Articles du bulletin Depuis 2019 le Bulletin est édité en collaboration avec Elsevier-Masson. Les rapports de l'Académie sont disponibles intégralement sur le site internet de l'Académie. L'accès aux autres textes peut être obtenu sur le site Em-Consulte. Pour soumettre un article, merci de consulter nos instructions aux auteurs.
Numéros archivés en accès libre :
de 1836 à 2017 (sur Gallica) | de 2001 à 2018 (sur le site internet)Séance du 4 juin 2019
Communication scientifique
Innovations en chirurgie vasculaire. Comment les endoprothèses ont bouleversé le traitement des anévrysmes aortiquesInnovation in vascular surgery: How aortic endografts have revolutionized the treatment of aortic aneurysms
Jonathan Sobocinski : consultant pour Cook Medical® et WL Gore®.
Jean-Baptiste Ricco déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’anévrisme de l’aorte abdominale est une pathologie redoutable. Sans intervention, l’anévrisme augmente de volume et finit par se rompre, avec une issue fatale dans la majorité des cas. La mise à plat-greffe chirurgicale fut le traitement de choix pendant plusieurs années, mais depuis une quinzaine d’années, le traitement endovasculaire par endoprothèse a gagné du terrain de façon spectaculaire et a été validé par plusieurs études randomisées. Moins invasif et associé à une moindre morbidité postopératoire, ce traitement a fait d’énormes progrès ces dernières années et a bouleversé la pratique chirurgicale. Au risque de disparaître, tout chirurgien vasculaire actif en 2000 et pratiquant la chirurgie aortique a dû réapprendre sa spécialité. Comme pour toutes les innovations, il y a eu des excès, car la pose des endoprothèses aortiques (EA) sous-rénales répond à des critères anatomiques stricts. Pour les EA intéressant l’aorte thoracique et thoracoabdominale, une expertise spécifique est indispensable. De plus, ces centres doivent avoir le recrutement nécessaire pour maintenir cette expertise, d’où la notion de centralisation qui est venue compléter la sophistication de ces techniques. Cet article présente les différentes innovations endovasculaires du traitement des anévrysmes aortiques en décrivant les étapes nécessaires à la formation endovasculaire des chirurgiens et aussi les limites de ces techniques.
Lire la suite >Séance du 4 juin 2019
Communication scientifique
La chirurgie de cytoréduction péritonéale : de l’incurable vers le curableCytoreductive surgery for peritoneal disease: From palliative to curative
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les tumeurs primitives malignes du péritoine et les métastases ou carcinoses péritonéales ont été longtemps considérées comme un stade métastatique terminal. Le développement de nouvelles techniques de chirurgie de cytoréduction et péritonectomies, de chimiothérapie intrapéritonéale associée ou non à l’hyperthermie, la mise en place de centres spécialisés dans la prise en charge de ces pathologies a considérablement modifié le pronostic de ces pathologies. Autrefois condamnés à court terme, certains patients sélectionnés sur leur état général, l’origine, l’extension et la résécabilité de leur carcinose péritonéale peuvent bénéficier d’un traitement curatif. Le facteur pronostique principal, quelle que soit l’étiologie de la carcinose péritonéale est représenté par la possibilité de pouvoir réaliser une chirurgie de cytoréduction complète associant résection d’organes et péritonectomies. En moins de trois décennies, la médiane de survie des patients avec métastases péritonéales est passée de 5 à 40 mois pour celles d’origine colorectale, de 3 à 25 mois pour celles d’origine gastrique. Cette médiane de survie n’est pas atteinte pour les pseudomyxomes péritonéaux et est supérieure à 50 mois pour les mésothéliomes péritonéaux malins. Ces traitements chirurgicaux lourds et complexes nécessitent une prise en charge multidisciplinaire spécialisée et doivent être réalisés dans un nombre limité de centres experts afin de mieux sélectionner les candidats à une prise en charge curative, de limiter la mortalité et morbidité des procédures chirurgicales et d’optimiser la prise en charge périopératoire et la qualité de vie.
Lire la suite >Séance du 28 mai 2019
Éditorial
Enfant et tabacChild and tobacco
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Lire la suite >Séance du 28 mai 2019
Éloge
Éloge de Géraud Lasfargues (1930–2018) Lire la suite >Séance du 28 mai 2019
Communication scientifique
Risques associés au tabagisme maternel pendant la grossesse. Attention particulière aux conséquences postanatalesRisks associated to maternal smoking during pregnancy. Special attention to post-natal risks
Le tabagisme maternel pendant la grossesse (TMPG) est un facteur de risque évitable de troubles de santé pré- et péri-nataux. Des données récentes indiquent que le TMPG peut aussi avoir un retentissement négatif sur la santé de l’enfant, chez l’adolescent et même chez l’adulte. De grandes études de cohortes des 10 dernières années mettent en évidence que le TMPG est un facteur de risque indépendant de mortalité postnatale, et de plusieurs troubles de santé de l’enfant tels que l’asthme, l’obésité, le tabagisme, trouble d’attention d’hyperactivité. L’hypoxie fœtale ou une toxicité épigénétique sont les hypothèses évoquées pour expliquer ces effets à long-terme. L’éradication du TMPG pourrait contribuer à la réduction de la mortalité infantile et l’incidence des troubles de santé de toute une génération suivante.
Lire la suite >Séance du 28 mai 2019
Communication scientifique
Le tabagisme passif durant la grossesse et chez l’enfantPregnancy, child and passive smoking
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le problème du tabagisme passif de l’enfant se pose avant même sa conception, car le tabagisme de la femme diminue la fécondité. L’exposition de l’enfant au tabagisme passif peut se faire à deux moments : durant la grossesse puis après la naissance. Durant ces deux périodes il sera exposé à des risques spécifiques différents. Si le retard de croissance intra-utérin, la mort fœtale intra-utérine et la mort subite du nourrisson sont bien connus, les malformations ou une obésité infantile sont des complications moins souvent évoquées. Pourtant ce tabagisme passif de l’enfant n’est pas une fatalité même si les femmes françaises enceintes sont les plus fumeuses de l’Union Européenne. Des décisions politiques maintenues au-delà des alternances politiques et qui s’attaquent au tabagisme en général en y associant des mesures spécifiques de protection des femmes enceintes sont les plus à même de lutter contre cette menace.
Lire la suite >Séance du 28 mai 2019
Communication scientifique
L’enfant et l’adolescent, cibles de l’industrie du tabacChild and adolescent, targets of the tobacco industry
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’industrie du tabac a toujours eu une préoccupation vitale de recruter de nouveaux consommateurs, afin de remplacer ceux qui arrêtent et surtout ceux qui meurent prématurément. Elle a toujours nié cibler les enfants et les adolescents, mais les documents internes, révélés lors de procès, ont montré qu’une stratégie sophistiquée, basée en particulier sur le message que fumer était un choix d’adulte, a été développée pendant des décennies sous des formes variées. Une fois piégés, le potentiel très addictif du tabac fait très facilement de ces jeunes des consommateurs à vie. Hypocritement, cette industrie a mené auprès d’eux des « campagnes de prévention » habilement conçues pour les attirer vers le tabac et dans le même temps valoriser leur marque. Beaucoup de ces stratégies sont à présent éventées ou contrecarrées par des législations appropriées, mais d’autres restent très actives, comme le placement du « produit tabac » dans les films, les promotions occultes auprès des étudiants et l’activité massive des « influenceurs » sur les réseaux sociaux. La jeunesse des pays émergents est encore plus vulnérable vis-à-vis de ces stratégies, et également potentiellement victime précoce de cette industrie, par l’impact mortel particulier du tabagisme passif sur les plus jeunes enfants dans ce contexte et par l’exploitation illégale des enfants dans les plantations. Ce ciblage de la jeunesse reste d’actualité, avec en particulier le « tabac » chauffé, indûment promu comme élément de réduction de risque, nouveau leurre de cette industrie pour attirer les jeunes et garder ses profits en poursuivant son activité meurtrière.
