Journal articles

Depuis 2019 le Bulletin est édité en collaboration avec Elsevier-Masson. Les rapports de l'Académie sont disponibles intégralement sur le site internet de l'Académie. L'accès aux autres textes peut être obtenu sur le site Em-Consulte. Pour soumettre un article, merci de consulter nos instructions aux auteurs.



3600 résultats

  • Communication scientifique

    Gestion de l’épidémie de COVID-19 au sein du groupe aéronaval (janvier–avril 2020) par le Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées

    Management of the COVID-19 epidemic in the carrier battle group (January–April 2020) by the Armed Forces Epidemiology and Public Health Center

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Objectifs
    Face à l’épidémie de COVID-19 survenue au sein du groupe aéronaval et du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle, le centre d’épidémiologie et de santé publique des armées (CESPA) a mis en œuvre une investigation (janvier-avril 2020) dont les objectifs étaient : identifier les voies possibles d’introduction du virus ; décrire les caractéristiques de l’épidémie ; décrire et modéliser la dynamique de diffusion de l’épidémie.

    Méthodes
    Une enquête téléphonique a été conduite. Les diagnostics biologiques ont été transmis par les antennes médicales. Une analyse temps/lieu/population a été réalisée, ainsi que la description des tableaux cliniques avec leurs facteurs d’exposition. Le taux de reproduction instantané Rt de l’épidémie a été modélisé. Une analyse spatiale de l’épidémie a bord a été réalisée. Quarante-trois génomes viraux ont été séquencés et comparés aux bases de référence.

    Résultats
    Pour 1767 marins, 1568 (89 %) ont participé à l’enquête téléphonique et 1064 (67,9 %) étaient des cas confirmés. Quatre profils de patients ont été décrits : les asymptomatiques (13,0 %) ; les symptomatiques aspécifiques (8,1 %) ; les symptomatiques spécifiques (76,3 %) ; les cas graves (2,6 %). En analyse univariée et multivariée, l’âge, le surpoids et l’obésité étaient associés de manière significative au risque d’avoir une forme grave. Fumer était un facteur protecteur. La cinétique d’évolution du Rt était en faveur d’une introduction du virus dès la fin février avec une réintroduction lors de l’escale de Brest. Une analyse des génomes viraux excluait une introduction et une propagation d’une souche unique.

    Conclusion
    Malgré les mesures de contrôle prises, une épidémie est survenue. Les tableaux cliniques souvent pauci-symptomatiques ont entraîné un retard à l’identification. Le CESPA a été en capacité de réaliser cette investigation épidémiologique dans un délai fortement contraint, montrant tout l’intérêt de son modèle de santé publique intégrée.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    L’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) et l’épidémiologie des eaux usées : intérêt pour les forces armées

    The French Armed Forces Biomedical Research Institute (IRBA) and wastewater-based epidemiology: Applicability and relevance in armed forces

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    L’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), largement impliqué dans la recherche sur le SARS-CoV-2, a cofondé le réseau sentinelle Obépine chargé de détecter, de qualifier et de quantifier le génome du virus dans les eaux usées en France. Durant cette pandémie, l’épidémiologie basée sur les eaux usées s’est avérée être un outil de santé publique de premier ordre pour évaluer la dynamique virale dans les populations et l’environnement. Obépine a également mené des travaux de recherche ayant démontré la faible infectiosité des matières fécales et des eaux usées et permis de détecter en avance de phase les vagues épidémiques liées aux nouveaux variants. L’IRBA a adapté cet outil performant au suivi des infections virales sur le porte-avions Charles-de-Gaulle à la suite d’une première épidémie à bord en 2020. Cet outil de surveillance a facilité la gestion du risque de contamination virale à bord lors des escales et des entrées de personnels. La lutte contre la circulation virale permettant le maintien de la capacité opérationnelle repose sur un ensemble de mesures : vaccination du personnel, suivi des eaux noires par PCR pour la détection d’une circulation virale, capacité de diagnostic par PCR des sujets symptomatiques ou contacts pour l’identification et le suivi des cas. Cet outil innovant peut être réorienté vers la recherche d’autres agents pathogènes dans les eaux noires, voire, à terme, permettre d’assurer une surveillance sanitaire des militaires, en mer ou à terre, en métropole ou sur une base outre-mer.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Médecine et pensée postmoderne

    Medicine and postmodern thinking

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Comme les sciences humaines et sociales, les sciences biomédicales sont confrontées au développement de la pensée post-moderne, du wokisme et de la cancel culture. Or, le refus de la raison et de la science, l’individualisme, la temporalité réduite à l’instant présent, la déconstruction du racisme en racialisme tout comme les dysphories de genre ne peuvent se substituer aux principes hippocratiques de la pratique médicale.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    La chirurgie en zone rurale : L’expérience du Niger par la création de la formation « Capacité de Chirurgie de District (CCD) »

    Rural surgery: Experience of Niger with the creation of « Capacity of District Surgery Diploma »

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Le Niger, pays en voie de développement a besoin d’une alternative pour combler son déficit de main d’œuvre en vue de couvrir les besoins chirurgicaux et obstétricaux dans les zones rurales qui représentent plus de 70 % de la population. La chirurgie en zone rurale a débuté au Niger en 1974 pour répondre à la fréquence des hernies et des hydrocèles au sein de cette population par l’organisation des camps de chirurgie mobiles, démarche abandonnée en raison de son coût élevé.

    En 2005, la Faculté des Sciences de la Santé de Niamey (FSSN), en concertation avec le Ministère de la Santé Publique et avec l’appui des partenaires techniques et financiers (Coopération belge, Coopération italienne, OMS, Banque mondiale), a mis en place un programme de formation de médecins généralistes en capacité de chirurgie de district.

    Cette Capacité en Chirurgie de District (CCD) est une formation chirurgicale de 12 mois donnant droit à un diplôme. Elle se déroule en 2 étapes : 3 mois de formation théorique et pratique dans les hôpitaux universitaires de Niamey, suivis de 9 mois de formation pratique dans les hôpitaux régionaux reconnus comme ayant une capacité suffisante d’encadrement. Les étudiants sont des médecins généralistes. Le programme des enseignements porte sur les techniques chirurgicales de base, les conduites à tenir devant les pathologies courantes chirurgicales et obstétricales dans les districts identifiés à partir de l’expérience des camps de chirurgie mobiles. Le diplôme obtenu donne droit à un bonus sur le salaire mensuel.

    Depuis la création de ce diplôme, 157 médecins ont été formés. Dans une étude de 2006 à 2010, les médecins CCD ont réalisé 18 441 interventions chirurgicales dans 21 hôpitaux de Districts dont 51,8 % en urgence et 48,2 % en chirurgie élective.

