Communication scientifique
Séance du 4 juin 2002

L’inceste aujourd’hui

MOTS-CLÉS : histoire médecine 19e siècle.. inceste, histoire, enfant
Incest to day
KEY-WORDS : history of medicine 19th century.. incest, history, child

M. Gabel

Résumé

L’auteur fait le point sur l’inceste à l’égard des enfants et sur l’évolution des connaissances sur ce sujet de 1850 à nos jours. Elle montre ce qui singularise l’inceste et l’agression sexuelle à l’égard des mineurs au sein des comportements criminels. Finalement la pauvreté de la recherche, qui laisse de nombreuses questions sans réponses, est soulignée.

Summary

The issue explored is incest against children. This paper summarizes the changes on knowledge on this topic since the years 1850 to nowadays. The main focus is placed on the specificity of incest and sexual aggression towards minors as criminal behaviours. Finally, the lake of research, which leaves many questions unanswered, is underlined.

« L’inceste est une relation sexuelle entre de proches parents qui ne pourraient pas se marier » (dictionnaire Le Robert). Parler de l’inceste, c’est d’abord s’intéresser à l’une des formes de mauvais traitements : les abus sexuels, puis ne s’intéresser qu’aux seuls abus commis au sein de la famille : l’inceste sur enfant.

Comme le terme « maltraitance » celui « d’abus sexuel » recouvre des faits très divers, ce qui conduit à une certaine confusion. Ainsi au terme de la première Campagne officielle de prévention des abus sexuels en 1988, alors qu’une large définition — du voyeurisme au viol— était proposée, seul l’inceste a retenu l’attention. Neuf ans plus tard, après l’affaire Dutroux, il n’est plus question que de * Chargée de cours à l’université Paris-X Nanterre.

Tirés-à-part : Marceline Gabel, Observatoire National de l’Action Sociale Décentralisée (ODAS), 37 Bld Saint-Michel — 75005 Paris.

Article reçu le 25 avril 2002, accepté le 13 mai 2002 .

pédophilie ! Ces brusques mouvements de balancier sont à l’image de ce qui s’est passé dans les siècles derniers, dont les historiens nous rendent compte.

L’histoire des violences sexuelles sur enfants au cours des xviii et xixe siècles permet d’observer un parallélisme dans les mentalités et dans les pratiques avec celles des années récentes, depuis 1980, qui peuvent aller du déni à de véritables « chasses aux sorcières ».

Les médecins se réfèrent généralement à Ambroise Tardieu, médecin légiste, qui en 1860 publie son « Étude médico-légale sur les attentats aux mœurs ». Mais Georges Vigarello dans son « Histoire du viol » [1] montre que bien avant Tardieu, ce sont les Gazettes des Palais relatant les procès sous l’Ancien Régime qui vont permettre aux historiens de décrire l’évolution des pensées.

La condamnation des agresseurs des enfants, comme celle du viol des femmes, se réfère plus à la morale qu’au traumatisme pas encore perçu. Ainsi, en 1780, le violeur d’une enfant de 11 ans a été condamné « pour s’être permis des libertés indécentes et attentatoires à l’honneur d’une enfant impubère » (Affaire Dupressoir). C’est dès 1750, période où l’autorité du père s’était renforcée, que les accusations qui étaient plus tournées vers les tuteurs ou les employeurs, commencent à mettre en cause les pères. L’hésitation des juges reste grande, l’enfant étant encore perçue comme libertine, débauchée ou perverse « elle est trop instruite pour son âge » ou encore « elle aurait bu trois coups de ratafia ». Les procédures pour viol d’un garçon restent alors exceptionnelles.

À la fin du xviiie on commence à distinguer le viol des actes moins graves, les « attentats à la pudeur ». Le Code de 1810 différencie et hiérarchise les violences sexuelles. Il a aussi pour la première fois précisé la notion de démence. Au début du xixe siècle les atténuations à la culpabilité des auteurs sont variées et d’ordre environnemental : la transgression appartient au monde rural archaïque et alcoolisé en opposition au monde urbain, plus civilisé ou encore elle apparaît liée au climat ou aux ethnies.

La médecine légale passe par des phases qui traduisent la même résistance à envisager les violences sexuelles sur enfants et ses rapports mêlent des jugements de valeur sur les mœurs et l’ordre moral. Ambroise Tardieu conçoit en 1857 une gradation des indices physiques pour tenter d’installer une justice « scientifique ».