Lire la suite >Séance du 28 mai 2019
Communication scientifique
Le tabac et l’enfant : naissance d’une addictionTobacco and children: Birth of an addiction
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les enjeux |
En France 73 000 fumeurs meurent chaque année du tabac, une maladie chronique incurable : la dépendance tabagique, une maladie d’acquisition pédiatrique. La cigarette est une drogue dure, elle accroche autant que l’héroïne, plus qu’alcool ou cannabis. L’inoculation de la dépendance nicotinique est incluse dans la stratégie formalisée il y a 50 ans par l’industrie du tabac pour engranger des profits. Elle est particulièrement efficace depuis 1968 et l’abaissement rapide de l’âge d’initiation du tabagisme.
Pourquoi l’enfant commence à fumer |
L’initiation a été pensée et organisée en trois étapes par les cigarettiers : (1) Présenter le tabac comme un produit qu’ils devront prendre adulte ! ; (2) Faire que la première rencontre avec le tabac soit la plus précoce et la moins repoussante possible avec tabac parfumé, cigarette mentholée, capsules de menthol ou chicha ; (3) dès la consommation installée, le tabagisme qui n’était qu’un comportement, devient rapidement une addiction et fumer n’est plus seulement utilisé pour gérer l’ennui, gérer les conflits ou prendre son cannabis. Les cigarettes, en particulier celles du matin, sont alors allumées afin de compenser le manque de nicotine créé par les cigarettes prises auparavant : le parfait cercle vicieux de la dépendance.
Comment bloquer l’instauration de la dépendance ? |
Le langage de prévention doit être différencié selon l’âge de l’enfant. Le changement d’image du tabac, avec l’adoption du paquet neutre, le contrôle de la promotion, l’extension des espaces sans tabac et la régression du tabagisme des adultes, contribuent à faire régresser l’initiation du tabagisme des adolescents.
Lire la suite >
Séance du 21 mai 2019
Éditorial
La médecine génomique personnalisée : prédire ou médire ?*Personalized genomic medicine: For the better or for the worse?
Les régions transcrites du génome humain sont désormais connues et peuvent être testées en pratique clinique. Le séquençage en parallèle de centaines de gènes à visée diagnostique est possible à des coûts devenus abordables et l’étude des variations du génome humain s’accélère. Pourquoi la médecine génomique personnalisée ferait-elle donc encore débat ? C’est que les tests génétiques se généralisent alors même que la signification d’innombrables variations de l’ADN reste inconnue, et donc possiblement source d’erreurs d’interprétation par excès ou par défaut. Non encadrés, non expliqués par des professionnels, les tests génétiques pourraient avoir un impact désastreux tant chez des malades que chez des personnes en bonne santé, devenus consommateurs de tests prédictifs de pertinence douteuse et pourtant accessibles en vente libre à l’étranger. Ce qui est techniquement possible est-il ipso facto médicalement acceptable ou éthiquement souhaitable ? La marchandisation de tests génétiques non contrôlés ne pourrait-elle pas être tôt ou tard à l’origine d’un nouveau désastre sanitaire ?
Lire la suite >Séance du 20 mai 2019
Communication scientifique
Apprentissage de la chirurgie robotique : de nouvelles convergences avec l’aéronautiqueLearning robotic surgery: New convergences with aeronautics
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le nombre croissant de publications mettant en parallèle les milieux aéronautiques et médicaux témoigne des fortes similarités entre ces activités à risques. La chirurgie robotique, par la nécessité du développement de compétences techniques spécifiques et d’optimisation du travail en équipe qu’elle implique, fait figure de proue dans ces regards croisés aviateurs – soignants. Prérequis technique, apprentissage par la simulation, team training ou encore principe de subsidiarité sont autant d’analogies pertinentes à partager. Les techniques d’optimisation du potentiel sont une autre voie à explorer.
Lire la suite >Séance du 14 mai 2019
Éloge
Éloge de Henri Laccourreye (1926–2018) Lire la suite >Séance du 14 mai 2019
Communication scientifique
La mobilité corporelle influence les capacités d’inhibition de l’enfant de 7 ans né prématuré : réflexions préliminairesPhysical mobility impacts the interference control in prematurely born children at 7 years of age: Preliminary considerations
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’âge de 6–7 ans marque le début des apprentissages conditionnant les capacités des enfants à suivre une scolarité normale. Les enfants nés prématurés (EP) présenteraient une moindre résistance à la distraction que les enfants nés à terme, souvent associée à un niveau élevé d’activité motrice, mais plusieurs études suggèrent que la mobilité corporelle ne serait pas forcément source de difficultés d’apprentissage.
Objectifs |
Ce travail propose d’étudier l’impact de la mobilité corporelle des enfants sur la résistance à la distraction.
Méthodes |
Nous avons évalué, en utilisant le principe de l’Eriksen flanker task adapté aux enfants, les capacités de résistance à la distraction d’enfants nés à terme âgés de 6–7 ans comparées à celles d’enfants nés grands prématurés, à 27 semaines de gestation en moyenne, dans des classes de même niveau scolaire, sans difficulté d’apprentissage.
Résultats |
Les premiers résultats, préliminaires, suggèrent que les capacités d’inhibition de l’enfant âgé de 7 ans sont différentes en cas de naissance prématurée : les EP répondent de façon immédiate et stéréotypée à la sollicitation de la fonction d’inhibition en position assise ou debout imposée. Une posture libre, en revanche, redonnerait la possibilité aux EP d’adapter leur temps de réaction à la tâche imposée et améliorerait leur taux de bonnes réponses.
Conclusion |
Ces données suggèrent que les efforts attentionnels nécessaires pour maintenir une contrainte posturale pourraient limiter la disponibilité des enfants à réaliser les tâches cognitives. Une libération de cette contrainte cognitive, liée au respect d’une posture imposée, pourrait améliorer les performances scolaires.
Lire la suite >
Séance du 14 mai 2019
Communication scientifique
Activité physique, sédentarité, et pathologies non transmissibles. Évaluation des risques sanitairesPhysical activity, sedentary, and non-communicable diseases. Health risk assessment
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le manque d’activité physique (AP) (inactivité) est reconnu pour être le quatrième facteur de risque de pathologies non transmissibles (PnT), et le deuxième facteur de risque évitable après le tabac. On retrouve des relations doses/effets non linéaires entre, d’une part, le volume et l’intensité de l’AP, et d’autre part, la mortalité générale ou spécifique, et l’incidence de PnT. La sédentarité, caractérisée par des périodes prolongées de très faible dépense énergétique est aussi en relation avec la mortalité générale ou spécifique, et l’incidence de PnT. Les effets délétères de la sédentarité sont surtout marqués au-delà de sept heures par jour passées en position assise ou trois heures par jour passées devant la télévision. Les effets de la sédentarité sur la mortalité et l’incidence de PnT sont conditionnés par le niveau d’AP ; chez les personnes très actives ayant plus d’une heure d’AP d’intensité modérée à élevée par jour, les effets de la sédentarité deviennent imperceptibles. Tous ces résultats soulignent l’importance d’avoir des recommandations de réduction de la sédentarité ; les limites de ces recommandations doivent cependant être connues, et la préservation de l’état de santé doit se faire alors par un renforcement des recommandations en AP.