    Le concept de chirurgie de district a prouvé son efficacité dans la prise en charge des urgences et des pathologies chirurgicales courantes en milieu rural. Il s’agit d’une formation de courte durée pouvant servir d’exemple dans les pays en voie de développement.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Développements thérapeutiques en hématologie au XXIe siècle

    Therapeutic developments in hematology in the 21st century

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts

    Les progrès achevés en hématologie à la fin du XXe siècle et au cours des premières années du XXIe siècle ont été considérables. Elles ont été essentiellement dues au fait que les cellules sanguines chez les patients atteints d’hémopathies malignes, peuvent facilement être prélevées et étudiées. Des progrès méthodologiques majeurs ont été réalisés en cytogénétique avec l’utilisation de la fluorescence in situ, en immunophénotypage avec des cytomètres de flux à 8 et 10 couleurs, en biologie moléculaire avec la découverte de nombreux oncogènes et marqueurs moléculaires tumoraux par « Polymerase Chain reaction » (PCR) et plus récemment avec l’utilisation du séquençage (Next Generation Sequencing NGS). Les cellules tumorales sont aujourd’hui étudiées à l’échelle individuelle. Les patients sont surveillés en continu en fonction de la détection ou non de la maladie résiduelle (MRD) et l’objectif qui était hier d’obtenir des remisions complètes (RC) cytologiques est aujourd’hui remplacé par la nécessité d’obtenir des RC moléculaires sans maladie résiduelle détectable dites RC « MRD négatives ». En parallèle et en partie grâce à ces avancées technologiques, des progrès jusque-là inégalés sont survenus dans le domaine thérapeutique avec l’apparition de thérapeutiques ciblées soit agents chimiques tels les inhibiteurs de tyrosine kinase largement utilisés pour le traitement des leucémies chroniques et dans une moindre mesure leucémies aiguës myéloblastiques, soit immunothérapies (anticorps monoclonaux combinés à des toxiques antitumoraux, anticorps monoclonaux bispécifiques, CAR-T cells, etc.) pour les leucémies aiguës lymphoblastiques, lymphomes et myélomes. Les greffes de cellules souches hématopoiétiques ont également évolué dans de larges proportions. Près de 50 000 greffes sont réalisées chaque année dans le monde (60 % autogreffes, 40 % allogreffes). Les cellules souches sont aujourd’hui en majorité (80 %) prélevées par cytaphérèses dans le sang périphérique alors que la moelle osseuse était la source privilégiée au XXe siècle. Les conditionnements prégreffe sont dans la majorité des cas des conditionnements atténués et la mortalité liée à la greffe a chuté considérablement. Surtout il est devenu possible de trouver un donneur pour pratiquement chaque indication grâce au fichier international de donneurs volontaires non apparentés et surtout grâce à la possibilité récente (depuis 2005) de réaliser les greffes à partir de donneurs intrafamiliaux haploidentiques. De ce fait les greffes tendent de plus en plus à être intrafamiliales. L’avenir des greffes est en constante discussion face au développement des thérapeutiques ciblées et nul ne peut prédire avec clarté la place qu’elles auront conservé dans 5 ans.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques à partir d’un donneur haplo-identique

    Hematopoietic Stem Cell Transplantation from haplo-identical donors

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts

    L’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (allo-CSH) est une thérapeutique curative pour de nombreuses hémopathies malignes et non malignes. L’identification d’un donneur de cellules souches compatible a toujours représenté une barrière majeure à l’accès à l’allo-CSH. L’avènement des allogreffes dites haplo-identiques représente un véritable tournant dans ce domaine dans la mesure où cela ouvre des perspectives de traitement à la majorité des malades en attente d’une allo-CSH en l’absence d’un donneur HLA compatible ou non familial. Cette revue résume les développements les plus récents dans ce domaine et leurs perspectives.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Myélome multiple du sujet âgé : Entre évaluation de la fragilité des patients et progrès de l’Immunothérapie

    Multiple myeloma in the elderly patients:From frailty assessment to progress in Immunotherapy

    SM a des activités de conseil et d’éducation médicale qui font l’objet de contrats au profit du CHU de Lille

    Le myélome multiple est principalement une hémopathie du sujet âgé. Sa dimension onco-gériatrique n’a été vraiment reconnue que récemment. L’évaluation de la fragilité des patients devient plus fréquente et sera particulièrement utile dans un contexte de progrès thérapeutique important et soutenu. L’émergence récente de l’immunothérapie utilisant les anticorps monoclonaux anti CD38 et les développements à venir d’autres immunothérapies, notamment les anticorps bispécifiques, vont conduire à de nouveaux progrès thérapeutiques. La prescription optimale de ces médicaments complexes à des populations âgées et fragiles est une question clinique d’importance.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Une révolution en immunothérapie : les anticorps bispécifiques et les CAR-T cells, le modèle des hémopathies lymphoïdes B

    A revolution in immunotherapy: Bispecific antibodies and CAR-T cells, the model for B lymphoid haemopathies

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts

    Au cours de la dernière décennie, l’immunothérapie a révolutionné la prise en charge des patients atteints d’hémopathies B telles que les leucémies aiguës lymphoblastiques B (LAL-B) et lymphomes non hodgkiniens B. Deux traitements sont particulièrement d’intérêt : les anticorps bispécifiques, ciblant un antigène membranaire à la surface des cellules tumorales tout en activant les cellules immunitaires effectrices comme les lymphocytes CD3+ contre les cellules tumorales et les lymphocytes T modifiés génétiquement à récepteur antigénique chimérique appelés communément CAR-T cells. Actuellement le blinatumomab, anticorps bispécifique anti-CD3 et anti-CD19 a son AMM dans la leucémie aiguë lymphoblastique B en rechute ou réfractaire (R/R) ou avec une maladie résiduelle positive. Initialement, son usage en monothérapie a montré un allongement de la survie des patients chez les patients atteints de LAL-B en R/R. Actuellement, il est testé en combinaison avec de la chimiothérapie ou autre immunothérapie en première ligne avec des premiers résultats très prometteurs. Les CAR-T cells anti-CD19 sont disponibles pour les enfants et jeunes adultes de moins de 25ans ayant une LAL-B en R/R et permettent d’obtenir des survies sans leucémie à plus de 60 % à 18 mois. Dans les lymphomes non hodgkiniens B multitraités, les CAR-T cells permettent un taux de survie autour de 50 % à 18mois. L’indication en 2e ligne devrait probablement être autorisée fin 2022. Ces nouvelles thérapies entrainent de nombreux défis : tout d’abord scientifique, avec la nécessité de mieux comprendre les facteurs de réponse et le développement de nouvelles cibles et signaux de co-stimulation, puis académique, en effet la production de ces cellules, en France est uniquement réalisée par les industriels, et finalement économique, en raison du coût onéreux de ces traitements.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Conclusions sur les avancées récentes dans la prise en charge des hémopathies malignes

    Conclusions on recent advances in the management of haematological malignancies

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêt.

