Communication scientifique
Séance du 8 octobre 2019

Maintien de la rémission des vascularites associées aux anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA). Quel traitement d’entretien ?

MOTS-CLÉS : Vascularites associées aux anticorps anticytoplasme des neutrophiles, Immunosuppresseurs, Rituximab
Maintenance treatment for antineutrophil cytoplasmic antibodies (ANCA)-associated vasculitides
KEY-WORDS : Anti-neutrophil cytoplasmic antibody-associated vasculitis, Immunosuppressive agents, Rituximab

L. Guillevin*

Roche a fourni le rituximab pour les essais MAINRITSAN. L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

La plupart des vascularites associées aux anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) sont contrôlées lorsque le traitement comprend une induction de la rémission suivie d’une phase d’entretien. Le traitement d’entretien comprend classiquement des immunosuppresseurs comme l’azathioprine ou le méthotrexate, mais de nouvelles approches thérapeutiques ont été proposées. Le rituximab, un anticorps monoclonal IgG1 chimérique souris-homme ciblant les lymphocytes B CD20+ a un effet prolongé qui autorise certains auteurs à ne pas proposer de traitement d’entretien, une fois la rémission obtenue et ne traitent que les rechutes. Le traitement d’entretien, dont la finalité est de prévenir la survenue de rechute(s) ne l’est pas. Si le rituximab est prescrit en traitement d’induction, l’absence de différence entre les taux de rechutes selon qu’il y ait ou non un traitement d’entretien pourrait inciter certains à ne traiter les rechutes lorsqu’elles surviennent et à ne pas chercher à les prévenir. Cependant, en raison du taux élevé de rechutes, la majorité des médecins spécialistes recommande une prévention par un traitement immunosuppresseur ou une biothérapie. Notre approche, fondée sur des études prospectives, randomisées propose de maintenir la rémission grâce à des perfusions séquentielles de rituximab. La durée optimale du traitement n’est pas établie, mais pourrait être orientée par des paramètres cliniques (rechutes précédentes), le type d’ANCA et leur persistance dans le temps. Le rôle des corticoïdes pour prévenir les rechutes est discuté. Nous décrivons dans cet article les différentes stratégies thérapeutiques d’entretien et le moyen de surveiller l’efficacité les traitements.

Summary

Most antineutrophil cytoplasm antibody (ANCA)-associated vasculitides are controlled, when they are adequately treated with a combined induction-remission phase followed by maintenance therapy. The latter classically consisted of immunosuppressants, such as azathioprine or methotrexate, but new therapeutic approaches deserve consideration. Because rituximab, a chimeric murine-human monoclonal IgG1 antibody directed against CD20 expressed on B lymphocytes, has a prolonged effect after inducing remission, some authors do not propose maintenance treatment and treat only relapses. Our approach, based on randomized-controlled trials, proposes maintaining remission with rituximab. Treatment duration has not yet been clearly established and could probably be based on clinical parameters (previous relapses), the ANCA subtypes and their persistence over time. The role of corticosteroids to prevent relapse(s) occurrence is a matter of discussion. We are describing herein the different therapeutic strategies proposed for maintenance and comment on future options for monitoring and treatments.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2019.10.018 (Discussion)

Accès sur le site EM Consult (Discussion)

*Groupe français d’étude des vascularites, Académie nationale de médecine, université Paris Descartes, hôpital Cochin, 27 rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris, France

Bull Acad Natl Med. 2020;204:48-52. Doi : 10.1016/j.banm.2019.10.018