Lire la suite >Séance du 14 mai 2019
Communication scientifique
Microcapteurs mobiles connectés de polluants atmosphériques : évolution ou révolution ?Microsensors for air pollutant measurements: Evolution or upheaval?
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
En France, la qualité de l’air extérieur fait l’objet d’une surveillance réglementaire par les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA). Des données modélisées viennent compléter ces mesures. En complément de cette métrologie normée se développent aujourd’hui, d’une part, des capteurs fixes moins coûteux, susceptibles d’être déployés sur de nombreux sites, et d’autre part, des microcapteurs mobiles portés par un individu qui souhaite connaître son exposition aux polluants de l’air. Ces capteurs citoyens vont être très prochainement utilisés par le grand public qui ne manquera pas d’interroger les professionnels de santé et notamment les médecins à propos des résultats obtenus. Or ceux-ci sont encore insuffisamment formés à cette thématique. Le sujet est en plein développement, comme en témoigne le nombre croissant de publications sur ce thème. Face au grand nombre et diversité des capteurs désormais disponibles, la métrologie et la nécessité de disposer de données fiables sont primordiales. Dans ce cadre, Airparif vient de procéder à l’évaluation d’une centaine de capteurs en laboratoire et en conditions réelles. Le protocole d’évaluation concerne des éléments qualitatifs (nature des polluants mesurés, source d’énergie, fiabilité, versatilité et mise en œuvre) et quantitatifs (variabilité des mesures, pourcentage d’erreur absolue vs valeur de référence). La structuration et surtout l’exploitation des bases de données correspondantes aux mesures sont quant à elles peu évaluées actuellement. À côté de ces considérations techniques se pose la question de la contribution de cette technologie au changement de comportement du citoyen ou du patient. Ce point a fait l’objet d’un rapport de l’ADEME en novembre 2017. Ce dernier conclut que la connaissance du niveau de pollution et des risques sanitaires associés ne suffit pas à induire un changement de comportement pérenne. La facilité d’adoption de pratiques plus vertueuses et la partage d’information sont les points clés dans la dynamique de changement de comportement. Les professionnels de santé doivent y jouer un rôle majeur. Cette nouvelle technologie permettra enfin, dans le champ de l’épidémiologie respiratoire, une appréciation plus fine de l’exposition individuelle.
Lire la suite >Séance du 14 mai 2019
Communication scientifique
Protection contre l’allergie par l’environnement de la ferme : en 15 ans, qu’avons-nous appris de la cohorte européenne « PASTURE » ?Protection against allergy by farm environment: What have we learnt from the PASTURE European Children Cohort?
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les pathologies allergiques sont devenues un problème de santé publique en raison de l’augmentation de leur incidence au cours de la seconde moitié du XXe siècle et de leur relation avec les modifications environnementales qui ont accompagné cette période. Au sein de « l’hypothèse hygiène » qui associait cette augmentation d’incidence à une diminution de l’exposition aux agents microbiens, des études transversales ont associé l’environnement spécifique de la ferme de production laitière à une protection significative contre les allergies. Pour confirmer ces constatations, depuis 15 ans, et du dernier trimestre de grossesse de leur mère jusqu’à maintenant, 1000 enfants de régions rurales de 5 pays européens (Allemagne, Autriche, Suisse, Finlande, et France/Franche-Comté) ont été étudiés dans la cohorte PASTURE ; 500 vivaient à la ferme et 500 étaient sans relation directe avec une ferme. Les résultats de ce travail multidisciplinaire soulignent le rôle (1) de la diversité des expositions aux animaux et aux micro-organismes, et des aliments introduits chez les jeunes enfants ; (2) de la consommation de lait cru ; (3) des expositions de la mère avant la naissance pour le devenir immunologique et allergique de l’enfant ; et (4) d’une orientation précoce des cellules dendritiques, des cellules T, et de la sécrétion cytokinique vers un profil « régulateur » sous l’effet des facteurs environnementaux. Bel exemple de coopération européenne et d’implication des familles dans une recherche clinique très exigeante, la cohorte PASTURE mise maintenant sur un suivi de ces enfants jusqu’à l’âge adulte et des débouchés en termes de prévention.
Lire la suite >Séance du 14 mai 2019
Présentation ouvrage
Présentation du livre : Ménard J. Médecin de passage. Paris : Société des écrivains, 2018 Lire la suite >Séance du 7 mai 2019
Communiqué
Résistance aux antibiotiques : des pistes insuffisamment explorées ? Lire la suite >Séance du 7 mai 2019
Communication scientifique
Imagerie du développement et de la maturation du cerveau du nouveau-néImaging of the development and maturation in the neonatal brain
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les techniques d’imagerie de choix pour évaluer le cerveau du nouveau-né sont l’échographie transfontanellaire (ETF) et l’imagerie par résonance magnétique (IRM). L’image du cerveau normal change avec l’âge et dépend du degré du développement et de maturation de la myéline. En période périnatale et surtout chez l’enfant prématuré les modifications cérébrales sont très importantes dues aux différents processus comme la migration neuronale, la synaptogénèse, l’arborisation axonale, la myélinisation et la gyration. Comparée à l’IRM, l’ETF est moins sensible pour détecter ces modifications et chez le prématuré comparé à l’enfant né à terme, elle montre un cerveau plus lisse avec des noyaux gris centraux plus échogènes. L’IRM avec des séquences classiques en pondération T1 et T2, et surtout avec l’imagerie de diffusion offre non seulement de l’information morphologique, mais, aussi de l’information microstructurale concernant la migration neuronale et la myélinisation. À partir des données de l’imagerie de diffusion, l’IRM offre la possibilité d’étudier la connectivité structurale tandis que l’imagerie fonctionnelle de repos offre la possibilité de mettre en évidence les réseaux fonctionnels du cerveau. Au total l’ETF est l’examen morphologique de base et l’IRM offre des informations supplémentaires sur la microstructure et la fonction du cerveau.
Lire la suite >Séance du 7 mai 2019
Communication scientifique
Syndrome du bébé secoué (SBS). Diagnostic et imagerie moderneShaken baby syndrome. Diagnostic and modern imaging
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le syndrome du bébé secoué (SBS) atteint surtout le nourrisson âgé de moins de 8 mois. Le mécanisme causal est une secousse ou une salve de secousses violentes, souvent répétée dans le temps. Les présentations cliniques sont variées, aiguës ou froides. Le diagnostic repose sur des arguments anamnestiques (histoire fluctuante ou incohérente), cliniques, ophtalmologiques et radiologiques. La recherche exhaustive d’autres lésions traumatiques concomitantes ou antérieures (ecchymoses, lésions endobuccales, fractures, etc.) est systématique. Le fait de secouer entraîne des ruptures des veines-ponts, responsables d’un hématome sous-dural caractéristique, multifocal, diffus et prédominant au vertex. Le scanner cérébral en urgence permet le diagnostic de SBS. L’IRM est utile pour l’analyse fine du parenchyme cérébral et des veines-ponts rompues. Le principal diagnostic différentiel de SBS dès lors que des ruptures de veines-ponts sont présentes est le traumatisme accidentel à haute énergie cinétique. La datation des lésions concerne l’expertise médico-légale. La simple évocation du diagnostic de maltraitance doit conduire à l’hospitalisation immédiate de l’enfant dans un but de protection et pour la réalisation du bilan complet en imagerie : scanner cérébral complété si possible par une IRM, radiographies de haute définition de l’ensemble du squelette, échographie abdominale recommandée en France.
