Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

46 résultats 

épilepsie partielle bénigne à paroxysmes centrotemporaux l.f.

benign partial epilepsy with with centrotemporal spikes

épilepsie rolandique

[H1]

Édit. 2020

épilepsie partielle continue l.f.

A. Y.  Kojewnikow, neuropsychiatre russe (1894 et 1895) ; T. B. Rasmussen, neurologue canadien (1958)

Syn. Kojewnikow (syndrome de), Rasmussen (syndrome de)

Kojewnikow (syndrome de), Rasmussen (syndrome de)

[H1]

Édit. 2020

épilepsie progressive myoclonique l.f.

progressive myoclonus epilepsy

H. Unverricht, médecin interniste allemand (1891) : H. B. Lundborg, neuropsychiatre suédois (1903)

Syn. Unverricht et Lundborg (syndrome de)

Unverricht et Lundborg (syndrome de)

[H1]

Édit. 2020

épilepsie rolandique l.f.

benign chilhood epilepsy with centrotemporal spikes

Syndrome épileptique fréquent, âge dépendant, observé uniquement chez l'enfant, se manifestant par des crises partielles (sensorimotrices et touchant électivement la sphère buccofaciale), et des anomalies EEG à type de pointes lentes en regard de la région centrotemporale.
Fait partie du cadre des épilepsies partielles idiopathiques. Sa composante génétique est certaine.
Début entre 2 et 13 ans chez des enfants normaux, sans déficit neurologique ni intellectuel. Les crises sont en règle peu fréquentes, évocatrices par la symptomatologie et leur horaire de survenue, souvent en rapport avec le sommeil (endormissement, réveil). L'EEG est caractéristique (pointes centrotemporales), fortement activé par le sommeil lent. Une association est possible avec des anomalies généralisées.
Un traitement n'est pas toujours indispensable, compte tenu de la disparition sans exception de l'ensemble clinique et EEG à l'adolescence.

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendre

Syn. épilepsie à paroxysmes rolandiques, épilepsie partielle bénigne à paroxysmes centrotemporaux

[H1,O1, Q2]

Édit. 2020

épilepsie temporale l.f.

temporal lobe epilepsy

Syndrome épileptique caractérisé par la survenue de crises partielles simples ou complexes, pouvant secondairement se généraliser, associées à des anomalies EEG à projection temporale uni ou bilatérales.
Il est habituel d'en distinguer deux grands types :
- les crises amygdalo-hippocampiques, caractérisées par une gêne épigastrique ascendante, des nausées, des signes végétatifs marqués, une peur ou une panique, des hallucinations olfactogustatives. La cause la plus fréquente est une sclérose hippocampique ;
- les crises du cortex temporal externe, partielles simples avec hallucinations ou illusions auditives, état de rêve, troubles perceptifs visuels ou troubles du langage.
Les crises du lobe temporal peuvent apparaitre à tous les âges, avec des étiologies propres.
Récemment, a été individualisée l'épilepsie de la face mésiale du lobe temporal.

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendre

[H1]

Édit. 2020

épilepsie-sursaut n.f.

startle epilepsy

Épilepsie caractérisée par des crises partielles ou plus rarement généralisées, provoquées par un mécanisme proprioceptif (déclenchement sensoriel ou sensitif inopiné).
Elle peut être rencontrée chez des sujets présentant des lésions du cortex moteur (hémiplégie cérébrale infantile d'origine le plus souvent pré- ou périnatale, avec crises de type tonique, unilatérales du côté paralysé) chez des enfants ayant des lésions corticales diffuses, ou même en l'absence de toute lésion corticale décelée.

