Communication scientifique
Séance du 13 novembre 2007

Cancers ovariens au stade I : deux carcinogenèses différentes ?

MOTS-CLÉS : goitre. thyroxine. tsh.
Stage I ovarian carcinoma : two distinct malignancies ?
KEY-WORDS : goiter. thyrotropin.. thyroxine

Liane Deligdisch (New-York)

Résumé

Les cancers ovariens sont rarement diagnostiqués au stade I, surtout les carcinomes séropapillaires, les plus fréquents cancers ovariens, qui sont asymptomatiques aux stades de début. Par contre, les carcinomes non-séropapillaires (endométrioides et à cellules claires) sont découverts plus souvent aux premiers stades à cause de leur association avec des lésions symptomatiques : endométriose manifestée cliniquement par des masses pelviennes douloureuses et hyperplasie/néoplasie endométriale manifestée par métrorragies. Les deux types histopathologiques sont également différents par leur aspect macroscopique (tumeurs séro-papillaires bilatérales avec expansion péritonéale, non-séropapillaires unilatérales souvent avec endométriose) et par leur contexte clinique (patientes plus jeunes, hyperoestrogéniques, souvent infertiles pour les tumeurs non-séropapillaires). En ce qui concerne la carcinogénèse, les précurseurs potentiels des carcinomes séropapillaires sont les dysplasies du revêtement épithélial superficiel et des kystes ovariens, et les endométrioses atypiques pour les carcinomes non-séropapillaires. Les marqueurs tumoraux sont également différents pour les deux types de cancer. La coelioscopie pelvienne et les ovariectomies prophylactiques en rendant les ovaires plus accessibles offrent de nouvelles possibilités d’étudier les stades préinvasifs et initiaux du cancer ovarien qui est le plus meurtrier des cancers gynécologiques. Les goitres euthyroïdiens, sans indication chirurgicale, sont habituellement traités, en l’absence de carence iodée, par la L Thyroxine (LT4) pour freiner la secrétion thyréotrope. Les doses nécessaires pour abaisser significativement la TSH entraînent fréquemment des effets secondaires cardiaques et osseux et une maltolérance clinique limitant la compliance thérapeutique. Plusieurs travaux ont souligné la bonne tolérance de l’acide triiodo thyroacétique (Triac) et son efficacité sur les goitres diffus ou nodulaires. Trente-six femmes avec une iodure normale et un goitre diffus ou nodulaire ont été réparties en deux groupes comparables : G1 (n=19) traité par Triac (19,6 ug/kg), G2 (n=17) traité par LT4 (1,7ug/kg), pendant onze mois. Ont été évalués : volume thyroïdien et nodulaire, densité osseuse rachidienne et fémorale, ostéocalcine, hydroxyproline, déoxypyridinoline, TSH, LT4, cholestérol total, LDL, HDL, Apo B, triglycérides, tolérance clinique à l’aide d’une grille d’évaluation. Une comparaison des paramètres précédents avant pendant et à l’issue du traitement a été réalisée intra et inter groupes à l’aide des tests statistiques appropriés (Test t de Student et Test X2). Sous traitement, les taux plasmatiques de TSH sont abaissés à des valeurs identiques (0,18 mU/L). Le volume thyroïdien diminue significativement chez les sujets traités par Triac (4.8 fi -4,9 vs 2,5+-2mL) (p : 0,01) mais non chez ceux recevant

Summary

Ovarian cancers are the most lethal gynecologic malignancies and are rarely diagnosed in their early stages. The most common of these tumors — serous papillary carcinoma — is generally asymptomatic in the early stages. Non serous carcinomas (endometrioid and clear-cell carcinomas) have a higher chance of early diagnosis, as the associated endometriosis can cause pelvic pain, while endometrial hyperplasia/neoplasia can lead to vaginal bleeding. In addition, serous papillary carcinomas tend to be bilateral with peritoneal involvement, while non serous papillary carcinomas are often unilateral. Non serous papillary carcinomas tend to occur in younger, hyperestrogenic, often infertile patients. Serous papillary carcinomas potentially arise from dysplastic epithelial cells lining the ovarian surface and inclusion cysts, while the substrate of non serous papillary tumors is atypical endometriotic tissue. Tumor markers also tend to differ between the two forms of ovarian cancer. Pelvic laparoscopy and prophylactic oophorectomy have offered new insights into the mechanisms and early stages of ovarian malignancies.

* Membre associé étranger de l’Académie nationale de médecine.

Tirés-à-part : Professeur Mario A. PISAREV, Depto. de Radiobiología, Comisión Nacional de Energía

Atómica ; Centro del Endocrinología, Hospital Francés y Depto. de Bioquimíca Humana, Facultad de Medicina, Universidad de Buenos Aires, Argentina.

Article reçu le 12 décembre 2005, accepté le 12 mars 2007.


* Membre correspondant étranger de l’Académie nationale de médecine. Tirés-à-part : Professeur Liane DELIGDISCH, Pathology, The Lillian and Henry M. Stratton-Hans Popper, New-York. Texte reçu le 8 mars 2007, accepté le 18 juin 2007.

Bull. Acad. Natle Méd., 2007, 191, no 8, 1695-1703, séance du 13 novembre 2007