Jean-Pierre NICOLAS *, Michel BOULANGE**

Casteljaloux, chef-lieu de canton du Lot-et-Garonne (cinq mille habitants), se situe à la limite du Marmandais et du pays d’Albret, immédiatement en bordure de la forêt landaise. La région est dominée économiquement par l’agriculture et l’arboriculture.

Il y a une quinzaine d’années, des forages effectués dans le cadre de recherches géothermiques à forte profondeur ont permis de recueillir en abondance suffisante (estimation plafonnée à 37 m3/heure) des eaux chaudes (39,2° C), chloro-sulfatées, bicarbonatées sodiques et calciques, permettant d’envisager leur utilisation thérapeutique thermale.

A l’initiative de la commune, la construction d’un Etablissement a été envisagée puis réalisée. Sa structure architecturale permet d’accueillir à la fois dans des ailes différentes des patients rhumatisants (de l’ordre de 2000 annuellement) et une clientèle en cure de détente. La gestion en est aujourd’hui assurée par l’un des plus importants groupes français d’exploitants thermaux (Eurothermes).

A la suite des observations faites sur la nature et la qualité des eaux, des patients atteints d’affections de l’appareil locomoteur sont traités au niveau de l’Établissement.

L’agrément des sources et de l’indication thérapeutique ont fait l’objet de décisions ministérielles en 1995, après consultation et avis de l’Académie nationale de médecine 1.

Un avis circonstancié énoncé en treize points, émanant du Conseil supérieur d’hygiène publique de France, atteste de la qualité des eaux utilisées aux différents niveaux de consommation dans la commune de Casteljaloux et précise que depuis 2003, la DDASS effectue un contrôle sanitaire tous les quinze jours sur les paramètres les plus sensibles, cela après la détection de légionelles en plusieurs points de l’Établissement thermal en 2003.

C’est pour prévenir le renouvellement de pollutions bactériennes que le captage a été totalement révisé, avec mise en place de conduites d’extraction en acier inoxydable et d’une crépine traitée mécaniquement, cette opération entraînant des modifications mineures dans la composition de l’eau thermale recueillie. Une demande de révision de l’autorisation d’exploiter, actuellement en cours, a été formulée auprès du Préfet du département.

La démarche du pétitionnaire vise donc à obtenir le classement de la commune en station hydrominérale afin de bénéficier des avantages (perception de taxes de séjour en particulier) en application de la loi 1919-09-24 du 24 septembre 1919 modifiée et notamment de ses titres 1 à 9.

Par ailleurs, le titre de station classée et les financements complémentaires en découlant, pourraient sans doute permettre à la commune de mieux s’inscrire dans la démarche coordonnée actuelle d’abondement de crédits pour la Recherche thermale.

Les éléments les plus importants du dossier, tant sur les plans de la qualité des eaux et des installations que sur celui de l’environnement de la station, ne conduisant à aucune réserve, la Commission XII de l’Académie nationale de médecine, réunie le 17 février 2008, sous la présidence du Professeur Claude Boudène, a émis un avis favorable au classement de la commune de Casteljaloux en station hydrominérale.

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L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 10 juin 2008, a adopté le texte de ce rapport avec deux voix contre.

Acad. Natle. Med ., 1993, no 8, 1451-1464, séance du 23 novembre 1993 et Bull. Acad.

Natle. Med ., 1995, no 5, 1057-1058, séance du 23 mai 1995.

Bull. Acad. Natle Méd., 2008, 192, no 6, 1303-1304, séance du 10 juin 2008