Lire la suite >Séance du 7 mai 2019
Communication scientifique
Accident vasculaire cérébral de l’enfant : épidémiologie, filières de prise en charge et spécificités pédiatriquesPaediatric stroke: Epidemiology, acute stroke protocols, and paediatric specificities
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’AVC de l’enfant représente une pathologie grave aux conséquences importantes, sur le plan moteur, cognitif, scolaire et social. Les délais diagnostiques chez l’enfant sont aujourd’hui le frein majeur à l’optimisation de la prise en charge et à l’éligibilité aux traitements de recanalisation de phase aiguë. La mise en place de protocoles d’ « alerte AVC enfant » sur le modèle de ceux de l’adulte est un facteur majeur d’amélioration de cette prise en charge à la phase aiguë, nécessitant une collaboration entre les différents acteurs préhospitaliers et hospitaliers, pédiatriques et d’adultes. Régulation préhospitalière, accès direct à l’imagerie et formation des personnels permettent de mettre en place les traitements de phase aiguë tels que la thrombolyse et/ou la thrombectomie mécanique. Au-delà des premières heures, le suivi de ces enfants est crucial, car l’enfant récupère différemment de l’adulte et des séquelles peuvent « apparaître » à distance avec l’augmentation de la charge cognitive ou scolaire. La prise en charge rééducative est donc pluridisciplinaire, ajustée aux besoins et projets de l’enfant et de sa famille et réévaluée régulièrement.
Lire la suite >Séance du 7 mai 2019
Discours
Proposition d’une distinction de l’Académie de médecine au Dr. Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix. Attribution du titre de Membre Honoris causa Lire la suite >Séance du 7 mai 2019
Communication scientifique
AVC de l’enfant, imagerie diagnostique et thérapeutiquePaediatric stroke, diagnostic and therapeutic imaging
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’accident vasculaire cérébral (AVC) pédiatrique affecte un millier d’enfants chaque année en France. Les objectifs de l’imagerie, l’IRM étant l’examen de phase aiguë à privilégier, sont d’établir un diagnostic précoce de l’existence et de la nature des lésions du parenchyme cérébral, de fournir une information précise sur l’état des structures artérielles, mais aussi de la perfusion cérébrale, afin de proposer la meilleure attitude thérapeutique. En cas d’AVC ischémique, faute d’essais thérapeutiques dédiés, le traitement recommandé chez l’adulte est souvent adapté chez l’enfant. Il peut comporter, jusque 24h après le début des symptômes, sur des critères d’imagerie précis et après une discussion pluridisciplinaire au cas par cas, l’extraction percutanée du thrombus occlusif (thrombectomie mécanique) d’une artère proximale. L’imagerie interventionnelle (neuroradiologie interventionnelle, NRI) doit également pouvoir proposer des solutions thérapeutiques en cas d’AVC hémorragique de l’enfant dont la rupture d’une malformation vasculaire cérébrale est responsable une fois sur deux. Identifiée en imagerie, la malformation responsable de l’AV, anévrisme ou MAV, devra être oblitérée dans les meilleurs délais (embolisation).
Lire la suite >Séance du 16 avril 2019
Éloge
Éloge de Raymond Bastin (1914–2018) Lire la suite >Séance du 16 avril 2019
Communication scientifique
Penser l’avenir de la pédopsychiatrie dans le monde : bilan de 4 années de présidence de l’International Association of Child and Adolescent Psychiatry and the Allied Professions (IACAPAP)Thinking the future of child and adolescent psychiatry across the world: Summary of 4 years of presidency of IACAPAP (International Association of Child and adolescent Psychiatry and the Allied Professions)
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Alors que les questions de santé mentale interpellent toutes les sociétés, la psychiatrie a toujours autant de mal à trouver sa place dans le système de soin, en particulier chez les enfants et les adolescents. Cette situation paradoxale vient d’un flou sémantique plus ou moins entretenu autour de trois concepts fondamentalement différents : la santé mentale, qui s’intéresse au bien-être ; le handicap, qui vise à mieux intégrer des sujets différents dans la société ; la psychiatrie, qui soigne des humains en rupture et en souffrance du fait de leur fonctionnement psychique. À l’évidence ces trois domaines doivent apprendre à travailler ensemble. Mais comme les trois brins d’une tresse, ils doivent d’abord être considérés séparément avant de les entrelacer. Le tout ne sera que plus solide.
Lire la suite >Séance du 16 avril 2019
Communication scientifique
HLA-B*5801 et réactions cutanées à l’allopurinol dans la population Kinh d’Ho Chi Minh Ville (Vietnam)HLA-B*5801 and cutaneous reactions to allopurinol in the Kinh population of Ho Chi Minh City (Vietnam)
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le but de cette étude prospective était d’identifier les facteurs de risque, incluant l’HLA-B*5801, de réactions cutanées sévères ou bénignes à l’allopurinol dans l’ethnie Kinh, majoritaire au Vietnam. Dix réactions sévères (syndromes de Lyell ou de Stevens-Johnson) furent identifiées dans les services de dermatologie d’Ho Chi Minh Ville (HCMV), 54 réactions bénignes dans ces même services et au centre médical Vien Gut (HCMV), spécialisé dans la prise en charge de la goutte, et 112 patients sans intolérance (pas de réaction dans les 3 mois suivant la dernière augmentation de posologie de l’allopurinol) furent recrutés au Vien Gut. Les données cliniques furent collectées de façon prospective et un typage HL* B5801 fut réalisé à l’aide du kit de détection PG5801 (Parmigene, Taiwan). L’HLA-B*85801, présent chez les 10 patients avec réaction sévère, a été trouvé très significativement (p<0,0001 ; odds ratio (OR) : 171 ; écart-type (ET) 95 % : 20 ; 7889) associé à ces accidents graves. Les autres facteurs de risque de réactions sévères rapportés dans la littérature (absence de goutte, sexe féminin, insuffisance rénale, hypertension artérielle, dyslipidémie, absence d’augmentation progressive de la posologie), mais pas la dose d’allopurinol, ont été confirmés. Pour les réactions bénignes, il n’y avait pas d’association à l’HLA*B5801. Seules l’absence d’augmentation progressive de l’allopurinol, l’hypertension artérielle et les dyslipémies leur étaient associées.