Cette recherche de preuves, c’est-à-dire de symptômes (vulvites, déformations) porte alors l’attention sur l’onanisme et introduit à nouveau le doute chez les experts eux-mêmes. On parle alors de « faux attentats » ou de « calculs des parents ». On observe un nouveau mouvement de balancier lorsque dans les années 1850 les observateurs passent d’une pathologie rurale à une pathologie urbaine, du violeur paysan primitif à l’homme cultivé. C’est également en cette fin de siècle que les médecins s’étonnent pour la première fois du pourcentage d’incestes dans leurs calculs « nous avons été frappés d’y voir figurer en si grand nombre, les cas d’incestes » indique Paul Bernard, médecin. À cette époque, les cas dénoncés par les enfants eux-mêmes sont extrêmement rares.

La perception du traumatisme imposé à l’enfant abusé sexuellement est encore impossible, même si vers 1850-1860 quelques médecins et experts s’attardent pour la première fois sur les conséquences psychologiques plus que sur les blessures physiques ou le déshonneur : Freud n’est cité que deux fois entre 1895 et 1900 dans les archives de l’anthropologie criminelle.

QU’EN EST-IL ALORS DE L’INCESTE EN 2002 ?

Après une longue période d’un relatif silence sur les abus sexuels à enfants, de la fin du xixe siècle aux années 1980, il faut attendre 1988 pour voir les pouvoirs publics s’y intéresser et rompre à nouveau le silence sur l’inceste.

La définition de l’inceste

Elle ne figure pas en tant que telle dans le Code Pénal, qui ne mentionne pas le terme.

Le Code distingue l’atteinte sexuelle sans violence, contrainte, menace, ni surprise, de l’agression sexuelle avec violence… et le viol. Les peines sont aggravées lorsqu’elles sont commises par un ascendant légitime, naturel ou adoptif — ce qui constitue bien l’inceste —, ou par toute personne ayant autorité. Les autres critères d’aggravation sont l’âge de la victime (mineur de 15 ans), sa vulnérabilité, l’utilisation d’une arme, ou l’abus en groupe.

L’estimation de la fréquence

Elle est difficile. En 1988, le dossier technique « Les abus sexuels : comment en parler ? » [2], indiquait : « Tout reste à faire. Aucune étude épidémiologique sérieuse ne couvre la globalité du concept. Le phénomène reste mal connu, les sources d’informations sont multiples mais difficilement complémentaires, les échantillons étudiés ne sont pas représentatifs et sont à l’origine d’extrapolations numériques souvent contestées ». La situation a peu évolué. Si l’on connaît bien le nombre d’enfants victimes d’abus sexuels repérés et signalés par les services des conseils généraux (5 500 en 2002) [3], l’inceste ne peut y être distingué. Seules les condamnations inscrites au Casier Judiciaire National sont connues : 356 crimes et délits par ascendants ou personnes ayant autorité en 2000, 412 en 1999 pour 5 191 condamnations pour crimes et délits sexuels sur mineurs de 15 ans en 2000 et 5 268 en 1999. On observe ainsi à partir des sources du ministère de la Justice [4] une légère diminution des condamnations pour crimes et délits sexuels sur mineurs tandis que les crimes et délits sexuels par ascendants ou personne ayant autorité se situent autour de 7 % de l’ensemble. La police et la gendarmerie informent de leur côté que 28 % des 16 307 enquêtes concernant des mineurs victimes faites en 1999 étaient d’ordre intrafamilial. Cette donnée confirme les résultats d’une étude épidémiologique genevoise [5] et l’on peut aujourd’hui avancer que les abus sexuels intrafamiliaux se situent, au maximum, autour de 25 a 30 % de l’ensemble des abus sexuels
dont sont victimes les enfants. Le nombre de classements « sans suite » et de « non-lieu » n’est pas connu à ce jour.

La recherche

Elle reste pauvre malgré la gravité et l’importance de la transgression du tabou social, inscrit dans toutes les sociétés humaines, qui place l’inceste au cœur des préoccupations des cliniciens. On peut regretter avec la Conférence de consensus des psychiatres français, en novembre 2001 [6], l’absence d’une politique d’évaluation et de recherche. Il est cependant possible de faire le point sur les connaissances et les pratiques actuelles concernant l’inceste, à partir des travaux étrangers et de l’observation des cliniciens.