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendre

[H1]

Édit. 2020

épilepsie (traitements chirurgicaux de l') l.m.p.

surgical treatments of epilepsy

Interventions neurochirurgicales dont le but est de réduire , voire de faire disparaître, les crises épileptiques pharmacorésistantes, insuffisamment contrôlées par les médications antiépileptiques.
Deux types d'indications sont possibles : les interventions palliatives (du type de la callosotomie) dans les épilepsies généralisées symptomatiques graves, et les interventions à visée curative (corticotomies sélectives : temporales, amygdalo-hippocampiques). Les examens préchirurgicaux cherchent à déterminer avec précision le foyer épileptogène et la topographie des zones fonctionnelles (langage, motricité). Ils comportent une évaluation psychologique et psychosociale du patient, un enregistrement vidéo-EEG, une imagerie cérébrale anatomique (IRM) et fonctionnelle (IRM fonctionnelle, tomographie d'émission monophotonique, SPECT, voire tomographie par émission de positons, PET), un enregistrement stéréo-EEG par électrodes intracérébrales implantées en condition stéréotaxique ou par électrodes épi ou sous-durales.

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendr

callosotomie

[G5, H1, H2]

Édit. 2020

épilepsie (traitements médicaux de l') l.m.p.

medical treatments of epilepsy

Médicaments agissant par des mécanismes variés sur la neurotransmission glutamatergique et inhibitrice GABAergique.
La phénytoïne, la carbamazépine, la lamotrigine et le topiramate stabilisent les membranes cellulaires par blocage des canaux sodium voltage-dépendants ; l'éthosuximide bloque des canaux calciques ; les benzodiazépines, le phénobarbital et le topiramate augmentent l'action inhibitrice du GABA par agonisme sur un récepteur ionophore-chlore ; une inhibition de la recapture du GABA suscite la même action (tiagabine). La lamotrigine inhibe les neuroexcitateurs glutaminiques et aspartiques. Le felbamate bloque les récepteurs NMDA (N-méthyl-D-aspartate), le topiramate les récepteurs au glutamate ; d'autres substances comme le valproate ou la gabapentine agissent par des mécanismes mal connus et certainement multiples.
Quatre molécules constituent les antiépileptiques classiques : phénobarbital, phénytoïne, valproate et carbamazépine. De nouvelles formules offrent un apport thérapeutique certain : gabapentine, felbamate, lamotrigine, topiramate, tiagabine, vigabatrine, oxcarbazépine, levetizacetam. Des benzodiazépines sont également utilisées.
Seuls les antiépileptiques classiques sont dosés dans le sang afin d'ajuster la posologie.
La monothérapie est de mise dans la plupart des cas, mais la bithérapie ou la polythérapie sont nécessaires dans les épilepsies pharmacorésistantes.
La surveillance du traitement est surtout clinique et doit déceler les éventuels effets indésirables.

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendr

[H1, G5]

Édit. 2020

épilepsie frontale bénigne de l'enfance l.f.

childhood benign frontal epilepsy

Forme rare d'épilepsie de l'enfant s'exprimant par des crises comportant une altération de la conscience (obnubilation), des manifestations végétatives, en particulier une rougeur de la face et une déviation forcée de la tête et des yeux pouvant entraîner un mouvement giratoire.
Les crises disparaissent entre les âges de huit et douze ans.

Syn. épilepsie partielle idiopathique à paroxysmes frontaux, à paroxysmes rolandiques

[H1, O1]

Édit. 2019

grand mal (épilepsie) l.f.

grand mal epilepsy

Syndrome épileptique comportant des crises généralisées tonicocloniques, le plus souvent associées à d'autres types de crises entrant dans le cadre des épilepsies généralisées, idiopathiques, symptomatiques ou cryptogéniques.
Il se caractérise ainsi : début à la fin de l'adolescence ou chez l'adulte jeune ; facteur génétique fréquent ; crises tonicocloniques généralisées d'emblée, habituellement assez rares, plus ou moins associées à des absences ou à des myoclonies ; déclenchement fréquent par une privation de sommeil, l'absorption excessive d'alcool, la fatigue, les règles, la télévision ; EEG intercritique montrant toujours des décharges de pointes-ondes de fréquence variable (2,5-4 c/s) ou de polypointes-ondes bilatérales, symétriques et synchrones, sur un fond de tracé normal, avec une photosensibilité fréquente et une activation par le sommeil ; bonne réponse aux médicaments antiépileptiques.
Un seul syndrome a été clairement individualisé dans le cadre des épilepsies généralisées idiopathiques : l'épilepsie grand mal du réveil. Il est admis cependant que des crises survenues en dehors de l'heure qui suit le réveil puissent être incluses dans le cadre des épilepsies généralisées idiopathiques.

