Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

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angoisse n.f.

anxiety

Depuis E. Brissaud, on distinguait anxiété (état psychique caractérisé par une peur sans objet, une crainte d'un objet imprécis), et angoisse (sensations physiques de constriction et d'oppression qui accompagnent l'anxiété).
Actuellement, les deux termes sont employés l'un pour l'autre.
L'angoisse peut être considérée comme un phénomène normal, lié à la condition humaine, stimulant les activités mentales. Elle peut devenir pathologique lorsqu'elle est vécue par le sujet comme une souffrance, déborde ses capacités de maîtrise, retentit sur sa vie psychique et son comportement, et l'amène à demander des soins.

É. Brissaud, neuropathologiste français, membre de l'Académie de médecine (1890)

angoisse (névrose d'), accès aigu d'angoisse, crise d'angoisse, névrose d'angoisse

[H3,H4]

Édit. 2017

anxiété aigüe l.f.

acute anxiety

Installation soudaine et sans circonstance notable de déclenchement, d’un sentiment pénible d’attente, d’une peur sans objet, dont la forme la plus aigüe est l’attaque de panique.
Récurrente, à prédominance féminine, dépassant rarement quelques minutes, la panique comporte de nombreuses manifestations somatiques (hyperventilation, blocpnée et paresthésies) et psychiques : intense appréhension, peur de perdre le contrôle de soi, de devenir fou, sensation de mort imminente associée parfois à des sentiments dépressifs. Une fuite anxieuse est possible.
Devant un tel tableau, on ne manquera pas de rechercher une composante organique éventuelle (affection coronarienne, hyperthyroïdie, comitialité temporale, etc.). Mais en pratique il s’agit souvent de personnalités névrotiques dominées par une anxiété dite flottante, c’est-à-dire ne survenant pas de préférence dans une situation déterminée. Un niveau psychotique n’est cependant pas exceptionnel, mélancolique, en particulier, avec un risque suicidaire majeur, car l’anxiété infiltre tous les troubles mentaux.
La présence rassurante du médecin, rarement psychiatre lors du premier contact, et son écoute bienveillante sont essentielles. Un traitement antidépressif sédatif (par ex. imipramine, clomipramine), d’abord à dose faible, accompagné d’anxiolytiques (par ex. alprazolam) contribue à réduire l’état anxieux aigu. L’évolution se fait en général vers la répétition, c’est pourquoi une relation thérapeutique au long cours est nécessaire.

Étym. lat. anxietas : inquiétude permanente

Syn. angoisse

angor, peur