Lire la suite >Séance du 16 avril 2019
Communication scientifique
Hématologie et thérapie cellulaire. Historique de l’autogreffe de cellules souches hématopoïétiques : rôle actuel en hématologie. Nouveautés pour le traitement des leucémies aiguës myéloblastiques de l’adulteAutologous stem cell transplantation in hematology: Historical review and possible revival for the treatment of acute myelogenous leukemia
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’autogreffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) est une technique mise au point à l’hôpital Saint Antoine en 1976 pour pallier l’absence de possibilité d’allogreffe à l’époque chez plus de 75 % des patients qui ne disposaient pas de frères/sœurs géno-identiques et/ou étaient âgés de plus de 35 ans. Nos premiers travaux historiques ont porté sur la Cryo préservation des CSH. La technique de l’autogreffe consiste dans un premier temps à prélever à un moment propice des CSH à un patient atteint d’hémopathie maligne. Ces CSH sont congelées et conservées en phase gazeuse d’azote à –140dg C. Ultérieurement un traitement de poly chimiothérapie lourde avec ou sans radiothérapie peut ainsi être administré pour la consolidation lourde des hémopathies malignes en rémission. Ce traitement détruit l’hématopoïèse en place. La réinjection des CSH (le greffon) autologues permet de restaurer l’hématopoïèse. Dans l’ensemble, une consolidation lourde suivie d’autogreffe fait aujourd’hui systématiquement partie du traitement de première ligne pour les patients atteints de myélomes et de lymphomes du manteau âgés de moins de 70 ans. Elle fait également partie du traitement de rattrapage en seconde ligne pour les autres lymphomes, y compris la maladie de Hodgkin. Au total, 40 000 autogreffes sont réalisées chaque année dans le monde pour ces indications. L’utilisation de l’autogreffe dans le schéma thérapeutique des leucémies aiguës myéloblastiques est plus discutée : très utilisée de 1976 à 2000 pour les consolidations lourdes des rémissions chez les patients ne disposant pas de donneurs pour une greffe de CSH allogénique, les indications de l’autogreffe se sont réduites récemment du fait des améliorations considérables de l’allogreffe qui peut aujourd’hui faire appel à des donneurs alternatifs (donneurs non apparentés et haplo-identiques). Des améliorations importantes pour l’autogreffe sont toutefois récemment survenues, telles que (1) une meilleure définition des patients pouvant en bénéficier, (2) le recours à un conditionnement myéloablatif plus efficace avec la combinaison du busulfan intraveineux associé au melphalan à haute dose, (3) surtout une meilleure évaluation de la maladie résiduelle qui permet de consolider par chimiothérapie lourde et autogreffe les patients en rémission complète moléculaire. Enfin l’immunothérapie (anticorps monoclonaux et lymphocytes éduqués « CAR-T cells ») s’annonce comme un traitement de maintenance novateur pour prévenir les rechutes. La question actuelle est de savoir si une consolidation lourde suivie d’autogreffe peut fournir la plateforme idéale pour l’introduction d’une immunothérapie complémentaire et ainsi remplacer à terme dans certaines indications précises, l’allogreffe. Ceci mènerait à une meilleure qualité de vie en l’absence du risque de réaction du greffon contre l’hôte.
Lire la suite >Séance du 9 avril 2019
Rapport
Rapport 19-04. L’enfant, l’adolescent, la famille et les écrans. Appel à une vigilance raisonnée sur les technologies numériquesPréambule
Depuis moins de trois décennies, une nouvelle science s’est développée, la science informatique. Une transformation profonde des sociétés et des rapports humains en résulte, désignée de façon globale comme la révolution numérique et qui peut prendre de multiples formes, concernant tous les âges de la vie. Longtemps, les écrans de cinéma puis de télévision ont été l’interface principale entre les sens du spectateur et la signification des images proposées à son regard. Aujourd’hui, les écrans du smartphone, de la tablette, de l’ordinateur, de la console de jeux, du casque de réalité virtuelle constituent l’interface principale avec l’immensité des contenus qu’ils mettent à disposition et qui se jouent derrière eux : réseaux sociaux, jeux, « applis » informatiques, photos et films, simulations, Internet. Le propos du présent Appel ne saurait être d’évoquer la totalité de ce qu’il est convenu d’appeler « le monde numérique », de ses enjeux, de ses vertus et de ses ombres : les écrans n’en sont que le point d’entrée, visible et omniprésent. C’est à ce titre que les trois Académies se saisissent de cette question, en portant une attention particulière à l’enfance et l’adolescence, dans la continuité de l’Avis émis par l’une d’entre elles en 2013.
Lire la suite >Séance du 9 avril 2019
Communication scientifique
L’évaluation des politiques de santé publiqueEvaluation of health policies by the French Court of auditors
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
La Cour des comptes est compétente depuis la réforme constitutionnelle de 2008 pour effectuer des évaluations de politiques publiques. L’évaluation, qui est une mission distincte du contrôle, vise à apprécier l’impact d’une politique et à émettre un jugement sur la valeur de cette politique, au regard de ses effets constatés par rapport aux objectifs que les pouvoirs publics lui ont assignés. En matière de santé, ses évaluations récentes, qui ont porté sur les politiques concernant le tabac, les consommations nocives d’alcool, l’autisme ou la vaccination, reposent sur une procédure et une méthodologie spécifiques, fondée notamment sur l’association des parties prenantes à la démarche évaluative. Les mesures qui ont été prises par les pouvoirs publics pour faire suite aux recommandations de la Cour font apparaître des résultats contrastés de ces évaluations d’une politique à l’autre.
Lire la suite >Séance du 2 avril 2019
Éditorial
Le fer comme cible thérapeutique : nouveaux horizonsIron as a therapeutic target: New horizons
Lire la suite >Séance du 2 avril 2019
Communication scientifique
Nouvelle stratégie de neuroprotection basée sur la chélation conservatrice du fer dans la maladie de ParkinsonNew neuroprotective strategy based on conservative iron chelation in Parkinson's disease
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. David Devos a mené deux études pilotes académiques avec la défériprone fournie gratuitement par Apopharma (FAIRPARK-I and SAFE-FAIR-ALS-I). Il mène deux larges étude académiques promus par le CHU de Lille avec la défériprone fournie gratuitement par Apopharma (FAIRPARK-II [financée par la Commission européenne No 633190 du programme H2020] and FAIR-ALS-II [financé par le PHRC-N 2016]). Apopharma effectue son propre développement clinique de la défériprone avec deux études de phase II en cours et une phase III programmée dans la maladie de Parkinson.
Il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement neuroprotecteur permettant de réduire la progression de la maladie de Parkinson (MP). Au début du vingtième siècle, trois grandes caractéristiques neuropathologiques ont été décrites : la dégénérescence des neurones dopaminergiques, les corps de Lewy et l’accumulation en fer au niveau de la substance noire (SN). Cette accumulation en fer ainsi que sa grande toxicité ont été confirmées dans toutes les formes de MP. Par crainte d’induire une anémie, aucune stratégie thérapeutique basée sur la chélation du fer n’avait été développée chez l’humain. Cependant, grâce au concept de chélation conservatrice du fer, nous avons établi une nouvelle stratégie de neuroprotection utilisant la molécule prototype défériprone et mis en place des essais cliniques actuellement en phases II et III. La découverte récente d’un nouveau mécanisme de mort cellulaire programmée non apoptotique dépendante du fer, appelée ferroptose, qui prédomine dans la MP, permettrait à la fois d’expliquer le mécanisme d’action de la chélation du fer tout en ouvrant de nouvelles perspectives thérapeutiques de molécules anti-ferroptotiques.
