Communication scientifique
Session of 13 mars 2012

Place des traitements immunosuppresseurs au cours de la prise en charge de la dermatite atopique

MOTS-CLÉS : calcineurine/antagonistes et inhibiteurs. cyclosporines. dermatite. méthotrexate. tacrolimus/ antagonistes et inhibiteurs
Place of immunosuppressors in atopic dermatitis
KEY-WORDS : calcineurin/antagonists and inhibitors.. dermatitis

Yves de Prost *

Résumé

La dermatite atopique est une dermatose inflammatoire chronique qui est habituellement prise en charge par l’association de dermocorticoïdes, d’émollients et de conseils d’hygiène. L’utilisation de certains immunosuppresseurs par voie locale dans les formes d’intensité modérée et moyenne et l’utilisation de la ciclosporine par voie orale dans les formes sévères ont amélioré très nettement sa prise en charge. Deux produits ont été particulièrement étudiés par voie locale : le tacrolimus qui existe sous la forme de pommade à 0,1 % et 0,03 % pour l’enfant. De nombreux essais thérapeutiques ont démontré son efficacité et sa bonne tolérance dans le traitement des lésions de l’enfant ou de l’adulte. Il est particulièrement indiqué sur les zones où la corticothérapie locale est contre indiquée comme le visage, les paupières, les fesses et les grands plis chez l’adolescent. Il est également indiqué en deuxième intention lors de l’échec du traitement par dermocorticoïdes. Les effets secondaires sont avant tout des réactions locales avec survenue d’irritation, de prurit dans les trois jours qui suivent l’application. Le produit doit être évité en cas d’herpès et nécessite une protection solaire. Le deuxième immunosuppresseur utilisé par voie locale est le pimecrolimus qui n’a pas l’autorisation de mise sur le marché en France. Son efficacité et sa tolérance sont très proches de celles du tacrolimus. Par voie orale, la ciclosporine A est la seule à avoir une indication en France. Elle est indiquée à des doses de 4 à 5 mg/kg/j au début du traitement. L’efficacité est très nette en cas de forme sévère, la diminution et l’arrêt doivent être très progressifs pour éviter des phénomènes de rebond. Une surveillance rigoureuse de la fonction rénale et de la tension artérielle s’impose. Le méthotrexate a été utilisé également dans les essais thérapeutiques dans les formes sévères d’atopie avec une réelle efficacité en cas d’échec du traitement précédent. Il n’a pas d’indication encore en France. Quelques biothérapies sont en cours d’étude comme l’omalizumab ou le retuximab. Des essais thérapeutiques avec un plus grand nombre de patients sont nécessaires pour confirmer une éventuelle efficacité de ces biothérapies.

Summary

Use of immunosuppressors in the treatment of atopic dermatitis is an important innovation that reinforces the therapeutic arsenal in this chronic disease. Two such drugs are used topically for the treatment of atopic dermatitis. Tacrolimus exists in pommade form at a concentration of 0.1 % for adults and 0.03 % for children. Pimecrolimus, another calcineurine inhibitor with similar efficacy and tolerability, is not marketed in France. These products inhibit cytokine production by antigen-stimulated T lymphocytes. Their clinical efficacy has been demonstrated in many studies in the United States and Europe. They are particularly valuable for patients whose clinical course is marked by disease persistence and frequent flares, which would otherwise require almost continuous topical corticosteroid treatment. Topical calcineurine inhibitors may also have a significant benefit in patients with involvement of sensitive skin areas, such as around the eyes, face, neck and genital area, where systemic absorption and the risk of skin atrophy are particular concerns. The most frequent adverse effects are a local erythema-like reaction with burning and pruritus at the outset of treatment. No significant increase in bacterial or viral infections has been noted by comparison with control groups, and no systemic impact has been reported. However, these drugs should not be used in patients with a history of Kaposi-Juliusberg disease or in patients with herpes. Photoprotection measures must be respected. New trials with tacrolimus show that atopic lesions can be controlled by treating subclinical inflammation twice weekly between flares, thereby preventing flares and prolonging the flare-free interval. This new therapeutic approach is called proactive treatment. The efficacy of oral cyclosporine at 4-5 mg/kg/day in severe forms of atopic dermatitis is now well demonstrated. There is consistent evidence that oral cyclosporin is beneficial in patients whose disease is not adequately controlled by conventional topical therapies, leading to a significant improvement in health-related quality of life. Other immunosuppressors like methotrexate and some biologics (omalizumab, retuximab, etc.) show good efficacy during flares of severe forms, but larger comparative studies are needed before recommending these new treatments in severe atopic dermatitis.