La famille incestueuse

Elle était généralement décrite comme repliée sur elle-même, fermée, famille où le silence et le secret étaient la règle. En réalité, elle présente une multiplicité de typologies ou chaque situation est unique. Les différents aspects de la psychosociologie familiale se recouvrent sur fond de confusion des rôles, des générations et de conduites perverses. « L’inceste correspond à des tentatives d’établir un contact physique, une intimité, une différenciation émotionnelle dans un milieu qui ne le permet pas » [7].

L’auteur

C’est généralement le père, il est décrit comme ayant une vie affective et sexuelle pauvre et inhibée. Sa vie de couple peut-être stéréotypée et, s’il a d’autres partenaires, sa sexualité relationnelle est quasi inexistante [7]. Les conditions du passage à l’acte sont multiples et dépendent de la psychopathologie : inhibition ou traumatisme sur fond d’histoire personnelle. Parmi les pères incestueux, incarcérés et condamnés à plus de 10 ans de détention, 80 % ont plus de 40 ans et moins de 5 % ont été sanctionnés antérieurement pour un délit non sexuel. La littérature internationale confirme les données du ministère de la Justice en situant à moins de 5 % les récidives des pères incestueux après pénalisation.

Les mères

Parent généralement non-abuseur, les mères ne sont pas toutes les « complices » que l’on a décrites. Le plus souvent absentes (travail de nuit), dominées, impuissantes, elles sont psychologiquement aveugles ou, au contraire, s’arrangent plus ou moins consciemment avec une situation qui leur permet de ne plus satisfaire sexuellement leur conjoint. D’autres découvrent l’inceste, protègent immédiatement l’enfant et engagent une procédure de divorce. De la position fondamentale de la mère, protectrice ou non, dépendront les mesures de protection et de soins qui devront être prises pour l’enfant.

Les mères incestueuses

Elles existent, contrairement aux préjugés. Même si leur importance reste méconnue, les cliniciens connaissent de longue date la gravité de l’inceste mère-enfant sur le devenir des victimes, surtout s’il s’agit de garçons. Il peut s’agir de femmes immatures ou « abandonniques », seules avec un enfant ou des mères présentant une structure de type psychotique. L’abus de maternage ou le maternage pathologique peuvent être vécus par l’enfant comme un authentique abus, « le traumatisme de la sexualisation » [8].

Le dévoilement de l’inceste et la sortie du secret

Ils vont constituer pour l’enfant un moment sensible : tout un univers d’interdits, de menaces, de séduction, de culpabilité, de plaisir, de dépression, qui maintenait le silence va éclater ! La révélation de l’inceste, tentative de déculpabilisation, peut susciter en lui des sentiments de trahison, de vide, mais aussi de toute puissance qui peuvent le conduire à se rétracter. Cette rétractation est d’autant moins comprise que chacun pense que le seul désir de l’enfant est que cesse l’abus. C’est ne pas tenir compte que dans l’inceste l’agresseur est aussi un être aimé, indispensable à l’enfant.

Cependant la souffrance psychique dans l’inceste n’est pas toujours exprimée car il peut aussi s’adapter aux abus comme à tout environnement familial pathogène :

c’est le syndrome d’adaptation décrit par Summit où la victime devient comme étrangère à son malheur ! Parfois l’enfant tente d’enfermer l’adulte dans son secret « je te confie ce secret mais garde-le ! » Cette demande irrecevable, recouvre souvent un autre secret encore plus honteux : le plaisir partagé par exemple, ou les jeux sexuels antérieurs à l’inceste.

Les conséquences pour la victime

Elles sont également mieux connues. Pour des raisons déontologiques, cette connaissance issue de la clinique de cas particuliers ne peut prendre en compte les « suivis » à long terme d’enfants abusés. Les récits de femmes adultes abusées dans l’enfance sont souvent altérés par leur subjectivité ou leur vulnérabilité. Par ailleurs il existe peu d’études comparatives et les échantillons sont souvent non représentatifs. Quoi qu’il en soit, même si les expertises des psychiatres sont parfois divergentes, elles s’accordent pour retenir à court terme les troubles du sommeil et de l’alimentation, les désordres psychosomatiques, les phobies et la dépression. Ces troubles affectent les domaines somatique, psychologique, cognitif, comportemental et relationnel. Le « Post Traumatic Stress Disorder » constitue une « traumatisation » plus sévère, nécessitant un traitement (PTSD du DSM3).