Lire la suite >Séance du 2 avril 2019
Communication scientifique
Fer et cancers : l’exemple du cancer du seinIron and cancers: The example of breast cancers
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le fer est un élément indispensable à de nombreux processus biologiques. L’homéostasie du fer est finement régulée dans les cellules saines mais subit des dérégulations dans les cellules tumorales hautement prolifératives afin de s’adapter à leurs besoins augmentés. Depuis plusieurs décennies, différentes approches ont été développées pour cibler le métabolisme du fer dans les hémopathies malignes et les tumeurs solides dans un but thérapeutique. Dans les cancers du sein, la privation en fer au moyen des chélateurs semble être l’approche la plus proche d’être transposée en pratique clinique, notamment car les chélateurs de fer sont des molécules dont la sécurité d’utilisation chez l’homme a déjà été démontrée dans leurs indications classiques de surcharge en fer. La combinaison des chélateurs avec la chimiothérapie potentialise les effets de la chimiothérapie et pourrait être un traitement particulièrement intéressant dans les cancers du sein triple-négatifs qui sont les plus agressifs et ne bénéficient actuellement d’aucune thérapie ciblée. D’autres approches pourraient aussi être intéressantes tels que les anticorps humanisés inhibiteurs ciblant le récepteur de la transferrine ou l’hepcidine.
Lire la suite >Séance du 2 avril 2019
Communication scientifique
Surcharges en fer génétiques : atypies de l’acéruloplasminémie héréditaireGenetic iron overload: Atypias of hereditary aceruloplasminemia
Ce travail est soutenu par la Fondation Maladies Rares, l’Association Hémochromatose Ouest (AHO), la Fédération Française des Associations de Malades de l’Hémochromatose (FFAMH) et l’Association fer métaux essentiels recherche santé (AFeMERS).
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les connaissances obtenues dans les 20 dernières années ont permis de dresser un tableau compréhensible du métabolisme du fer, notamment du fait de la mise en évidence de protéines majeures permettant la circulation systémique du fer. Cependant, certaines pathologies rares du métabolisme du fer, dont l’acéruloplasminémie héréditaire (AH), pointent l’existence de mécanismes complémentaires potentiels encore non identifiés. L’AH est une pathologie génétique de transmission récessive liée à des mutations touchant le gène codant la céruloplasmine. Les mutations conduisent, du fait de la perte de l’activité ferroxidasique de la protéine, au développement d’une surcharge en fer parenchymateuse, touchant le foie, le pancréas, mais aussi, fait unique dans une pathologie de surcharge en fer systémique, le cerveau. La particularité du phénotype hépatosplénique et l’existence d’une surcharge en fer cérébrale rendent certainement compte de l’existence de mécanismes complémentaires concourant à la pathologie. Leur compréhension permettra de mieux prendre en charge ces patients et de disposer de nouvelles données pour la prise en charge d’autres pathologies dont celles au cours desquelles l’accumulation de fer dans le cerveau joue un rôle déterminant.
Lire la suite >Séance du 26 mars 2019
Communiqué
L’homéopathie en France : position de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie nationale de pharmacieHomeopathy in France : Opinion of the French National Academy of Medicine and the French National Academy of Pharmacy
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Lire la suite >Séance du 26 mars 2019
Communication scientifique
Un nouveau modèle animal d’étude du neuroblastomeA novel tumoral model to study pediatric cancers
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les cancers de l’enfant sont très différents de ceux de l’adulte, en raison de l’origine des cellules qui subissent une transformation maligne, et aussi parce que l’organisme au sein desquels ils émergent est encore en construction et présente des caractéristiques propres à son état immature. La conception de nouveaux modèles tumoraux capables de restituer le contexte immature est un levier clé pour l’étude de ces cancers et le développement de stratégies thérapeutiques innovantes et adaptées aux enfants. Le neuroblastome (NB) est une tumeur emblématique du jeune enfant, la moitié des cas est diagnostiquée avant l’âge de deux ans. Ce cancer du système nerveux sympathique dérive d’une population transitoire de cellules embryonnaires, la crête neurale (CN). Les formes métastatiques, fréquentes et dévastatrices, sont détectées dès le diagnostic, reflétant un potentiel de dissémination particulièrement élevé de ce cancer. Ces caractéristiques limitent considérablement l’accès aux étapes précoces de la tumorigenèse neuroblastique et de la dissémination métastatique. La conception d’un modèle original, basé sur la greffe de cellules tumorales humaines dans un embryon aviaire, a permis de modéliser la pathologie neuroblastique, depuis la formation de la tumeur primaire dans les dérivés sympathico-adrénaux jusqu’à la formation de métastases distales. De nouvelles données sur le programme pro-métastatique du NB ont été obtenues par l’exploitation de ce modèle en combinaison avec des approches d’analyses moléculaires globales. Ces études apportent un éclairage sur les relations de lignage entre les NB et leur cellule d’origine et sur l’impact des programmes de développement de l’embryon sur la progression tumorale.
Lire la suite >Séance du 26 mars 2019
Communication scientifique
Préservation de la fertilité et de la féminité dans les cancers gynécologiques : l’exemple des cancers ovariensFertility and feminity preservation in gynaecological cancers: From the “legitimate” claim to carcinological safety assessment
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’objectif essentiel de ces traitements dits « conservateurs » est de préserver la fertilité (ou la grossesse en cas de cancers diagnostiqué pendant la grossesse) sans pour autant augmenter la prise de risque carcinologique. Quel que soit le site initial de la tumeur, la validation carcinologique de cette stratégie nécessite plusieurs critères d’évaluation : une stadification clinique, radiologique et chirurgicale rigoureuse pour bien vérifier que la pathologie soit à un stade « réellement » initial ; une expertise anatomo-pathologique pour valider les critères histologiques qui vont être impactant sur le plan pronostique et enfin, une information de la patiente lui donnant une explication claire des implications éventuelles de cette stratégie (en cas de chirurgie conservatrice) lors de l’obtention éventuelle d’une grossesse et en appréciant ses attentes de ce traitement.
Lire la suite >Séance du 19 mars 2019
Communication scientifique
La santé des sportifs de haut niveauHealth of elite athletes
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les sportifs de haut niveau, dont la qualité est réglementée en France, bénéficient d’une surveillance médicale réglementaire au regard de la pratique hors norme de leur activité sportive. Cette surveillance débute à leur intégration sur la liste de haut niveau et se déroule pendant toute leur carrière. Malgré les risques liés à cette pratique intensive, l’espérance de vie des sportifs olympiens est supérieure à celle de leurs contemporains. Lors de Jeux Olympiques, la délégation française dispose d’un encadrement médical constitué des médecins et masseur-kinésithérapeutes des équipes de France aidés par une équipe du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF). L’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024 à Paris constitue un défi médical à relever pour la médecine en général et la médecine du sport en particulier. L’accueil de plusieurs milliers d’athlètes et leur encadrement et de millions de spectateurs et touristes nécessitera de mettre toutes les forces vives en action avec une parfaite coordination sur une période estivale. La qualité de la médecine française au point de vue humain, mais aussi technique nous permettra de relever ce challenge.