La dermatite atopique ou eczéma atopique est une maladie inflammatoire chronique de la peau évoluant par poussées. Les formes d’intensité moyenne et sévère retentissent de façon importante sur la qualité de vie : prurit intense, surinfection cutanée, perte du sommeil, syndrome dépressif important surtout dans les formes graves. Le traitement chez l’adulte comme chez l’enfant repose avant tout sur les applications locales de dermocorticoïdes, la prévention des infections, les conseils d’hygiène, la lutte contre la xérose [1, 2]. Ce traitement classique est insuffisant au cours de formes sévères ou de formes résistantes aux dermocorticoïdes. Le premier immunosuppresseur utilisé a été la ciclosporine A, par voie orale au cours des formes très sévères [3]. D’autres inhibiteurs de la calcineurine ont démontré une efficacité par voie locale et ont obtenu une autorisation de mise sur le marché, en deuxième intention au cours de la dermatite atopique aux États-Unis et en Europe. Cette revue fait le point sur l’utilisation de l’ensemble des traitements immunosuppresseurs par voie locale et générale au cours de la prise en charge de la dermatite atopique.

Physiopathologie de la dermatite atopique

La physiopathologie de la dermatite atopique est maintenant beaucoup mieux connue depuis une vingtaine d’années [4]. Cette dermatose inflammatoire chronique est en rapport avec des stimulations antigéniques, le plus souvent des molécules de notre environnement (micro acariens, pollens, et aéro-allergènes divers, staphylocoque doré…). La pénétration des antigènes se fait le plus souvent par voie percutanée, elle est facilitée par l’anomalie de la couche cornée et des couches supérieures de l’épiderme au cours de la dermatite atopique. Ces anomalies sont liées à des facteurs vraisemblablement génétiques et à des anomalies de certaines enzymes et protéines comme la filaggrine [5]. Les cellules dendritiques participent au transport de l’allergène depuis la couche cornée, la traversée de l’épiderme et du derme où sont présents les lymphocytes T spécifiques, qui vont participer à la libération de cytokines et de chimiokines inflammatoires. Ces éléments maintenant bien connus peuvent être confirmés par des tests (atopy patch test) qui reproduisent les lésions eczématiformes. Ces anomalies immunologiques s’accompagnent d’une augmentation des immunoglobulines de type E avec augmentation dans la majorité des cas de certaines immunoglobulines spécifiques.

Mécanismes d’action des inhibiteurs de la calcineurine

La compréhension de ces mécanismes physiopathologiques a rendu logique les essais thérapeutiques par certains immunosuppresseurs et avant tout les inhibiteurs de la calcineurine. Ces molécules diminuent la production de cytokines dans le lymphocyte T après contact avec l’information antigénique [6, 7]. Le mécanisme est le suivant : l’antigène lorsqu’il se lie au récepteur du lymphocyte T, l’active entraî- nant un flux de libération de calcium dans le cytoplasme. Ce calcium se lie à la calmoduline qui active la calcineurine (phosphatase). La calcineurine a pour rôle de déphosphoryler le facteur nucléaire (SF-AT) et de lui permettre de pénétrer le noyau pour promouvoir la synthèse d’IL2 d’IL3, d’IL4, TNF… Ces inhibiteurs bloquent donc la calcineurine empêchant la déphosphorylation du facteur nucléaire et donc la production de cytokine par le lymphocyte. Certains inhibiteurs de la calcineurine, comme le tacrolimus ont également d’autres actions inhibitrices notamment sur les cellules de Langerhans freinant ainsi l’information antigénique, sur les éosinophiles et sur les mastocytes qui participent à la libération de chimiokines inflammatoires.