    Le traitement des hémopathies malignes a fait en 20 ans des progrès exceptionnels, liés à une connaissance approfondie de la physiopathologie de ces maladies, facilitée par l’accès relativement simple aux cellules pathologiques circulant librement dans le sang, et au développement du concept nouveau de thérapie ciblée : à la chimiothérapie destructrice sans spécificité se sont substitués des traitements agissants directement et exclusivement sur une cellule tumorale. Les taux de survie des patients ont été significativement améliorés dans plusieurs hémopathies malignes grâce aux greffes de cellules souches hématopoïétiques allogéniques, aux anticorps monoclonaux parfois bispécifiques, aux greffes de cellules lymphocytaire modifiées génétiquement et aux inhibiteurs des points de contrôle du système immunitaires. Ces traitements suscitent des réflexions de plusieurs ordres : leur prix particulièrement élevé d’une part et leur impact sur la vie personnelle et professionnelle des patients qui ont traversé avec succès les épreuves de leur traitement d’autre part.

    Lire la suite >
  • Présentation ouvrage

    Présentation du livre : M. Germain. La reconstruction du nez : une longue histoire chirurgicale. L’Harmattan, Paris (2021)

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Éditorial

    Tant de violence ignorée par la communauté internationale

    So much violence ignored by the international community

    Aucun lien d'intérêt

    Lire la suite >
  • Éditorial

    SARS-COV2, variants, membranes et physique fondamentale

    SARS-COV2, variants, membranes and basic physics

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Chronique historique

    Cent ans de la Société de chirurgie d’Uruguay : l’influence de l’école française

    One hundred years of the Uruguayan Surgical Society: The influence of the French school

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    L’État et le Numérique en santé

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Les robots sociaux et affectifs en santé

    Social and emotional robots in healthcare

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Intelligence artificielle et cancer

    Artificial intelligence and cancer

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Intelligence artificielle, numérique et métiers d’imagerie médicale

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    IA et psychiatrie enfant et adulte

    Artificial Intelligence (AI) and Child and Adolescent Psychiatry

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport 22-07. Le traitement du cancer demain : Place de la chirurgie et des chirurgiens

    Les auteurs n’ont pas de conflits d’intérêt sur le sujet.

    Le cancer est une des principales causes de mortalité en France. Les nouvelles méthodes de prise en charge pluridisciplinaire des cancers ont bousculé la place de la chirurgie. Cette dernière mérite d’être analysée au vu de la réforme du 3e cycle des études médicales qui a modifié la formation des chirurgiens. La chirurgie elle-même s’est transformée avec 3 tendances : une désescalade chirurgicale au niveau tumoral et ganglionnaire, l’apparition de techniques « interventionnelles » dont les opérateurs peuvent être issus des filières médicales ou chirurgicales et une amélioration de la qualité de vie des patients avec une diminution des séquelles de la chirurgie. Une adaptation des chirurgiens et de leurs pratiques à ces évolutions est indispensable. Le chirurgien « oncologue » doit être un chirurgien opérant les cancers de sa spécialité connaissant également l’oncologie pour être capable de discuter avec les oncologues médicaux au cours des RCP indispensables à la bonne prise en charge des patients. Un contrôle de la formation initiale des chirurgiens est effectué au niveau de chaque DES de spécialités mais une formation continue est nécessaire avec une certification répétée au cours de l’exercice dans laquelle doit être intégrée une valence oncologique. Cette valence pourrait être une validation ordinale. A côté de cette qualification des chirurgiens « oncologues », l’instauration de seuils d’activité pour les services traitant les cancers est justifiée mais la nécessité d’un contrôle de la qualité de l’ensemble de la prise en charge tout au long du parcours de soins est indispensable. Le meilleur moyen de ce contrôle est la constitution de registres chirurgicaux pour chaque cancer. Enfin la garantie d’une telle prise en charge chirurgicale ne peut se faire que par un excellent maillage territorial tenant compte de la gradation des soins en chirurgie carcinologique et d’une répartition publique-privée avec un contrôle qualitatif identique.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    (Bien)faits et méfaits des compléments alimentaires

    Features and harms of dietary supplements

    LC est actionnaire fondateur de Citrage SAS (société fondée sous l’égide de l’Université Paris-Descartes et incubée au sein de Paris Biotech Santé).
    Au cours des 3 dernières années, LC a reçu des honoraires de : Nutrisens Médical, Citrage, Nestlé Health Science, Les Sources du Pestin, K’Noe Groupe Get et de l’International Council on Amino Acid Science pour des activités de conseil, de Metex Noovistago pour faire une conférence, de Totale Santé SA et de l’International Glutamate Technical Committee pour la rédaction d’articles.

    Par définition, un complément alimentaire est une denrée alimentaire dont le but est de compléter le régime alimentaire normal. Mais les motivations du grand public à consommer ce type de produits dépassent largement ce cadre : ces produits sont utilisés pour être plus beau, rester jeune et en bonne santé, pour prévenir une pathologie, pour se réapproprier sa maladie. La réglementation européenne, transposée dans le droit français, définit différents types d’allégations (nutritionnelle, de santé, de réduction du risque de maladies) dont certaines sont source de confusion avec le médicament. Les compléments alimentaires peuvent être utiles dans certaines situations particulières au cours du cycle de la vie (ex : acide folique chez la femme prévoyant une maternité, vitamine D chez la personne âgée…). Mais ils peuvent provoquer des effets secondaires, voire une véritable perte de chance, en rapport avec leur mésusage, un surdosage, leur association entre eux ou avec des médicaments, leur mauvaise qualité, une confusion entre différentes espèces dans le cas des plantes, la présence de substances masquées et illicites au sein du produit. Ces problèmes se rencontrent principalement pour des produits vendus sur internet. D’où l’importance du dispositif de nutrivigilance auquel les professionnels de santé devraient adhérer plus fortement. Certaines molécules, plantes et extraits de plantes autorisés dans les compléments alimentaires ne devraient pas l’être et la liste positive relative aux plantes doit être urgemment révisée. Enfin, les médecins, les pharmaciens et les diététiciens devraient être mieux formés à l’encadrement de l’utilisation de ces produits.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    La protéine HIP/PAP/REG3A : une protéine avec de multiples activités biologiques et un candidat médicament

    The HIP/PAP/REG3A protein: A molecule with multiple biological activities and a candidate therapeutical drug

    Executive Chairman The Healthy Aging Company.

