Published 20 October 2020

Communications

Développement professionnel continu (DPC) et émergence de la recertification en France. Dominique Bertrand : Université de Paris 7, 10 avenue de Verdun, Paris, France

 

La formation médicale continue (FMC) est une obligation déontologique et légale en France. L’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) a rejoint en 2004 l’obligation d’acquisition des connaissances pour devenir le développement professionnel continu (DPC) en 2009. Actuellement, le dispositif est complet : définition, organisation et validation, avec le rôle essentiel de l’ANDPC (Agence Nationale du Développement Professionnel Continu) ainsi que des Conseils Nationaux Professionnels (CNP) créés par la loi de 2016. Mais l’obligation individuelle pour valider le DPC n’a jamais été appliquée. La recertification (ou certification périodique) prévue par la loi de 2019 ne sera opérationnelle qu’en 2021 au plus tôt. Son pilier essentiel est le DPC. La mission de recertification qui a préparé la loi exclut toutes épreuves de vérification des connaissances. La recertification se fait par une valorisation du parcours professionnel comprenant, outre le DPC, une activité maintenue et régulière, une amélioration de la relation avec le patient, la prise en compte de la santé du médecin, et l’absence d’évènements indésirables. L’Ordre veillant sur la compétence des médecins, c’est lui qui reçoit la validation du DPC, comme il recevra celle de la recertification.

 

 

Personnes âgées et réanimation. Bertrand Guidet. Sorbonne Université, INSERM, Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé Publique,  AP-HP, Hôpital Saint-Antoine, service de réanimation, Paris, France

 

Il n’existe actuellement aucune recommandation nationale ou internationale pour l’admission dans un service de réanimation de patients âgés de plus de 80 ans et il n’existe pas de score de sévérité pronostique spécifique aux patients âgés. Cette revue envisage successivement les spécificités des patients âgés avant d’aborder la question des critères et conditions d’admission dans un service de réanimation. Pendant le séjour de réanimation, l’intensité des traitements doit être réévaluée et des décisions de limitations de traitement peuvent être prises. Enfin, le meilleur critère de jugement du bien-fondé des décisions est le pronostic vital mais aussi fonctionnel, ainsi que la qualité de vie à long terme pour le patient mais aussi pour son entourage. L’établissement d’un score de fragilité, inspiré du « clinical frailty scale » canadien en 9 grades, est d’un grand intérêt pour caractériser la personne âgée au-delà de la seule notion de son âge, ainsi qu’il est illustré notamment par une étude prospective européenne portant sur 1346 malades atteints par la Covid-19. Un algorithme est proposé qui intègre toutes ces étapes et visant à éclairer les décisions pour les praticiens mais aussi pour les patients et leur famille. Les évolutions démographiques actuelles et à venir, ainsi que les contraintes financières, ne permettront pas de faire l’économie de cette réflexion. Il est souhaitable d’ouvrir un débat sociétal relayé par l’Académie nationale de médecine et s’appuyant sur les travaux nationaux et internationaux les plus récents.