 

Utilisation des immunosuppresseurs par voie topique

L’utilisation des inhibiteurs de la calcineurine, par voie locale, a débuté de façon expérimentale il y a environ trente ans. Le but était d’éviter les effets secondaires importants des immunosuppresseurs par voie systémique à court et moyen terme (néphropathie, hypertension artérielle, infections diverses, risque de survenue de lymphome). Plusieurs équipes dont la nôtre ont étudié l’effet de la ciclosporine en topique(pommade ou gel à 10 %) au cours de la dermatite atopique [8]. Ces études ont permis de montrer une efficacité indiscutable sur des lésions flexurales de la dermatite atopique mais une action très modérée en comparaison avec la corticothérapie locale. Deux nouveaux dérivés, qui sont des macrolides et ont des proprié- tés inhibitrices sur la calcineurine, ont été introduits sous forme de pommade pour le tacrolimus ou de crème pour le pimecrolimus. Le tacrolimus est utilisé sous forme de pommade à 0,1 % chez l’adulte et à 0,03 % chez l’enfant. Son efficacité clinique a été démontrée par de nombreuses études aux États-Unis et en Europe, qui regroupent plus de 13 000 patients dont 3 000 enfants [9]. Cette efficacité a été démontrée à cours terme sur six semaines dans des comparaisons contre placebo ou contre corticoïdes de niveau II. Le produit a également été utilisé au long cours (six mois et un an) chez l’adulte comme chez l’enfant à partir de l’âge de deux ans. L’efficacité chez l’enfant comparé aux excipients dans des études parallèles en double aveugle, a été prouvée par de nombreuses études. Une des plus importantes est l’étude multicentrique de A. Paler [10]. La moyenne d’âge des enfants était de cinq ans, une amélioration sur le score globale d’au moins 75 % a été obtenue chez 55,6 % des enfants traités par 0,03 %. L’amélioration est effective rapidement après le début du traitement. En quatre jours, il y a une réduction moyenne du score globale et du prurit. Les comparaisons aux dermocorticoïdes (acétate d’hydrocortisone) ont montré une efficacité comparable chez l’enfant comme chez l’adulte. L’effet secondaire le plus souvent rencontré au cours du traitement par le tacrolimus, est l’apparition dans les trois à quatre premiers jours de traitement, d’une sensation de brûlures et d’irritation sur les zones d’application. Cet effet secondaire est en général modéré et ne dure que les premiers jours de traitement. Des épisodes de poussées vasomotrices au cours de la prise d’alcool ont été signalés. L’ensemble des essais et de la pharmacovigilance post AMM ne permet pas de montrer une augmentation des affections bactériennes, ni virales sauf pour l’herpès ou quelques maladies de Kaposi-Juliusberg ont été signalés ce qui impose des recommandations de prévention vis-à-vis des contacts avec les sujets herpétiques [11]. Le risque potentiel le plus grave car il s’agit d’un immunosuppresseur est l’apparition de carcinome cutané et de lymphome. Une mise en garde des autorités américaines et européennes a été faite dans les années 2005. Le faible nombre de cas rapportés de lymphomes, l’absence d’imputabilité, le type différent de ces lymphomes par rapport à ceux induits par les immunosuppresseurs et des études cas-témoins ont permis de revenir sur cette possibilité de risque grave [12]. Enfin, certaines études chez l’animal, ont montré une éventuelle photocarcinogénicité jamais retrouvée chez l’homme, la prudence est d’éviter l’utilisation de ces traitements en cas de forte exposition au soleil. Le passage systémique du tacrolimus est très faible, les taux sanguins sont restés toujours dans les limites raisonnables très basses. Le deuxième traitement immunosuppresseur utilisé par voie locale est le pimecrolimus. Il s’agit d’une formule très voisine, également un macrolide avec des propriétés très proches. Le pimecrolimus serait plus anti-inflammatoire qu’immunosuppresseur par rapport au tacrolimus. Il a fait l’objet également de nombreuses études au États-Unis et en Europe qui ont montré à court terme et à long terme une efficacité comparée au placebo ou à des dermocorticoïdes [13, 14]. Les effets secondaires sont très semblables à ceux du tacrolimus. Ce produit n’est pas encore commercialisé en France. Ces inhibiteurs de la calcineurine topiques, ont montré une efficacité clinique et surtout n’ont pas l’effet atrophogène des dermocorticoïdes. Ceci permet donc une utilisation sur des localisations particulières comme le visage, les paupières, la région péri-orale, les fesses et les grands plis, zones où les dermocorticoïdes entraînent en particulier au long cours des effets secondaires à type d’atrophies, de télangiectasies, de troubles de la pigmentation et des phanères, de vergetures [15]. Ces produits permettent en outre une alternative thérapeutique aux dermocorticoïdes, notamment en cas d’échec du traitement de ceux-ci. Ils ont été également étudiés au cours de la prévention des poussées par une application systématique sur les zones le plus souvent atteintes, deux jours par semaine, ce type de traitement utilisé avec d’autres produits, comme certains dermocorticoïdes est appelé « proactive treatment » par certaines écoles américaines [16-18]. Les études ont très nettement montré la diminution du nombre de poussée avec cette nouvelle méthode d’application à deux fois par semaine.

