Bechterew (phénomène de) l.m.
Bechterew’s experience
Fait expérimental décrit par Bechterew qui met en évidence le phénomène de compensation vestibulaire centrale.
L'expérience est menée en deux temps :
- destruction d'un labyrinthe : elle entraîne un syndrome vestibulaire spontané déficitaire, nystagmus spontané battant vers le côté sain, déviations segmentaires et axiales homolatérales à la lésion. Ces signes disparaissent spontanément après quelques jours à quelques semaines ;
- après ce délai, destruction du labyrinthe opposé, il apparaît alors un syndrome vestibulaire déficitaire avec nystagmus battant vers le côté primitivement détruit et des déviations segmentaires et axiales de sens opposé.
Cette expérience est une preuve majeure du phénomène de compensation centrale d'un déficit vestibulaire unilatéral aigu par récupération du tonus du noyau vestibulaire du côté primitivement détruit.
V. M. von Bechterew (ou von Bekhterew), neurologue russe (1883)
Édit. 2017
Bell (phénomène de) l.m.
Bell's phenomen
Mouvement physiogique d'élévation synergique de l'œil durant le clignement forcé.
C. Bell, Sir, chirurgien et physiologiste écossais (1825)
Édit. 2017
Bielschowsky (phénomène de) l.m.
Bielschowsky’s phenomenon
A. Bielschowsky, ophtalmologiste américain (1938)
Édit. 2017
Borst (phénomène de) l.m.
Borst’s phenomenon
Progression intra-épidermique d'un carcinome spinocellulaire, qui, ailleurs, envahit le derme.
M. Borst, anatomopathologiste allemand (1904)
→ épithélioma intra-épidermique
Édit. 2017
Branham (phénomène de) l.m.
Branham’s phenomenon
Ralentissement du cœur et diminution du débit systolique provoqué par l’occlusion d’une fistule artérioveineuse.
H. H. Branham, chirurgien américain (1890)
Édit. 2017
Brockenbrough (phénomène de)
Brockenbrough’s phenomenon
Apparition ou augmentation du gradient intraventriculaire gauche, à la suite d’une extrasystole ventriculaire.
Ce phénomène, observé dans les cardiomyopathies obstructives, est dû à une augmentation de la force de la contraction et de la vitesse d’éjection du ventricule à travers un chenal intraventriculaire qui se rétrécit.
E. C.Brockenbrough, E. Braunwald, AG. Morrow, chirurgien et médecins cardiaques américains (1961)
Édit. 2017
Charles Bell (phénomène de) l.m.
Charles Bell's phenomenon
Synergie paradoxale qui se traduit par l'ascension et la rotation externe de l'œil lors de l'effort de clignement forcé des paupières.
Il est à son maximum dans l'effort de fermeture des paupières en cas de paralysie faciale périphérique.
Charles Bell, Sir, chirurgien et physiologiste britannique, membre de l'Académie de médecine (1774-1842)
[P2]
demi-vie d'un phénomène l.f.
half-live of a phenomenon
Temps au bout duquel un phénomène décroissant voit son activité réduite de moitié.
Dans les phénomènes à décroissance exponentielle la demi-vie, T (appelée parfois période), est liée à la constante de temps, t, par la relation :
T = t . Log 2 = 0,69314… t.
En pharmacocinétique et en radioactivité on utilise surtout la demi-vie dont la connaissance permet mieux d'exprimer les effets et les risques au cours du temps.
→ constante de temps, dose, exponentiel (phénomène)
déplacement de perception (phénomène de) l.m.
displacement of perception phenomenon
→ alloesthésie, exosomesthésie
doigt mort (phénomène de) l.m.
white finger syndrome
M. Raynaud, médecin français, membre de l’Académie de médecine (1862)
phénomène d'embrasement l.m.
kindling
Modèle d'épilepsie expérimentale permettant d'étudier les modifications électrophysiologiques et neurochimiques secondaires aux crises, et de tester les molécules jugées anticonvulsivantes.
Le principe est le suivant : la stimulation quotidienne et répétée d'une structure cérébrale comme le néocortex antérieur, l'amygdale ou l'hippocampe, avec un stimulus faible infraconvulsivant, entraîne à la longue des décharges à distance, responsables de crises focales puis généralisées. Celles-ci dépendent du stimulus utilisé, de l'espèce animale et de la structure concernée.