grossesse et épilepsie l.f.

pregnancy and epilepsy

Période qui peut être marquée par une augmentation de la fréquence des crises épileptiques et par le risque de malformations fœtales.
Une grossesse n'est pas incompatible avec une épilepsie puisque dans 90% des cas, son déroulement est normal pour la mère et l'enfant.
La fréquence des crises peut s'accroître en début et en fin de gestation. Outre les risques maternels, les crises généralisées tonicocloniques peuvent induire une anoxie transitoire chez le fœtus.
L'incidence des malformations congénitales est triple de celle de la population générale : facteurs génétiques, carence en folates, rôle tératogène des antiépileptiques en sont les causes. Ce risque existe dans les deux premiers mois. Tous les antiépileptiques peuvent entraîner des malformations : spina bifida (avec valproate et carbamazépine), dysmorphies diverses, malformations viscérales. L'acide folique est indispensable en complément vitaminique deux mois avant la conception. La vitamine K1 sera prescrite à la fin de la grossesse en cas de traitement par un inducteur enzymatique (phénobarbital, carbamazépine, phénytoïne).

hémiconvulsion-hémiplégie-épilepsie l.f.

hemiconvulsion-hemiplegia-epilepsy syndrome

Syndrome épileptique comportant une crise convulsive inaugurale, unilatérale, prolongée, ou un état de mal convulsif unilatéral, survenant dans la première enfance, suivi d'une hémiplégie transitoire ou définitive.
Dans 40 à 60% des cas, après un intervalle libre de deux à six ans, à la faveur des lésions constituées lors des crises inaugurales, apparition de crises partielles motrices ou végétatives, évoquant une épilepsie du lobe temporal, et/ou de crises généralisées. Ce syndrome est devenu rare depuis une meilleure prise en charge thérapeutique des convulsions fébriles de l'enfant.

Syn. syndrome HHE

[H1]

hystéro-épilepsie n.f.

hystero-epilepsy

Au sens littéral, alternance de crises d'épilepsie authentique et de crises d'aspect névropathique.
Surtout chez les personnalités hystériques avec histrionisme, suggestibilité et dépendance affective, le problème est d'autant plus délicat que peuvent notamment se rencontrer : des formes épileptiques comportant une dissolution incomplète de la conscience ; à l'inverse, des crises de type vasovagal avec syncope, chute et dissolution fugitive de celle-ci ; l'imitation de crises comitiales par un épileptique bien contrôlé, à la suite d'une situation conflictuelle ; au sens large, le déclenchement de crises comitiales par un facteur psychogène ; enfin des formes de passage, en particulier sous-corticales (L. van Bogaert).
Les diverses investigations neuroradiologiques, surtout l'EEG de longue durée, sont utiles.

L. van Bogaert, baron, neuropathologiste belge, membre de l'Académie de médecine (1898-1989)

idiopathique (épilepsie) l.f.

idiopathic epilepsy

épilepsie idiopathique

lecture (épilepsie primaire de la) l.m.

reading primary epilepsy

Épilepsie caractérisée par la survenue de crises motrices ou sensitivomotrices orofaciales provoquées par la lecture prolongée à voix haute.

crise épileptique provoquée

primaire (épilepsie) l.f.

primary epilepsy

Autrefois, épilepsie non lésionnelle et/ou en rapport avec une prédisposition génétique.
Il doit être abandonné et remplacé par celui d'idiopathique.

épilepsie essentielle, épilepsie idiopathique

retard mental avec atrophie optique, surdité et épilepsie l.m.

mental retardation with optic atrophy, deafness, and seizures

Syndrome comportant retard mental avec atrophie optique, surdité et épilepsie.
Il existe également une microcéphalie, la vision est très altérée, de même que l'audition. Le décès à lieu dans l'enfance ou dans l'adolescence. Locus du gène (GUST) en Xq26.
L'affection est récessive, liée au sexe (MIM 309555).

