Communication scientifique
Séance du 30 janvier 2018

Le déficit motivationnel dans la schizophrénie

MOTS-CLÉS : Schizophrénie. Motivation. Anhédonie. Apathie. Échelles d’évaluation en psychiatrie. Techniques de diagnostic neurologique
Motivational deficit in schizophrenia
KEY-WORDS : Schizophrenia.Motivation. Anhedonia. Apathy. Psychiatric Status Rating Scales. Diagnostic Techniques, Neurological

Sonia DOLLFUS*

L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt en relation avec le contenu de cet article.

Résumé

Le déficit motivationnel peut être considéré comme appartenant aux symptômes négatifs de la schizophrénie. Le terme qui s’en rapproche le plus est l’avolition, symptôme que l’on retrouve dans les échelles d’évaluations des symptômes négatifs et dans les critères diagnostiques de schizophrénie. Si le  déficit motivationnel a été pris en compte dans « l’Athymhormie» de Dide et Guiraud au début du XXe siècle, il a été par la suite négligé pour réapparaitre récemment au travers d’une des dimensions négatives de la schizophrénie, l’apathie. Cette dimension est indépendante de la dimension ‘expression émotionnelle’ et comprend, outre l’avolition, le retrait social et la réduction du plaisir anticipé. Cette dimension est fortement corrélée au devenir fonctionnel du patient et est sous-tendu par une altération des circuits frontaux-striataux impliqués dans le système de la récompense. Les thérapeutiques médicamenteuses ou autres n’ont pas pour l’instant démontré d’efficacité significative sur cette dimension.

Summary

Motivational deficit can be considered as belonging to the negative symptoms of schizophrenia. The closest term is avolition, a symptom found in negative symptom rating scales and diagnostic criteria for schizophrenia. If the motivational deficit was taken into account in « Athymhormia » of Dide and Guiraud in the early twentieth century, it was later neglected to reappear recently through one of the negative dimensions of schizophrenia, apathy. This dimension is independent of the ’emotional expression’ dimension and includes, in addition to avolition, social withdrawal and reduction of anticipated pleasure. This apathy dimension is strongly correlated with the overall functioning of the patient and is underpinned by an alteration of the frontal-striatal circuits involved in the reward system. Drugs or other therapies have not yet shown significant efficacy on this dimension.

* Pôle de santé mentale, Psychiatrie adulte, EA 7466, Chu de Caen, 14000

Bull. Acad. Natle Méd., 2018, 202, nos 1-2, 115-126, séance du 30 janvier 2018