Utilisation des immunosuppresseurs par voie orale

La ciclosporine A a été utilisée par voie orale dans les formes très sévères de dermatite atopique depuis plus de trente ans. C’est le seul traitement par voie systémique autorisé en Europe dans l’indication de formes sévères de dermatite atopique. De nombreuses publications ont fait la preuve de l’efficacité de la ciclosporine au cours des formes sévères de la dermatite atopique [19]. Une revue systématique avec une méta-analyse a été récemment publiée par Schmitt et collaborateurs [20]. Elle regroupe quinze études, totalisant 602 patients atteints de formes sévères de dermatite atopique traitées par la cyclosporine A par voie orale.

Toutes les études démontrent une diminution des scores de sévérité avec en moyenne plus de 50 % de diminution après six à huit semaines de traitement. Les patients traités par une dose de départ de 4 à 5 mg par kilogramme et par jour, ont un résultat plus rapide que ceux traités par des doses progressivement croissantes, commençant à 2,5 mg par kilogramme et par jour. La discussion demeure pour savoir s’il faut commencer à des doses faibles et augmenter progressivement ou d’emblée par des doses de 5 mg par kilogramme et par jour. Les partisans d’une dose élevée au départ, mettent en avant comme pour le psoriasis, la meilleure efficacité dans les premières semaines de traitement et surtout le fait qu’on sait rapidement s’il y a un effet de ce traitement et qu’on peut donc l’arrêter plus vite en cas d’échec. Les études ont également été faites dans les formes sévères de dermatite atopique chez l’enfant, notamment par J.A. Harper comparant des traitements de douze semaines à des traitements plus longs de un an. Les meilleures rémissions sont dans le groupe traité pendant au moins un an. Toutes les études montrent une amélioration très nette de la qualité de vie chez tous les patients adultes comme enfants traités. On peut dégager les règles suivantes de l’utilisation de la ciclosporine par voie orale au cours des dermatites atopiques sévères : la dose recommandée de départ est de 4 à 5 mg par kilogramme et par jour. Elle doit être diminuée très progressivement et très lentement lorsque le résultat clinique est obtenu. Bien entendu, une surveillance des effets secondaires de la ciclosporine s’impose, concernant notamment la fonction rénale et la survenue d’une éventuelle hypertension artérielle. L’efficacité clinique apparaît rapidement en deux à quatre semaines sur le prurit et sur l’amélioration des lésions.

Le problème majeur est la rechute après l’arrêt du traitement. Certains préconisent de faire des doses plus faibles pendant un temps beaucoup plus long afin d’éviter ce phénomène de rebond. Cependant, les indications et la toxicité de la ciclosporine impose une relative prudence dans le traitement au long cours des dermatites atopiques sévères. D’autres traitements immunosuppresseurs par voie générale ont fait récemment l’objet de publications. Aucun n’a obtenu l’autorisation de mise sur la marché dans, le traitement des dermatites atopiques sévères de l’adulte ou de l’enfant. Le methotrexate a été utilisé avec succès au cours du traitement des dermatites atopiques sévères par certaines équipes. La durée moyenne du traitement est de vingt quatre semaines à des doses de 10 à 20 mg par semaine [21, 22]. Le score d’activité montre une amélioration de 52 à 70 % avec une augmentation des critères de qualité de vie. Le traitement est en général bien toléré. Il faut signaler des nausées bien connues sous traitement par le methotrexate et les élévations des enzymes hépatiques. Ce traitement est vraisemblablement intéressant en deuxième intention mais il mérite d’avoir des essais contrôlés plus importants. Certaines biothérapies ont fait l’objet d’études au cours des dermatites atopiques sévères [23]. On peut retenir l’omalizumab qui est un anticorps monoclonal recombinant anti-IgE, qui semble efficace surtout dans des cas de syndrome dermo-respiratoire, c’est-à-dire où la dermatite atopique est associée à un asthme [24]. Des observations intéressantes ont également été rapportées avec le retuximab qui est un anticorps monoclonal anti-CD20. Ceci mérite d’avoir des séries beaucoup plus importantes pour mieux préciser l’efficacité et la tolérance de ces nouvelles biothérapies ?