Trois stades ont été décrits : stade de dépendance, avec apparition d'un foyer secondaire ne déclenchant pas de crise et disparaissant dès l'excision du foyer primaire ; stade intermédiaire, avec décharges indépendantes dans les deux foyers et possible crise épileptique venant du foyer secondaire, lequel disparaît dès l'excision du foyer primaire ; stade indépendant, avec crise venant du foyer secondaire, qui persiste après excision du foyer primaire.
La réalité d'une épileptogénèse secondaire par phénomène d'embrasement chez l'Homme n'a pas encore été démontrée.
[H1]
Édit. 2019
excitation croisée (phénomène d') l.m.
crossed excitement (phenomenon of)
En IRM, phénomène d'interférence, survenant entre la coupe excitée par l'onde de radiofréquence et les deux coupes adjacentes, qui altère la qualité de l'image.
Le profil d'une coupe n'est jamais parfaitement rectangulaire : l'impulsion de radiofréquence qui lui est destinée excite également, à un moindre degré, les coupes adjacentes. Il en résulte une réduction du rapport signal/bruit et une modification du contraste. Ce phénomène est surtout important dans les séquences d'écho de spin à TR et TE longs, particulièrement quand les coupes sont jointives. On peut l'éviter en laissant un certain espace entre celles-ci (un ou deux millimètres).
[B2,B3]
Édit. 2018
exponentiel (phénomène) l.m.
exponential phenomenon
Phénomène dont la croissance ou la décroissance est régi par un temps de doublement ou de demi-décroissance constant.
En coordonnées semi-logarithmiques une fonction exponentielle est transformée en droite : on porte la grandeur étudiée en ordonnée (p. ex. échelle logarithmique) et le temps en abscisse (échelle arithmétique). La constante de temps ou la demi-vie du phénomène étudié est alors plus facile à mesurer.
→ constante de temps, demi-vie, demi-vie des corps radioactifs, logarithmique (échelle)
[E1,B1,C1]
Édit. 2018
Gibbs (phénomène de ou artéfacts de) l.m.
Gibbs’ artefacts
J. W. Gibbs, scientifique américain (1839-1903)
Gunn (phénomène de Marcus) l.m.
Marcus Gunn’s phenomenon, jaw-winking syndrome
Syncinésie trigémino-oculomotrice unilatérale chez un sujet atteint de ptosis congénital, qui consiste,en la rétraction de la paupière supérieure dans les activités de succion, bâillement, et lors de la mastication et de la parole avec contracture du releveur de la paupière et élargissement de l'ouverture palpébrale.
Il s'agit probablement d'une innervation aberrante du muscle releveur de la paupière supérieure qui est innervé à la fois par les
Son inverse, c'est-à-dire la fermeture d'un œil provoquée par une ouverture large de la bouche,a été décrit sous le nom de phénomène de Marin Amat en 1918. L’affection est autosomique dominante.
R. Marcus Gunn, ophtalmologiste britannique (1883)
Syn. mâchoire à clignotement (signe de la), syncinésie mandibulo-palpébrale, signe de Gunn, syncinésie maxillopalpébrale, syncinésie trigémino-oculomotrice
→ syncinésie, muscle releveur de la paupière supérieure, nerf moteur oculaire commun, nerf trijumeau
[H1, P2, Q2]
Édit. 2018
d' Hérelle (phénomène de) l.m.
Twort-d’Hérelle phenomenon
L’addition d’une trace de filtrat de selles de convalescents d’une dysenterie ou d’une fièvre typhoïde provoque la dissolution d’une émulsion de bacilles dysentériques ou typhiques.
Cette action est provoquée par des bactériophages présents dans les selles des convalescents.
F. d’Hérelle, médecin français (1917) ; F. W. Twort, bactériologiste britannique (1877-1950)
[D3,D1]
Hertwig-Magendie (phénomène de) l.m.
skew deviation
Décalage vertical de l'axe des deux yeux constaté lors d'une lésion du cervelet ou du tronc cérébral.
Lorsqu'un œil prend la fixation, l'autre monte et exécute un mouvement d'intorsion. Il est attribué à une interruption des voies réflexes otolithico-oculaires.
K. R. von Hertwig, biologiste allemand (1885) ; F. Magendie, anatomiste et physiologiste français, membre de l’Académie de médecine (1840)
Syn. strabisme vertical, strabisme oblique
[P2, H1]
Édit. 2018
Hill et Flack (phénomène de) l.m.