K. H. Gustavson, généticien suédois (1993)

Syn. Gustavson (syndrome de)

Gustavson (syndrome de)

troubles endocriniens, épilepsie et déficience mentale l.m.p.

mental deficiency, epilepsy, endocrine disorder

M. Börjeson, H. Forssman, Orla Lehmann, médecins suédois (1962)

Börjeson-Forssman-Lehmann syndrome

[H1, H3, O4]

Édit. 2018

épilepsie myoclonique l.f.

myoclonic epilepsy

Syndrome épileptique où les myoclonies représentent soit dès le début, soit au cours de l'évolution, l'élément sémiologique constant ou prédominant.
Il est rencontré dans :
- les épilepsies généralisées idiopathiques : épilepsie myoclonique bénigne du nourrisson, épilepsie myoclonique juvénile ;
- les épilepsies généralisées cryptogénétiques et/ou symptomatiques: encéphalopathie myoclonique précoce, encéphalopathie épileptique infantile, épilepsie sévère du nourrisson, absences myocloniques, syndrome de Lennox-Gastaut myoclonique, épilepsie myoclono-astatique de l'enfant ;
- les épilepsies généralisées symptomatiques, notamment l'épilepsie myoclonique progressive.
Des myoclonies peuvent être observées dans certaines encéphalopathies fixées ou se rencontrer dans le cadre d'épilepsies partielles (syndrome de Kojewnikoff en particulier).

W.G. Lennox, neurologue américain (1960) ; H. Gastaut, neurologue français (1960) ; A.I. Kojewnikow, neuropsychiatre russe (1894 et 1895)

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendre

myoclonies, myoclonique (crise), encéphalopathie myoclonique précoce, encéphalopathie épileptique infantile, absences myocloniques, syndrome de Lennox-Gastaut e, épilepsie myoclono-astatique de l'enfant

[H1]

Édit. 2020

épilepsie alcoolique l.f.

alcoholic epilepsy

Crises convulsives liées exclusivement à l'alcoolisme chronique, survenant le plus souvent lors d'une alcoolisation aigüe (ivresse convulsivante) ou du sevrage.
L'alcoolisme chronique se compliquerait de crises épileptiques sans autre cause décelée dans 3 à 10 % des cas, avec une fréquence variable selon la quantité ingérée. Les crises sont généralement de type grand mal, sans expression électroencéphalographique entre les crises. On doit les distinguer des épilepsies essentielles et surtout symptomatiques (post-traumatique, hématome sous-dural chronique, hypoglycémie) ainsi révélées par un abaissement du seuil épileptogène en rapport avec les variations de l'alcoolémie.
L'ivresse convulsivante est assez exceptionnelle, même chez un comitial connu ou un prédisposé. Les crises de sevrage plus habituelles, précoces (au plus 48 heures après l'arrêt de la consommation), généralisées, peuvent précéder l'entrée dans un delirium tremens. Le pronostic dépend du maintien de l'abstinence et exclut tout traitement anticomitial prolongé.

Étym. gr. epilambanein : saisir brusquement, surprendre

psychose alcoolique aigüe et subaigüe

[G4, H1]

Édit. 2020

hystéro-épilepsie n.f.

hystero-epilepsy

Au sens littéral, alternance de crises d'épilepsie authentique et de crises d'aspect névropathique.
Surtout chez les personnalités hystériques avec histrionisme, suggestibilité et dépendance affective, le problème est d'autant plus délicat que peuvent notamment se rencontrer : des formes épileptiques comportant une dissolution incomplète de la conscience ; à l'inverse, des crises de type vasovagal avec syncope, chute et dissolution fugitive de celle-ci ; l'imitation de crises comitiales par un épileptique bien contrôlé, à la suite d'une situation conflictuelle ; au sens large, le déclenchement de crises comitiales par un facteur psychogène ; enfin des formes de passage, en particulier sous-corticales (L. van Bogaert).
Les diverses investigations neuroradiologiques, surtout l'EEG de longue durée, sont utiles.

L. van Bogaert, neuropathologiste belge (1898-1989)

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