    La protéine « Human Regenerating Islet-Derived Protein 3α » (REG3A), également nommée « Hepatocarcinoma-Intestine-Pancreas » (HIP) ou pancreatitis associated protein (PAP) est un peptide antimicrobien sécrété par les cellules de Paneth ; c’est également un facteur de survie, de régénération et de différentiation de plusieurs types cellulaires ; elle est impliquée dans la régulation des métabolismes glucidiques et lipidiques et module la composition du microbiote intestinal ; HIP/PAP/REG3A a été impliquée dans des pathologies concernant de nombreux tissus : foie, intestin, pancréas, poumon, cœur, peau, système nerveux central et périphérique.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Cardiomyopathies aux anthracyclines : détection des patients à risque (résultats de l’observatoire national OFECPACA)

    Anthracyclines cardiotoxicity: Detection of patients with cardiovascular risk factors (results of the OFECPACA national observatory)

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    La cardiotoxicité liée à la chimiothérapie est en augmentation du fait, d’une part, du vieillissement de la population et, d’autre part, d’une meilleure efficacité du traitement anticancéreux. Les anthracyclines représentent la base du traitement dans de nombreux cancers solides et hématologiques. La toxicité cardiaque aboutit à une cardiomyopathie hypokinétique. De nombreux traitements associés et/ou adjuvants favorisent l’atteinte cardiaque. Il en est de même de la radiothérapie associée. La fréquence dépend du type d’anthracyclines, de la dose et des facteurs de risque de cardiotoxicité des patients à savoir des antécédents cardiovasculaires et/ou facteurs de risque cardiovasculaires. Il est important de détecter précocement cette cardiotoxicité permettant de mettre en place un traitement efficace rapidement. En collaboration avec le groupe insuffisance cardiaque et cardiomyopathie de la Société française de cardiologie, nous avons mis en place un registre national d’évaluation de l’état cardiovasculaire des patients programmés pour une chimiothérapie aux anthracyclines associés ou non à un traitement par le trastuzumab (OFECPACA). Cinq centres ont participé à l’étude (Grenoble, Marseille, Bordeaux, Lyon, Nice). Deux cent dix-huit patients ont été inclus (72 % femmes, âge moyen 66 ans). En ce qui concerne les antécédents cardiovasculaires, on dénombre 9 % de patients avec une coronaropathie, 7 % avec insuffisants cardiaques, 5 % avec des antécédents de troubles du rythme. Pour les facteurs de risque cardiovasculaires, on enregistre 48 % de patients avec HTA, 26 % avec hypercholestérolémie, 26 % de diabétiques, et 32 % de surpoids ou obésité. À l’échocardiographie, 4 % des patients avaient une FEVG inférieure à 50 % et, sur le plan biologique, 10 % des patients avaient une valeur de la troponine supérieure à la limite supérieure du laboratoire. En conclusion, ces résultats soulignent l’intérêt de développer des centres d’oncocardiologie avec des équipes multidisciplinaires afin d’optimiser la prise en charge des patients nécessitant une chimiothérapie potentiellement cardiotoxique.

    Lire la suite >
  • Communiqué

    Animal reservoir of SARS-CoV-2: a threat to humans?

    Lire la suite >
  • Éditorial

    Revues scientifiques, revues de formation

    Scientific journals, training journals

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Pourquoi et comment publier dans le domaine médico-scientifique ?

    Why and how to publish in the medical-scientific field?

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Publier dans un journal médico-scientifique est le cœur de métier du chercheur ou de l’enseignant-chercheur. Plus que d’un métier, il s’agit en fait d’une vraie mission consistant à diffuser les résultats, obtenus dans les domaines de la recherche clinique, fondamentale ou translationnelle, à la communauté scientifique afin de faire avancer les lignes de la connaissance. Publier est donc un devoir mais c’est aussi une nécessité car la performance publicatoire conditionne la reconnaissance professionnelle et l’accès aux financements sans lesquels l’activité de recherche ne peut se poursuivre. L’évaluation de cette production scientifique fait encore trop recours à des outils bibliométriques dont les limites sont pourtant officiellement reconnues depuis de nombreuses années. La procédure qui mène de l’idée du travail à sa parution dans un Journal est un long chemin passionnant mais semé d’écueils que le chercheur doit anticiper et surmonter étape par étape : fixation précoce de l’ordre des auteurs conforme à leur investissement réel, choix du Journal qui repose sur plusieurs critères dont l’originalité et la portée éventuellement extra-disciplinaire des résultats soumis, la langue du Journal, sa réputation, sa périodicité de parution et sa rapidité d’évaluation par les pairs. L’interférence des enjeux financiers éditoriaux rend plus que nécessaire le développement de l’accès ouvert aux données publiées, seul garant d’une diffusion immédiate et de grande ampleur de connaissances qui appartiennent au bien commun.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Le danger des revues prédatrices

    The danger of predatory journals

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Publier est un impératif pour un scientifique. Le cheminement d’un manuscrit jusqu’à sa publication dans une revue de qualité est long et difficile. En utilisant l’accès libre qui fait payer aux auteurs les charges de publication, des éditeurs sans objectifs scientifiques se sont emparés d’une partie de ce marché très lucratif. Ils sollicitent continuellement les auteurs pour leur proposer une publication rapide. Leur finalité commerciale exclusive les conduit à accepter pratiquement tous les manuscrits soumis sans révision et donc sans contrôle du contenu. Cette absence de sélection en fait de véritables prédateurs du monde scientifique et ces revues déconsidèrent les auteurs à qui on peut reprocher tricher pour obtenir indûment des crédits de recherche. L’institution du chercheur n’est pas épargnée, elle est accusée de couvrir une insuffisance de travail voire d’être complice de publication de faux. La nuisance de ces fausses publications peut retentir sur l’ensemble de la recherche scientifique. Les auteurs de ces publications commencent à être pénalisés par leurs universités qui les incitent à publier dans des revues présumées non prédatrices.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Évaluation de la recherche et publications scientifiques : quantité ou qualité ?

    Research evaluation and scientific publications: Quantity or quality?

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    L’évaluation est un garant du bon fonctionnement et de l’intégrité de la recherche scientifique. Au fil des années, une tendance forte au développement d’indicateurs quantitatifs a émergé, très souvent fondée sur l’utilisation de paramètres mis au point dans un autre but. C’est le cas, notamment, du facteur d’impact (FI) des journaux scientifiques ou, en France, dans le système hospitalier, du score SIGAPS. Ces indicateurs présentent de nombreux biais qui faussent le processus d’évaluation scientifique, que ce soient des recrutements et des promotions des chercheurs, l’évaluation des laboratoires, l’obtention de contrats de recherche ou l’attribution de prix scientifiques. Dans ce contexte, a été élaborée, il y a une dizaine d’années, la déclaration DORA (declaration on research assessment) qui énonce les principes d’une évaluation juste. Celle-ci repose sur l’examen qualitatif des travaux des chercheurs à travers l’analyse d’un petit nombre d’articles scientifiques choisi par le chercheur, l’échange avec celui-ci et l’évaluation de l’impact de ces recherches, tout en évitant de recourir aux indicateurs quantitatifs (FI, indice de citation, facteur H, etc.). Cette déclaration a été adoptée par un grand nombre d’instances scientifiques internationales et françaises. Il importe que ces principes soient de fait mis en œuvre.