Lire la suite >Séance du 19 mars 2019
Communication scientifique
Les Jeux olympiques, la lutte contre le dopage et le maintien de l’équitéThe Olympic Games, fight against doping and equity maintenance
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le maintien de l’équité et le respect de l’éthique restent des sujets d’une grande actualité dans le sport de haut niveau. Le sport doit être pratiqué dans les meilleures conditions de sécurité, la victoire doit être accessible à tous, et ne souffrir d’aucune contestation ; c’est la raison pour laquelle le mouvement olympique s’est très tôt investi dans la lutte contre le dopage. La lutte contre le dopage s’est ensuite organisée, sur la base d’une entité internationale en charge d’édicter les règles et méthodes à utiliser, l’Agence mondiale antidopage. Des outils de détection directe et indirecte de substances interdites, dites dopantes, sont mis en œuvre en préparation et lors des contrôles organisés pendant les Jeux olympiques et paralympiques. La question de la prévalence réelle du dopage reste une question non encore résolue à ce jour, mais qui est essentielle pour juger de l’état sanitaire des sportifs. D’autres situations que le dopage sont susceptibles d’affecter l’équité dans le sport, comme la participation de sportifs transgenres aux compétitions, ainsi que les hyperandrogénies des athlètes féminines, ce qui justifie pleinement de définir des critères d’éligibilité stricts pour ces athlètes.
Lire la suite >Séance du 19 mars 2019
Communication scientifique
La femme olympienneWoman olympic athlete
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
La femme olympienne est une sportive de haut niveau engagée dans la plus prestigieuse des compétitions. Sa féminité interagit avec sa recherche de performances. Ces interactions peuvent être soit physiologiques par sa volonté d’avoir une grossesse suivie d’un retour au plus haut niveau, soit pathologiques, les exigences de certains sports l’exposant à des atteintes spécifiques dont la « triade » de la sportive, les fractures de fatigue, voire les lésions du ligament croisé antérieur. L’environnement médical, familial et sportif de la femme olympienne est le garant de son épanouissement de femme, de mère et de championne sans impact sur sa santé physique et mentale.
Lire la suite >Séance du 19 mars 2019
Communication scientifique
Héritage santé des Jeux OlympiquesHealth-Legacy of the Olympic Games
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts
Le Comité international olympique (CIO) souhaite promouvoir un héritage positif pour les villes et pays hôtes des Jeux Olympiques. L’héritage santé est un des aspects majeurs choisis par le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO Paris 2024). Il sera forcément le résultat d’une collaboration étroite entre l’État, la ville de Paris, la région Île-de-France et surtout le mouvement sportif. Un rôle capital revient donc au Comité national olympique et sportif français (CNOSF) : il a conçu un ouvrage, le Médicosport-santé©, diffusé à la grande majorité des médecins français par des fiches du Groupe VIDAL® et qui représente donc un outil essentiel pour la prescription d’activités physiques et sportives comme thérapeutique non médicamenteuse. La puissante incitation pour les activités physiques que représente la perspective des JO de 2024 sera sans doute un apport important à l’héritage santé attendu. C’est le sujet de cet article.
Lire la suite >Séance du 12 mars 2019
Rapport
Rapport 19-03. Analyse du plan « Ma Santé 2022, un engagement collectif » et propositions de l’Académie nationale de médecineAmbulatory care facilities, Non-hospital, Application, Medical informatics, Healthcare disparities, Hospital
Dominique Bertrand : Conseiller médical du Centre National de Gestion.
Daniel Bontoux : Aucun lien d’intérêt avec les points abordés dans ce rapport.
Pierre-François Plouin : ancien chef du service à l’hôpital européen G Pompidou, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, ancien vice-président de la Commission de la transparence.
François Richard : ancien chef de service et chef de pôle à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris ; participations aux travaux de réorganisation territoriale : Haute autorité de santé (HAS), Direction générale de l’offre de soins, Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France.
Jacques Rouëssé : ancien directeur du centre anticancéreux René Huguenin de Saint-Cloud.
L’Académie nationale de médecine a pris connaissance du plan « Ma santé 2022, un engagement collectif », proposé par le ministère des Solidarités et de la Santé, et en approuve les principales mesures. Le présent rapport résume l’analyse de l’Académie, formule des remarques portant sur plusieurs omissions, dont celle de la prévention, et propose neuf priorités portant notamment sur la réorganisation territoriale des soins, les nouveaux partenaires, la gouvernance hospitalière et l’apport du numérique.
Lire la suite >Séance du 12 mars 2019
Éditorial
Mieux contrôler mieux surveiller les dispositifs médicauxBetter assessment and safety improvement for medical devices
Lire la suite >Séance du 12 mars 2019
Communication scientifique
Le cadre réglementaire des dispositifs médicauxThe regulatory framework of medical devices
La réglementation européenne qui encadre la mise sur le marché de la très grande diversité des dispositifs médicaux est en perpétuelle évolution depuis sa mise en œuvre en 1998. Ces produits de santé, qu’ils soient ou non remboursés, doivent faire l’objet, en amont de leur commercialisation d’une évaluation au regard d’exigences de sécurité et de performances dont notamment la démonstration d’un rapport bénéfice-risque favorable. Cette évaluation est vérifiée par un organisme notifié (ON), au cours d’un processus de certification de marquage CE spécifique (CE-médical) dont les modalités sont d’autant plus contraignantes que la classe de risque du DM est élevée. Une refonte totale de cette réglementation va être mise en place en mai 2020, au travers de la mise en application du nouveau règlement 2017/745. Cette évolution réglementaire majeure augmente les exigences en ce qui concerne le niveau de démonstration du rapport bénéfice-risque en particulier sur les attendus en matière d’investigations cliniques pré et post mise sur le marché, soit tout au long de la vie sur dispositif. Par ailleurs ce règlement renforce de nombreux autres aspects de cette réglementation dont notamment la transparence de l’information.
Lire la suite >Séance du 12 mars 2019
Communication scientifique
Évaluation des dispositifs médicaux par la Haute Autorité de santéAssessment of medical devices by the French National Authority for health
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les dispositifs médicaux (DM) sont nombreux, très hétérogènes avec un risque potentiel variable. Les DM marqués CE sollicitant une demande de remboursement sont évalués par la HAS suivant des modalités identiques s’il s’agit d’une inscription sous nom de marque en sus d’une prestation médicale ou à l’intérieur d’une prestation d’hospitalisation ou d’une inscription sur une ligne générique. Les modalités sont différentes pour la demande d’un forfait innovation. Dans la modalité la plus commune d’un dossier examiné par la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé (CNEDIMTS) chargée de l’évaluation, l’avis final d’un dossier de DM répertorie : l’indication retenue, et si le service est suffisant le niveau de son amélioration par rapport à un comparateur de référence, la population cible et la durée d’inscription sur la liste des produits et prestations remboursables. Au-delà, le dossier doit être traité par le Comité économique avant que le ministre n’accorde définitivement l’inscription. En intégrant les défis actuels de l’ère numérique et l’accélération de l’évolution technologique, la HAS a pour mission d’accompagner l’innovation sans perdre de vue le principe de précaution avec pour objectif final d’améliorer la qualité de vie des patients et leur espérance de vie.
Lire la suite >Séance du 12 mars 2019
Communication scientifique
La surveillance des dispositifs médicauxMedical devices monitoring
D. Martin est Directeur général de l’ANSM.
La réglementation européenne des dispositifs médicaux (DM), dite de « marquage CE », mise en œuvre dans les années 90, confie aux autorités nationales la responsabilité de la surveillance des DM. Cela recouvre la centralisation des données de matériovigilance et leur évaluation, mais aussi les opérations de contrôles sur le marché. L’ensemble de ces actions donne lieu à de nombreuses mesures de police sanitaire à l’encontre de certains opérateurs et de certains dispositifs. Un nouveau règlement 2017/745 du 5 avril 2017 sera d’application obligatoire à tout nouveau dispositif en mai 2020. Ce règlement introduit de la transparence, plus de traçabilité, une meilleure évaluation clinique, ainsi que de nouveaux outils de surveillance des dispositifs sur le marché. Ce règlement appelle aussi de la part des États-membres de l’UE à prendre des mesures nationales d’accompagnement. L’ANSM se prépare de longue date à ces changements afin de continuer d’occuper une place de premier plan dans le concert européen au bénéfice des patients.