Les séquelles à long terme

Elles affectent l’estime de soi, et peuvent déterminer des comportements suicidaires, de dépendance toxique ou des états dépressifs. Les experts s’accordent pour affirmer qu’un abus sexuel père-fille est un évènement majeur qui laisse des blessures psychologiques souvent irréversibles, particulièrement des troubles de l’identité sexuelle. Bien évidemment l’âge de l’enfant, la durée de l’inceste, le type d’abus et les dysfonctionnements familiaux interviennent dans la gravité des séquelles. Reste à distinguer ce qui appartenait au développement et aux troubles antérieurs de l’enfant, des conséquences spécifiques de l’inceste [9].

Le traitement des auteurs

C’est un domaine longtemps laissé en friche. Quelques rares tentatives de soins avaient laissé un sentiment d’échec. La loi du 17 juin 1998 a mis en place une peine de « suivi socio-judiciaire » qui comprend le soin psychiatrique. Pendant ou après l’incarcération, cette obligation de soins a conduit les psychiatres a organiser leur pratique : psychothérapies individuelles ou de groupe, entretiens de couples ou familiaux, traitements médicamenteux, peuvent aujourd’hui être indiqués.

L’intervention judiciaire

Elle a été accélérée par l’obligation faite aux professionnels de signaler sans délais, au motif de la préservation des preuves. Les peines ont été fortement renforcées. La France prononce les peines de prison les plus nombreuses et les plus longues d’Europe [10]. Le Code Pénal de 1994 a prévu des peines privatives de liberté plus longues en requalifiant les délits et les crimes. Il élargit en outre la qualification du viol qui devient « tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu’il soit ».

Puis la loi du 17 juin 1998 qui constitue un vaste ensemble de mesures de prévention, répression et de protection des victimes, réprime plus sévèrement la création et la diffusion des images pornographiques d’enfants.

La parole de l’enfant

Elle a été mise en doute, puis réhabilitée dans les années 80, et s’est progressivement transformée en certitude qu’il convient de ne plus remettre en question. Le débat est passionnel. Les experts savent que le témoignage de l’enfant est fragile. Toute écoute modifie la parole et l’expert doit en tenir compte, ainsi que de l’âge et du développement de l’enfant. De nombreuses mesures : enregistrement audiovisuel, expertise médico-psychologique, administrateur ad hoc , pôles de référence régionaux, soins remboursés à 100 %, avocat de l’enfant sont autant de mesures qui vont dans le sens d’un meilleur accueil et d’un accompagnement plus respectueux et plus thérapeutique de la jeune victime. On peut comprendre que la sortie du déni ne puisse se faire
que sur des certitudes « l’enfant ne peut inventer cela » mais les fausses allégations, particulièrement dans les situations de conflit de divorce, suscitent aujourd’hui des controverses violentes [11]. C’est pourquoi les experts insistent sur la prudence à observer dans l’examen de l’enfant et dans l’interprétation des « signes », qui doivent être discutés et analysés avec discernement [12].

Le secret professionnel

Il est l’objet de discussions, particulièrement pour les médecins. Il faut distinguer le secret professionnel (art 226-13 et 226-14), de l’obligation de dénoncer (art 434-3) et de l’obligation de porter secours (art 223-6). Ainsi les travailleurs sociaux, tenus au secret professionnel, sont néanmoins tenus de transmettre sans délai toute information sur les mineurs victimes de mauvais traitements. Les médecins, soumis au secret médical, n’ont pas d’obligation de dénoncer, mais de porter assistance, ce qui revient à intervenir sans toutefois dénoncer le coupable. Ils peuvent le faire soit directement auprès des autorités judiciaires soit plus aisément auprès de leurs confrères hospitaliers ou de la Protection maternelle et infantile (PMI).

Les médias

Ils ont contribué à la levée du silence sur les abus sexuels dont sont victimes les enfants. Ils continuent à jouer un rôle considérable en rapportant avec parfois trop de complaisance et d’excès quelques procès retentissants. L’opinion publique découvre alors les raisons qu’elle a de craindre l’avenir. Comme dans un effet de miroir, elle exprime ses peurs que confirment alors les médias dans leurs déclarations. Trop souvent manichéens ou ambivalents, ils dénoncent à la fois le manque de protection de l’enfant et le contrôle psycho—médico-social des familles. Ils se privent ainsi du rôle pédagogique et préventif qu’ils pourraient jouer auprès de leurs lecteurs ou auditeurs.