    Lire la suite >
  • Éditorial

    Prévenir les pertes de fonctionnalité avec le vieillissement : quels sont les principaux enjeux pour l’avenir ?

    Prevent functional decline with ageing: Which are the main issues for the future?

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Les principaux symptômes et signes précurseurs de perte de fonctionnalité et les moyens de les repérer en médecine communautaire avec le programme ICOPE

    The early symptoms in loss of function and the means to identify them in primary care with the ICOPE program

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Le programme ICOPE (Integrated care for Older People) de l’OMS propose une organisation pour la prévention de l’autonomie fonctionnelle. La mise en place, en France, à large échelle, de soins intégrés tels que proposés par l’OMS pour permettre un vieillissement en bonne santé, est un grand défi. Depuis plus d’un an à travers le projet INSPIRE, le Gérontopôle du CHU de Toulouse implémente le programme ICOPE en Occitanie (plus de 16 000 seniors déjà inclus) et se retrouve confronté à un triple changement : un changement dans la pratique des soins en allant d’avantage vers la prévention, une transformation numérique avec la médecine digitale et une intégration active des séniors dans leur santé (participative).

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    La prévention gérontologique basée sur la fragilité : quels résultats ?

    Prevention of gerontological outcomes based on frailty: Main results

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    L’accroissement du nombre de personnes âgées est un phénomène qui touche l’ensemble de la planète et représente un défi pour l’humanité. Dans ce contexte, prévenir l’altération des capacités fonctionnelles qui se produit avec l’avancée en âge est un enjeu crucial pour promouvoir chez les individus âgés un vieillissement en activité et une vie indépendante. Cette revue de littérature porte sur les principales études contrôlées menées pour préserver les capacités fonctionnelles de personnes âgées à risque. La plupart des travaux ont analysé les effets de programmes d’intervention menés pendant plusieurs semaines chez des personnes âgées fragiles ou pré-fragiles. Les programmes d’entraînement physique seul ou combinés à des interventions nutritionnelles ont permis d’améliorer le niveau de fragilité, la vitesse de marche et la force musculaire de membres inférieurs. Les interventions personnalisées basées sur l’évaluation gérontologique multidimensionnelle des participants a permis d’améliorer leur niveau de fragilité. Un programme d’interventions multi-domaines mené chez des personnes âgées ayant trois maladies chroniques ou plus, a permis d’améliorer leur qualité de vie et leur fonctionnement cognitif et de diminuer la dépendance. Une étude d’interventions multi-domaines menée chez des personnes âgées à haut risque de développer une démence a permis d’améliorer leurs fonctions cognitives. Cette littérature montre qu’il est possible par des programmes d’intervention soutenus d’améliorer ou de préserver les capacités fonctionnelles d’individus âgés à risque d’une évolution gérontologique défavorable. La mise en œuvre d’actions de prévention à large échelle chez les personnes âgées en est seulement à ses débuts. Le programme de prévention Integrative Care for Older People (ICOPE) de l’Organisation mondiale de la santé propose un parcours de soin organisé destiné aux personnes de plus de 60 ans et vise à promouvoir dans cette population le vieillissement en activité.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Longueur des télomères : de la sénescence cellulaire aux trajectoires du vieillissement humain

    Telomere length: From cellular senescence to trajectories of human ageing

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les deux dernières décennies ont permis de comprendre le rôle des télomères dans le vieillissement et la longévité via leur influence directe sur la sénescence réplicative et la capacité de réparation tissulaire. La longueur des télomères est principalement déterminée par des facteurs génétiques et secondairement par l’influence de facteurs environnementaux au cours des premières années de la vie. Les télomères courts ont un rôle causal dans le développement des maladies dégénératives liées à l’âge et la réduction de la longévité. Par conséquent, la longueur des télomères peut être considérée comme un « capital biologique » constitué tôt dans la vie, qui joue un rôle important dans l’équilibre lésion/réparation au niveau cellulaire et tissulaire, et peut ainsi influencer la trajectoire du vieillissement. L’intégration de la longueur des télomères dans un ensemble de données cliniques, biologiques et sociales permettrait de mieux individualiser les stratégies de prévention des maladies liées à l’âge, de la fragilité et de la perte d’autonomie.

    Lire la suite >
  • Autre

    Conclusion : la prévention du vieillissement fonctionnel se conjugue à tous les temps

    Conclusion: The prevention of functional ageing can be done at any time

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport 22-08. La recherche en biologie-sante : prospectives

    BIOLOGY AND HEALTH RESEACH : PROSPECTS

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les étapes fondatrices de la recherche française en Biologie-Santé furent la création des Centres hospitalo-universitaires (CHU) en 1958, dans le prolongement du Colloque de Caen qui traita de l’ensemble de la recherche en 1956, l’action de la Délégation Générale à la Recherche Scientifique et Technique et la création en 1964 de l’Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (Inserm). L’évolution de la recherche en Biologie-Santé s’est depuis éloignée de ses principes fondateurs. Au sous-financement chronique de ce domaine de la recherche en Biologie-Santé, s’est ajoutée la complexité de son organisation. Refinancer la recherche en Biologie-Santé, en simplifier l’organisation et les procédures administratives auxquelles elle est soumise, restaurer la place des chercheurs dans les organes décisionnels sont devenues des priorités sans lesquelles le pays s’exposerait à un déclin de l’innovation en santé qui pourrait devenir irréversible. L’organisation et la gouvernance des CHU doivent être révisées pour répondre aux impératifs d’une recherche dont les moyens, les outils, la masse critique requise, les objectifs d’innovation ont subi une révolution au cours des 20 dernières années. La recommandation du groupe de travail est d’organiser un colloque de refondation des CHU et de leur place dans une organisation simplifiée de la recherche. Placé sous l’égide des Académies nationales de Médecine et de Pharmacie, ce colloque aurait pour triple objectif : réunir les parties prenantes pour élaborer un plan de refonte de la recherche en biologie-santé ; alerter les pouvoir publics sur les impératifs d’une évolution nécessaire de la médecine universitaire française ; informer les citoyens sur les enjeux de cette reconstruction pour une recherche de haut niveau.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Génétique moléculaire et nouvelle classification des adénomes hypophysaires