Lire la suite >Séance du 12 mars 2019
Éloge
Éloge de Jean-Étienne Touze (1949–2018) Lire la suite >Séance du 5 mars 2019
Communication scientifique
Risque à 3 mois, 1 an et 5 ans des accidents ischémiques transitoires et infarctus cérébraux mineurs dans une cohorte contemporaine, multicentrique, multinationale, multicontinentale de 4879 patientsRisk at 3 months, 1 year and 5 years of transient ischemic attacks and minor ischemic strokes in a multicentric, multinational and multicontinental contemporary cohort of 4879 patients
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Au cours des cinq dernières années, j’ai reçu des fonds de recherche de Sanofi, BMS et AstraZeneca (TIAregsitry.org), de Pfizer, AstraZeneca et Merck (Treat Stroke to Target trial), de Boston Scientific (WATCH-AF registry), du gouvernement français (PHRC Treat Stroke to Target (TST) trial et TST-PL.U.S.) ; des honoraires comme membre d’executive committee du SOCRATES trial (AstraZeneca), du programme SPIRE trials (Pfizer), du registre XANTUS (Bayer), du PROMINENT trial (Kowa company), comme membre du steering committee de l’ESUS trial (Bayer) et du PARFAIT trial (BMS), comme membre de l’endpoint committee du SUMMIT trial (GSK), comme membre du DSMB de l’ALPINE studies program (Fibrogen), et de l’essai SHINGPOON ; des honoraires de participation à des advisory boards de la part de Bayer, Pfizer, Amgen, Kowa, Boston Scientific, Edwards, Shing Poon, Gilead ; des honoraires comme orateur de la part de Bayer, Amgen, Pfizer, Sanofi.
L’accident ischémique cérébral (ou rétinien) transitoire (AIT) et l’infarctus cérébral mineur (sans handicap) offrent l’opportunité d’éviter un nouvel AVC ischémique avec handicap si le patient est exploré aussi rapidement que possible pour détecter la cause et la traiter sans délai. Le risque est très élevé dans les 90 premiers jours, notamment dans les 10–20 premiers jours, puis a tendance à beaucoup diminuer, donnant l’impression d’un risque faible à long-terme. Ce risque à long-terme a été, cependant, peu étudié. Le registre TIAregistry.org avait pour objectif de déterminer le risque à court et long-terme de patients avec AIT ou infarctus cérébral mineur. Les patients ont été inclus consécutivement dans 61 unités neurovasculaires organisées pour la prise en charge des AIT en urgence, dans 21 pays en Europe, Moyen-Orient, Asie et Amérique Latine, aussitôt que possible et jusqu’à 7jours après l’épisode qualifiant, et suivis 5 ans. Le critère de jugement primaire était la survenue d’un AVC, infarctus du myocarde ou mort vasculaire. Au total, 4739 patients ont été inclus dont 80 % dans les 24heures suivant les premiers symptômes, dont 3847 ont été suivis 5 ans. En dépit d’une prise en charge thérapeutique optimale tout au long du suivi, le risque de récidive à 3 mois, 1 an, et 5 ans était de 4 %, 6,2 % [IC à 95 %, 5,5–7,0 %], et 12,9 % [IC à 95 %, 11,8–14,1 %], respectivement. La moitié de ce risque était observé la première année post-AIT/infarctus cérébral mineur, et la moitié entre 1 an et 5 ans. À 5 ans, le risque de décès toutes causes, de décès cardiovasculaire, d’hémorragie majeure et d’hémorragie intracrânienne étaient respectivement de 10,6 %, 2,7 %, 1,5 %, et 1,1 %. Le risque de récidive d’AVC fatal ou non était de 9,5 %. Le risque à 5 ans d’AVC avec handicap (mRS>1) était de 7,9 % [IC à 95 %, 7,1–8,9 %]. En conclusion, le risque vasculaire après un AIT ou un infarctus cérébral mineur est de 6,5 % à un an et de 13 % à 5 ans, et ce risque est maximal durant les premiers jours, puis s’accroît de façon continue jusqu’à 5 ans, et 60 % de ce risque concerne des AVC avec handicap significatif. De nouvelles mesures de prévention sont nécessaires pour diminuer ce risque.
Lire la suite >Séance du 5 mars 2019
Communication scientifique
Modification de la présentation clinique de la spondylodiscite tuberculeuse en TunisieClinical evolution of tuberculous spondylodiscitis in Tunisia
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
La tuberculose encore fréquente dans les pays du sud connaît une recrudescence dans les pays développés. En Tunisie, son incidence annuelle est voisine de 3000 cas. La tuberculose rachidienne représente 50 à 60 % des tuberculoses ostéo-articulaires. Trois principales formes radiocliniques ont été décrites : la spondylodiscite tuberculeuse ou mal de Pott, la spondylite tuberculeuse et la tuberculose primitive de l’arc postérieur. Le diagnostic précoce de tuberculose rachidienne est devenu facile grâce aux progrès de l’imagerie et au développement des techniques de ponction biopsie disco-vertébrale. Le traitement des spondylodiscites tuberculeuses est essentiellement médical et doit durer au moins 9 à 12 mois. Les indications de la chirurgie se limitent aux déficits neurologiques et aux instabilités rachidiennes menaçantes, aux abcès paravertébraux volumineux résistants au traitement médical et aux cyphoses majeures.
Lire la suite >Séance du 5 mars 2019
Communication scientifique
Définition jurisprudentielle des infections nosocomiales, à l’appui de onze décisions du Conseil d’ÉtatJurisprudential definition of nosocomial infections, in support of eleven decisions of the Conseil d’État
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’indemnisation des victimes d’infections nosocomiales repose sur les lois du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé et du 30 décembre 2002 relative à la responsabilité civile médicale. En l’absence d’une définition législative ou réglementaire, il est revenu à la jurisprudence de définir juridiquement les infections nosocomiales. Cette communication présente la jurisprudence administrative depuis ces lois avec les principales décisions du Conseil d’État et les cas cliniques à l’origine de ces décisions. La première définition juridique date d’une décision de 2013 : « à moins que la preuve d’une cause étrangère soit rapportée, seule une infection survenant au cours ou au décours d’une prise en charge et qui n’était ni présente, ni en incubation au début de la prise en charge peut être qualifiée de nosocomiale ». Le Conseil d’État a complété cette définition, en 2018, en ajoutant « sauf s’il est établi qu’elle a une autre origine que la prise en charge ». En l’absence d’une cause étrangère, le fait que l’infection apparaisse au cours d’une prise en charge ne suffit plus à la qualifier de nosocomiale.
Lire la suite >Séance du 5 mars 2019
Présentation ouvrage
Présentation du livre : Mantz JM. Pierres et poésie Lire la suite >Publié le 1 mars 2019
Éditorial
Éditorial du Rédacteur en chef Lire la suite >