CONCLUSION

Toutes ces études ont montré l’intérêt d’un traitement par immunosuppresseurs au cours de la dermatite atopique par voie locale dans les formes moyennes, mais résistantes aux dermocorticoïdes ou avec des effets secondaires des dermocorticoï- des. L’utilisation du tacrolimus ou du pimecrolimus apportent un avantage réel au cours du traitement de cette dermatose chronique. Certaines localisations sont particulièrement intéressantes comme le visage, les grands plis ou les fesses. Le traitement des formes très sévères repose indiscutablement sur l’utilisation de la ciclosporine A, par voie orale. Il s’agit du seul traitement qui actuellement, permet d’améliorer de façon souvent spectaculaire des formes très graves de dermatite atopique. Le problème majeur est l’utilisation au long cours de ces traitements qui font l’objet d’études de surveillance au long cours imposées par les instances régulatrices.

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DISCUSSION

M. Jean CIVATTE

Le nombre de dermatites atopiques augmente-t-il régulièrement dans les pays qui s’industrialisent progressivement ?

La prévalence de la dermatite atopique augmente nettement avec l’augmentation du niveau de vie, comme on le rencontre dans les pays industrialisés. Nous avons mené une étude comparative de la prévalence de la dermatite atopique en France et en Tunisie, qui montre très nettement une prévalence beaucoup plus importante en France. Certains expliquent cette notion par la théorie hygiéniste, c’est-à-dire la prévention de l’apparition de certaines maladies auto-immunes et de maladies allergiques par la survenue tôt dans la vie d’infections bactériennes, virales ou fongiques.

 

M. Claude MOLINA

Quel est, dans votre expérience personnelle, la fréquence des formes sévères justiciables des immuno-suppresseurs et biothérapies ?

Les formes sévères de dermatite atopique sont peu fréquentes. Dans notre expérience, elles sont autour de 10 %. Tout dépend bien entendu des critères du diagnostic d’une forme sévère. Pour définir une forme sévère, le meilleur critère est la résistance aux traitements usuels.

M. Christian NEZELOF

Qu’en est-il des cellules de Langherans dans les dermatoses atopiques ?

Les cellules de Langerhans et les cellules dendritiques ont un rôle majeur au cours des mécanismes de formation des lésions au cours de la dermatite atopique. Ce rôle est avant tout le transport de l’information antigénique depuis la couche cornée, la traversée de l’épiderme et de la membrane basale jusqu’aux lymphocytes présents dans le derme.

Mme Denise-Anne MONERET-VAUTRIN

La filaggrine est essentielle à la barrière mécanique de la couche cornée, mais qu’elle soit impliquée dans l’ichtyose vulgaire et la dermatite atopique, affection d’aspect bien différent, pose la question d’autres déficits de protéines au niveau des couches plus profondes de la peau de la dermatite atopique. Que sait-on d’éventuels déficits des occludines — dont certains sont liées à des TLR2 — et des claudines, participant aux « tight junctions » ?

Le rôle essentiel à la filaggrine a entraîné de nombreuses recherches, notamment sur le rôle de la barrière cutanée et également la relation entre l’inflammation présente dans le derme et la présence de la filaggrine. En effet, de nombreux autres déficits ont déjà été retrouvés, qui expliquent l’anomalie de la barrière cutanée au cours de la dermatite atopique : cohésion entre les cornéocytes, anomalie des tight junction (Claudin 1).

 

<p>* Dermatologie, Hôpital Necker-Enfants malades, 149, rue de Sèvres — 75743 Paris cedex 15 ; e-mail : fabienne.mabire@nck.ap-hop-paris.fr Tirés à part : Professeur Yves de Prost, même adresse Article reçu le 18 août 2011, accepté le 12 mars 2012</p>

Bull. Acad. Natle Méd., 2012, 196, no 3, 643-651, séance du 13 mars 2012