    Molecular genetics and new classification of pituitary adenomas

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les adénomes hypophysaires, également appelés tumeurs neuroendocrines hypophysaires (PitNETs) sont fréquentes (prévalence jusqu’à 5 %). Ces tumeurs sont classées en cinq sous-types histologiques principaux, par analogie avec les différents types cellulaires présents dans l’hypophyse normale : lignée lactotrope (production de PRL, la prolactine), somatotrope (production de GH, l’hormone de croissance), thyréotrope (production de TSH, l’hormone thyrotrope), corticotrope (production d’ACTH, la corticotropine) et gonadotrope (production de FSH et LH, hormones gonadotropes). Cet article présente la classification pangénomique complète des PitNETs, et l’inscrit dans une perspective plus large d’intérêt clinique. Cette classification est centrée sur le transcriptome, qui est le carrefour central de l’information biologique au sein des tumeurs. En effet, toute anomalie moléculaire importante pour la tumorigenèse aura un impact sur le programme d’expression génique, et sera donc associée à une « signature » transcriptionnelle spécifique. Les huit groupes moléculaires qui ressortent de cette étude sont assez distincts en termes de profils d’expression. Deux groupes sont directement associées à des événements moléculaires considérés comme « drivers » (mutations USP8 dans certains corticotropes, et GNAS dans certains somatotropes). Cependant pour les autres groupes moléculaire, l’anomalie moléculaire originelle est inconnue. Des anomalies épigénétiques sont possibles, d’une part, en raison de l’absence de mutation retrouvée dans ces tumeurs (en dehors de USP8 et GNAS), et d’autre part, de la signature épigénétique marquée des groupes moléculaires somato-lacto-thyréotropes (hypométhylation diffuse du génome). En termes cliniques, prédire l’agressivité des PitNETs reste un défi. Or, les caractéristiques d’agressivité ne ressortent pas associées à un groupe moléculaire spécifique. Au contraire, les signatures moléculaires d’agressivité semblent spécifiques de chaque groupe moléculaire. La classification des PitNETs selon les groupes moléculaires proposés ici devrait donc être un préalable à l’établissement de toute signature moléculaire pronostique.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Bases moléculaires du gigantisme hypophysaire

    Molecular basis of pituitary gigantism

    Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.

    Le gigantisme hypophysaire est une affection très rare qui se développe avant la fin de la période pubertaire suite à un excès d’hormone de croissance en général secrétée par un adénome de l’hypophyse. Cette maladie quoique parfois très impressionnante s’accompagne d’une réduction significative d’espérance de vie. Jusqu’à très récemment, peu d’études scientifiques avaient été consacrées aux géants, vraisemblablement en raison de leur rareté et de la difficulté d’en assembler de grandes séries. Suite aux travaux sur le FIPA et les mutations du gène AIP, il est devenu évident que les patients mutés pour le gène AIP présentent des adénomes hypophysaires secrétant préférentiellement l’hormone de croissance, plus agressifs et développent la maladie beaucoup plus tôt dans l’existence, fréquemment avant la fin de la puberté permettant alors l’accomplissement d’un gigantisme. Ces travaux ont stimulé la réalisation d’études scientifiques et notamment génétiques sur les géants. Plusieurs étiologies génétiques du gigantisme sont maintenant connues. La cause la plus fréquente est une mutation du gène AIP (environ 30 %). Dans 10 % la cause est une duplication du gène GPR101 responsable du syndrome X-LAG pour X-Linked AcroGigantism. Ce syndrome découvert très récemment comprend les formes les plus extrêmes de gigantisme humain (avec des tailles supérieures à 2m50), tel le géant Julius Koch alias le géant Constantin (2m59) mort à trente ans en 1902. Une étude soigneuse de son ADN a en effet permis le diagnostic. Ces travaux sur X-LAG ont permis de faire progresser notre compréhension sur la physiologie de la croissance et sur les mécanismes pathologiques hypothalamo-hypophysaires qui gouvernent la formation des adénomes somatotropes.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Bases moléculaires du syndrome de Conn : rôle des canaux ioniques et formes anatomopathologiques

    Molecular basis of primary aldosteronism: Role of ion channels and pathological forms

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    L’hyperaldostéronisme primaire (HAP), ou syndrome de Conn, est retrouvé chez 5–10 % des patients hypertendus. Alors que sa prise en charge précoce permet de traiter les patients de façon efficace, l’HAP reste encore largement sous-diagnostiqué dans la population générale. Des découvertes majeures ont été réalisées ces dix dernières années, permettant d’identifier des mutations génétiques dans la quasi-totalité des adénomes de Conn ainsi que de décrire des nouvelles formes familiales de la maladie. De plus, nous avons acquis des connaissances nouvelles sur le remodelage physiologique de la surrénale avec l’âge, avec notamment la présence de mutations somatiques dans des clusters de cellules produisant l’aldostérone, qui pourraient jouer un rôle dans le développement de l’HAP. Certaines anomalies génétiques sont associées à des caractéristiques cliniques et biologiques particulières, qui pourraient permettre l’identification de biomarqueurs de substitution et le développement de traitements ciblés. Dans cet article de revue, nous allons décrire les différentes anomalies génétiques identifiées dans les adénomes de Conn et dans les formes familiales d’HAP, les mécanismes pathogéniques sous-jacents et les nouvelles perspectives de développement clinique qui découlent de ces découvertes, permettant d’envisager des processus diagnostiques plus simples et applicables à une population plus large de patients hypertendus.

    Lire la suite >
  • Communiqué

    The pandemic is not over

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Imagerie moderne des arthropathies microcristallines

    Modern imaging in crystal-related arthropathies

    T.P. a reçu des honoraires de Novartis et des financements de recherche de Novartis, et des financements de recherche par Novartis, Horizon, Variant Bio.
    J.F.B. déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    La place de l’imagerie dans le diagnostic et la prise en charge des rhumatismes microcristallins est grandissante avec l’application de moyens d’imagerie que sont l’échographie, et plus récemment le scanner double-énergie (DECT). L’objectif de cette revue est d’identifier la place actuelle de ces imageries appliquées à la goutte, au rhumatisme à dépôts de cristaux de pyrophosphate de calcium (PPCD) et au rhumatisme à cristaux de phosphate de calcium basique (PCB). Dans la goutte, l’échographie et le DECT permettent l’identification directe de dépôts articulaires et péri-articulaires de cristaux d’urate monosodique (UMS). La mesure du volume de cristaux d’UMS en imagerie peut permettre de prédire l’évolution de la maladie et de suivre la dissolution microcristalline. L’échographie a une place établie dans le diagnostic des rhumatismes microcristallins calciques, tandis que la place du DECT reste à définir. Le DECT offre la perspective d’aider à discriminer les différents types de dépôts calciques (PPCD et PCB), sans que cela n’ait pour l’heure permis d’optimiser les performances diagnostiques comparativement au scanner conventionnel, ni n’ait trouvé d’application autre qu’en recherche.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Actualité de la génétique des chondrocalcinoses

