Communiqué
Séance du 14 janvier 2003

Concernant le clonage reproductif humain

MOTS-CLÉS : clonage humain.
About human reproductive cloning
KEY-WORDS : cloning, organism.

G. Milhaud

COMMUNIQUÉ concernant le clonage reproductif humain

About human reproductive cloning

Gérard MILHAUD L’Académie nationale de médecine, — émue par les récentes informations largement diffusées dans les médias, — rappelle sa position déjà exprimée en mars et en juin 2000, qui est celle du refus catégorique du clonage reproductif de l’être humain. En effet, outre les risques révélés par l’expérimentation animale, cette pratique remet en cause le brassage des gènes, base de la spécificité de chaque être humain et fondement de la famille et de la société.

L’Académie nationale de médecine s’associe aux déclarations des plus hautes autorités de l’Etat pour demander l’interdiction du clonage reproductif humain.

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L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 14 janvier 2003, a adopté le texte de ce communiqué à l’unanimité, moins trois abstentions.

 

Bilan de l’activité académique 2002

Maurice TUBIANA, président sortant Selon la tradition il me revient de faire le bilan de l’activité de l’Académie en 2002, mais je voudrais situer nos actions dans le cadre des missions de notre compagnie, ce qui a été notre préoccupation, au cours de cette année, dans les deux conseils d’administration que j’ai eu l’honneur de présider.

La Charte royale de 1820 avait confié, à l’Académie, un rôle très vaste : améliorer la santé en France grâce à des progrès en santé publique fondés sur une diffusion des connaissances, une meilleure formation des médecins et la recherche. Nous étions à la fois le Haut-Comité de Santé publique, la Direction générale de la santé, l’INSERM et la Direction des enseignements supérieurs. En 2002 il faut certes continuer, dans la mesure de nos possibilités, à diffuser les connaissances utiles et à soutenir la recherche et la formation ; mais il s’y est ajouté deux nouveaux objectifs :

analyser de façon critique les insuffisances et les dysfonctionnements du système de santé, et s’élever contre les craintes injustifiées et paralysantes.

Au début du XIXe, notre principal moyen d’action était d’informer le gouvernement, essentiellement en répondant aux questions que celui-ci posait. Il n’y avait que quelques dizaines de décideurs, c’est à eux qu’il fallait s’adresser. Au XXIe siècle la situation est très différente. Certes il faut continuer à répondre aux questions posées par les autorités mais le gouvernement est déjà entouré de comités, de commissions et d’une vingtaine d’agences. Il est, de plus, constamment soumis à des propositions venant de groupes qui défendent leur point de vue ou leurs intérêts économiques et financiers. Nous ne pouvons pas traiter de tout et pour être efficaces nous devons concentrer nos efforts sur quelques questions auxquelles nous pouvons apporter des réponses pertinentes. Choisir ces questions est donc une responsabilité cruciale. De plus les dirigeants gouvernent l’œil fixé sur les sondages. Un article dans les grands journaux, une émission à la télévision ont plus de poids sur leurs orientations qu’un rapport de l’Académie, ou plutôt une prise de position de l’Académie n’influence les décisions que si elle est reprise dans les médias. Il ne suffit donc pas de faire, il faut faire savoir, c’est-à-dire communiquer.

Venons-en au bilan. En 2002 trois colloques, organisés en commun avec d’autres Académies, ont été publiés ou se sont tenus.

• Colloque sur le vieillissement organisé avec l’Académie des Sciences et celle des Sciences morales et politiques dans l’organisation duquel Claude Sureau avait

Bull. Acad. Natle Méd., 2003, 187, n° 1, 183, séance du 14 janvier 2003