La prévention

Elle s’adresse au collectif plutôt qu’à l’individuel. C’est une nécessité d’autant plus grande que les moyens pour guérir restent limités. En 1988 la prévention préconisée par le dossier technique visait à « renforcer le discernement, l’estime de soi et la capacité de l’enfant à trouver de l’aide », c’est-à-dire qu’elle faisait porter sur l’enfant la responsabilité de se protéger. Les évaluations faites à l’étranger ont vite montré les limites de ces actions. Aujourd’hui on sait que la prévention est complexe, incertaine et difficile. La prévention s’est développée en s’attachant à la réduction des récidives, c’est-à-dire au repérage et aux soins des auteurs comme des victimes.

Les actions relatives aux troubles précoces de la parentalité, au renforcement du respect à l’égard des enfants, à l’éducation à la vie des adolescents et à la connaissance de la loi sont autant de pistes d’actions préventives.

Dans toute société humaine, il existe des tabous bien précis et de caractère universel : l’inceste, le crime… L’interdiction pour l’être humain d’avoir des relations sexuelles avec des proches parents place l’inceste sur enfant à une place très centrale parmi les abus sexuels dont il peut être l’objet. L’État élabore des lois de plus en plus complexes pour protéger l’enfant du risque incestueux. Les conséquences de la transgression de ce tabou se situent donc autant sur le plan individuel que sur le plan familial et social. Il subsiste autant de doutes et de questions que de certitudes et de réponses mais l’évolution depuis 1850 est plutôt encourageante : échappant au déni, l’inceste a été reconnu, décrit, et combattu. La réflexion se poursuit, une dynamique est engagée.

BIBLIOGRAPHIE [1] Vigarello G. — Histoire du viol. Paris : Le seuil, 1998.

[2] Ministère des Affaires Sociales et de l’Intégration. Les abus sexuels à l’égard des enfants :

comment en parler ? Paris, 1988.

[3] ODAS.— Observatoire national de l’enfance en danger. La Lettre, novembre 2001.

[4] Ministère de la Justice. — Les condamnations en 1999 et 2000.

[5] Halperin D. et coll.— A contrecœur, à contre corps. Genève : Médecine et Hygiène, 1997.

[6] Fédération française de psychiatrie. Conférence de consensus « Psychopathologie et traitements actuels des auteurs d’agressions sexuelles ». Paris, 2001.

[7] Coutanceau R. — Les agressions sexuelles sur mineurs et Les délinquants sexuels. In Santé

Mentale no 64, Paris, 2002.

[8] Manciaux M., Girodet D. – Allégations d’abus sexuels : paroles d’enfants, paroles d’adultes.

Paris : Fleurus, 1999.

[9] Gabel M., Lebovici S., Mazet Ph. — Le traumatisme de l’inceste. Paris : PUF, 1995.

[10] Salas D. — Incestes et pénalisation In Itinéraires des abuseurs sexuels. Paris : L’Harmattan, 1999.

[11] Bensussan P., Rault F. — La dictature de l’émotion : la protection de l’enfant et ses dérives.

Paris : Belfond, 2002.

[12] Viaux J-L. — Evaluation des mauvais traitements sur enfants : un processus méthodologique In

Gabel M. et Durning P. « Evaluation(s) des maltraitances : prudence et rigueur ». Paris :

Fleurus, 2002.

DISCUSSION

M. Didier-Jacques DUCHÉ

Les dénonciations calomnieuses ne sont-elles pas plus fréquentes maintenant qu’une large publicité est portée au problème de l’inceste ?

Il faut distinguer deux formes de fausses allégations d’incestes : celle d’un mineur, généralement une adolescente qui accuse un compagnon de sa mère ou son père en
fonction d’un conflit ; celle d’un membre du couple, généralement la mère, qui accuse le père dans une situation de divorce ou de droit de garde d’un enfant plus jeune. Les fausses allégations sont en augmentation, relayées par les médias et sur suggestion des avocats. En tout état de cause, que l’inceste soit réel ou non, l’accompagnement thérapeutique de toute la famille s’impose.

Bull. Acad. Natle Méd., 2002, 186, no 6, 981-989, séance du 4 juin 2002