    Familial chondrocalcinosis: An update

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les formes familiales de chondrocalcinose sont exceptionnelles, car très peu de familles ont été rapportées. Deux formes de transmission autosomique dominante ont été identifiées. L’une liée au locus CCAL1, sur le chromosome 8q, où se trouve le gène TNFRSF11B et la deuxième liée au locus CCAL2, sur le chromosome 5p et qui code pour la protéine ANKH. Les tableaux cliniques de ces deux formes semblent légèrement différents : si les mutations de ANKH sont responsables d’une forme inflammatoire polyarticulaire, la mutation dans TNFRSF11B s’associe à une polyarthropathie qui paraît précéder l’apparition des dépôts de pyrophosphate de calcium (PPC). Les mutations dans ANKH sont décrites comme étant de type gain de fonction : elles ont été mises en évidence en 5’UTR, ainsi que dans les exons 1, 2 et 12 du gène. Elles sont à l’origine le plus souvent d’une accumulation de pyrophosphate inorganique (PPi) qui expliquent les dépôts de PPC dans les cartilages. En revanche, la mutation TNFRSF11B semble être de type perte de fonction et ne s’accompagne pas d’anomalie du métabolisme du PPi ni de l’expression de ANKH. Les mécanismes à l’origine les dépôts de PPC ne sont pas connus, mais semblent faire intervenir une augmentation de la résorption de l’os sous-chondral.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Biologie du tophus goutteux

    Biology of gouty tophus

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les tophus goutteux sont des dépôts de cristaux d’urate monosodique (UMS), qui surviennent après une hyperuricémie chronique. C’est une complication des gouttes anciennes mal traitées. Ils sont responsables de destructions tissulaires et ostéoarticulaires, de déformations articulaires et sont associés à un risque accru de mortalité cardiovasculaire. Les dépôts de cristaux d’UMS se produisent dans pratiquement tous les tissus mais intéressent plus particulièrement le cartilage articulaire, les ligaments, les tendons et les bourses séreuses. Les tophus sont formés de plusieurs compartiments séparés par des cloisons fibreuses. Chaque compartiment contient une zone centrale où sont déposés les cristaux, entourée d’une couche cellulaire puis d’une couche fibreuse. La couche cellulaire est composée en particulier de macrophages et de cellules géantes multinucléées. Ces cellules géantes expriment des marqueurs ostéoclastiques, des cytokines inflammatoires et des enzymes protéolytiques et participent probablement à la destruction osseuse. Les mécanismes exacts de formation des cristaux d’UMS et leur croissance ne sont pas élucidés. L’hyperuricémie est un facteur nécessaire mais non suffisant à la formation des cristaux qui dépend de facteurs locaux et systémiques comme la température, le pH, la force ionique et les macromolécules de la matrice extracellulaire. Leur prise en charge repose sur un traitement hypouricémiant (THU) efficace avec une uricémie cible suffisamment basse pour permettre leur dissolution rapide.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Apport des recommandations internationales sur le traitement hypouricémiant de la goutte

    Improvement of urate-lowering treatment of gout by international recommendations

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Le traitement hypouricémiant est un volet très important du traitement de la goutte, car il permet de faire disparaître les manifestations de la maladie par dissolution des cristaux d’urate de sodium pathogènes. Il se heurte cependant à de nombreuses difficultés dont la plus importante est le manque d’adhésion au traitement, qui doit être pris à vie pour être efficace. D’autres erreurs sont fréquentes: absence de prescription, posologie insuffisante pour atteindre la cible d’uricémie qui permet la dissolution des cristaux, absence de contrôle de l’uricémie sous traitement, absence de prévention des crises de goutte induites par les hypouricémiants en début de traitement. La fréquence de ses échecs a conduit à l’établissement de recommandations. Celles-ci insistent sur l’importance de l’éducation et sur une stratégie de traitement ciblée sur l’obtention d’une uricémie en dessous du point de saturation de l’urate de sodium: 360 ou 300μmol/L selon les recommandations. Les hypouricémiants sont indiqués à un stade précoce de la maladie, dès que le diagnostic est certain pour la Société française de rhumatologie. Ils sont débutés à faible dose (50 à 100mg/j pour l’allopurinol, 40mg/j pour le fébuxostat) et progressivement augmentés toutes les 2 à 4 semaines jusqu’à obtenir l’uricémie cible. Les crises induites par la dispersion des cristaux lors de la dissolution des dépôts doivent être prévenues par la prise quotidienne de 0,5 à 1mg de colchicine. L’application de ces recommandations permet une diminution de la fréquence des crises dès la deuxième année de traitement, et, dans les gouttes évoluées, la fonte lente des tophus, l’amélioration des arthropathies uratiques, de la fonction et de la qualité de vie. Elle diminue aussi la mortalité cardiovasculaire associée à la goutte.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport 22-06. Maladies Neurodégénératives : Marqueurs Biologiques et de Neuroimagerie

    Neurodegenerative Diseases : Bio- and Neuroimaging Markers

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêt en relation avec le contenu de l’article.

    Les marqueurs biologiques et de neuroimagerie ont acquis au cours de ces dernières années une place grandissante dans la prise en charge des maladies neurodégénératives. A une approche purement clinique, s’est substituée progressivement une démarche plus globale les intégrant dans le processus diagnostique et dans le suivi. Maintenant plus accessibles, ils sont de nature biologique mais aussi issus de la neuroimagerie et de l’électrophysiologie.   Leur place dans le soin courant et dans le diagnostic précoce fait l’objet d’évaluations rigoureuses dans la mesure où leur sensibilité et leur spécificité n’est pas absolue. Ils ne sont pas à eux seuls synonymes de maladie. Leur utilisation potentielle en phase pré-symptomatique fait apparaitre des questions éthiques fondamentales.

    Lire la suite >
  • Communiqué

    For safe spa-cures, the obligation to vaccinate against Covid-19 must be extended to all professionals working in thermal establishments

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Téléconsultation, télé-expertise, télésurveillance médicale : l’apport de « Mon Espace Santé »

    Teleconsultation, tele-expertise, remote medical monitoring: The contribution of My Health Space

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Avec la création de la plateforme d’État « Mon Espace Santé » (MES), la pratique de la télémédecine devient clinique, c’est-à-dire que la relation du médecin avec le patient est renforcée par un accès à ses données personnelles de santé hébergées dans le Dossier médical partagé (DMP) de MES. L’accès à ces données personnelles est devenu possible lors de tout acte médical à distance (téléconsultation, télé-expertise, télésurveillance médicale), ce qui renforce sa pertinence. Cette évolution vers la télémédecine clinique, grâce à l’accès aux données personnelles de santé, ne peut qu’améliorer les parcours de soins des patients atteints de maladies chroniques dont le nombre ne fera que progresser au cours du XXIe siècle.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Santé numérique – télémédecine : l’évidence d’une formation universitaire pour tous les professionnels de santé

    Digital health – telemedicine: Evidence of university training for all health professionals

