Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

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cocaïne n.f.

cocain

Alcaloïde tropanique majoritaire de la feuille de coca (Erythroxylon coca Lmk.), à activités pharmacologiques anesthésiques locales et sympathomimétiques indirectes, classé en outre parmi les stupéfiants.
C’est un inhibiteur des transporteurs membranaires assurant la recapture neuronale de la noradrénaline, de la dopamine et de la sérotonine.
Anesthésique de surface à effets vasoconstricteurs, le chlorhydrate de cocaïne fut longtemps utilisé spécialement en otorhinolaryngologie (mélange de Bonain).
La cocaïne est largement utilisée par les toxicomanes soit sous forme de chlorhydrate qui est aspiré par voie nasale, à partir d’une “ligne” ou d’un” rail” disposés sur une surface plane. L’alcaloïde peut être coupé par addition d’anesthésiques locaux (lidocaïne, procaïne en particulier), de caféine, d’autres alcaloïdes (strychnine, atropine...). L’effet commence après deux à trois minutes pour se maintenir trois heures. Le chlorhydrate de cocaïne est aussi injecté par voie veineuse, associé éventuellement à l’héroïne (speed ball) et à des amphétamines. Très rapidement apparus, les effets se maintiennent plusieurs heures.
De son côté, la base (crack) peut être introduite dans des cigarettes. C’est un mélange de produits alcalinisants (carbonate de sodium et d’ammonium) qui contribue à maintenir la cocaïne à l’état de base; il se présente sous l’aspect d’une masse compacte, d’un caillou. La biodisponibilité de ces deux produits n’est pas la même, le crack exerçant des effets beaucoup plus abrupt : les effets surviennent en moins de dix secondes pour durer jusqu’à une heure.
Les manifestations toxiques sont liées à la stimulation adrénergique : vasoconstricytion intense, accidentsvasculaires cérébraux possibles, tachycardie et troubles du rythme, céphalées et convulsions, délire paranoïaque, bronchospasme... Coma et collapsus peuvent survenir.
Un trafic international intense sévit depuis les pays producteurs d’Amérique du Sud, en particulier la Colombie. La consommation en France est actuellement en hausse.

A. Bonain, otorhinolaryngologiste français (1907)

Étym. espagnol coca, mot tiré d'un dialecte arawak

drogue (durée d'élimination d'une), enfants de mère toxicomane

[G3,G5]