Hill’s sign
Elévation de la pression artérielle au niveau des membres inférieurs observée dans l’insuffisance aortique.
L. E. Hill Sir et M. Flack, physiologistes britanniques (1909)
[K2]
Holzknecht-Jacobson (phénomène de) l.m.
Déplacement du médiastin au cours des mouvements respiratoires qui est attiré du côté malade pendant l’inspiration, du côté sain lors de l’expiration, observé dans le pneumothorax et l’obstruction bronchique.
malade pendant l’inspiration, du côté sain lors de l’expiration, observé dans le pneumothorax et l’obstruction bronchique.
G. Holzknecht, médecin, radiologue autrichien (1872-1931) ; H. G. Jacobson, médecin radiologue américain (1912-2001)
→ pneumothorax, obstruction bronchique
[K1]
Édit. 2018
Houssay (phénomène de) l.m.
Houssay’s phenomenon
L’ablation de l’antéhypophyse améliore le diabète provoqué par une pancréatectomie expérimentale.
B. Houssay, médecin argentin(1932), prix Nobel de médecine en 1947
Jadassohn (phénomène de) l.m.
Jadassohn's phenomenon
Présence dans l'épiderme d'ilots cellulaires qui tranchent nettement sur le tissu épithélial normal.
Les cellules y sont de type soit baso- soit spinocellulaire, ont des formes variées et sont disposées sans ordre, en tourbillon ou en "bulbes d'oignons". Primitivement interprété comme un carcinome basocellulaire intra-épidermique d'origine multicentrique par Jadassohn, ce phénomène est actuellement considéré comme une altération peu spécifique, qui peut s'observer dans diverses affections, telles la verrue séborrhéique, la maladie de Bowen, l'hidroacanthome intra-épidermique, la maladie de Paget, l'invasion de l'épiderme par un mélanome ou par un carcinome épidermotrope d'origine extra-cutanée.
J. Jadassohn, dermatologiste allemand (1863-1936)
→ épithélioma intra-épidermique
Koebner (ou Köbner) (phénomène de) l.m.
Koebner phenomenon
Induction d'une dermatose en peau saine à l'endroit d'un traumatisme mécanique ou physique.
Il s'observe dans le psoriasis mais aussi dans d'autres dermatoses telles que le lichen et le vitiligo.
H. Koebner, dermatologiste allemand (1876)
Koch (phénomène de) l.m.
Koch's phenomenon
Phénomène inflammatoire intense, d'évolution nécrotique, provoqué par la réinoculation d'un germe figuré.
Koch a remarqué en 1891 qu'inoculer du Mycobacterium tuberculosis aux cobayes pour la première fois ne donnait pas de réaction, mais que si on inoculait ce microbe chez un animal déjà infecté, que la mycobactérie soit vivante ou morte, on obtenait une réaction inflammatoire importante suivie de nécrose et de phénomènes généraux intenses, parfois jusqu'à entraîner la mort. Cette réaction, retardée, liée à des phénomènes d'immunité cellulaire, est à l'origine du test tuberculinique. Il a fait l'objet expérimentalement d'une désensibilisation qui l'atténue ou même le supprime.
R. Koch, bactériologiste allemand, membre de l’Académie de médecine, prix Nobel de médecine en 1905 (1843-1910)
Koebner (ou Köbner) (phénomène de) l.m.
Koebner’s phenomenon
Induction d'une dermatose en peau saine à l'endroit d'un traumatisme mécanique ou physique.
Il s'observe dans le psoriasis mais aussi dans d'autres dermatoses telles que le lichen et le vitiligo.
H. Koebner, dermatologiste allemand (1877)
Lucio (phénomène de) l.m.
Lucio’s phenomenon
Complication immunologique rare survenant au cours de la lèpre de Lucio-Latapi, considérée comme très proche de l'érythème noueux lépreux et faisant partie des états réactionnels lépreux de type 2, se traduisant cliniquement par la survenue de macules purpuriques triangulaires, rapidement ulcérées, hyperalgiques, disséminées sur l'ensemble du corps.
Il s'y associe une altération profonde de l'état général. L'évolution en l'absence de traitement se fait vers la mort, généralement par surinfection.
R. Lucio et I. Alvarado, léprologues mexicains (1852) ; Mahroo Tajalii, dermatologue américaine (2021)
Édit. 2021