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    En intégrant les formations paramédicales, les universités à composante santé ont la responsabilité sociale de former tous les étudiants en santé, futurs professionnels, pour qu’ils puissent répondre, avec pertinence et efficience, à l’offre de soins attendue de nos concitoyens. La télémédecine et, plus largement, la santé numérique ont pris une place majeure venant bouleverser les pratiques et les organisations du système de soins. Le changement de paradigme des pratiques et organisations médicales, comme les modèles de prise en charge des patients qui sont passés de la pathologie aiguë aux maladies chroniques, incluant la médecine de prévention, impose d’accompagner la formation des professionnels de santé, d’inventer les nouveaux métiers et les nouvelles formations adaptées à la révolution numérique. Ainsi, la formation académique initiale et continue « au numérique » des acteurs de santé est la première étape fondamentale pour pouvoir se former ensuite « par le numérique ». Il s’agit de développer une compréhension des outils, d’adopter un esprit critique quant à leurs usages et de participer à leur élaboration, en co-construction. L’université doit permettre, à tous les étudiants en santé, l’acquisition d’une véritable culture numérique et de compétences permettant la mise en place d’une « littératie numérique » commune à partir d’un programme commun établi et validé en licence. Il est basé sur la certification « PIX » et l’extension à des compétences dans cinq domaines clés que sont la cybersécurité, les données de santé, les outils connectés, la communication et la télésanté. Appuyé sur l’interdisciplinarité entre santé, technologiques-ingénierie et sciences humaines qui sont la force de l’université, le numérique en santé trouve ses valeurs humaines et son sens au service de la santé des usagers. L’enseignement par et pour la recherche de la santé numérique et de la télémédecine ne peut que renforcer les compétences des futurs professionnels, faire émerger de nouveaux métiers comme soutenir l’innovation. Enfin, la santé numérique impose des réflexions éthiques approfondies devant être incluses au cœur même du parcours de formation universitaire. Cette articulation universitaire entre formation et recherche en santé numérique – télémédecine est indispensable pour continuer de faire rayonner le savoir-faire de la médecine française.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Bonnes pratiques en matière de télémédecine

    Good practices in telemedicine

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    La télémédecine ou médecine à distance s’est imposée aux soignants à la faveur de la pandémie à SARS-Cov2. Elle doit être considérée comme un outil capable d’améliorer la pratique d’une médecine moderne. Ce texte en rappel les règles d’exercice et incite à en organiser l’enseignement.

    Lire la suite >
  • Conférence invitée

    Assistance médicale au suicide : Après la loi du 2 février 2016

    After the law of 2 February 2016

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    De l’euthanasie au suicide assisté : aspects éthiques

    From euthanasia to assisted suicide: Ethicals aspects

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Depuis de nombreuses années en France, le débat éthique relatif à la fin de vie se cristallise autour d’une opposition entre partisans du respect de la vie et défenseurs de l’euthanasie. Dans les faits cependant, c’est une voie intermédiaire qui tend à dessiner ses contours à l’échelle internationale : la dépénalisation du suicide assisté. On peut mettre au crédit de cette « troisième voie », le fait qu’elle évite la transgression de l’interdit de tuer puisque c’est le patient qui s’administre lui-même un produit létal. Il n’en demeure pas moins que le médecin continue à porter une lourde responsabilité. En tant que prescripteur, il lui incombe de poser le diagnostic et d’établir la recevabilité de la demande de suicide. Il en résulte un cas de conscience qui appelle une réflexion philosophique de fond sur les causes du suicide et la légitimité pour un tiers d’y apporter son concours.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Controverses au sujet du suicide assisté chez les personnes atteintes de troubles psychiatriques

    Controversies about Assisted Suicide for people with psychiatric disorders

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les débats sur l’euthanasie et le suicide assisté (ESA) sont d’actualité en Europe. L’élargissement de l’ESA pour motif psychiatrique, déjà autorisé dans certains pays, interroge tant sur le plan éthique que clinique étant donné la proximité entre les patients suicidaires et les patients demandant ou ayant accédé à l’ESA. Comment concilier l’ESA avec la promotion de la prévention du suicide, qui tue près de 10 000 personnes par an en France ? Nous soulèverons ici plusieurs questions clés qui méritent une réponse claire avant d’envisager d’aller plus loin dans les débats sociaux : comment s’assurer de l’irréversibilité de la souffrance psychologique ? comment s’assurer que les patients demandeurs d’ESA disposent d’une totale capacité de prise de décision ? Comment juger de la futilité thérapeutique ? Il semble capital de protéger les patients les plus vulnérables en faisant en sorte que la psychiatrie bénéficie des progrès de la science et puisse offrir de nouvelles solutions aux patients en souffrance.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Quelles questions éthiques soulève l’assistance au suicide en fin de vie ?

    What ethical questions does assisted suicide at the end of life raise?

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Cet article a pour ambition d’apporter un éclairage sur la réalité complexe des questions de nature éthique liées à l’assistance au suicide. Ces questions peuvent se poser, particulièrement dans le cadre des conséquences impensées de la médecine en termes d’augmentation de l’espérance de vie possible dans des situations de détresse physique ou existentielle. Après avoir défini la notion d’assistance au suicide et précisé à quel moment cette question peut se poser, nous tenterons d’approfondir les différentes questions de nature éthique qui se posent. Le premier dilemme analysé est lié à la tension qui existe entre l’interdit de faire mourir, interdit fondateur pour nos sociétés, le respect de l’autonomie de la personne, ainsi que le devoir de solidarité vis à vis des personnes les plus vulnérables. La seconde question éthique abordée est celle de l’autonomie : on ne peut pas considérer celle-ci comme une valeur absolue, en particulier lorsque la maladie influence notre rapport à notre corps, à notre existence… D’autant plus que notre autonomie est influencée par des éléments extérieurs. La troisième question abordée est celle de la place du tiers qui assiste la personne et de son influence possible sur la demande elle-même. Est analysée ensuite la différence éthique entre euthanasie et assistance au suicide avec, en particulier, une réflexion sur l’implication du médecin. L’ambiguïté, qui existe entre la nécessité d’une politique de prévention contre le suicide et la nécessité de réfléchir à l’assistance au suicide dans certaines situations de fin de vie, est ensuite questionnée. Enfin, sont abordées les conditions éthiques d’une prise de décision pouvant conduire à accepter l’assistance au suicide. Le dernier point de cette série de questionnement concerne certaines situations exceptionnelles en fin de vie qui ne peuvent pas relever de l’assistance au suicide, mais posent, néanmoins, la question d’une éthique de la transgression de l’interdit d’administrer un produit létal. Il apparaît fondamental que de telles questions fassent débat, pour réfléchir à d’éventuelles évolutions du droit, mais aussi aux limites de la médecine et aux nécessaires politiques d’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité.

    Lire la suite >