'échec l.f.
failure neurosis
Terme qui désigne, non l'effet de l'incapacité ou de la malchance, mais la recherche intentionnelle inconsciente et répétitive des échecs dans divers domaines de l'existence.
Le terme de névrose se justifie ici par le fait que ce type de conduite est lié à toute une gamme de conflits psychiques, eux-mêmes inconscients : sentiment de culpabilité pathologique, refus de s'affirmer par le succès en rivalité avec un parent, identification avec un parent malheureux, crainte de la dimension agressive que risque de comporter le succès, etc.
On peut parler également d'une névrose d'autopunition ou d'un caractère masochiste. Compte tenu de la pluralité de ces syndromes d'échec, le terme a surtout un intérêt descriptif.
R. Laforgue, psychiatre et psychanalyste français (1939)
névrose de destinée l.f.
fate neurosis
Organisation pathologique de l'existence en elle-même, sans symptôme spécifique apparent, considérée cependant comme névrotique et liée principalement à l'inexorable de la compulsion de répétition (S. Freud, à partir de 1920).
La répétition régulière de séries d'évènements négatifs ne dépend pas ou peu d'une fatalité externe, d'un destin, mais de la réalisation par ces sujets de leur désir inconscient, qui renvoie aussi à la pulsion de mort.
Une prise de conscience préliminaire de tels mécanismes est un moment important de la cure psychanalytique.
névrose de rente l.f.
pension neurosis
névrose d'imitation l.f.
imitation neurosis
Trouble du langage et de la communication qui consiste à répéter de façon immédiate et quasi automatique des mimiques, des gestes ou des paroles d'autrui.
Il en serait ainsi du latah du sud-est asiatique, souvent décrit chez la femme comme d'allure épidémique, mais dont la pathogénie reste discutée.
névrose expérimentale l.f.
experimental neurosis
→ modèles expérimentaux et psychiatrie, psychose et névrose expérimentales
névrose gravidique l.f.
Ensemble des manifestations névrotiques, dépression, angoisse, phobie, hystérie, survenant pendant la grossesse
névrose institutionnelle l.f.
institutional neurosis
→ asilisme
névrose obsessionnelle l.f.
obsessional neurosis
Se dit de la plus fixe, la plus structurée et aussi la plus rare des névroses, forme majeure de l'ancienne psychasthénie de P. Janet.
Elle répond, sur le plan dynamique, à des moyens de défense successifs : déplacement de l'accent affectif, isolation, annulation rétroactive. Il y a régression à un stade "sadique-anal", et la problématique de l'agressivité mortifère en est l'élément central. Malgré l'absence de modèle parfait, les comportementalistes retiennent le rôle de l'apprentissage, de l'habituation, du pseudoconditionnement et d'un état d'activation pathologique. Jusqu'à présent, les données de l'imagerie médicale ne sont pas concordantes.
Des symptômes obsessionnels de l'enfance sont habituels, transitoires et sans signification pathologique. Plus fréquente chez l'homme, la névrose s'installe au début de l'âge adulte. La clinique est dominée par des idées obsédantes avec activité compulsionnelle parfois ritualisée, jointes au doute et à la rumination mentale, dont le patient mesure l'absurdité, voire l'inutilité. Une personnalité de base anancastique ou obsessionnelle-compulsive, voire psychasthénique, est fréquente. Le pronostic est très réservé, avec un retentissement social souvent important, sans ouverture vers l'extérieur.
Les anxiolytiques peuvent calmer la tension anxieuse. Les antidépresseurs, Par ex. les inhibiteurs du recaptage de la sérotonine, semblent efficaces, notamment sur les rituels conjuratoires. Parmi les psychothérapies, les thérapies comportementales paraissent les mieux adaptées.
névrose phobique l.f.
phobic neurosis