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Académie chinoise des Sciences médicales, Académie chinoise d ingénierie, Académie des technologies, Académie nationale de médecine Wang CHEN, Li XIAHONG, Pascal VIGNIER, Emmanuel Alain CABANIS
d amélioration sous médicament actif, et dépend de structures cérébrales profondes comme l amyg- dale cérébrale. Il est spécifique du symptôme traité et se reproduit sous placebo. Ces effets sont au coeur du ressenti bénéfique de l acte d homéopa- thie comme de tout acte thérapeutique bien mené, qu il soit inclus ou non dans une thérapeutique complémentaire.
L Académie nationale de médecine et l Acadé- mie nationale de pharmacie :
estiment dans ces conditions :
> qu il n est pas contraire à l éthique ni aux bonnes pratiques d user de préparations homéo- pathiques, dans les situations où l emploi d une thérapie complémentaire est souhaité, à condition que celle-ci n induise pas une perte de chance en retardant la procédure diagnostique et/ou l établis- sement d un traitement reconnu efficace, et sous condition que le médecin soit conscient qu il use d un placebo avec attente,
> qu il n est pas acceptable d user de l homéopa- thie comme une « médecine alternative » dans les autres situations ;
confirment :
> qu aucun diplôme universitaire d homéopathie
ne doit être délivré par les facultés de médecine ni par les facultés de pharmacie,
> qu il importe, par contre, d inclure ou de renfor- cer dans les études de médecine et de pharmacie un enseignement obligatoire dans le 2e cycle, optionnel dans les 3e cycles dédié à la relation médecin-malade, à ses effets non spécifiques, aux effets placebo avec attente, aux effets bénéfiques du conditionnement, et au bon usage des méde- cines complémentaires intégratives ;
recommandent :
> qu aucune préparation homéopathique ne puisse être remboursée par l assurance maladie tant que la démonstration d un service médical rendu suffisant n en aura pas été apportée,
> afin de fournir au public une information loyale, que les préparations homéopathiques délivrées en pharmacie portent la mention de leur composition, de leur dilution en termes compréhensibles, sans revendication thérapeutique,
> et, au vu de la confiance que feraient les Français usagers d internet à un site officiel d in- formation labellisé par l État, d instituer, sous une forme à définir, une base indépendante et actua- lisée d information du public sur les thérapies complémentaires.
Lutte contre la tuberculose : Quatre académies, de France et de Chine, engagent un projet commun
27 mars 2019 - Le 24 mars de chaque année a été choisi par l Organisation mondiale de la santé comme journée mondiale de lutte contre la tuber- culose afin de sensibiliser l opinion publique à l extension de la maladie dans de nombreux pays et d intensifier les actions visant à y mettre fin.
Afin d enrayer l épidémie mondiale en cours de tuberculose, deux académies françaises, l Académie de médecine et l Académie des technologies, conscientes de l importance du problème, préparent avec deux académies chinoises, l Académie chinoise des sciences médicales et l Académie chinoise d ingénie-
rie, un rapport ayant pour objet de comparer l épidémiologie, les caractéristiques, les moyens diagnostiques, la prévention et les traitements en France et en Chine ainsi que les politiques mises en œuvre dans les deux pays.
A l occasion de la visite à Paris du président Xi Jinping et avec l accord des autorités des deux pays, un protocole a été signé le 25 mars 2019 par les présidents des quatre académies, les professeurs Wang Chen pour l Académie chinoise des sciences médicales, Li Xiahong pour l Académie chinoise d ingénierie, Pascal Viginier pour l Académie des technologies et Emmanuel Alain Cabanis pour l Académie nationale de médecine en France.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
L enfant, l adolescent, la famille et les écrans : appel à une vigilance raisonnée sur les technologies numériques
RAPPORT
9 avril 2019 - Les écrans occupent une place considérable dans la vie de chacun et plus particulièrement des enfants. Le numérique a pris une importance croissante et irréversible pour ce qui concerne l éducation et la culture et, de façon plus générale, la vie de notre société. D immenses intérêts économiques et commerciaux sont en jeu. Il est néanmoins apparu, au fil des années, que cette évolution avait aussi des effets délétères qui suscitent une grande inquiétude, si bien que le développement rapide de la présence des écrans dans nos vies et celle de nos enfants amène chacun à s interroger autant sur les usages qu il en fait que sur le temps qu il y passe. C est pourquoi les trois académies (Académie nationale de médecine, Académie des sciences, Académie des technologies) ont souhaité faire un point sur ces questions, sous la forme d un « appel » et non d un «rapport», de structure classique. Une des principales questions qui se posent est de savoir si l utilisation excessive
des écrans peut engendrer une véritable addiction comportementale. Cette notion doit être abordée avec précaution car elle répond à une définition médicale précise, réservée à des pathologies particulièrement lourdes. En outre, ces addictions comportementales caractérisées sont souvent associées à des troubles psychiatriques comorbides tels que dépression, anxiété, phobies ou troubles de la personnalité. L appréhension de cette question est compliquée chez l enfant et l adolescent en raison de la diversité des contextes psychologiques et des situations individuelles.
La question est posée du retentissement de ce comportement sur le développement psychomoteur et relationnel du jeune enfant, ainsi que sur ses capacités d apprentissage. L objectif n est pas uniquement de limiter l accès aux écrans, sauf, dans une large mesure, chez les plus jeunes enfants, mais de toujours en accompagner une utilisation raisonnable et raisonnée.
Rapporteurs Jean ADÈS Yves AGID Jean-François BACH Catherine BARTHÉLÉMY Pierre BÉGUÉ Alain BERTHOZ Louis DUBERTRET Bruno FALISSARD Michel LE MOAL Pierre LÉNA Serge TISSERON
Académie des sciences, Académie des technologies, Académie nationale de médecine